Plus forte que l’acier : Lettres des tranchées à Thérèse de Lisieux
Les éditions du Cerf viennent de publier un florilège des lettres des poilus de 14, qui témoignent de la protection que ces soldats ont ressentie de la part de la « petite sainte ». On y voit l’étonnante popularité de la jeune carmélite décédée peu de temps auparavant et que l’Eglise n’avait encore ni béatifiée ni canonisée.
Pendant la Première Guerre mondiale en effet, la renommé de sainte Thérèse, décédée en 1897, se propage de manière extraordinaire, même du côté allemand. Les témoignages envoyés au carmel sont alors très nombreux. En 1914, le carmel de Lisieux reçoit en moyenne cinq cents lettres par jour.
On trouve donc dans ce livre de nombreux récits de miracles opérés par l’intercession de sainte Thérèse sur les champs de bataille de la Grande Guerre. On y lit les noms qui nous sont familiers de Verdun, Douaumont, la Somme… et on découvre que ces lieux n’ont pas été seulement un enfer où pleuvait l’acier mais ils ont aussi été l’occasion pour sainte Thérèse de manifester sa tendresse pour les pauvres hommes.
Mais au delà de ces miracles ce que l’on découvre surtout dans ces pages c’est une dévotion d’une simplicité étonnante. Ceux qui sont friands d’extraordinaire seront peut-être déçus, bien souvent la protection surnaturelle est davantage ressentie que réellement vue. Ces poilus perdus dans l’enfer des tranchées parlent peu de leurs propres souffrances mais ils montrent à quel point ils aiment sainte Thérèse et lui vouent un culte. Ils ont en elle une confiance absolue et lorsqu’ils s’en sortent ils sont certains que c’est grâce à elle. La beauté de cet amour tout simple, la candeur de cette dévotion qui semble d’un autre âge et qui pourrait paraître d’un autre sexe, est pour nous un bel exemple et bon antidote au rationalisme ambiant.
Abbé Louis Hanapier