Le Pape François a convoqué pour le mois d’octobre prochain un Synode sur le thème « Les jeunes, la foi et le discernement des vocations ». C’est un sujet effectivement tout à fait essentiel, pour deux raisons conjointes.
La première raison est que l’Église ne peut pas vivre sans prêtres (ni sans religieux, d’ailleurs). Certes, il a pu exister, en quelques lieux et en certaines périodes, une vie ecclésiale en l’absence de prêtres : citons la Corée où fin XVIIIe et début XIXe, durant cinquante ans, la foi s’est répandue uniquement à partir de livres catholiques. Cependant, cette situation est profondément anormale, et d’ailleurs cette première chrétienté coréenne souffrait de cette absence du sacerdoce.
La deuxième raison est que l’Église, au moins en Occident, vit aujourd’hui un grave « hiver des vocations ». La Croix du 4 juillet dernier nous révélait que 79 prêtres diocésains devaient être ordonnés pour l’année 2017. C’est peu, c’est très peu, c’est nettement insuffisant pour l’Église de France, même en envisageant simplement de maintenir ce qui existe.
Puisque toute l’Église va être mobilisée autour des vocations au cours de cette année 2018, il me semble que, nous aussi, à notre place, nous pouvons répondre à cette invitation du Pape. D’autant que « le but de la Fraternité Saint-Pie X est le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne », comme disent ses Statuts. C’est pourquoi, au cours de cette année, nous ferons part de quelques réflexions et propositions concernant les vocations.
La première est la plus simple, puisque c’est la seule que Notre-Seigneur nous a enseignée explicitement. « La moisson est grande, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson » (Mt 9, 37–38). Ainsi, c’est à la prière pour les vocations que Jésus nous engage. Et toute réflexion sur l’éveil des vocations doit commencer et finir par ce point.
Alors, nous devons nous interroger : prie-t-on suffisamment pour les vocations ? Les évêques sonnent-ils la rappel sur ce point crucial, eux dont l’une des premières responsabilités est de faire des prêtres pour l’Église ? Les paroisses sont-elles mobilisées pour prier avec régularité, avec constance, avec ferveur, dans ce but ? Les écoles catholiques, les mouvements de jeunes sont-ils sensibilisés sur ce point, car la prière des enfants est particulièrement efficace sur le cœur de Dieu ?
Bref, est-ce que chaque catholique est incité à répéter chaque jour cette prière classique :
« Seigneur, donnez-nous des prêtres. Seigneur, donnez-nous de saints prêtres. Seigneur, donnez-nous beaucoup de saints prêtres » ?
Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la de la FSSPX
Sources : Lettre à nos frères prêtres n° 77 /La Porte Latine du 26 avril 2018