Loi de bioéthique : les députés approuvent définitivement les transgressions

C’est presque dans l’indifférence géné­rale que la loi de révi­sion sur la bioé­thique a été défi­ni­ti­ve­ment adop­tée par l’Assemblée natio­nale, lors de l’ultime navette par­le­men­taire, dans l’après-midi du 29 juin 2021, par 326 voix pour, et 115 contre.

Si la joie des pro­mo­teurs de la culture de mort a écla­té dans l’Hémicycle, les Français, quant à eux, semblent avoir d’autres chats à fouet­ter : ivresse du décon­fi­ne­ment, tris­tesse de l’élimination des Bleus, dépay­se­ment annuel de la Grande boucle du Tour de France… Autant dire que l’enjeu de la loi de bioé­thique n’intéresse guère dans l’Hexagone.

Hélas, le texte qui vient d’être approu­vé par les dépu­tés consti­tue l’une des plus effa­rantes trans­gres­sions depuis l’adoption du « mariage pour tous », sous François Hollande.

La loi élar­git l’accès à la pro­créa­tion médi­ca­le­ment assis­tée (PMA), aux couples de femmes et aux femmes céli­ba­taires. Et pour faire bonne mesure, le rem­bour­se­ment par l’assurance mala­die de la PMA est ouvert à toutes les caté­go­ries de couple : à vos por­te­feuilles, citoyens !

Un « nou­veau droit d’accès aux ori­gines » est posé. Les enfants conçus par PMA peuvent à leur majo­ri­té accé­der à des don­nées non iden­ti­fiantes du don­neur (âge, carac­tères phy­siques…) ou à l’identité du don­neur. Tout don­neur devra consen­tir à la com­mu­ni­ca­tion de ces don­nées avant de pro­cé­der au don.

Les notions de filia­tion, de mater­ni­té et de pater­ni­té sont bou­le­ver­sées, pour les enfants nés par PMA de couples de femmes : les femmes concer­nées devront éta­blir devant notaire une recon­nais­sance conjointe de l’enfant avant sa naissance.

L’auto­con­ser­va­tion des gamètes, en dehors de tout motif médi­cal, devient éga­le­ment pos­sible pour les femmes et pour les hommes, afin qu’ils puissent plus tard recou­rir per­son­nel­le­ment à une PMA. Les actes liés au recueil ou au pré­lè­ve­ment des gamètes sont rem­bour­sés, mais pas le coût de la conser­va­tion. Le recueil du consen­te­ment du conjoint du don­neur de gamètes est supprimé.

Ce n’est pas tout : la loi révi­sée le 29 juin 2021 assou­plit le régime de recherches sur les cel­lules souches embryon­naires. Ces recherches passent d’un régime d’autorisation par l’Agence de la bio­mé­de­cine à un simple régime de décla­ra­tion préa­lable. Une durée de 14 jours est fixée pour la culture in vitro des embryons dits « sur­nu­mé­raires » aban­don­nés par couple à la recherche.

Quant à l’avor­te­ment : « l’information de la femme enceinte », quand il est recou­ru à de nou­velles tech­niques de géné­tique pour explo­rer un risque avé­ré de patho­lo­gie fœtale, est renforcée.

Il est créé une nou­velle caté­go­rie d’avortement, « l’interruption volon­taire par­tielle d’une gros­sesse mul­tiple en cas de mise en péril de la san­té de la femme, des embryons et des fœtus ». Ce qui se réa­li­sait avant au cours de PMA ayant abou­ti à une gros­sesse mul­tiple, devient général.

Enfin, la loi encadre désor­mais la pro­duc­tion d’embryons chi­mères : les dépu­tés ont auto­ri­sé l’adjonction de cel­lules humaines dans un embryon ani­mal. L’objectif de cette mani­pu­la­tion : pro­duire des organes humains dans des éle­vages ani­maux, pour pal­lier la pénu­rie d’organes.

A terme, il s’agit de déve­lop­per un organe humain, à par­tir de cel­lules humaines implan­tées dans un embryon ani­mal. L’embryon chi­mère serait ensuite dans un uté­rus de cochon, pour don­ner nais­sance à l’animal por­teur d’organes humains. Un scé­na­rio déjà réa­li­sé en jan­vier et avril der­niers par deux équipes, qui ont réus­si à créer des embryons chi­mères singe-homme.

Et, pour pré­ser­ver les avan­cées per­pé­tuelles des nou­velles tech­no­lo­gies, la clause de réexa­men pério­dique de la loi dans un délai de sept ans, est renou­ve­lée, ouvrant la porte à de futures trans­gres­sions dont on peut ne peut pré­voir la portée.

Source : Fsspx.Actualités