Communiqué de la Maison générale de la FSSPX au sujet de la béatification du pape Paul VI

A l’issue du Synode extra­or­di­naire sur la famille, le dimanche 19 octobre 2014, le pape François pro­cè­de­ra à la béa­ti­fi­ca­tion du pape Paul VI. La Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X exprime les plus sérieuses réserves sur les béa­ti­fi­ca­tions et cano­ni­sa­tions des papes récents, dont la pro­cé­dure accé­lé­rée s’affranchit de la sagesse des règles sécu­laires de l’Eglise.

Certes Paul VI est le pape de l’Encyclique Humanae Vitae ((25 juillet 1968)) qui appor­ta lumière et récon­fort aux familles catho­liques, alors que les prin­cipes fon­da­men­taux du mariage étaient for­te­ment atta­qués, comme ils l’ont été – de façon scan­da­leuse – par cer­tains membres du Synode qui s’achève.

Mais Paul VI est aus­si le pape qui mena le concile Vatican II à son terme, intro­dui­sant dans l’Eglise un libé­ra­lisme doc­tri­nal qui s’exprime par des erreurs comme la liber­té reli­gieuse, la col­lé­gia­li­té et l’œcuménisme. Il s’en est sui­vi un trouble que lui-​même a recon­nu, le 7 décembre 1968 : « L’Eglise se trouve dans une heure d’inquiétude, d’autocritique, on dirait même d’autodestruction. Comme si l’Eglise se frap­pait elle-​même. » L’année sui­vante, il avouait : « Dans de nom­breux domaines, le Concile ne nous a pas don­né jusqu’à pré­sent la tran­quilli­té, mais il a plu­tôt sus­ci­té des troubles et des pro­blèmes non utiles au ren­for­ce­ment du Royaume de Dieu dans l’Eglise et dans les âmes ». Jusqu’à ce cri d’alarme du 29 juin 1972 : « La fumée de Satan est entrée par quelque fis­sure dans le temple de Dieu : le doute, l’incertitude, la pro­blé­ma­tique, l’inquiétude, l’insatisfaction, l’affrontement se font jour… » – Mais il ne fit qu’un constat, sans prendre de mesures propres à arrê­ter cette autodestruction.

Paul VI est le pape qui, dans un but œcu­mé­niste, impo­sa la réforme litur­gique de la messe et de tous les rites des sacre­ments. Les car­di­naux Ottaviani et Bacci dénon­cèrent cette nou­velle messe comme s’éloignant « de façon impres­sion­nante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théo­lo­gie catho­lique de la Sainte Messe, telle qu’elle a été for­mu­lée à la XXIIe ses­sion du Concile de Trente ».((in Bref exa­men cri­tique de la nou­velle messe, lettre pré­face des car­di­naux Ottaviani et Bacci, 3 sep­tembre 1969, §1.)) A leur suite, Mgr Lefebvre décla­ra la nou­velle messe « impré­gnée d’esprit pro­tes­tant », por­tant en elle « un poi­son pré­ju­di­ciable à la foi ».((Lettre ouverte aux catho­liques per­plexes, Albin Michel, 1985, p. 43))

Sous son pon­ti­fi­cat nom­breux furent les prêtres et les reli­gieux per­sé­cu­tés et même condam­nés pour leur fidé­li­té à la messe tri­den­tine. La Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X se sou­vient avec dou­leur de la condam­na­tion de 1976 infli­gée à Mgr Marcel Lefebvre, décla­ré sus­pens a divi­nis pour son atta­che­ment à cette messe et pour son refus caté­go­rique des réformes. Ce n’est qu’en 2007 que, par le Motu Proprio de Benoît XVI, fut recon­nu le fait que la messe tri­den­tine n’avait jamais été abrogée.

A la suite de son fon­da­teur, la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X renou­velle son atta­che­ment à la Tradition bimil­lé­naire de l’Eglise, per­sua­dée que cette fidé­li­té, loin d’être une cris­pa­tion pas­séiste, apporte le remède salu­taire à l’autodestruction de l’Eglise.

Menzingen, le 17 octobre 2014

Source : DICI du 17/​10/​14