Voilà on y est !

Chers fidèles,

Voilà on y est ! Le Vatican le laisse entendre par des sources plus ou moins auto­ri­sées. la Messe tra­di­tion­nelle va retrou­ver sa liber­té ! Ce n’est plus qu’une ques­tion de jours, de semaines ou de mois ou plus ! Peu importe quand l’at­tente a duré près de qua­rante ans, on s’en vou­drait de trou­ver exa­gé­rée cette rallonge !

Il ne reste donc qu’à se réjouir benoîtement !

Mais bien vite, les éter­nels inquiets vont crier à la tra­hi­son : « C’est une com­bine pour nous avoir, c’est évident ! » Voyez ce que dit tel évêque et aus­si cet autre.

D’ailleurs le pape lui-​même a bien affir­mé qu’il n’a­vait pas chan­gé quant à ses prin­cipes antérieurs.

Si on prend un peu de dis­tance avec tout ce bras­sage émo­tion­nel, et qu’on échappe à cet ins­tan­ta­né dans l’in­for­ma­tion, on devrait pou­voir por­ter un juge­ment beau­coup plus serein. On sait que l’in­for­ma­tion actuelle nous mani­pule et tente de nous intro­duire dans le prêt-​à-​penser vécu au niveau du ressenti.

Aujourd’hui, les médias font des titres avec le catho­li­cisme et les catho­liques, et le ton a per­du de son agres­si­vi­té ; c’est tel­le­ment inha­bi­tuel, que cela donne un sem­blant d’es­poir. Un édi­to­rial n’hé­site pas à affir­mer que « les catho­liques fran­çais sont en train de vivre un moment clef de leur his­toire » . Et il ajoute « l’ef­fer­ves­cence qui règne dans leurs rangs. sont des signes d’un regain de spi­ri­tua­li­té dans l’Eglise »((Le Choc du mois N° 5 – octobre 2006.)).

Mgr Fellay, dans un article pour les membres de la Fraternité1 recon­nais­sait lui :

« que la situa­tion dans la- quelle nous vivons est propre à géné­rer la confu­sion, qui ira pro­ba­ble­ment gran­dis­sant dans les années qui viennent ».

Le mélange de l’er­reur avec la véri­té devient si sub­til, qu’il est pos­sible que le doute s’ins­talle. Est-​on encore à la juste place ? Est-​ce qu’on exa­gère et dra­ma­tise ? Ou au contraire a‑t-​on déjà ver­sé dans la tra­hi­son par quelques concessions ?

Mgr Fellay donne alors aux membres quelques prin­cipes afin d’or­don­ner le mieux pos­sible cette marée d’i­dées confuses :

« Pour que notre Fraternité reste forte, il est capi­tal de lut­ter contre ce mal (la méfiance). Il faut pour cela res­pec­ter stric­te­ment les lois qui gou­vernent toute socié­té : res­pect de l’au­to­ri­té, res­pect des com­pé­tences de cha­cun sans s’ar­ro­ger ni pré­tendre prendre la place des autres, res­pect de la répu­ta­tion du pro­chain et de l’œuvre ».

Ce mot d’ordre démontre que le sou­ci du supé­rieur est le res­ser­re­ment des rangs. D’abord les membres de la Fraternité et ensuite les fidèles qui se sont enga­gés dans ce com­bat à ses côtés. Vous êtes peut être éton­nés de cet enga­ge­ment, mais vous aus­si, chers fidèles, je vous mets dans cette petite armée où vous êtes pré­sents, d’une manière certes dif­fé­rente, mais bien réelle. Car sans ses fidèles et sans ses familles, la Fraternité serait bien vite condam­née à n’être qu’une socié­té désincarnée.

Vous faites corps avec elle, vous êtes donc par­tie pre­nante dans ce com­bat qui est mené pour la Tradition. D’où viennent les futures voca­tions, d’où viennent les sou­tiens finan­ciers ? La connexion est évi­dente, nous savons com­bien les sacre­ments de l’Ordre et du Mariage sont à la base de l’Eglise d’ici-bas.

Donc l’at­ti­tude seule capable de pour­suivre le bon com­bat de la foi nous est don­née par Monseigneur Fellay selon un triple res­pect : 1) Respect de l’au­to­ri­té ; 2) Respect des com­pé­tences ; 3) Respect des réputations.

Car nous aurons encore sou­vent à entendre des décla­ra­tions enflam­mées et élo­gieuses de la part de pontes de l’Eglise envers le petit monde de la Tradition, qui vien­dront ponc­tuel­le­ment ravi­ver l’ef­fer­ves­cence et la confu­sion par­mi nous. Si nous vou­lons demeu­rer au-​dessus de ces pro­vo­ca­tions et de cette agi­ta­tion, il nous faut gar­der ces trois points qui per­mettent la stabilité.

1. Respect de l’autorité !

Après avoir vécu la tra­hi­son des clercs, même dans nos rangs, cer­tains peuvent dire : « Je me suis conver­ti à la retraite prê­chée par l’ab­bé un tel. mais depuis il nous a quit­té ou pire, il a défro­qué ! ».

Chers amis, dans un com­bat, il y a de tout, des traî­trises, des lâche­tés, des défaites, des décou­ra­ge­ments. il y a même des morts. C’est hor­rible mais c’est ain­si la guerre !

Cette armée de la Tradition va encore rece­voir des coups, mais tant que la vic­toire n’est pas acquise, il ne faut pas rompre les rangs. Cette éton­nante armée est debout, et même elle conti­nue d’a­van­cer. C’est incroyable ! C’est une armée pas très orga­ni­sée, pas très aguer­rie, pas très sou­dée et pour­tant l’im­mense armée ultra-​perfectionnée du moder­nisme en reçoit des coups qui la désta­bi­lise. Il faut conti­nuer à faire confiance au géné­ral qui n’a jamais fait preuve de fai­blesse quant au dogme et à la morale, c’est pure­ment et sim­ple­ment la sagesse. ???

2. Respect des compétences !

Oh comme cela est impor­tant ! Peut-​être qu’a­vec Internet vous êtes au cou­rant avant vos prêtres des toutes der­nières nou­velles. Alors vos réac­tions prennent de l’avance.

Voici pour prendre un exemple : lors d’une décla­ra­tion à la TV ita­lienne Canal 5 le Cardinal Hoyos nous apprend éton­nam­ment que la Fraternité n’est pas accu­sée de schisme. Merveilleux, son émi­nence devient notre défen­seur ! Seulement trois mois plus tard, le même per­son­nage trouve remar­quable « le retour dans le sein de l’Eglise catho­lique », et il fai­sait allu­sion à des sémi­na­ristes ayant quit­tés notre sémi­naire de la Sainte-​Croix en Australie.

Une même per­sonne mais un double langage !

Et cette per­sonne est res­pon­sable devant le Saint-​Père des œuvres ayant une sen­si­bi­li­té tra­di­tion­nelle et conser­va­trice (Ecclesia Dei). Il sem­blait qu’il nous libé­rait d’une chape de plomb et peu après il nous met du plomb dans l’aile.

Cela n’évoque-​t-​il pas le jeu du chat et de la sou­ris ? Méfions-​nous de tout juge­ment hâtif, res­tons sur nos gardes, gar­dons nos postes et atten­dons le signal don­né par les supérieurs. ???

3. Respect des réputations !

Cela va de soi, inutile de déve­lop­per ce point bien qu’il soit capi­tal. Si nous cri­ti­quons l’au­to­ri­té, si nous cri­ti­quons les œuvres de Tradition, si nous lais­sons traî­ner des sus­pi­cions, nous ne ver­rons cer­tai­ne­ment pas tous les fruits empoi­son­nés de nos paroles.

Mais au juge­ment der­nier, des âmes se lève­ront pour nous condam­ner. elles nous avaient crus !

Ne semble-​t-​il pas que je vous demande une foi aveugle ? Obéissez ! Punkt schluss ! Non, mais connais­sez votre foi, approfondissez-​la. Vous ne devez pas être des mou­tons bêlants, mais des bre­bis qui suivent le bon Pasteur.

Si par mal­heur, la Fraternité défaillait de son rôle et glis­sait à son tour dans l’a­bîme de la perte de la foi, seuls ceux qui auront appro­fon­di leur foi, sau­ront prendre la bonne décision.

Pour les plus jeunes, souvenons-​nous de nos pères ! C’est pour­quoi, encore une fois, je le répète, la connais­sance de notre sainte reli­gion est sou­ve­rai­ne­ment impor­tante : son his­toire, sa doc­trine, ses saints, tout ce qu’elle est.

Et si notre prière confie notre pau­vre­té au Saint-​Esprit, Il nous condui­ra dans la bonne voie.

Abbé Henry Wuilloud ((Editorial extrait du Rocher n° 44 ))

  1. Editorial Cor Unum N° 83. []