Le cardinal Barbarin s’ouvre au mariage des prêtres

Club de la presse de Lyon le 12 février 2013

Philippe Barbarin, pos­sible futur can­di­dat à la papau­té et farouche oppo­sant au mariage homo­sexuel, s’est mon­tré ouvert mar­di à la pos­si­bi­li­té de voir des hommes mariés deve­nir prêtres. « Autoriser les prêtres à se marier ? Ça a déjà exis­té. Et la situa­tion actuelle peut chan­ger », a décla­ré le cardinal-​archevêque de Lyon au Club de la presse de la capi­tale des Gaules, alors qu’il était inter­ro­gé sur l’a­vè­ne­ment d’un nou­veau Pape et les évo­lu­tions à venir dans l’Eglise catholique.

Interrogé sur la pos­si­bi­li­té de deve­nir le futur Pape, le cardinal-​archevêque de Lyon, a répon­du par la néga­tive. « C’est une charge qui est trop lourde et pour laquelle je ne suis pas fait », a expli­qué celui qui par­ti­ci­pe­ra en mars à l’é­lec­tion du nou­veau pontife.

Les commentaires sur ce nouveau dérapage du Primat des Gaules : la triple désobéissance du cardinal Barbarin

Le pri­mat des Gaules, le car­di­nal Barbarin joue à l’homme humble quand on lui demande s’il pense pou­voir être élu pape. Pourtant l’archevêque de Lyon est déjà en cam­pagne à la suc­ces­sion de Benoît XVI, n’hésitant pas pour l’occasion à s’opposer à la dis­ci­pline de l’Eglise.

Non content de faire la pro­mo­tion de l’ordination des hommes mariés, son émi­nence se croit per­mis d’aller contre le nou­veau et l’ancien code de doit canon concer­nant le bap­tême des enfants édu­qués hors de la reli­gion. Dans le cas pré­sent il s’agit du scan­dale d’un enfant livré aux mains d’une paire d’homosexuels :

Je suis prêt à bap­ti­ser un enfant de couple homo­sexuel, car je sou­haite l’a­mour de Dieu. » » Cardinal Philippe Barbarin, le 12/​02/​2013 au Club de la presse de Lyon.

Première déso­béis­sance au code de droit canon.

Pourtant l’Eglise dit expli­ci­te­ment le contraire, même dans le nou­veau code de droit canon :

« pour qu’un enfant soit lici­te­ment bap­ti­sé, il faut : (…) § 2 : qu’il y ait un espoir fon­dé que l’en­fant sera édu­qué dans la reli­gion catho­lique (…) » CIC 1983 n° 868

Deuxième déso­béis­sance au sou­ve­rain Pontife.

Le com­men­taire de l’ins­truc­tion Pastoralis actio (n° 15) du 20/​10/​1980 dit la même chose :

« si consciente que soit l’Église de l’ef­fi­ca­ci­té de sa foi opé­rant dans le bap­tême des enfants et de la vali­di­té du sacre­ment qu’elle leur confère, elle recon­naît des limites à sa pra­tique puisque, hors du cas de dan­ger de mort, elle n’ac­cepte pas de don­ner le sacre­ment sans le consen­te­ment des parents et la garan­tie sérieuse que le petit bap­ti­sé rece­vra l’é­du­ca­tion catho­lique (27) », Instruction Pastoralis actio (n° 15) du 20/​10/​1980

Troisième déso­béis­sance à la Tradition.

La note 27 évo­quée par le com­men­taire pré­cé­dent dit la chose suivante :

« Il existe en effet une longue tra­di­tion, dont se récla­mèrent saint Thomas d’Aquin (Summa theo­lo­gi­ca, IIa IIae, qu. 10, a. 12, in c.) et le Pape Benoît XIV (Instruction Postremo mense du 28 février 1747, nn. 4–5 ; Denz.-Sch. 2552–2553), qui est de ne pas bap­ti­ser un enfant de famille infi­dèle ou juive, hors le cas de dan­ger de mort (C.I.C. 1917 can. 750, §2), à l’en­contre de la volon­té de sa famille, c’est-​à-​dire sauf demande et garan­ties de sa part. »

Source : FECIT

Le retropédalage du service de communication du cardinal en date du 13 février 2013

Le cardinal-​archevêque de Lyon dit être vic­time d’une mau­vaise inter­pré­ta­tion de cer­tains de ses pro­pos sur le mariage des prêtres :

« C’est une mau­vaise inter­pré­ta­tion de ses décla­ra­tions!, proteste-​t-​on au ser­vice de la com­mu­ni­ca­tion du dio­cèse de Lyon. Il ne s’est abso­lu­ment pas pro­non­cé à titre per­son­nel, ni pour, ni contre le mariage des prêtres. Il a juste dit que cela avait déjà exis­té – cer­tains apôtres étaient mariés – et que cela existe tou­jours – les maro­nites, par exemple, ou cer­tains prêtres angli­cans qui ont rejoint l’Église catho­lique sont mariés. » « Rien de neuf », sou­ligne donc le ser­vice de com­mu­ni­ca­tion, sou­li­gnant que pour l’Église, rien n’é­tait « figé dans le marbre », et que Benoît XVI lui-​même avait « ouvert cette question ».

En somme, Mgr Barbarin n’est ni pour ni contre, bien au contraire… Voilà une posi­tion ferme qui va sans nul doute éclai­rer les bre­bis du pas­teur lyonnais.

Quant à nous, nous atten­dons tou­jours le rec­ti­fi­ca­tif de Son Eminence lors­qu’il s’est van­té d’avoir appris par cœur la cha­hâ­da(1) pour la réci­ter au che­vet des musul­mans mourants. 

Les fidèles peuvent tou­jours vision­ner la vidéo des confi­dences du car­di­nal Barbarin au Synode du 4 jan­vier 2011 à Versailles au cours de laquelle il a lon­gue­ment déve­lop­pé, entre autres choses, les chan­ge­ments de reli­gion (Musulmans deve­nant Chrétiens, Chrétiens deve­nant Musulmans). Il pré­sente ces chan­ge­ments sur un même niveau, évi­tant de mon­trer que dans un cas il s’agit d’une adhé­sion à Dieu et dans l’autre d’une perte de la vie de la grâce. Devant le Saint-​Sacrement et en face d’un public com­po­sé de prêtres et de fidèles catho­liques, le car­di­nal se contente d’évoquer comme pro­blème résul­tant de ces modi­fi­ca­tions confes­sion­nelles les dif­fé­rends occa­sion­nés dans les familles respectives…

(1) Chahâda : (témoi­gnage) qui signi­fie « attes­ta­tion » ou « témoi­gnage de foi » en arabe, est le pre­mier des piliers de l’is­lam. Elle est direc­te­ment liée au prin­cipe de l’u­ni­ci­té de Dieu et l’op­po­si­tion for­melle et agres­sive du dogme de la Sainte Trinité.Cette pro­fes­sion de foi musul­mane est très brève : اشهد ان لآ اِلَـهَ اِلا الله و أشهد ان محمدا رسول الله (Achhadou an lâ ilâ­ha illa-​llâh, washa­dou ana muham­ma­dun rasûlu-​llâhi), pou­vant se tra­duire par « « Il n’est pas d’autre dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète ».