Pour le cardinal Kasper il n’y a plus de différence entre catholiques et évangéliste

« Aujourd’hui, il n’y a plus de dif­fé­rences signi­fi­ca­tives entre catho­liques et chré­tiens évan­gé­liques. » (13 sep­tembre 2017)

L’inspirateur prin­ci­pal des nou­veau­tés intro­duites par Amoris lae­ti­tia, le car­di­nal émé­rite Walter Kasper, s’est expri­mé le 13 sep­tembre der­nier dans le cadre d’une réunion de la com­mu­nau­té Sant’Egidio sur la paix uni­ver­selle à laquelle le chan­ce­lier Angela Merkel a éga­le­ment par­ti­ci­pé. Plaidant pour une marche accé­lé­rée vers l’union des chré­tiens, il a pro­non­cé cette phrase révé­la­trice, rap­por­tée en style indi­rect sur le site de la radio natio­nale d’Autriche, ort​.at : « Aujourd’hui, il n’y a plus de dif­fé­rences signi­fi­ca­tives entre catho­liques et chré­tiens évan­gé­liques ».

Le car­di­nal Kasper mini­mise ain­si toutes les véri­tables dif­fé­rences doc­tri­nales qui existent entre les catho­liques et les pro­tes­tants, la pre­mière d’entre elles étant celle, abso­lu­ment cen­trale, de la foi ou non en la pré­sence réelle du Christ lors du saint sacri­fice de la messe.

S’il n’y a plus de dif­fé­rences signi­fi­ca­tives entre chré­tiens catho­liques et évan­gé­liques, à quoi sert l’œcuménisme ?

Qualifiant la divi­sion entre Eglises chré­tiennes de « scan­dale » – et c’en est un, objec­ti­ve­ment – le car­di­nal a tiré argu­ment des crises que tra­verse aujourd’hui le monde pour sou­hai­ter « de nou­veaux pas vers l’unité », assu­rant cepen­dant qu’il ne s’agissait pas pour les uns et les autres de renon­cer « à leur propre point de vue » : se reven­di­quer de l’œcuménisme libé­ral au motif que tout se vau­drait n’aurait pas de sens, a‑t-​il dit. Il est impor­tant, pour que les uns et les autres se com­prennent mieux, que l’on soit de part et d’autre « plus catho­lique et plus évan­gé­lique ». Toute autre solu­tion condui­rait au nivel­le­ment par le bas, a‑t-​il déclaré.

Il y a là une forme de contra­dic­tion, puisqu’il ne s’agirait plus en toute logique que de conser­ver des dif­fé­rences non signi­fi­ca­tives, toutes les autres ayant, s’il faut en croire le car­di­nal, disparu.

Le car­di­nal Kasper oublie (une nou­velle fois) les dogmes catho­liques intangibles

Selon le car­di­nal Kasper, les vraies dif­fé­rences se trouvent entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas ou qui appar­tiennent à une autre religion.

On note­ra que le car­di­nal s’est tout par­ti­cu­liè­re­ment réjoui de ce que la célé­bra­tion des 500 ans de la réforme de Luther se soient pas­sés « sans polémique ».

L’intervention de Kasper a pré­ci­sé­ment eu lieu lors d’une table ronde sur cet anni­ver­saire. On sait que le pape François a consen­ti au cours de cette année des ouver­tures inédites aux luthé­riens, à la fois lors de ses ren­contres per­son­nelles avec eux et indi­rec­te­ment, par l’autorisation don­née à un groupe de luthé­riens en visite au Vatican d’aller com­mu­nier à une messe catho­lique.

Bien des catho­liques ont pro­tes­té, d’ailleurs, notam­ment par­mi les laïques, mais cette polémique-​là est aujourd’hui tenue pour quan­ti­té négligeable…

Le car­di­nal s’est éga­le­ment réjoui des mul­tiples ini­tia­tives impli­quant des chré­tiens au niveau des paroisses et des églises locales, mais a regret­té qu’il n’y eût pas davan­tage de dis­cus­sions théo­lo­giques de plus haut niveau.

Il sou­haite que la com­mé­mo­ra­tion de la Réforme s’achève sur un accord qui puisse être mis en œuvre au cours des années à venir dans le cadre de l’œcuménisme.

Sources : reli​gion​.orf​.at /​Jeanne Smits pour rein​for​ma​tion​.tv