Entretien de l’abbé Couture, supérieur du District d’Asie, au District des USA

District USA : Monsieur l’Abbé, mer­ci de nous accor­der cette inter­view, vous êtes ici à Winona pour les ordi­na­tions sacer­do­tales. Nous avons eu une céré­mo­nie avec cinq ordon­nés ce matin dont un jeune diacre ordon­né prêtre pour l’Inde, c’est un Indien. Quels sont tout d’a­bord vos sen­ti­ments en venant à ces ordi­na­tions sacer­do­tales ?
Abbé Couture : C’est tou­jours une joie de voir que le sacer­doce conti­nue, que la Fraternité est vrai­ment au ser­vice de l’Église en ordon­nant ces jeunes prêtres qui viennent de tous les hori­zons. On voit que la grâce conti­nue à ger­mer dans les âmes des jeunes qui veulent tra­vailler pour l’Église, pour le règne de Notre Seigneur, et donc, ici, la joie de venir aux États-​Unis pour assis­ter à l’or­di­na­tion de l’un de nos Indiens qui est en fait le fils de notre tra­duc­teur au sud de l’Inde à Palayamkottai : c’est son père qui tra­duit tous nos ser­mons, le caté­chisme tous les dimanches. C’est une grande joie pour nous, pour tout le district.

District USA : Vous êtes supé­rieur du dis­trict de l’Asie depuis deux man­dats et demi. C’est un immense dis­trict avec beau­coup de pays dif­fé­rents, de gens très dif­fé­rents, de grandes pers­pec­tives, un tra­vail énorme déjà réa­li­sé. Est-​ce qu’en quelques mots vous pou­vez reve­nir sur la pré­sen­ta­tion de votre dis­trict ?
Abbé Couture : C’est la moi­tié de la popu­la­tion mon­diale. On a ouvert cet année, on a pris en charge plu­tôt, quelques centres de messe dans les Emirats Arabes Unis et puis à Oman, puis­qu’on a des familles tra­dies fran­çaises, indiennes, sri-​lankaises, phi­lip­pines… Et donc ça va du Moyen-​Orient jus­qu’au Japon, jus­qu’en Nouvelle-​Zélande et dans les îles du Pacifique aus­si. C’est immense. C’est l’a­ven­ture mis­sion­naire, comme on le lit dans les livres des grands mis­sion­naires, saint Théophane Vénard, les mar­tyrs des Missions Etrangères de Paris.

Tout cela est très enthou­sias­mant et très encou­ra­geant de voir jus­te­ment, comme Monseigneur Lefebvre le disait, de voir le Saint-​Esprit au tra­vail par­tout et dans quelque pays que ce soit on trouve des perles pré­cieuses que le bon Dieu se choisit.

Et pour les mis­sion­naires, pour nous, c’est un tra­vail mis­sion­naire pas tout à fait comme les mis­sion­naires d’au­tre­fois qui s’ins­tal­laient dans un endroit, qui bâtis­saient des vil­lages, des écoles etc. Nous tra­vaillons va un peu en sur­face, mais on sauve ce qui peut être sau­vé. Mais c’est encou­ra­geant de voir par­tout des âmes pures, des âmes géné­reuses, des âmes qui ont soif de la Vérité et ça nous tient, c’est un peu notre car­bu­rant qui nous tient dans ces missions.

District USA : Vous opé­rez à par­tir de Singapour où vous avez le siège du dis­trict. Combien de prieu­rés avez-​vous, de mai­sons éta­blies de manière défi­ni­tive, et puis à part ces prieu­rés com­bien de cha­pelles, de centres de messe est-​ce que vous visi­tez régu­liè­re­ment ?
Abbé Couture : Pour les 18 pays que nous cou­vrons en Asie nous avons six prieu­rés. Je dis six prieu­rés, parce qu’on est en train d’ou­vrir le sixième ces jours-​ci, dans les semaines qui viennent on est en train d’ac­qué­rir une pro­prié­té au Sud des Philippines…Nous avons un prieu­ré au Sud de l’Inde, un à Singapour, disons trois aux Philippines et un en Nouvelle-​Zélande. Nous sommes, avec le jeune qui vient d’être ordon­né, 22 prêtres. Le nombre de cha­pelles ? Je n’ai pas le chiffre exact mais je dirais que ça doit appro­cher de la cin­qan­taine. En Inde, on en a une bonne ving­taine. Aux Philippines, par­fois c’est une cha­pelle par région. Comme disait l’ab­bé Schmidberger la Fraternité a un rôle de… un rôle de pré­sence, c’est un apos­to­lat… Je dirai de pré­sence, un point de repère. Il y a quelques catho­liques qu’on suit dans ces dif­fé­rents pays : Japon, Corée, Chine, Malaisie, Indonésie… Ils ne savent pas qui va les gui­der, ils cherchent, ils cherchent, puis ils tombent sur la Fraternité, et là, ils trouvent la foi, la véri­té, la litur­gie, le caté­chisme qui les satis­fait, qui vient de Dieu. Et ça c’est encourageant.

Plusieurs prêtres dio­cé­sains amis pré­sents lors de la pre­mière messe de l’ab­bé Theresian Babu Xavier

District USA : Donc comme par­tout ailleurs les prêtres de la Fraternité apportent la foi, les sacre­ments, à ceux qui en sont assoif­fés. Vous avez bien sûr aus­si comme tout prêtre de la Fraternité à cœur le sacer­doce, puisque c’est la pre­mière fin de notre congré­ga­tion. Est-​ce que les prêtres, voire les évêques, sont aujourd’­hui davan­tage tour­nés, inté­res­sés par la Fraternité. Est-​ce que l’ef­fet Motu Proprio a quelques résul­tats vrai­ment béné­fiques pour la Tradition ?
Abbé Couture : Ici et là oui. Il y a de plus en plus de contacts avec des prêtres. Je donne un exemple : dans un pays l’é­vêque a envoyé deux de ses prêtres dans une semaine Una Voce pour apprendre la messe tra­di­tion­nelle. C’était en Angleterre, mais je ne sais pas pour quelle rai­son, pro­ba­ble­ment je pense, il y avait trop de prêtres et ils n’ont pas eu l’at­ten­tion per­son­nelle qu’ils atten­daient. Après avoir pas­sé cette semaine en Angleterre pour apprendre la messe tra­di­tion­nelle, ils viennent nous voir pour repar­tir à zéro : « Apprenez-​nous la messe. Est-​ce qu’on peut faire une ses­sion seule­ment pour lire le latin du mis­sel ? » Donc il y a ça, il y a aus­si des évêques dans quelques pays… sur­tout aux Philippines. Ce n’est pas tout à fait l’ef­fet Motu Proprio bien que ce soit cer­tai­ne­ment lié. Aux Philippines on est en train de faire un com­bat pro-​vie avec l’ab­bé Onoda qui est à la tête du com­bat. Il a lan­cé une croi­sade du Rosaire et les évêques ont été impres­sion­nés. Quelques évêques sont venus déjeu­ner au prieu­ré et acceptent même de nous faire des lettres pour obte­nir des visas pour nos Philippins qui partent dans les cou­vents, dans les sémi­naires. Donc c’est très positif.

Dans un autre dio­cèse – c’é­tait l’an­née der­nière, pen­dant l’an­née du sacer­doce que le Pape avait dédiée au sacer­doce – donc c’est à la fin de l’an­née 2010, un évêque a accep­té qu’un de nos prêtres fasse une confé­rence à 45 prêtres dio­cé­sains sur le sacer­doce. Il y aura cer­tai­ne­ment des suites de cette confé­rence puis­qu’ils ont beau­coup appré­cié. Cet arche­vêque voit bien que la Fraternité à quelque chose à offrir d’une part et que d’autre part, du côté de ses prêtres, il y a un manque, il y a une… une absence de vie spi­ri­tuelle. Cet arche­vêque me disait récem­ment,: « Parlez à mes prêtres du bré­viaire, parlez-​leur de l’im­por­tance du bré­viaire, de l’im­por­tance de l’heure sainte. » Il y a un manque ter­rible de prière. Un prêtre âgé du dio­cèse me disait « les prêtres dans notre dio­cèse ne disent pas le bré­viaire, ni le cha­pe­let, ni font de médi­ta­tion. Imaginez un sacer­doce sans ces bases de la vie spi­ri­tuelle. Qu’est-​ce qui reste ? Qu’est-​ce qui reste ? On n’est pas sur­pris qu’il y ait des chutes s’il n’y a pas une vie spi­ri­tuelle der­rière.  »

Et donc ce qui était très inté­res­sant c’est que cet arche­vêque se tourne vers nous : « Apprenez à mes prêtres à dire le bré­viaire ! » ou » Parlez-​leur de l’im­por­tance du bré­viaire ! » Et, et c’est là qu’on voit aus­si que nous avons cette joie de faire par­tie de la Fraternité Saint Pie X. C’est vrai­ment l’in­tui­tion de Monseigneur Lefebvre de tra­vailler pour l’Église. Nous sommes au ser­vice de l’Église et donc au ser­vice ici et là – cela com­mence main­te­nant et cer­tai­ne­ment que ça va se déve­lop­per – d’é­vêques qui ne savent pas où se tour­ner pour aider leurs prêtres. Ils voient qu’il y a un pro­blème et ils n’ont pas la solu­tion. Et on voit que la Fraternité fina­le­ment a gar­dé quelque chose, un tré­sor dont ils ont besoin.

Le pro­blème avec la messe tra­di­tion­nelle, c’est qu’il y a plu­sieurs prêtres qui sont inté­res­sés mais ne connaissent pas le latin, n’ont pas les livres, les rubriques etc. Et il y a une grande fai­blesse. Je connais un évêque au Vietnam, qui m’a dit, j’ai même la lettre écrite, « tous les prêtres qui veulent dire la messe tra­di­tion­nelle dans mon dio­cèse peuvent le faire »… Bon de la part de l’é­vêque il n’y a donc aucune objec­tion ! Cependant ils n’ont pas les moyens ! Ils manquent de res­sources pour se mettre à la messe tra­di­tion­nelle… ils ont une cer­taine peur aus­si… au Vietnam j’ai enten­du une fois un prêtre me dire : « mais on n’a pas le latin, donc sans le latin on ne peut pas se mettre à la messe tra­di­tion­nelle ! » Donc l’ab­sence du latin c’est un mur, un mur à sauter.

On a même ensei­gné à des prêtres à dire la messe tra­di­tion­nelle en chi­nois. Des prêtres chi­nois qui ne connais­saient pas le latin et on s’ap­puyait sur ce que Monseigneur Lefebvre avait dit : » On ne se bat pas pre­miè­re­ment pour le latin, on se bat pour la foi ! » Donc on explique à des prêtres qu’il vaut mieux dire la messe tra­di­tion­nelle en langue ver­na­cu­laire que la nou­velle messe en latin ! Ce n’est pas une ques­tion d’a­bord de langue c’est une ques­tion de foi. Et on a eu quelques répé­ti­tions de messe avec cer­tains prêtres comme ça. Donc il y a un désir, mais il y a des obs­tacles à sur­mon­ter qui seront graves, qui seront dif­fi­ciles. Mais avec de la bonne volon­té, on peut y arriver.

District USA : Pour rebon­dir sur la Chine, Monsieur l’ab­bé, nous avons beau­coup de visi­teurs et de lec­teurs inté­res­sés par ce qui se passe en Chine et der­niè­re­ment les médias ont cou­vert les élec­tions, nomi­na­tions, consé­cra­tions d’é­vêques chi­nois avec ou sans, contre… l’au­to­ri­sa­tion du Vatican… Est-​ce que vous pour­riez reve­nir un petit peu sur la dif­fi­cul­té de la situa­tion en Chine : l’Église catho­lique en face de l’é­glise natio­nale et le jeu du Vatican pen­dant ces der­nières années ?
Abbé Couture : C’est très com­pli­qué la Chine… Vous savez l’ex­pres­sion « c’est du chi­nois », « c’est des chi­noi­se­ries ». Pour nous, occi­den­taux, c’est dif­fi­cile de les com­prendre, mais leur situa­tion reli­gieuse est très déli­cate, très dif­fi­cile. Et il y a un sen­ti­ment réel par­mi les catho­liques clan­des­tins d’être tra­his, d’être aban­don­nés par les auto­ri­tés de l’Église. On m’a rap­por­té plu­sieurs inci­dents : des prêtres qui viennent d’Europe visi­tant des sémi­naires clan­des­tins en pas­sant comme ça une jour­née, quelques heures, voi­là, ne don­nant aucun don, aucun sou­tien maté­riel ; et ensuite, les mêmes prêtres passent dans les sémi­naires patrio­tiques, qui sont dans les mains du gou­ver­ne­ment, et alors là, ils passent des semaines, leur donnent de l’argent, des biens, etc. Et dans un autre dio­cèse, avec l’ac­cord du Vatican, si je ne me trompe, on a nom­mé, parce qu’il n’y a pas d’é­vêque, on a nom­mé un prêtre patrio­tique à la tête de l’é­glise clan­des­tine ! Vous voyez un peu la confu­sion ! C’est comme si… je dirais, on nous met un prêtre conci­liaire à la tête d’un dis­trict de la Fraternité. En Europe ça ne dure­rait pas très long­temps, je crois.

Des situa­tions dif­fi­ciles à suivre aus­si… Dans cer­tains dio­cèses, vous avez deux évêques, un évêque patrio­tique et un évêque clan­des­tin. Dans un dio­cèse en par­ti­cu­lier il y en a même trois ! Un prêtre patrio­tique disait, et c’est connu dans ce dio­cèse, lorsque l’é­vêque clan­des­tin mour­ra c’est l’é­vêque patrio­tique qui pren­dra la relève. L’évêque patrio­tique est nom­mé coad­ju­teur par le Vatican. Il y a cer­tains prêtres patrio­tiques qui com­mencent à dire la messe tra­di­tion­nelle main­te­nant. Les nuances, les degrés de confu­sion sont assez compliqués.

Vous avez des prêtres tra­di­tion­nels qui font par­tie offi­ciel­le­ment de l’é­glise patrio­tique, donc sans avoir la carte du par­ti. Ils disent la messe tra­di­tion­nelle, alors que les prêtres clan­des­tins disent la nou­velle messe. On a deman­dé à ce jeune prêtre qui doit dire la messe tra­di­tion­nelle tous les dimanches dans une église :« alors, mais quel évêque nommez-​vous à la messe ? » et lui de dire can­di­de­ment « Moi, je nomme l’é­vêque légi­time, l’évêque clan­des­tin ! » C’est un prêtre de l’é­glise patrio­tique et il ne nomme même pas l’é­vêque qui l’a ordon­né, il nomme l’é­vêque clan­des­tin ! Et lui de dire à ceux qui l’en­ten­daient, qui étaient là… « dans quelques jours il va y avoir une ordi­na­tion patrio­tique et les jeunes prêtres se font ordon­ner, c’est mon­naie cou­rante là-​bas, s par l’é­vêque patrio­tique et dans la même jour­née ils vont voir l’é­vêque clan­des­tin pour se faire réor­don­ner ! » Il y a de quoi perdre la tête ! Alors on ne sait plus où on en est.

Mais ce sont des situa­tions ana­logues un peu par­tout dans la Chine, une confu­sion ter­rible. Un vicaire géné­ral a dit qu’il n’y a plus aucun espoir à attendre de Rome, parce que ils ne savent pas ce que Rome a en tête. Est-​ce qu’ils sont en train de sacri­fier l’é­glise clan­des­tine, comme ils ont fait en Ukraine il y a une dizaine ou une ving­taine d’an­nées… On ne sait pas, mais ils ont par­fois l’im­pres­sion que la poli­tique passe avant le Bon Dieu. Cela fait mal.

J’ai connu un prêtre qui a été arrê­té il n’y a pas très très long­temps. Il a été condam­né à cinq jours en pri­son. Ce nétait pas com­pli­qué : cinq jours sans dor­mir, debout sans boire sans man­ger, et il raconte tout. Les tor­tures qui ne laissent pas de trace. C’est très facile. Ils ont des tech­niques très simples.

Alors on voit la confu­sion, le sen­ti­ment d’a­ban­don à cause de ces évêques qui sont approu­vés par le Vatican. Il y a un évêque clan­des­tin qui a fait une étude sur les sacres des évêques patrio­tiques qui conclut à l’in­va­li­di­té des sacres… Il ne suf­fit pas à Rome de dire « Allez on vous absout, on vous approuve » pour vali­der une ordi­na­tion. Si l’é­vêque est inva­lide, tous ses prêtres sont inva­lides. Et comme je le disais il y a un ins­tant, les jeunes prêtres qui se font ordon­ner par l’é­glise patrio­tique vont voir les évêques clan­des­tins. Il y a même un évêque qui dit qu’il a reçu des évêques patrio­tiques qui vou­laient se faire recon­sa­crer ! Il y a un doute sur la vali­di­té des ordi­na­tions et des sacres. Alors, c’est la confusion !

Aussi com­ment se fait-​il que Rome, avec un signe de croix, je dirais, approuve une ordi­na­tion ou une consé­cra­tion ? Cela ne résout pas le pro­blème. Cela aggrave le pro­blème, parce que là Rome donne son « placet » à des situa­tions qui sont dans l’in­va­li­di­té. Il ne suf­fit pas de dire oui pour que ce soit valide, il faut le refaire !

District USA : On peut par­ler de mar­tyrs aujourd’­hui en Asie. D’une part pour ceux qui sont per­sé­cu­tés comme en Chine, par le régime com­mu­niste qui est encore en place. D’autre part pour ceux qui sont per­sé­cu­tés par les musul­mans. Est-​ce une réa­li­té en Asie aujourd’­hui ?
Abbé Couture : Certainement. Il nous faut être très dis­crets dans notre apos­to­lat en Malaisie, en Indonésie, au Moyen-​Orient. Il faut faire atten­tion. On est tout petits, une poi­gnée de fidèles, mais il faut faire atten­tion. Il faut faire même atten­tion en Inde où il y a encore des mar­tyrs. Il y a des reli­gieux, des reli­gieuses, des prêtres qui se font brû­ler vifs, qui se font tuer devant le couvent, l’or­phe­li­nat, l’é­glise. Cela existe, c’est tous les mois. Il y a eu un mes­sage qui a cir­cu­lé il y a quelques mois dans le monde entier, un appel à l’aide de prières de cer­tains catho­liques dans le nord de l’Inde, qui étaient per­sé­cu­tés de façon vio­lente. Je ne sais pas si vous êtes au cou­rant de l’his­toire des élé­phants en Inde ?

District USA : Oui, mais pour­riez nous racon­ter l’his­toire telle que vous la connais­sez ?
Abbé Couture : Bon, je n’ai pas tous les détails, mais l’his­toire, c’est qu’il y a une année un groupe était venu dans un vil­lage catho­lique et avait tué les catho­liques, per­sé­cu­té les catho­liques. Je crois même qu’ils ont brû­lé l’Eglise et l’or­phe­li­nat. L’année sui­vante, le même jour, un trou­peau d’é­lé­phants sau­vages est sor­ti de la forêt, est allé dans ce vil­lage et sont venus atta­quer les mai­sons de ceux qui avaient ter­ro­ri­sé et per­sé­cu­té les Catholiques, mais en évi­tant les mai­sons catho­liques ! C’est biblique, cette his­toire. Comme l’his­toire des ours avec le pro­phète qui était chauve, dans la Bible Maintenant, c’est en Inde il y a quelques années. L’archidiocèse de Colombo, au Sri Lanka, a publié l’af­faire, et ça se trouve sur leur site.

C’est inté­res­sant de voir que le Bon Dieu se sert aujourd’­hui, comme Il s’est ser­vi dans l’his­toire, des ani­maux, par­fois aus­si des élé­ments. Je pense au tsu­na­mi de 2004. Je ne connais pas tous les des­sous de l’his­toire, mais en 2004, ce qui n’a pas été dit dans les médias, mais ce qu’on a su, nous, au Sri Lanka, sur place, c’est que, deux jours avant Noël 2004, sur les bus, sur les murs, les affiches, un peu à tra­vers le pays, sur­tout à Colombo, dans les milieux catho­liques, il y avait un mes­sage, com­ment dirai-​je ? Je le dis en anglais, d’a­bord : « Isn’t Baby Jesus stu­pid and weak » . » L’Enfant Jésus n’est-​il pas stu­pide et faible ? » Juste avant Noël, ils ont eu la réponse. Sur les qua­rante mille morts au Sri Lanka, il y a eu quand même trente-​cinq mille Bouddhistes qui sont morts. Et dont cer­tains temples, au sud de l’Inde, près de Gal, qui ont été com­plè­te­ment sub­mer­gés. Des temples où l’on fait des malé­dic­tions. Vous avez un concur­rent qui s’ins­talle dans votre ville, eh bien vous allez au temple, vous payez les moines, et puis ils font des malé­dic­tions contre le concur­rent. Eh bien, il y a un temple qui a dis­pa­ru. En géné­ral, on ne se moque pas de Dieu, il y a un Dieu. Et donc, et c’est l’Écriture qui nous dit : « Les élé­ments, la Création est au ser­vice du Créateur. » Et par­fois le Bon Dieu s’en sert. Bien sûr, il y a des inno­cents qui péris­sent, ça c’est comme par­tout, dans les guerres, et tout, mais il y a quand même une jus­tice divine, et ça existe.

District USA : Pour res­ter dans le même registre, les médias ont beau­coup par­lé de la catas­trophe au Japon. Qu’est-​ce que vous pou­vez nous en dire ? Qu’est-​ce que vous avez pu, vous-​même, savoir, par les Japonais qui assistent aux messes que vous dites, et quelle est la situa­tion de l’Église au Japon, et de la tra­di­tion en par­ti­cu­lier ?
Abbé Couture : Le tsu­na­mi a donc eu lieu le 11 mars der­nier. Nous n’a­vions ce jour-​là aucun fidèle dans le vil­lage. Une semaine plus tard je bap­ti­sais une jeune demoi­selle, dont la famille vient d’un vil­lage à côté de Fukushima, de la cen­trale, à vingt kilo­mètres, qui a été balayé par la vague. C’est un vil­lage boud­dhiste. Grâce à Dieu, nous n’a­vons pas eu de fidèles qui ont péri. Les parents de cette demoi­selle ont sur­vé­cu, seule la mai­son a subi des dégâts. C’est une tra­gé­die pour le Japon. Il y a eu des peurs ter­ribles. On pen­sait que ça allait explo­ser. Nous avions même des infor­ma­tions de sources très sérieuses que ça allait explo­ser. Et ça n’a pas explo­sé, grâce à Dieu.

Il y a cer­tai­ne­ment du bien qui va en sor­tir, je ne sais pas. Il y a des conver­sions, peut-​être. Il y a quel­qu’un en France qui a offert de don­ner (on nous a contac­tés pour ce pro­jet) de don­ner une médaille mira­cu­leuse pour tous ceux qui ont sur­vé­cu au tsu­na­mi. Et là, main­te­nant, grâce à cette jeune demoi­selle, qui vient d’un vil­lage, on va essayer d’y aller au mois de sep­tembre, essayer de ren­con­trer les gens du vil­lage. Nous leur don­ne­rons des médailles mira­cu­leuses, pour qu’ils remer­cient la Sainte Vierge d’être tou­jours en vie et de remer­cier le Bon Dieu, et puis les mettre dans les mains de la Sainte Vierge.

Messe à Tokyo – Japon

Ensuite, au Japon, nous avons deux centres de messes, un à Tokyo, un à Osaka, qui est à peu près à trois, quatre cents kilo­mètres au sud. Ce sont des petits centres. A Tokyo, on a à peu près cin­quante fidèles ; à Osaka, vingt, trente fidèles. Ils ont beau­coup souf­fert, mais là main­te­nant, sur La Porte Latine, sur DICI , sur notre site, on a fait un petit appel pour des dons, pour aider, jus­te­ment, ce village.

Les Japonais sont très, très, très recon­nais­sants. Vous leur don­nez dix cen­times, et ils vont s’in­cli­ner pro­fon­dé­ment, c’est vrai­ment très authen­tique, comme gra­ti­tude. Là, on espère les aider une fois que ça va se cal­mer un peu, parce que c’est encore assez ris­qué, en ce moment. On va aus­si les aider dans un pro­jet de construire un immeuble pour loger les familles qui n’ont plus rien. Alors on a quelques mil­liers d’eu­ros qui sont arri­vés déjà et on espère voir un peu dans les mois qui viennent, com­ment les aider. C’est dif­fi­cile, parce que les gens ont été éva­cués du vil­lage, parce qu’il y a encore des menaces de radia­tions. Alors ils vont dans leur famille, dans leur paren­té, mais ils vou­draient bien reve­nir, et là, ils ne savent pas où aller. « Est-​ce qu’on revient, on ne revient pas ». Ils ne savent pas trop.

Et aus­si, au Japon, ce qui est très inté­res­sant, c’est le pèle­ri­nage de Akita, que nous fai­sons depuis cinq ans, au nord du Japon. C’est le Fatima du Japon, si vous vou­lez. Il com­mence à prendre de l’am­pleur. Ce n’est pas Chartres. Cette fois, écou­tez, on vient de le faire, là, le pre­mier week-​end du mois de mai, cette année, on est mon­té jus­qu’à cin­quante. On a com­men­cé avec quinze ! Donc on avance gen­ti­ment, on avance bien, et chaque année, il y a eu un bap­tême d’a­dulte. Chaque année, on voit des gens qui découvrent la foi et ça, ça fait plai­sir. Donc on demande des prières pour le Japon, et ceux qui vou­draient aider maté­riel­le­ment peuvent prendre contact avec nous afin de voir com­ment faire.

District USA : Dans la ligne de ces oppor­tu­ni­tés qui sont don­nées aux fidèles pour les aider en plus des prières, vous êtes venu avec un livre, ici, aux Etats-​Unis, que vous vou­lez pro­mou­voir, sur le témoi­gnage d’une Coréenne qui a été incar­cé­rée par le régime mar­xiste. C’est une très belle his­toire, divi­sée en petits cha­pitres faciles à lire. Comment avez-​vous connu cette per­sonne et com­ment ce livre peut-​il aider à la fois vos œuvres, la tra­di­tion et les catho­liques, ici, aux Etats-​Unis ?
Abbé Couture :Mrs Rose est une Chinoise qui a pas­sé vingt-​six ans dans les camps de concen­tra­tion en Chine, sous Mao Tse-​Tung, de 1955 à 1981, et qui est arri­vée aux États-​Unis en 1989. Après une dizaine d’an­nées allant à la messe nou­velle, à la paroisse, elle a décou­vert la tra­di­tion. Quelqu’un lui a par­lé de la com­mu­nion dans la main, et que la com­mu­nion dans la main était mau­vaise et alors elle a décou­vert la Fraternité. Maintenant elle fait par­tie du Tiers-​Ordre de la Fraternité. Elle a ce témoi­gnage extra­or­di­naire, en disant : « Mes vingt-​six ans en pri­son com­mu­niste ont été la meilleure pré­pa­ra­tion pour faire par­tie de la Fraternité Saint Pie X. Mon meilleur novi­ciat. »

Mrs Rose Hu raconte son extra­o­di­naire aven­ture en Chine

Son livre a été publié main­te­nant en anglais ; nous venons juste d’im­pri­mer la deuxième édi­tion en Corée, par la Fraternité. Il est en train d’être tra­duit en fran­çais et en espa­gnol. Il raconte son his­toire qui est très simple. Comme vous dites, des cha­pitres très simples, très beaux.

Elle s’é­tait conver­tie à l’âge de seize ans. Quatre ans après, elle se fait arrê­ter, à cause de la Légion de Marie. Tout ça est lié avec la Légion de Marie, qui, aux yeux de Mao Tse-​Tung, était l’en­ne­mi numé­ro un, je dirais la pointe de fer de l’Eglise catho­lique en Chine. C’est une his­toire extra­or­di­naire que cette Légion de Marie. Monseigneur Riberi, qui était le Nonce apos­to­lique en 1948, sen­tait venir la révo­lu­tion. Mao a pris le contrôle en 1949. Alors il fait venir ce frère, le Père McGrath, un Irlandais, qui avait déjà implan­té la Légion de Marie dans sa petite paroisse, avec des fruits extra­or­di­naires. Alors le Nonce apos­to­lique dit au Père McGrath : « Ecoute, Mao va prendre le contrôle bien­tôt, je te donne carte blanche. Etablis la Légion de Marie par­tout en Chine, parce qu’il faut que les Catholiques tiennent sans prêtres ». Et en deux ans il a éta­bli, je crois, près de deux mille præ­si­dia, et c’est ça qui a tenu les Catholiques, et par­mi eux, il y a eu des mar­tyrs, de vrais mar­tyrs. Et Madame Rose Hu fai­sait par­tie de l’é­cole de filles à Shanghai, c’é­tait là où le Père McGrath a com­men­cé. C’était une école pour familles aisées. Il a com­men­cé là, avec ces familles. Il a com­men­cé et cela a pous­sé comme des cham­pi­gnons. Cela s’est répan­du avec la grâce de Dieu, et ces jeunes filles de vingt, vingt-​cinq ans ont été tor­tu­rées, mais la plu­part ont tenu bon. Et là, c’est son témoi­gnage, qu’elle a écrit sous obéis­sance au Père McGrath, qui a dit : « Il faut que tu mettes ton témoi­gnage par écrit. » D’abord écrit en chi­nois, son livre a été lu sur la radio vati­cane chi­noise. C’est donc un témoi­gnage impor­tant. Et main­te­nant on vient de le tra­duire en anglais, et on espère que, d’i­ci une année ou deux, il sor­ti­ra en fran­çais, en espa­gnol, peut-​être en allemand.

Ce témoi­gnage qui est ins­truc­tif même pour nous, prêtres, aide­ra à sus­ci­ter des voca­tions dans ce monde aisé, maté­ria­liste, en mon­trant des jeunes qui se com­portent de façon héroïque.

Je vous donne un petit exemple tiré de ce livre. Une fois Rose était malade, elle avait une pneu­mo­nie, pen­dant deux semaines, elle était au lit, il n’y avait aucun médi­ca­ment, et fina­le­ment quel­qu’un a réus­si à avoir quelques médi­ca­ments par la poste. Alors Rose se remet sur pied, et puis là, dès qu’elle est sur pied, elle doit retour­ner dans les champs tra­vailler dans les rizières et en pas­sant à côté du bâti­ment avec son amie Thérèse, elle trouve un œuf par terre, un œuf de poule, un œuf ordi­naire. Et pour eux, un œuf, c’est une bou­teille de vita­mines, c’est vrai­ment un cadeau du ciel, alors Thérèse prend l’œuf et dit : « Rose, regarde, le Bon Dieu t’en­voie un œuf pour que tu reprennes des forces ! » Et Rose qui dit : « Mais, moi, ça va mieux, mais il y en a qui sont encore malades ! Moi, je ne peux pas le prendre. − Non, mais tu le prends parce que le Bon Dieu veut que tu fasses du tra­vail ! − Non-​non-​non, moi, je ne peux pas prendre cet œuf. − Bon, alors on en dis­cu­te­ra ce soir. » Et on a tra­vaillé toute la jour­née aux champs, ils reviennent le soir. Il y a quelques Catholiques qui se réunissent, et puis Rose dit : « Non-​non-​non, moi, je ne peux pas prendre cet œuf, il y en a qui sont encore ali­tés ». L’œuf passe de main en main, fait le tour de quinze per­sonnes, et à la fin il revient à Rose. En fait tout le monde disait : « Il y en a qui sont plus malades que moi. » Et qu’ils mou­raient de faim, ils disaient : « Non, non, il y en a qui en ont plus besoin que moi. » Alors cet esprit de cha­ri­té et de sacri­fice est héroïque. A la fin, ils ont mis un bol d’eau, ils ont fait une soupe avec un œuf, et … ils ont eu une cuille­rée à soupe d’œuf. Et puis on a posé la ques­tion à Rose : « Mais qu’est-​ce que vous avez fait avec la coquille ? » « On l’a man­gée, parce qu’il ne faut pas lais­ser de traces. »

Première messe de l’ab­bé Theresian Babu Xavier ordon­né en juin 2011


District USA : Monsieur l’ab­bé, l’Inde a tou­jours reçu un grand secours des Etats-​Unis. On remer­cie au pas­sage les nom­breux bien­fai­teurs et mis­sion­naires qui viennent des Etats-​Unis. Que vous pou­vez dire, aujourd’­hui, à ce jeune Indien qui a été ordon­né prêtre?, Si vous aviez aujourd’­hui quelques mots d’en­cou­ra­ge­ment à lui dire ou un pro­gramme sacer­do­tal à lui don­ner pour les Indes, que lui diriez-​vous ?
Abbé Couture : Que vais-​je lui dire demain matin, à sa pre­mière messe ? Il faut vivre cet idéal sacer­do­tal dont Monseigneur a par­lé ce matin, vivre la voca­tion de la Fraternité Saint Pie X. Comme je disais, un peu au début, tout à l’heure, en par­lant des prêtres et des évêques qui se tournent vers nous, de plus en plus, grâce à Monseigneur Lefebvre la Fraternité entre dans une nou­veau phase de son his­toire. Monseigneur Lefebvre a non seule­ment gar­dé la Messe mais le sacer­doce qui va avec la Messe, et vrai­ment, tout comme disait Monseigneur, « ce n’est pas moi per­son­nel­le­ment qu’ils attaquent, c’est la tra­di­tion ». Disons de façon ana­logue : ce n’est pas nous qui nous met­tons en avant, mais c’est ce que nous repré­sen­tons, nous repré­sen­tons le type de sacer­doce qui a dis­pa­ru pra­ti­que­ment et c’est ce que je vais lui dire.

Il faut mon­trer ces tré­sors qui sont liés au sacer­doce catho­lique authen­tique : la Messe, les sacre­ments, la pré­di­ca­tion. Quand on lit ce qui a été publié à Saint-​Nicolas-​du-​Chardonnet (Paris), ceux qui ont été conver­tis à Saint-​Nicolas, ce qui a été publié il y a quelques années, on parle d’un pro­fes­seur d’u­ni­ver­si­té, en France, qui a été conver­tie, qui a eu la grâce de la conver­sion en étant mar­quée par le fait que, avant et après chaque ser­mon, le prêtre fait le signe de Croix. Ce sont des détails aux­quels nous, on ne pense pas beau­coup, parce qu’on le fait tout le temps, mais un pro­fes­seur d’u­ni­ver­si­té a eu la grâce par ce signe de la Croix. Et donc nous avons dans nos mains des tré­sors de grâces. Je pense à une de nos fidèles en Corée, qui était pro­tes­tante, doc­teur, elle avait 25–28 ans. Elle a été conver­tie par un prêtre qui a béni un crucifix !

Je vais donc lui dire : « Rappelez-​vous tou­jours que ce que vous repré­sen­tez, ce que vous devez être…car lorsque les gens se tournent vers nous, cest parce que nous avons des tré­sors, des canaux de grâces, les sacre­ments, la doc­trine », etc., Mais ça ne suf­fit pas pour nous, jeunes prêtres, il faut vivre l’idéal.

Les prêtres ne sont pas cano­ni­sés parce qu’ils disent la messe, sinon tous les prêtres seraient cano­ni­sés. Ils sont cano­ni­sés pour avoir pra­ti­qué la ver­tu. Et c’est ça dont les gens ont besoin, et nous, les jeunes prêtres de la Fraternité, on a besoin de se le rap­pe­ler sans cesse. Saint Pie X, vou­lait que ses prêtres dont il a décrit les ver­tus dans son exhor­ta­tion « hærent ani­mo » soient ver­tueux. Je crois que c’est le plus bel exemple que nous pou­vons don­ner, jus­te­ment, le plus beau cadeau que nous pou­vons don­ner dans ces endroits où nous envoyons nos prêtres, de mon­trer des prêtres qui ont des tré­sors dans les mains, les tré­sors de l’Église, et qui vivent, qui sont convain­cus du devoir de vivre à la hau­teur de ces trésors.

Prêtres de la FSSPX en mis­sion en Inde

District USA : Pour finir, Monsieur l’Abbé, un mot, peut-​être, pour les fidèles, quelque chose, un mes­sage que vous aime­riez leur des­ti­ner plus par­ti­cu­liè­re­ment, et peut-​être de manière plus spé­ciale à la jeu­nesse ?
Abbé Couture : Tout d’a­bord mer­ci. Merci pour tout ceux qui prient pour les mis­sions. Je sais que ça se fait par­tout, dans les familles, on fait prier les enfants pour les mis­sions. J’ai beau­coup de témoi­gnages, je reçois chaque année des petits mots, des cartes pos­tales des écoles de la Fraternité, des enfants, même des écoles pri­maires, qui nous disent : « Voilà Monsieur l’Abbé, nous avons offert notre Carême pour les mis­sions. » Ça touche, je dirais, Monseigneur uti­li­sait tou­jours l’exemple du tuyau d’ar­ro­sage, n’est-​ce pas, et nous, les mis­sion­naires, nous sommes à l’autre bout, et nous voyons l’eau sor­tir, et je vois les fidèles de par­tout dans le monde qui prient pour les mis­sions, c’est un robi­net, alors je peux vous assu­rer que la grâce passe, la grâce passe. Samedi der­nier, il y a une semaine, nous avons bap­ti­sé une musul­mane à Singapour, une semaine avant, c’é­tait un boud­dhiste. Il y a des conver­sions d’a­dultes, on le voit, c’est mys­té­rieux, mais la grâce passe. Donc un grand mer­ci pour tous ceux qui prient, qui font des sacri­fices, qui offrent des com­mu­nions, qui pensent aux missions.

La mois­son est sur­abon­dante. Les jeunes qui cherchent l’a­ven­ture, une vie où il y a de quoi être très épa­noui, une vie mis­sion­naire, comme autre­fois, ça existe encore. Et donc priez pour les voca­tions. Que les jeunes aus­si se posent la ques­tion en voyant l’a­bon­dance de la mois­son : « Est-​ce que le Bon Dieu n’au­rait pas besoin de moi aus­si, et ne pourrait-​Il pas m’en­voyer aus­si ? » Comme disait le Prophète : « Envoyez-​moi, Seigneur, si Vous avez besoin d’aide, je suis là, que voulez-​Vous que je fasse ? »

C’est saint François Xavier qui disait, dans une des ses lettres fameuse aux jésuites de Rome, en 1544, « Je vou­drais aller cou­rir dans les cor­ri­dors de la Sorbonne et hur­ler aux étu­diants en disant « Mais qu’est-​ce que vous faites, pen­sez à votre éter­ni­té, qu’est-​ce que vous pré­sen­te­rez au Bon Dieu le jour de votre mort ? S’Il vous a don­né tant de talents. Ne per­dez pas les talents, ne per­dez pas votre temps, votre vie dans les choses inutiles ! Allez, tra­vaillez dans la mois­son pour récol­ter des fruits qui dure­ront pour toute l’é­ter­ni­té ! » » Et Saint François Xavier était vision­naire. il était en Inde à l’é­poque et pour­rait dire la même chose aujourd’hui.

Donc : mer­ci, et puis cou­rage et réflé­chis­sez, faites des retraites si vous avez des doutes, si vous cher­chez votre état de vie. Il faut faire une bonne retraite avant de s’en­ga­ger dans une voie ou dans une autre, faire le point : « Quel est le meilleur usage que je puisse faire de ma vie consi­dé­rant la gloire du Ciel et de l’Eternité ? » En même temps, en réponse à vos prières, vous pou­vez être assu­rés de nos prières pour que le Bon Dieu fasse ger­mer de plus en plus de voca­tions mis­sion­naires par­mi notre jeunesse.

District USA : Merci beau­coup Monsieur l’Abbé.
Abbé Couture : Tout le plai­sir est pour moi.

Winona le 17 juin 2011

Merci à M. l’ab­bé Arnaud Rostand, supé­rieur du District des USA, et à son col­la­bo­ra­teur char­gé de la com­mu­ni­ca­tion pour leur aimable auto­ri­sa­tion de publier ce magni­fique entre­tien de l’ab­bé Daniel Couture sur l’a­pos­to­lat de la FSSPX