Credo n° 195 – Novembre 2009

Chers amis,

« La chute du « mur de Berlin » il y a déjà 20 ans a été la consé­quence de l’ef­fon­dre­ment du com­mu­nisme, » nous dit-​on. Cela est inexact ; le mur était deve­nu inutile. Le maté­ria­lisme athée, le socia­lisme, avait fran­chi len­te­ment sour­noi­se­ment cette fron­tière et pre­nait pos­ses­sion de toute l’Europe. Moscou se dépla­çait à Bruxelles.

La Russie maté­ria­liste a répan­du ses erreurs sur pra­ti­que­ment toute la pla­nète. Certes, il n’y a plus de camp de concen­tra­tion ni de gou­lag. Ce n’est plus la per­sé­cu­tion contre les « des­cen­dants » du Fils de Dieu, car ceux-​ci pour la plu­part se sont ral­liés à la Révolution. Ce ral­lie­ment, cette capi­tu­la­tion, a été « signé » au Vatican lors du concile Vatican II. « Bruxelles » s’at­taque main­te­nant direc­te­ment au Père, à Dieu lui-​même, en refu­sant la Loi du Sinaï ; cette loi natu­relle qui est en cha­cune des créa­tures de Dieu. Ces dix com­man­de­ments, dont les prin­ci­paux sont : tu ne tue­ras pas (avor­te­ment, eutha­na­sie, etc…), tu ne com­met­tras pas d’a­dul­tère…, tu hono­re­ras père et mère …, tu res­pec­te­ras le jour du Seigneur (le dimanche).

Notre Seigneur a dit : « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi », « Qui me voit, voit le Père ». La France, notre France, fille aînée de l’Eglise, a oublié ces mots. Lucifer peu à peu a pris la place qui se libé­rait. Les ber­gers, c’est-​à-​dire, les évêques, se sont éclip­sés. Ils ont lâche­ment aban­don­né les bre­bis. Lucifer est deve­nu le nou­veau berger.

Pourquoi en est-​on arri­vé là ? Parce que le lieu­te­nant du Christ, Louis XIV, a refu­sé de mettre le Sacré-​Cœur sur le dra­peau royal, comme l’a­vait deman­dé Notre Seigneur à Sainte Marguerite Marie à Paray-​le-​Monial. Il a pré­fé­ré mettre un « soleil ». Plusieurs demandes ont été faites en ce sens depuis cette époque, la der­nière en 1942.

« Ecoutons Pierre Salgas nous racon­ter la scène dans son livre : Le Message de 1689 du Sacré-​Cœur à la France (Ed. Résiac) :

« En 1942, sous l’im­pul­sion de M. l’ab­bé Paul Merme, direc­teur de l’œuvre de Jésus Ouvrier à Carcassonne, une sous­crip­tion est ouverte pour offrir un fanion du Sacré-​Cœur au Maréchal Pétain.

Le dimanche 10 jan­vier 1943, le fanion, d’une grande réa­li­sa­tion chré­tienne et artis­tique, sym­bo­li­sant la royau­té du Christ et la voca­tion de la France, est por­té à la cathé­drale, expo­sé devant l’au­tel pen­dant la Grand’Messe solen­nelle et béni par Mgr Pays, évêque de Carcassonne. M. l’ab­bé Merme pro­nonce une vibrante et pre­nante allocution.

Le 28 jan­vier 1943, une délé­ga­tion de catho­liques audois, conduite par l’ab­bé Merme, est reçue en audience publique par le Maréchal Pétain. Dans une émou­vante adresse, l’ab­bé Merme pré­sente le dra­peau au Chef de l’Etat, qui en sai­sit aus­si­tôt la haute signi­fi­ca­tion : « mon­sieur l’ab­bé, dit le Maréchal, je suis très heu­reux et vrai­ment tou­ché de votre démarche. J’ai tou­jours admis ces forces spi­ri­tuelles dont vous me par­lez et je tiens à ce qu’on y ait recours sous mon gou­ver­ne­ment ». Prenant le fanion dans ses mains et le ser­rant sur sa poi­trine, le Maréchal ajou­ta : « Monsieur l’ab­bé, j’ac­cepte avec bon­heur ce fanion que vous m’of­frez. Il sera mon dra­peau ». Ce fut son dra­peau, dont il ne se sépa­ra pas… »

Cinq mois après ce grand évé­ne­ment sus­ci­tant la confiance et l’es­poir, le 29 juin 1943, en la fête des apôtres Pierre et Paul, M. l’ab­bé Merme écri­vait une lettre au maré­chal Pétain, lui rap­pe­lant la jour­née his­to­rique du 28 jan­vier, et, devant le fra­cas redou­blé des batailles et l’ag­gra­va­tion des sacri­fices, sol­li­ci­tait de lui la réa­li­sa­tion de la troi­sième demande du Sacré-​Cœur : la consé­cra­tion offi­cielle de la France, en s’ap­puyant sur cette parole de véri­té : « La France ne peut revivre qu’en retour­nant aux forces spi­ri­tuelles dont elle issue ».

Le Maréchal convo­quât aus­si­tôt les membres de l’Episcopat fran­çais en vue de ce grand acte offi­ciel qui devait être accom­pli avec foi publi­que­ment et solen­nel­le­ment le 2 juillet 1943, fête du Sacré-​Cœur, ou à une date aus­si rap­pro­chée que pos­sible. Malheureusement, le Maréchal ne put réa­li­ser son désir, par­ta­gé par celui de mil­lions de Français.…

Le 12 juillet 1943, le secré­taire par­ti­cu­lier du Maréchal fai­sait par­ve­nir la lettre sui­vante à l’ab­bé Merme :

Monsieur l’Abbé,

Monsieur le Maréchal a reçu le lettre du 29 juin par laquelle vous lui deman­dez, de façon pres­sante, de vou­loir bien, au cours d’une céré­mo­nie offi­cielle, consa­crer la France au Sacré-Cœur. Le Maréchal a été sen­sible aux sen­ti­ments d’af­fec­tueux atta­che­ments que vous lui avez expri­més à cette occa­sion et il vous en remercie.

Votre pro­jet est très louable et le Maréchal s’en est entre­te­nu avec plu­sieurs hautes per­son­na­li­tés de l’é­pis­co­pat fran­çais. Si sa réa­li­sa­tion ne semble actuel­le­ment pas oppor­tune, cela ne veut pas dire qu’elle soit écartée.

Je vous prie d’a­gréer, mon­sieur l’Abbé, l’ex­pres­sion de mes sen­ti­ments défé­rents et dévoués .

Autrement dit, sous un beau lan­gage, c’é­tait un enter­re­ment de pre­mière classe. Peu après, le 15 octobre 1943, à Alger, au nom du Gouvernement Provisoire de la République Française, le Général De Gaulle, ce « grand catho­lique », ce « saint » de la Patrie, réta­blis­sait le Franc-​Maçonnerie, comme s’en réjouis­sait dans ses mémoires son fils Philippe (page 347, tome II)…
Alors, nous reviennent ces paroles de Claire Ferchaud écrites après la Grande Guerre : « Je pleure sur­tout sur l’Episcopat fran­çais qui, le pre­mier, devait répondre à cet appel du Sacré-​Cœur : « Je suis là ! » Je ne puis rete­nir un fris­son d’é­pou­vante sur les res­pon­sa­bi­li­tés de cet épis­co­pat, sourd à la voix de Dieu, par égard à un petit nombre d’hommes, la plu­part athées, agents de liai­son de cette maçon­ne­rie qui tue notre France chré­tienne » (A Loublande, le Sacré-​Cœur et Claire Ferchaud).

Certes, en 1914–18, il y avait encore une majo­ri­té d’é­vêques favo­rables au Message de Marguerite-​Marie, mais les plus influents étaient dans l’op­po­si­tion en ce qui concerne la royau­té sociale de Notre-​Seigneur. Et la mino­ri­té est deve­nue, depuis, majo­ri­taire, sinon una­nime, sur­tout depuis le Concile Vatican II ; De là viennent toutes ces lois de mort qui nous sub­mergent, cette per­ver­sion géné­ra­li­sée et ce triomphe actuel (mais pas éter­nel, heu­reu­se­ment) de la Bête de l’Appocalypse. Si l’Episcopat avait aidé le Maréchal en 1943, assu­ré­ment celui-​ci n’au­rait pas fini à l’Ile-​d’Yeu et la France eût été sau­vée. » (Ce récit nous est rela­té dans le numé­ro 381–382 de Lecture et tra­di­tion, BP – 86190 Chiré-​en-​Montreuil, sous la plume de Claude Mouton-​Raimbault).

Mais ne bais­sons pas les bras. Faisons nôtre ce qu’é­crit Mgr Lefebvre dans Ils l’ont découronné :

« Quant à moi, je ne me rési­gne­rai pas ; je ne me contente pas d’as­sis­ter les bras bal­lants à l’a­go­nie de ma Mère la Sainte Eglise.… je ne m’ex­plique pas un tel aveu­gle­ment (du cler­gé actuel) autre­ment que comme l’ac­com­plis­se­ment de la pro­phé­tie de saint Paul concer­nant les apos­tats des der­niers temps : Dieu lui-​même, dit-​il, « leur enver­ra une puis­sance de diva­ga­tion afin qu’ils croient au men­songe » (II the.2,10). Quel plus ter­rible châ­ti­ment qu’une hié­rar­chie débous­so­lée ! Si l’on en croit sœur Lucie, c’est cela que Notre Dame a pré­dit dans la troi­sième par­tie du secret de Fatima : l’Eglise et sa hié­rar­chie subi­ront une « déso­rien­ta­tion dia­bo­lique ». Et, tou­jours selon sœur Lucie, cette crise cor­res­pond à ce que l’Apocalypse nous dit du com­bat de la Femme et du Dragon. Or la Très Sainte Vierge nous assure qu’à la fin de cette lutte, « son Cœur Immaculé triomphera ».

S’il en est ain­si, vous com­pren­drez que mal­gré tout je ne sois pas pes­si­miste. La Sainte Vierge aura la vic­toire. Elle triom­phe­ra de la grande apos­ta­sie, fruit du libé­ra­lisme. Raison de plus pour ne pas se tour­ner les pouces ! Nous devons lut­ter plus que jamais pour le Règne social de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Dans ce com­bat nous ne sommes pas seuls : nous avons tous les papes jus­qu’à Pie XII inclu­si­ve­ment. Ils ont tous com­bat­tu le libé­ra­lisme pour en déli­vrer l’Eglise. Dieu n’a pas per­mis qu’ils réus­sissent, mais ce n’est pas une rai­son pour dépo­ser les armes ! Il faut tenir. Il faut bâtir, pen­dant que les autres démo­lissent.… C’est tout un tis­su de la vie sociale chré­tienne qu’il nous faut res­tau­rer le temps que Dieu vou­dra. Tout ce que je sais, la foi nous l’en­seigne, c’est que Notre Seigneur Jésus-​Christ doit régner ici-​bas, main­te­nant et pas seule­ment à la fin du monde, comme le vou­drait les libéraux.

Notre Père que votre règne arrive ! Vive le Christ-​Roi ! Esprit Saint rem­plis­sez le cœur de vos fidèles ! O Marie, chez nous soyez Reine, nous sommes à vous ! ». (fin de l’ex­trait)

Jean BOJO

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