Credo n° 181

Le mot du Président

CREDO n° 181 (Mai-​juin 2007)

hers amis,
« France ! Fille aînée de l’Eglise, qu’as-​tu fait des pro­messes de ton bap­tême ? » Ce cri lan­cé par Jean-​Paul II lors de sa pre­mière venue dans notre pays devrait reten­tir plus que jamais dans nos cathé­drales où siègent les suc­ces­seurs des Apôtres. Mais c’est l’ou­bli qua­si géné­ral au point qu’il me semble entendre la Fille aînée de l’Eglise reprendre cette apos­trophe que lan­ça sainte Jeanne d’Arc durant son inique pro­cès : « Evêque, je meurs par vous ».

Ces lignes sont écrites après quelques jours après ce dimanche 6 mai, au cours duquel s’est dérou­lé la der­nière scène du spec­tacle de grand Guignol qui a occu­pé notre patrie depuis le mois de sep­tembre 2006 par le biais des écrans de télé­vi­sion, ces lucarnes du diable, comme les appelle le R.P. Marziac.

Guignol est un spec­tacle de foire dans lequel un acteur caché montre sur une petite scène deux per­son­nages accro­chés au bout de ses bras et qui se tapent des­sus pour le plus grand rire des enfants des écoles pri­maires. Dans ces lucarnes dia­bo­liques, le « Montreur » avait dans sa main droite (pour paraître à la gauche de l’é­cran) un pan­tin fémi­nin et dans sa main gauche (pour être à la droite de l’é­cran) un pan­tin mas­cu­lin, sau­tillant plus que l’autre et essayant de se ser­vir d’un kar­cher ; mais impos­sible le « Montreur » n’ayant que deux bras !

Qui pré­sen­tait ce spec­tacle ? Qui était le « Montreur » dans l’ombre, caché der­rière la toile ? Qui tenait les deux pan­tins au bout de ses bras levés pour amu­ser la gale­rie ? Mais qui règne dans l’ombre ? Qui est le prince des ténèbres ? Lucifer, lui-même !

Ces deux fina­listes sont sor­tis d’un pre­mier tour dans lequel, par­mi les douze pré­ten­dants, deux seule­ment (et encore, me diront quelques uns) étaient pour la culture de vie, c’est-​à-​dire vrai­ment de Droite. Les 10 autres, par­mi les­quels les deux fina­listes, étaient des par­ti­sans de la culture de mort, c’est à dire de Gauche. « Qui n’est pas avec Moi, est contre Moi » et « Nul ne peut ser­vir deux maîtres, Dieu et l’Argent. Il aime­ra l’un et haï­ra l’autre » : tels sont les aver­tis­se­ments de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Il est clair que pour nos deux fina­listes (j’al­lais écrire : pan­tins) ces paroles et bien d’autres leur sont incon­nues puis­qu” « aucune loi morale ne doit être au-​dessus des lois de la République ». Cette cita­tion n’est que la trans­crip­tion de celle de Lénine : « le Bien est ce qui sert le Parti, le Mal est ce qui le des­sert ». Nous sommes bien entré dans l’air du Matérialisme socia­liste. La Révolution semble être arri­vée à son terme : Lucifer a rem­pla­cé Notre Seigneur Jésus-Christ.

Comment en est-​on arrivé là ?

Souvenons-​nous, après le seconde guerre mon­diale, deux cou­rants poli­tiques prin­ci­paux influen­çaient la vie des fran­çais : la Droite, regrou­pant les catho­liques par­ti­sans de ce que nous appe­lons aujourd’­hui la culture de Vie ; c’é­tait le MRP prin­ci­pa­le­ment et les mou­ve­ments roya­listes comme l’Action Française ; la Gauche, regrou­pant ce que nous appe­lons aujourd’­hui la culture de Mort ; c’é­tait la SFIO (socia­listes, etc …) et le PC, suc­cur­sale du par­ti Moscoutaire. C’était clair et précis.

Que reste-​il ? Au vu de ce cli­vage, nous nous aper­ce­vons que la France n’a plus de droite catho­lique ; et nos deux fina­listes étaient de gauche : l’un repré­sen­tant le Matérialisme socia­liste idéo­lo­gique, l’autre le Matérialisme de l’argent, « cette for­tune ano­nyme et vaga­bonde ». C’est ce der­nier qui l’a empor­té. Quel a été le pre­mier chef d’Etat à le féli­ci­ter ? Le chef d’un Etat dont l’argent est deve­nu un pou­voir qua­si mes­sia­nique. Et le second ? Le chef d’un autre Etat où le Messie est en deve­nir et qui se sert du pré­cé­dent pour cela.

Pourquoi en est-​on arrivé là ?

Nos évêques dio­cé­sains, suc­ces­seurs des Apôtres et même les Vicaires du Christ, suc­ces­seurs de Pierre, depuis Jean XXIII, n’ont pas tou­jours accom­pli leur tâche tota­le­ment dans la conti­nui­té deman­dée par Notre Seigneur :

« Allez ensei­gnez tous les peuples et baptisez-les … »

En conti­nuant à se chauf­fer dans la cour de Caïphe, ils ont quelque fois été jus­qu’à dire comme St Pierre :

« Je ne connais pas cet Homme ».

Le Cardinal Villot, secré­taire d’Etat de Paul VI, a recon­nu vers la fin de sa vie : « Nous aurions dû leur ensei­gner ça », a‑t-​il dit un jour en mon­trant sa croix pec­to­rale ; « En sor­tant Pierre pleu­ra amè­re­ment ».

Lorsque Jean-​Paul II nous a inter­pel­lé « France, fille aînée de l’Eglise …. » se sont-​ils sen­ti concer­nés ? Sont-​ils mon­tés au cré­neau ? Ont-​ils enva­hi les écrans de télé et les radios ? Ont-​ils fait pro­ces­sion depuis Notre-​Dame de Paris jus­qu’à la basi­lique du Sacré-​Cœur pour pro­tes­ter contre les lois iniques et anti-​nature, que votaient les dépu­tés, fils de Voltaire ? Ont-​ils essayé de recons­truire une France catho­lique en refai­sant ce qu’a­vaient fait les pères Lazaristes après la seconde guerre mon­diale : des « mis­sions sous la tente » dans les ban­lieues des grandes villes ? Non ! Ils ont conti­nué à se réchauf­fer dans la cour de Caïphe en lais­sant le trou­peau se dis­per­ser. Ce feu, Lucifer l’a allu­mé dans la cour des Etats du Vatican pen­dant le concile Vatican II. Ce concile qui n’est ni plus ni moins que la Révolution, com­men­cée en 1789 et pro­pa­gée à l’in­té­rieur de l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Parodiant le St Curé d’Ars, osons dire : « Laissez 40 ans un pays sans évêque et l’on y ado­re­ra les bêtes ». (Voir N.B. en fin d’article).

Certes depuis l’é­lec­tion de Benoît XVI, des sou­bre­sauts se font sen­tir ; quelques évêques fran­çais ont pris des posi­tions très nettes depuis quelques mois ; Par exemple : Dans notre Bretagne catho­lique, qui depuis 1981 s’é­tait mise à voter socia­liste, cette fois-​ci le Morbihan a voté pour le moins pire des deux. L’évêque d’Avignon a écrit une lettre à tous les can­di­dats avec pour sous-titres :

« Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie. Or je constate com­bien en lais­sant fra­gi­li­ser la famille vous por­tez atteinte au patri­moine de l’humanité » et .« Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie, de cette vie qui fait de nous des hommes de l’utérus au sépulcre ». 

L’espérance est une des trois ver­tus théo­lo­gales, n’est-​ce pas ? Alors, fai­sons confiance à la Providence.« Bataillons, Dieu don­ne­ra la victoire ».

Très Sainte Vierge Marie, Patronne de la France, Sauvez-nous.

St Michel, Terreur de Lucifer, sauvez-nous.

Ste Jeanne d’Arc et Ste Thérèse, Sauvez-nous.

Jean BOJO, En la solen­ni­té de Ste Jeanne d’Arc.

N.B.: Dans le Bulletin édi­té, cette cita­tion est modi­fiée par suite d’une mau­vaise com­pré­hen­sion télé­pho­nique lors des der­nières cor­rec­tions faites juste avant impression.

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