4e Opération Rosa Mystica du 25 juil. au 05 août aux Philippines (10)


26 juillet au 4 août 2010 : Général Santos City
L’équipe « Général Santos » sur le terrain, par Sylvia Fussler


Apprendre aux dif­fé­rentes per­sonnes la méthode de fabri­ca­tion ‘’d’her­bal oint­ment’’ (une pom­made assez efficace)…


Un repas de fête… où le sou­rire est roi

Dimanche matin, le 26 juillet, très tôt, après la pre­mière messe, « l’équipe de Gen San » com­po­sée de Christine, Elisabeth, Victor, Charles et moi (Sylvia) accom­pa­gnés par Judith quitte Sampaloc !

Le voyage com­mence par 4 heures d’attente à l’aéroport en rai­son d’intempéries : quelle belle ver­tu ! Puis après un vol de 90 minutes nous atter­ris­sons à General Santos City, au sud du Mindanao.

Toute l’équipe de l’office d’ACIM ASIA est là pour nous accueillir, et un repas typi­que­ment fran­çais nous attend ! Les Apôtres de Marie, équi­valent à notre MJCF, se par­tagent les taches : cui­sine, vais­selle, chauf­feur, mais ils vien­dront aus­si avec nous pour ensei­gner le caté­chisme et pour apprendre aux dif­fé­rentes per­sonnes la méthode de fabri­ca­tion de les­sive, ‘’d’herbal oint­ment’’ (une pom­made assez effi­cace) et de cha­pe­lets en corde. Notre mis­sion sera plus huma­ni­taire que médi­cale : par ces trois méthodes, nous leur appre­nons à se faire un petit revenu.

De lun­di à ven­dre­di nous sommes allés dans dif­fé­rents vil­lages, com­po­sés de quelques mai­sons faites de bam­bous, ou de briques avec des toits en feuilles de pal­mier et où sou­vent il n y a qu’une ou deux pièces pour toute une famille. Tout cela est loin de notre confort et on se demande com­ment ils peuvent vivre comme ça : sans eau cou­rante, sans machine à laver, sans élec­tri­ci­té pour cer­tains ! Nous menons nos mis­sions chez des fidèles et/​ou des patients de l’Acim (la famille de la petite Jane, le vil­lage de Leila, etc.) 

L’abbé Ghela qui devait être avec nous ne sera mal­heu­reu­se­ment pas là les pre­miers jours suite à des pro­blèmes de san­té. Il nous rejoin­dra seule­ment jeu­di ! Nous aurons à par­tir de ce jour la messe et le cha­pe­let quo­ti­dien, pour ren­for­cer notre esprit de mis­sion­naires. Brothers Mathias et Herbert, de Iloilo nous accom­pagnent aus­si pour tout le côté spi­ri­tuel de la mission.

Le pre­mier jour nous décou­vrons avec les gens eux-​mêmes toutes ces méthodes : il faut bien un début à tout ! Nous sommes un peu angois­sés de ne rien savoir faire mais ils nous regardent patiem­ment ce qui met tout le monde à l’aise.

On s’organise en petits groupes : un volon­taire pour 5 per­sonnes. Chaque volon­taire ensei­gne­ra à ses étu­diants les trois méthodes. Les autres per­sonnes du vil­lage viennent obser­ver ce que nous fai­sons. Judith, Patrick et Maricar sont nos inter­prètes car dans ces vil­lages tout le monde ne parle pas l’anglais.

Pour la pom­made, nous devons uti­li­ser des feuilles fraiches d’Akapulco cou­pées, de l’huile de cais­son, des bou­gies, des spa­tules en bois, un filtre, un pot-​en-​terre et du feu. On mélange une mesure d’huile avec une mesure de feuilles, on fait cuire jusqu’à ce que cela devienne « cris­py » puis on sépare l’huile des feuilles et on rajoute les deux bou­gies que l’on laisse fondre dans l’huile. On attend que ça refroi­disse un peu pour mettre le tout dans des petits bocaux en plas­tique. C’est une crème anti­fon­gique, contre les piqures d’insectes…

Pour la les­sive il faut mélan­ger dif­fé­rentes poudres ensemble aux­quelles on peut rajou­ter un peu d’essence d’orange ou de citron pour don­ner une bonne odeur.

Et pour le cha­pe­let on uti­lise une méthode de nœuds… Les phi­lip­pins nous en mettent plein la vue : ils arrivent en quelques minutes à en faire un alors que pour nous il fau­dra plu­sieurs heures pour réus­sir à faire cor­rec­te­ment les pre­miers nœuds.

Ils sont tous très inté­res­sés d’apprendre tout cela et s’appliquent à faire tout ce qu’on leur dit. Ils viennent nous voir régu­liè­re­ment pour nous deman­der s’ils font juste, et si c’est le cas, on entend de grands « YES » et ils sont très fiers de mon­trer à leurs amis le résul­tat de leur travail.

Des leçons de caté­chisme sont don­nées par Elisabeth aux enfants. Elle a un vrai don pour ça. Bien timides au départ ils sont récom­pen­sés par des bon­bons en échange d un signe de croix, puis petit à petit les langues se délient et le résul­tat est for­mi­dable : ils apprennent des prières, des chants et font des petites processions !

Les deux volon­taires gar­çons font aus­si des matchs de bas­kets et leur apprennent à jouer au foot­ball. Ils s occupent des enfants avec des jeux, des chants, …

Dans ces petites jour­nées, nous tis­sons des liens très forts avec tous les Philippins. Ils nous apprennent plus que nous leur appre­nons : sur­tout la patience car nous sommes débu­tants dans notre rôle de pro­fes­seurs, et la sim­pli­ci­té car ils nous montrent qu’avec peu de moyens on peut faire beau­coup, et sur­tout par le sou­rire à la Vie, car mal­gré leurs his­toires et leurs condi­tions de vie ils gardent le sou­rire. Nous n’avons pas vu un seul phi­lip­pin qui ne sou­riait pas !

Dans la jour­née de same­di M. l’abbé Ghela passe le relais à M. l’abbé Couture, et c est main­te­nant à son tour de bénir les mai­sons et d’imposer les scapulaires. 

Dimanche 1er août, c’est repos, et c’est direc­tion « Le resort de doc­to­ra Lagaré » pour aller se détendre et se bai­gner. Charles appren­dra à ses dépends que ce n’est pas donne à tout le monde de réus­sir grim­per à un cocotier !

Lundi 2 août nous allons à l’hôpital pour visi­ter les malades et leur apprendre à faire des cha­pe­lets. Ne vous plai­gnez pas de nos hôpi­taux, ici ils sont jusqu’à 8 par chambre et quelques fois deux par lit, et dans les cou­loirs ça n’en finit pas. 

Pas de mate­las, juste une planche de bois ou des bouts de car­ton!!! Pas de ‘clim’ seule­ment de vieux ven­ti­la­teurs bien pous­sié­reux, et les chats qui s’invitent dans les chambres ! 

Nous y retrou­vons Christopher, un petit gar­çon de 11 ans, qui en parait 8, que nous avions ren­con­tré dans le vil­lage de Jane. Il est très malade et il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. M. l’ab­bé Couture lui donne la béné­dic­tion des enfants malades le matin, et le bap­tise l’après-midi car sa maman nous explique qu’il a été bap­ti­sé dans une secte pro­tes­tante : c’’était gra­tuit et donc plus facile ! Denise, la petite fille de notre phar­ma­ciste Honeybee, lui offre quelques-​uns de ses jouets : peluches, voi­tures, cha­peau de clown ! Ce petit gar­çon au regard si triste aura l’espace d’un ins­tant une petite étin­celle dans les yeux et un petit sou­rire, et dira tout dou­ce­ment deux fois « sala­mat » à sa petite bien­fai­trice de 4 ans !

Pour notre der­nier jour nous allons en pri­son!!! Pas de fouille notre arri­vée, nous devons juste lais­ser nos por­tables dans la voi­ture et prendre un seul appa­reil pho­to ! Il y a 944 hommes et 100 femmes, et seule­ment deux camé­ras pour les surveiller !

Le matin, pen­dant que l’abbé Couture donne sa confé­rence sur le Saint Suaire aux infir­mière de l’hôpital de la veille, nous res­tons dans le quar­tier des hommes. Chacun d’entre nous a un groupe non pas de 5 per­sonnes mais de 20, et quels 20 ! Ça change!!! Ils sont assis sur des bancs comme des enfants à nous regar­der faire. Ils n’ont pas le droit de faire eux-​mêmes la les­sive et la pom­made, mais par contre on leur laisse du fil pour fabri­quer des chapelets… 

Les ques­tions fusent, ils veulent tout savoir ! Une fois les démons­tra­tions ter­mi­nées, c’est à leur tour de se faire pré­sen­ter le Saint Suaire par M. l’abbé qui vient juste de nous rejoindre. Les pri­son­niers, anciens dea­leurs et tueurs, l’écoutent atten­ti­ve­ment, avec leurs gar­diens, tout en conti­nuant à fabri­quer leurs cha­pe­lets. Nous avons appor­té des croix en plas­tique mais ils nous montrent com­ment en faire avec la simple ficèle. Un ancien dea­ler don­ne­ra la sienne à Charles ! De son côté, M. l’ab­bé leur achète des objets de leur propre confec­tion. Ça leur prend une semaine pour décou­per une bou­teille de Pepsi ou de Sprite et mon­ter tout un décor autour de celle ci : feuilles, petites maisons…. 

La mati­née se ter­mine par l’imposition très émou­vante des sca­pu­laires,. Nous étions dans la cha­pelle catho­lique, en la quit­tant nous nous retrou­vons face à une mos­quée (avec appel à la prière) qui se trouve juste à côté d’une église baptiste ! 

Le pan­neau de sor­tie de la pri­son, que nous n’avons pas été auto­ri­sés à prendre en pho­to nous dit tout sim­ple­ment « Thank you, come again ».

L’après-​midi du côté des femmes on pro­cède dans l’autre sens : confé­rence sur le St Suaire, puis démonstrations !

Ensuite M. l’ abbé Couture confesse pen­dant plu­sieurs heures. Une des femmes vient d’avoir un bébé. Il a une semaine mais pas de pré­nom car il n est pas bap­ti­sé. Sa maman n’a le droit de le gar­der avec elle qu’un seul mois, ensuite il ira dans sa famille en atten­dant qu’elle sorte de prison.

Il y a aus­si cette vieille dame qui a plus de 80 ans… son mari la bat­tait, lui jetait des pierres… et un jour alors qu’il était en train de le faire elle a eu un accès de folie et l’a tué ! 

Elle nous dira elle aus­si son Salamat avec des larmes dans les yeux après avoir reçu l’im­po­si­tion du sca­pu­laire. Les der­nières per­sonnes à rece­voir le sca­pu­laire sont les 3 gar­diens ! Les gar­diens de pri­son sont là non pas seule­ment pour main­te­nir l’ordre (l’ambiance semble plu­tôt déten­due : videoke, ter­rain de vol­ley….) , ils sont là pour qu’il y ait une bonne entente entre eux et les prisonniers.

Les apôtres de Marie, pour ne pas tous les citer, nous ont enca­drés tout le long de ces jours à Gen San. Très dis­crets et très effi­caces ils ont tout fait pour que notre séjour soit le plus agréable pos­sible et pour que nous en gar­dions un très bon souvenir !

Sylvia Fussler

Suite et fin des reportages de la mission Acim-​Asia 2010

L’opération Rosa Mystica vic­time de son suc­cès, par le Dr Jean-​Pierre Dickès

Photos et textes envoyés par Messieurs les abbés Daniel Couture et François Castel et
tous les volon­taires qui saluent bien les lec­teurs de La Porte Latine 


Pour aider la Mission Acim Asia 2010

Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : 

Dr Jean-​Pierre Dickès
2, route d’Equihen
62360 St-Etienne-du-Mont

Il est rap­pe­lé que la tota­li­té des dons est envoyé à la mis­sion sans pré­lè­ve­ment de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonc­tion­ne­ment
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.

ACIM-Asia / Rosa Mystica

Association d'aide médicale aux Philippines