L’opération Rosa Mystica 2010 victime de son succès (11)

Rosa Mystica, victime de son succès


La prière de tous les volon­taires avant l’é­cla­te­ment du groupe dans toutes les Philippines

La mis­sion Rosa Mystica a ras­sem­blé exac­te­ment 162 volon­taires. Tel est le nombre de diplômes décer­nés à tous ceux qui ont par­ti­ci­pé à la fois par leur temps et leur argent au ser­vice des plus pauvres.

Notons la pré­sence de 39 Français, un sémi­na­riste alle­mand, un sémi­na­riste amé­ri­cain, trois jeunes filles venant de la Suisse, trois Coréens, deux Canadiens. Dix méde­cins ont par­ti­ci­pé à la mis­sion. Trois den­tistes de l’armée Philippine sont venus en ren­fort. Les phar­ma­ciens étaient au nombre de cinq, dont une Philippine qui assu­rait les appro­vi­sion­ne­ments en médi­ca­ments. L’encadrement spi­ri­tuel était assu­ré par les abbés Castel et Marcille pour la France ; l’abbé Ghela pour les Philippines et un groupe de neuf reli­gieuses et novices bétha­niennes le tout sous la hou­lette de l’abbé Couture, Supérieur du dis­trict d’Asie de la Fraternité Saint-​Pie X.

L’essentiel de l’organisation avait été éla­bo­ré par AcimAsia et les quatre volon­taires fran­çais déjà en acti­vi­té à la per­ma­nence de General Santos.

Les volon­taires fran­çais offrent un concert de chants à leurs hôtes philippins.

Le nombre consi­dé­rable de volon­taires ren­dait impos­sible une seule implan­ta­tion. En rela­tion avec AcimFrance il a été déci­dé de répar­tir la mis­sion sur trois sites. Le pivot de l’ensemble s’est situé comme l’an der­nier à Sampaloc-​Tanay, pro­vince de Rizal à 70 kilo­mètres de Manille.

La mis­sion était ins­tal­lée comme l’année pré­cé­dente autour et dans l’église Sainte-​Philomène construite par la Fraternité Saint-​Pie X. L’église a ser­vi à la fois de salle d’attente et de caté­chisme. Nous avons pu ain­si revoir un cer­tain nombre de nos patients dont l’état de san­té s’était amé­lio­ré de manière sub­stan­tielle ; notam­ment grâce à une mis­sion inter­mé­diaire dili­gen­tée en début d’année. La conti­nui­té des soins avait été assu­rée aus­si en ce qui concerne les malades chro­niques (essen­tiel­le­ment tuber­cu­leux) par un méde­cin béné­vole de la région.

De Sampaloc sont par­ties deux mis­sions éclair ; l’une vers « Tent vil­lage », un vil­lage de tentes où vivent dans des condi­tions effroyables les res­ca­pés du Typhon Ondoye qui a sévi en jan­vier der­nier. L’autre vers Theresa, un vil­lage rava­gé par le typhon Ketsana qui avait fait un mil­lier de vic­times à Manille en décembre dernier.

La deuxième colonne a été diri­gée en avion vers Général Santos au siège social de l’association. Elle était essen­tiel­le­ment huma­ni­taire, la par­tie médi­cale étant assu­rée toute l’année par des volon­taires phi­lip­pins et fran­çais. Elle a com­por­té la visite des hôpi­taux appor­tant un récon­fort maté­riel et spi­ri­tuel aux mou­rants. Puis la visite de la pri­son de femmes.

Les inter­nés doivent conti­nuer à assu­rer comme ils le peuvent la sub­sis­tance de leurs familles. D’où l’idée d’AcimAsia de leur apprendre à faire du savon –den­rée rare et onéreuse- ain­si qu’un onguent décon­trac­tu­rant et cica­tri­sant. L’abbé Couture est inter­ve­nu dans la pri­son des hommes pour faire une confé­rence sur le Saint Suaire et aus­si pour apprendre aux pri­son­niers à faire des cha­pe­lets ache­tés séance tenante par l’association.

L’an der­nier s’étaient éla­bo­rés de liens entre Sœur Eva Mamoon, sœur du gou­ver­neur de l’île de Leyte, dépen­dant de l’Ordre de Saint-​Paul-​de-​Chartres, sorte de mère Theresa connue pour avoir mon­té un hôpi­tal gra­tuit pour les indi­gents de Manille et avoir réus­si la réim­plan­ta­tion des pyg­mées chas­sés par l’éruption du Pinatubo en 1991 sur­ve­nue dans la prin­ci­pale île, Luzon, où se situe Manille la capi­tale du pays.

Le troi­sième groupe des volon­taires, par­ti en avion, soi­gne­ra d’abord à Leyte, puis dans trois vil­lages voi­sins Tacloban, Sogod et Maasin. Il devra s’arrêter faute de médi­ca­ments. Le retour se fera vers Sampaloc, puis l’expédition remon­te­ra vers le vil­lage de Zambalès où la sœur Eva a ins­tal­lé la zone refuge des pyg­mées. Une des com­mu­nau­tés visi­tée est for­mée de 300 abo­ri­gènes : 159 d’entre eux étaient malades.

Le doc­teur Emeline de la Robertie restera
10 jours pour assu­rer la conti­nui­té des soins.

L’an der­nier Corie pesait 17 kg. Aujourd’hui,
elle en pèse 25 et elle est sor­tie de son fauteuil.

La mis­sion s’est ter­mi­née le 6 août, après douze jours d’un tra­vail inces­sant. Un groupe de volon­taires sous la direc­tion médi­cale d’Emeline de la Robertie res­te­ra une dizaine de jours pour assu­rer sur place la conti­nui­té des soins.

La mis­sion a consi­dé­ra­ble­ment amé­lio­ré la qua­li­té des diag­nos­tics et des soins grâce à l’achat par l’ACIM d’un élec­tro­car­dio­gramme ; et aus­si l’aide d’un labo­ra­toire et d’une radio­gra­phie mobile. La détec­tion du dia­bète a été sys­té­ma­tique chez tous les adultes. Jamais la patho­lo­gie détec­tée n’a été aus­si lourde. Ostéomyélites, tuber­cu­loses, goitres mons­trueux, mal­for­ma­tions, séquelles gra­vis­simes de polio­myé­lites, tumeurs cancéreuses.

L’abbbé Couture et la prieure des Béthaniennes,
soeur Maria de la Conception.
Les Impressionnantes pluies de la mousson
nous forcent plu­sieurs fois à évacuer.
Retour chao­tique au « camp de base » où 19 d’entre nous dor­maient à même le sol dans un grand dortoir…

Les condi­tions de vie des volon­taires ont été par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­ciles. Ainsi 19 d’entre elles dor­maient à même le sol dans un grand dor­toir. Le choix d’une nour­ri­ture réduite au mini­mum en qua­li­té avait été fait afin de pou­voir ache­ter le plus de médi­ca­ments pos­sible. Par ailleurs la moi­tié des volon­taires sont tom­bés malades (syn­dromes grip­paux, diar­rhées, ami­biases). Une femme méde­cin amé­ri­caine, l’ab­bé Couture, un frère et Chantal ont même du être hos­pi­ta­li­sés. Ces mala­dies s’expliquant par les varia­tions bru­tales de tem­pé­ra­ture liées à la mousson.

Sur l’ensemble de la mis­sion près de 6.000 actes médi­caux ont été effec­tués ; non com­pris les consul­ta­tions réité­rées jus­ti­fiées par l’obtention de résul­tats para-​cliniques, ain­si que les soins don­nés après le 6 août.

Répétition de chant chez les soeurs Béthaniennes. Temps de réflexion : Hugues Martin et l’ab­bé Couture.

Par ailleurs les prêtres et les reli­gieuses ont fait un extra­or­di­naire tra­vail d’apostolat : bap­têmes, messes de funé­railles, dis­tri­bu­tions de cha­pe­lets, impo­si­tions de sca­pu­laires, leçons de caté­chisme, extrême-​onction, béné­dic­tions des mai­sons. Travail dis­cret mais effi­cace qui se tra­duit indis­cu­ta­ble­ment par l’augmentation de la fer­veur et du nombre des fidèles, là où existent des lieux de culte traditionnels.

Magali, un per­son­nage clé de la Mission 2010. Consolation après une narine recousue.…

Il reste chaud au cœur de cha­cun d’entre nous, l’accueil des plus pauvres d’entre les pauvres dont la gen­tillesse et le sou­rire sont en per­ma­nence un encou­ra­ge­ment. Mais conjoin­te­ment, il nous reste un sen­ti­ment de tris­tesse. Nos mis­sions, sur­tout là où nous sommes déjà venus sont vic­times de leurs suc­cès.

Et, c’est le cœur broyé que pour la pre­mière fois en quatre ans nous avons du inter­rompre les soins faute de temps et d’argent. Et ren­voyer chez eux de pauvres gens qui avaient par­fois mar­ché trois heures sous un véri­table déluge pour qué­man­der une rapide consul­ta­tion et rece­voir en catas­trophe des com­pri­més leur per­met­tant de se soi­gner pen­dant quelques jours.

Bien sûr, nous revien­drons si Dieu le veut.

Dr Jean-​Pierre Dickès, res­pon­sable médi­cal de Rosa Mystica IV

Photos et textes envoyés par Messieurs les abbés Daniel Couture et François Castel et
tous les volon­taires qui saluent bien les lec­teurs de La Porte Latine 


Pour aider la Mission Acim Asia 2010 et préparer celle de 2011…

Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : 

Dr Jean-​Pierre Dickès
2, route d’Equihen
62360 St-Etienne-du-Mont

Il est rap­pe­lé que la tota­li­té des dons est envoyé à la mis­sion sans pré­lè­ve­ment de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonctionnement
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.

ACIM-Asia / Rosa Mystica

Association d'aide médicale aux Philippines