Apparition du samedi 13 octobre 1917 – Le miracle du soleil

Ce 13 octobre, mal­gré la pluie, la foule était au nombre de 50 000 à 60 000 per­sonnes !. Certains étaient venu de très loin pour assis­ter à l’Apparition pro­mise. Parmi cette masse, des incroyants étaient eux aus­si là, prêt à inter­ve­nir dans le cas où il ne se pas­se­rait pas le miracle annon­cé par Notre-​Dame, les mois précédents.

Pour la pre­mière fois, la mère de Lucie pen­sa au drame qui pour­rait sur­ve­nir si le miracle du Ciel ne se pro­dui­rait pas !, tan­dis que les parents de François et de Jacinthe, eux, avaient une grande confiance sur les pro­messes de la Sainte Vierge ; quant aux enfants, ils ne se trou­blaient pas du tout devant une si impo­sante foule.

Pour réci­ter le cha­pe­let la foule fer­ma les para­pluies, bien qu’il pleu­vait assez à cet ins­tant, et, dans la boue, les fidèles s’agenouillèrent.
Il était déjà 13h30 et cer­tains incroyants com­men­çaient à exci­ter les gens à cause que le miracle était annon­cé pour midi. Pourtant, la Sainte Vierge était à l’heure ! En effet, le gou­ver­ne­ment de l’é­poque, en pleine pre­mière guerre mon­diale, avait impo­sé au pays une heure légale qui avan­çait de 90 minutes sur l’heure solaire ; mais le Ciel n’a que faire de l’heure des hommes !… à l’heure du soleil il était bien midi et, regar­dant du côté du Levant, la petite vit la lumière qui pré­cède chaque Apparition ; et, en effet, Notre-​Dame appa­rut du des­sus du chêne-​vert. S’adressant à Lucie, Elle lui dit : « Je veux te dire que l’on fasse ici une cha­pelle en mon hon­neur. Je suis Notre-​Dame du Rosaire. Que l’on conti­nue tou­jours à réci­ter le cha­pe­let tous les jours. La guerre va finir et les mili­taires ren­tre­ront bien­tôt chez eux. »

Là encore, de nom­breuses demandes de gué­ri­son étaient deman­dé à Notre-Dame.

« Les uns gué­ri­rons, les autres non, car il faut qu’ils se cor­rigent, qu’ils demandent par­don de leurs péchés. [et pre­nant un air plus triste] : Il faut ces­ser d’of­fen­ser davan­tage Dieu Notre Seigneur, car Il est déjà trop offen­sé », dit Notre-Dame.

Pendant qu’Elle s’en­tre­te­nait avec la petite voyante, la foule vit par trois fois se for­mer autour du chêne une nuée, qui, ensuite, s’é­le­va dans l’air pour fina­le­ment disparaître.

Interrogée le jour même de ce 13 octobre 1917 par l’ab­bé Formigão, la petite Lucie dit que « Notre-​Dame a deman­dé de réci­ter le cha­pe­let, de nous cor­ri­ger de nos péchés, deman­der par­don à notre Seigneur, mais n’a pas par­lé de péni­tence. » (source : « Témoignages sur les appa­ri­tions de Fatima », par le Père de Marchi, 1974, p. 209).

Pendant que Notre-​Dame s’é­le­vait, le reflet de la lumière qui se déga­geait d’Elle se pro­je­ta sur le soleil. C’est à ce moment que la foule put contem­pler la danse du soleil : la pluie ces­sa sou­dai­ne­ment et les nuages se dis­per­sèrent brus­que­ment, lais­sant appa­raître un ciel clair. La foule put alors regar­der direc­te­ment le soleil sans risque de se brû­ler les yeux ni sans être aucu­ne­ment incom­mo­dé. Devant ce si grand miracle, défiant toutes les lois de la nature, il y avait un grand silence. L’astre se mit à trem­bler avec des mou­ve­ments brusques, puis il tour­na sur lui-​même à une vitesse ver­ti­gi­neuse, en lan­çant des gerbes de lumière de toutes les cou­leurs de l’arc-​en-​ciel. Il sem­blait s’ap­pro­cher de la terre, au point que la foule s’en inquié­ta. En effet, le soleil, conser­vant son mou­ve­ment rapide de rota­tion, parais­sait brus­que­ment se déta­cher du ciel et avan­cer en zig­za­guant sur la foule. Ce fut un ins­tant si ter­rible que plu­sieurs per­sonnes s’é­va­nouirent, mais fina­le­ment il s’ar­rê­ta au grand sou­la­ge­ment de tous.

À la stu­pé­fac­tion géné­rale, la foule put consta­ter que leurs vête­ments, trem­pés par la pluie quelques minutes aupa­ra­vant, étaient com­plè­te­ment secs !.

Ce phé­no­mène qu’au­cun obser­va­toire astro­no­mique n’a enre­gis­tré, et qui n’a pu être, par consé­quent, un phé­no­mène natu­rel, des per­sonnes de toutes les condi­tions et de toutes classes sociales l’ont consta­té, des incroyants comme des croyants. Les jour­na­listes des prin­ci­paux quo­ti­diens du Portugal l’ont vu et racon­té. Même des per­sonnes qui se trou­vaient à plu­sieurs kilo­mètres de Fatima en ont été témoins, ce qui détruit l’hy­po­thèse d’une illu­sion d’op­tique ou de l’hal­lu­ci­na­tion collective.

Pendant les dix minutes où la foule contem­plait ce miracle cos­mique, les trois petits voyants purent admi­rer, près du soleil, trois tableaux successifs :

- LA VISION DE LA SAINTE FAMILLE : À coté du soleil appa­rut saint Joseph avec l’Enfant-​Jésus et Notre-​Dame, vêtue de blanc avec un man­teau bleu. Saint Joseph et l’Enfant-​Jésus sem­blait bénir le monde, avec des gestes qu’ils fai­saient de la main, en forme de Croix.

- LA VISION DE NOTRE-​DAME DES DOULEURS : Après la pre­mière vision ci-​dessus, les enfants virent Notre Seigneur Jésus-​Christ et Notre-​Dame des 7 Douleurs. Notre Seigneur sem­blait bénir le monde.

- LA VISION DE NOTRE-​DAME DU MONT-​CARMEL : dans cette der­nière vision, Notre-​Dame appa­rut seule sous l’as­pect de Notre-​Dame du Carmel.

Lucie seule vit la seconde et la der­nière vision, tan­dis que François et Jacinthe n’eurent le pri­vi­lège de n’a­per­ce­voir que la vision de la Sainte Famille (1).

Ce fut la der­nière fois que Notre-​Dame appa­rut à la Cova da Iria, lais­sant les preuves irré­fu­tables de Son exis­tence. Bien sur, cet évé­ne­ment parut dans la presse.

Dans son cahier de sou­ve­nirs, soeur Lucie (alors soeur Marie de Jésus) avait ajou­té des remarques qui s’a­dressent à nous tous : « En cette appa­ri­tion, les paroles qui res­tèrent le plus pro­fon­dé­ment ancrées dans mon cœur furent celles par les­quelles notre sainte Mère du Ciel sup­pliait les hommes de ne plus pei­ner Notre Seigneur trop offen­sé. Quelle amou­reuse plainte elles contiennent et quelle sup­pli­ca­tion ! Oh ! que je vou­drais qu’elles résonnent dans le monde entier et que tous les enfants de la Mère céleste écoutent sa voix ! ». A un autre endroit, elle nous dit que lors­qu’elle par­lait de cette der­nière visite céleste avec ses cou­sins, ils ne pou­vaient rete­nir leurs larmes en se rap­pe­lant la tris­tesse du visage de l’ap­pa­ri­tion quand elle avait pro­non­cé ces paroles.

Le culte de Notre-​Dame de Fatima

Durant cinq années, l’Autorité ecclé­sias­tique crut bon de se main­te­nir dans une pru­dente réserve à l’é­gard des Apparitions de Fatima. C’est seule­ment le 3 mai 1922, deux ans après la res­tau­ra­tion effec­tive du dio­cèse de Leiria, que le nou­vel évêque du lieu, Mgr. José Alves Correia da Silva, nom­ma une Commission des­ti­née à étu­dier le cas, et à com­men­cer un pro­cès cano­nique. Cette Commission tra­vailla avec une len­teur pru­dente afin d’en­tendre tous les témoins, et ce n’est que le 13 octobre 1930, que l’Évêque de Leiria publia la lettre pas­to­rale « A divi­na Providentia » sur le culte de Notre-​Dame de Fatima et décla­ra dignes de foi les visions des enfants à la Cova da Iria, tout en se sou­met­tant à l’a­vance au juge­ment pos­té­rieur du Saint-​Siège. En voi­ci la conclusion :

« En ver­tu des consi­dé­ra­tions que nous venons d’ex­po­ser, et d’autres encore, que nous omet­tons par sou­ci de briè­ve­té, invo­quant hum­ble­ment l’Esprit-​Saint, et nous confiant à la pro­tec­tion de la Très Sainte Vierge, après avoir enten­du les Révérends Consulteurs de notre Diocèse,

Nous déci­dons :

1°) de décla­rer dignes de foi les visions des petits ber­gers à la Cova da Iria, paroisse de Fatima, dépen­dant de ce dio­cèse (qui ont eu lieu) du 13 mai au 13 octobre 1917.

2°) de per­mettre offi­ciel­le­ment le culte de Notre-​Dame de Fatima. »

Le 1er octobre 1930, le Pape Pie XI accor­dait les indul­gences sui­vantes aux pèle­rins de Fatima, encou­ra­geant ain­si la dévo­tion popu­laire envers Notre-​Dame du Rosaire :

1°) Une indul­gence de 7 ans et 7 qua­ran­taines à tout fidèle, chaque fois que, contrit de ses fautes, il visi­te­ra le sanc­tuaire de Fatima et y prie­ra aux inten­tions du sou­ve­rain pontife ;

2°) Une indul­gence plé­nière une fois par mois aux condi­tions ordi­naires, aux pèle­rins en groupe qui prie­ront aux inten­tions du sou­ve­rain pon­tife. Précédemment, le Saint-​Père avait accor­dé 300 jours d’in­dul­gence à l’in­vo­ca­tion : « Notre-​Dame du Rosaire de Fatima, priez pour nous ».

Cette appro­ba­tion, accom­pa­gnée des indul­gences, allait ouvrir le cycle des gran­dioses pèle­ri­nages à Fatima qui devaient atti­rer des grâces si pré­cieuses sur le Portugal.

Les 12 et 13 mai 1931, eut lieu le pre­mier Pèlerinage natio­nal à Fatima. Il fut pré­si­dé par le Nonce Apostolique. Tous les évêques por­tu­gais étaient pré­sents ou représentés.

Le Cardinal Patriarche de Lisbonne, au nom de tous, consa­crait le Portugal au Cœur Immaculé de Marie, en pré­sence d’une foule éva­luée à cent mille personnes.

(1) Source : « Fatima ou le sui­cide mon­dial », par Mg. Wm C. McGrath, éd. les pères de Saint Paul, Québec, 1951, page 77.

Suites des apparitions

10 décembre 1925 à Pontevedra : Dévotion répa­ra­trice des pre­miers samedis