La résurrection, mythe ou réalité ?

Nous voi­ci au len­de­main du Sabbat. Tous les dis­ciples du Christ sont dans la tris­tesse : Jésus est mort.

Un fait inat­ten­du cepen­dant bou­le­verse tout ce petit monde : il n’est plus dans le tom­beau. Les saintes femmes, levées de bonne heure pour lui dis­pen­ser les soins mor­tuaires que les pre­mières heures de la Pâque avaient empê­chées, ont trou­vé la pierre du sépulcre rou­lée ; Marie-​Madeleine ne s’est pas avan­cée plus, elle s’en est allée pré­ve­nir les Apôtres.

Les autres femmes, quant à elles, sont entrées et ont vu deux anges qui leur ont annon­cé que Jésus de Nazareth est res­sus­ci­té comme il l’avait dit et qu’elles doivent le dire aux dis­ciples et à Pierre. Dans le même temps, Pierre et Jean, pré­ve­nus par Marie-​Madeleine, se sont ren­dus au sépulcre et croient en ses dires. Quant à elle, bien déci­dée à retrou­ver son maître qu’on a enle­vé, la voi­ci de retour au tom­beau, s’en pre­nant au jar­di­nier… Bien vite celui-​ci se fait connaître : c’est le Seigneur qui lui appa­raît. Puis vient le tour des saintes femmes qu’il croise en che­min et à qui il répète d’aller annon­cer sa Résurrection aux Apôtres. Marie-​Madeleine les entre­tient déjà, elles arrivent et sur­en­ché­rissent : pour les dis­ciples elles délirent. Plus tard dans la jour­née, Pierre reçoit la visite du Divin Maître. Puis c’est au tour de Jacques. Les Apôtres croit alors, à l’exception de Thomas. Le soir, deux dis­ciples apportent un nou­veau témoi­gnage : eux aus­si ont vu le Seigneur sur la route d’Emmaüs et l’ont recon­nu à la frac­tion du pain.

C’en est trop pour Thomas. Il sort. Notre Seigneur Jésus-​Christ leur appa­raît alors. Ils ima­ginent voir un fan­tôme. Mais le tou­cher et le voir man­ger per­met de mettre fin à leur incrédulité.

Notre foi repose sur la parole de ces témoins ocu­laires. Cette parole fut trans­mise par la Bible et la Tradition, organes dont Dieu se sert pour trans­mettre la Révélation. S’appliquer à la com­prendre est légi­time, jamais cepen­dant on ne peut en dou­ter. Douter d’elle ou la tra­ves­tir est le signe que l’on n’a pas – ou plus – la foi. Cela se fait mal­heu­reu­se­ment, même chez les catho­liques : sous cou­vert de s’appliquer à com­prendre, on fabrique des mythes.

L’Apôtre saint Thomas fut le pre­mier à envi­sa­ger un tel délire chez ses condis­ciples. Soucieux d’une foi qui ne repose pas sur le mythe mais sur le vrai, le voi­là qui se retire. Le Christ lui appa­raî­tra une semaine plus tard pour le conver­tir et nous garan­tir, avec ce témoin long­temps incré­dule, la soli­di­té de notre reli­gion catho­lique qui ne repose pas sur des mythes, fruit d’un besoin vital et de res­sen­tis, mais sur une unique Révélation que les suc­ces­seurs des Apôtres ont pour tâche de trans­mettre inchan­gée en pro­fes­sant la véri­té et en condam­nant les erreurs.

A l’exemple de saint Thomas, bien chers fidèles et fidèles lec­teurs de La Porte Latine, gardons-​nous de faire de notre reli­gion la reli­gion du res­sen­ti ou des mythes et sachons pro­fi­ter de sa mésa­ven­ture avec le Seigneur pour vivre notre foi sans l’ombre d’un doute : « Parce que Thomas a vu, il a cru – nous répète le Seigneur – bien­heu­reux ceux qui croient sans avoir vu ! ».

Bonne et sainte Fête de Pâques !

Abbé JM. Mavel, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Source : Apostol n° 119