Communiqué Mgr Fellay au sujet des prêtres de Campos

Le 18 jan­vier 2002 le Cardinal Castrillon Hoyos lira dans la cathé­drale de Campos les divers docu­ments par les­quels le Pape Jean Paul II érige une admi­nis­tra­tion apos­to­lique en faveur des prêtres de Campos et des fidèles qui leur sont asso­ciés. Mgr Rangel est recon­nu comme un évêque catho­lique et nom­mé à la tête de la nou­velle admi­nis­tra­tion. Cette admi­nis­tra­tion aura droit aux livres litur­giques de 1962, c’est-​à-​dire à la messe tri­den­tine. Les cen­sures « peut-​être encou­rues » (sic) seront levées. Le pape accepte l’offre des prêtres de Campos de com­battre l’hé­ré­sie dans l’Eglise.

Mgr Rangel fera au nom de tous la pro­fes­sion de foi et lira une décla­ra­tion dans laquelle il recon­naît Jean Paul II comme pape, l’é­vêque du lieu comme évêque légi­time, le Concile Vatican II comme un concile de l’Eglise catho­lique, expri­mant cepen­dant qu’il se réserve le droit de cri­ti­quer de manière posi­tive ce qui n’est pas en confor­mi­té avec la Tradition ; et de même en ce qui concerne la nou­velle messe, recon­nue comme valide en soi, mais sou­mise à des cri­tiques constructives.

La Fraternité sacer­do­tale Saint-​Pie X constate que ce résul­tat est le fruit d’une paix sépa­rée. Pour l’ob­te­nir, les prêtres de Campos ont dû en quelque sorte se démar­quer de la Fraternité. Elle fait remar­quer la pré­ci­pi­ta­tion et le carac­tère par­tiel­le­ment dis­si­mu­lé des trac­ta­tions qui ont conduit à la recon­nais­sance actuelle. Ils ont par exemple aban­don­né la demande concer­nant la messe tri­den­tine qui aurait accor­dé à tout prêtre (du monde entier) de la célé­brer libre­ment. Tout cela n’est pas bon, car la force est dans l’u­nion. On ne peut pas dire non plus que par cet acte, la crise de l’Eglise soit dépas­sée. Cela peut être un pas dans cette direc­tion, l’a­ve­nir le dira.

Les Pères de Campos affirment conti­nuer le com­bat de la Tradition. Il faut consi­dé­rer aus­si qu’au­cune conces­sion sub­stan­tielle au niveau doc­tri­nal n’a été faite. Le temps seul dira com­ment Rome per­met­tra le déve­lop­pe­ment de cette œuvre. À ce sujet, le choix du suc­ces­seur de Mgr Licinio Rangel sera d’une grande impor­tance. Et ce point n’est pas déter­mi­né. De même que le sta­tut juri­dique de l’administration.

Quelles seront désor­mais leurs rela­tions avec Rome et avec nous ? C’est encore le temps qui le dira. La situa­tion nou­velle créée ser­vi­ra de test pour le futur. La Fraternité reste très réser­vée et observe avec appré­hen­sion d’aus­si près que pos­sible le déve­lop­pe­ment de l’œuvre en atten­dant d’en voir les fruits. C’est aux fruits que l’on juge l’arbre.

Il reste que, pour la pre­mière fois, une struc­ture de type dio­cé­saine est accor­dée à la Tradition. Un évêque tra­di­tion­nel est main­te­nant recon­nu comme tel, comme plei­ne­ment catholique.

Nous prions pour que tout cela coopère au bien de la Tradition et de l’Eglise mal­gré la saveur mélan­gée que nous res­sen­tons pour le moment et ne vou­lons que conti­nuer à œuvrer dans l’es­prit et la ligne légués par Monseigneur Lefebvre.

En la fête de Saint Marcel,

+ Bernard Fellay – Menzingen, le 16 jan­vier 2002

FSSPX Premier conseiller général

De natio­na­li­té Suisse, il est né le 12 avril 1958 et a été sacré évêque par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988. Mgr Bernard Fellay a exer­cé deux man­dats comme Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour un total de 24 ans de supé­rio­rat de 1994 à 2018. Il est actuel­le­ment Premier Conseiller Général de la FSSPX.