La Fraternité Saint-​Pie X présentée aux enfants

Les Bénédictins, fon­dés par saint Benoît, ont un grand res­pect de la litur­gie. Les Franciscains, fon­dés par saint François, honorent Dame Pauvreté pour mon­trer l’exemple d’une vie déta­chée du monde et toute don­née à Dieu. Les Dominicains, fon­dés par saint Dominique, enseignent fidè­le­ment la doc­trine de Jésus-​Christ ; ils la défendent aus­si des attaques de l’hérésie. Les mis­sion­naires Jésuites, ins­ti­tués par saint Ignace de Loyola, se lancent jusqu’aux extré­mi­tés de la terre pour y por­ter la bonne nou­velle du salut. Et la Fraternité Saint-​Pie X ? quelle est sa mis­sion, quelle est sa grâce ? 

Avançons à petit pas pour mieux com­prendre la fon­da­tion de cette nou­velle socié­té de prêtres. Monseigneur Marcel Lefebvre, dans son enfance, écrit à saint Pie X, le Pape de l’époque, pour lui témoi­gner sa recon­nais­sance filiale. En 1910, le saint Père per­met en effet la com­mu­nion pré­coce, c’est-à-dire dès l’usage de rai­son. Monseigneur Lefebvre sera un des pre­miers enfants à béné­fi­cier de ce pri­vi­lège insigne : « C’est à l’Immaculée-Conception que Marcel (Lefebvre) fait sa pre­mière com­mu­nion, le 25 décembre 1911, après une retraite pré­pa­ra­toire et la confes­sion, l’une des pre­mières, sinon la pre­mière de l’enfant. Âgé de six ans, il n’eut pas besoin de per­mis­sion spé­ciale pour com­mu­nier si jeune ; le décret de Saint Pie X datant d’un an fut appli­qué volon­tiers par le bon abbé Varrasse… C’est au cours de la messe de minuit, célé­brée à 7h du matin par l’abbé Varrasse, que Marcel eut son pre­mier col­loque intime avec le Seigneur eucha­ris­tique. Il était le plus jeune de quinze pre­miers com­mu­niants ; de retour à la mai­son, il prit sa plus belle plume et écri­vit… au pape, pour le remer­cier d’avoir pu, grâce à son décret, com­mu­nier à l’âge de six ans » (cf. Mgr Lefebvre, une vie, p. 19).

Depuis lors, Monseigneur Lefebvre voue une véné­ra­tion sans borne pour Saint Pie X, le Pape de l’Eucharistie. Malheureusement, c’est aus­si à l’époque de saint Pie X que des prêtres apportent témé­rai­re­ment des nou­veau­tés étran­gères à l’esprit de l’Église Catholique. En 1907, dans une ency­clique très célèbre inti­tu­lée Pascendi Domini gre­gis, le Souverain Pontife condamne les erreurs de ces prêtres, et met en garde le trou­peau du contre le nou­veau loup du moder­nisme. Saint Pie X meurt en 1914. 

Au Concile Vatican II et après, Mgr Lefebvre a eu le cou­rage de défendre publi­que­ment la vérité

Environ cin­quante ans plus tard, les mêmes erreurs condam­nées par l’Église n’ont mal­heu­reu­se­ment pas dis­pa­ru et sont même ensei­gnées et encou­ra­gées par des prêtres, des évêques et même des papes. Nous sommes alors aux années 1960. Monseigneur Lefebvre est stu­pé­fait de consta­ter que ce sont des princes de l’Église qui dif­fusent les erreurs doc­tri­nales. Pour défendre la tra­di­tion de l’Église contre le moder­nisme, il fonde la Fraternité sacer­do­tale et la place sous le haut patro­nage de Saint Pie X. Cet organe sain don­ne­ra à tout le corps de l’Église des prêtres fidèles à la foi de tou­jours, à la messe de tou­jours, au caté­chisme tra­di­tion­nel et à la sainte Écriture.

La vie de Monseigneur Lefebvre a été tout entiè­re­ment consa­crée à défendre l’honneur de Notre-​Seigneur Jésus Christ et de l’Église catho­lique. A l’exemple de saint Pie X, il pro­fesse la foi catho­lique publi­que­ment au risque déplaire à tous ceux qui veulent accom­mo­der l’Évangile au monde. Il a tel­le­ment bien défen­du la tra­di­tion contre les nou­veau­tés des moder­nistes, que ces mêmes moder­nistes, furieux d’être démas­qués et jouis­sant d’un grand pou­voir dans l’Église l’ont injus­te­ment et sévè­re­ment condamné. 

Mais, me direz-​vous, Monsieur l’abbé, à quoi cela res­semble le moder­nisme ? Pour faire court, disons que le point de départ du moder­nisme c’est l’idée selon laquelle l’homme fabrique lui-​même sa reli­gion selon son sen­ti­ment, plu­tôt que de la rece­voir de Dieu. Le moder­nisme s’exprime par exemple dans la messe dite en fran­çais, la messe de Paul VI, du nom du pape qui l’a pro­mul­guée. Dans la messe tra­di­tion­nelle que vous connais­sez, le prêtre est tour­né vers le taber­nacle, vers Jésus-​Hostie, le seul bon Pasteur. Il l’adore, écoute ses ins­truc­tions, reçoit la lumière sur les mys­tères à la mesure de son humi­li­té, de sa récep­ti­vi­té. Les fidèles sont éga­le­ment tour­nés dans le même sens que le prêtre pour suivre le divin Maître, un peu comme lors d’une pro­ces­sion ou dans la colonne d’un pèlerinage. 

Dans la nou­velle messe, le célé­brant est tour­né vers les fidèles qui veulent tout voir, tout entendre, tout com­prendre tout de suite ! Que dire éga­le­ment des fidèles qui osent par­ti­ci­per dans le chœur pen­dant cette messe, alors que l’homme de la messe, c’est le prêtre, ministre et ins­tru­ment de Jésus-​Christ ! Comme c’est affli­geant de voir des laïcs, des enfants, des jeunes filles lire l’épître ou l’Évangile, chan­ter des can­tiques devant le prêtre assis sur sa ban­quette. Les rites, mes prières ont été́ tout chan­gés, les marques d’adoration ont presque dis­pa­ru, on ne se met presque plus à genou ! 

A la nou­velle messe, les rites ont été chan­gés, les marques d’a­do­ra­tion ont disparu.

Une chose très scan­da­leuse aus­si de la messe nou­velle est la com­mu­nion dans la main. Pendant l’ordination d’un prêtre, l’évêque consacre ses mains qui vont tou­cher le corps de Notre-​Seigneur. Il appar­tient donc au prêtre seul de don­ner la sainte com­mu­nion. Dans la nou­velle messe, même des laïcs le font désormais ! 

Encore une nou­veau­té : le prêtre peut désor­mais s’habiller comme il veut, avec ou sans la sou­tane. Dans la réa­li­té, la plu­part des prêtres s’habillent comme votre papa, que ce soit en cos­tume cra­vate, en jog­ging ou en short. Ainsi le prêtre, repré­sen­tant de Jésus-​Christ, disparaît-​il de la socié­té. En enle­vant la sou­tane, nous lais­sons croire que Jésus n’est plus pré­sent dans le monde, nous ferions presque dou­ter que Dieu existe encore. Certains métiers utiles à la socié­té portent encore un uni­forme comme le poli­cier, le pom­pier, le méde­cin avec sa blouse, l’avocat avec sa robe. C’en est presque fini de l’uniforme du prêtre, la sou­tane ! Comme si l’homme n’avait plus besoin de salut, ou pou­vait se sau­ver lui-​même, sans besoin de Dieu, Jésus, unique Sauveur du monde sur la croix ! 

La Fraternité Saint Pie X, fon­dée par Monseigneur Lefebvre, a donc pour mis­sion de trans­mettre fidè­le­ment l’héritage de Jésus-​Christ com­mu­ni­qué par son Église. Le suc­cès de notre fon­da­teur tient à la fois de son esprit de foi, de sa dou­ceur et de sa fer­me­té que de la for­ma­tion reçue dans sa jeu­nesse : l’exemple de ses parents et celui de bons et saints prêtres. 

Exemple de cou­rage et d’amour pour Jésus alors que Marcel n’avait que onze ans : « L’année 1917–1918 fut bou­le­ver­sée par l’occupation par­tielle puis totale du col­lège, à l’exception de la cha­pelle, par l’armée alle­mande. Les cours eurent lieu dans les locaux de for­tune. Des élèves patriotes, arrê­tés pour des méfaits envers l’armée alle­mande, furent libé­rés grâce à l’intervention de M. l’abbé́ Maurice Lehembre, pro­fes­seur d’allemand : son plai­doyer en bel alle­mand fut admi­ré des juges et obtint l’acquittement. 

Photo d’une ordi­na­tion à Ecône : des prêtres sont ordon­nés, la foi conti­nue d’être transmise

L’année 1917–1918 fut déci­sive dans le déve­lop­pe­ment spi­ri­tuel, moral et intel­lec­tuel de Marcel. Il mani­fes­ta son cou­rage et sa pié­té en allant chaque jour, avant la levée du couvre-​feu, ser­vir à six heures la messe de son confes­seur, l’abbé́ Desmarchelier. Un matin, il échap­pa de jus­tesse à une patrouille alle­mande qui ne sem­blait que l’attendre et qui l’aurait faci­le­ment mal­me­né. Dans ces condi­tions, pourrait-​il conti­nuer à aller ser­vir la messe ? L’abbé conseilla sim­ple­ment que Marcel pas­sât de l’autre côté, par la rue de l’Abattoir. Était-​elle plus sûre ? Toujours est-​il que Marcel fit chaque matin un acte de foi de cou­rage que Dieu ne peut que bénir. » (cf. Mgr Lefebvre, Une vie, p. 27) Que cet évè­ne­ment est d’actualité quand le confi­ne­ment actuel inter­dit le culte public de la sainte messe ! 

Il est évident que la sainte Providence s’est ser­vie de Monseigneur Lefebvre pour conti­nuer l’héritage de saint Pie X : la magna­ni­mi­té, qui est l’amour des grandes choses, et le res­pect de la sainte Église catho­lique. Le fon­da­teur de la Fraternité Saint Pie X le dit clai­re­ment : « Cette date du 1er novembre 1970 à mes yeux un évè­ne­ment capi­tal dans notre his­toire. C’est l’acte de nais­sance offi­cielle de la Fraternité : c’est l’Église qui, ce jour-​là, l’a enfan­tée. La Fraternité est une œuvre d’Église. Pour moi, j’aurais eu hor­reur de fon­der quoi que ce soit sans l’approbation d’un évêque. Il fal­lait que ce soit d’Église » (cf. Mgr Lefebvre, une vie, p. 459).

Le jeune Marcel Lefebvre, Croisé de l’Hostie

Priez chers enfants pour les prêtres de notre chère Fraternité, qui se réjouissent de vous voir offrir pour eux spé­cia­le­ment la devise de la Croisade Eucharistique à leur inten­tion : « prie, com­mu­nie, sacrifie-​toi, sois apôtre ».