Les bienfaits de la sanctification du dimanche

La sanc­ti­fi­ca­tion du dimanche et des fêtes a une impor­tance consi­dé­rable, que ce soit du point de vue indi­vi­duel ou social.

Tu sanc­ti­fie­ras le jour du Seigneur » : ce pré­cepte divin, don­né à Moïse dans l’Ancien Testament, de consa­crer un jour par semaine pour rendre un culte à Dieu, notre Créateur et Sauveur, a été, dès les temps apos­to­liques, réaf­fir­mé par la Sainte Eglise qui en fixa le conte­nu pré­ci­sé­ment. Ainsi il nous est deman­dé d’assister à la messe tous les dimanches et fêtes d’obligation (en France : Noël, Ascension, Assomption, Toussaint) et de s’abstenir des œuvres ser­viles qui détournent notre esprit de Dieu. 

Or bien tris­te­ment, nos gou­ver­nants, pré­tex­tant la pro­tec­tion de la vie et la sécu­ri­té de cha­cun, se sont atta­qués (volon­tai­re­ment ou invo­lon­tai­re­ment, qu’importe) à ce com­man­de­ment de Dieu, qu’il s’agisse de l’assistance à la messe domi­ni­cale ou de la ces­sa­tion des œuvres ser­viles. Ils ont ren­du l’assistance à la messe impos­sible pour beau­coup, la messe regar­dée sur un écran ne per­met­tant pas de satis­faire au pré­cepte ; ils ont per­mis et encou­ra­gé le tra­vail du dimanche, situa­tion qui risque de s’établir dura­ble­ment, pour com­pen­ser un peu les pertes que les com­mer­çants ont eu à subir pen­dant le confinement.

Pourtant, mis à part le fait que nous ren­dons, par ce pré­cepte, un culte à Dieu en jus­tice, la sanc­ti­fi­ca­tion du dimanche et des fêtes a une impor­tance consi­dé­rable, que ce soit du point de vue indi­vi­duel ou social. 

Elle nous per­met tout d’abord de nous repo­ser d’une semaine bien sou­vent très char­gée et épui­sante, comme Dieu nous en a mon­tré l’exemple en se repo­sant le 7ème jour de la créa­tion du monde, sui­vant le récit du livre de la Genèse. 

Elle est éga­le­ment un pré­cieux secours pour notre vie spi­ri­tuelle car nous avons ain­si plus de temps pour vaquer aux affaires de Dieu, pour prier, réci­ter notre cha­pe­let, lire un cha­pitre ou deux d’un livre de spi­ri­tua­li­té, pen­ser à Dieu en contem­plant sa créa­tion. « Ne savez-​vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? » disait Notre-​Seigneur à ses parents qui le retrou­vaient enfin au Temple après trois jours de recherche. 

Elle favo­rise gran­de­ment la vie de famille, parents et enfants pou­vant se retrou­ver pour quelques acti­vi­tés ludiques (pro­me­nade en famille, jeux de socié­té…). Elle per­met ain­si de sou­der le foyer, de prendre le temps de dis­cu­ter, de pen­ser à autre chose que le tra­vail, de pas­ser de bons moments avec les enfants, de se déconnecter… 

Plus encore, elle mani­feste l’aspect exté­rieur et social du culte divin à tra­vers la vie de paroisse et tous ses bien­faits. La reli­gion en effet n’est pas réser­vée à la sphère pri­vée et inté­rieure, mais elle doit avoir une dimen­sion com­mu­nau­taire pour être à la mesure de l’homme, ani­mal social. Ainsi, comme l’explique Pie XII, cen­trée sur son église et sous l’autorité du prêtre res­pon­sable, la paroisse, qui est l’Eglise implan­tée sur un sol avec ses tra­di­tions et ses richesses, revêt pour la vie sociale une très grande impor­tance. La paroisse en effet déve­loppe la cha­ri­té fra­ter­nelle entre tous ceux qui se ras­semblent autour du même autel pour ado­rer le même Dieu, Un et Trine, qui est Charité. Elle soude les familles entre elles, favo­rise l’entraide mutuelle par les asso­cia­tions de bien­fai­sance et unit les fidèles les uns aux autres par les liens de l’amitié.

C’est pour­quoi, à la vue de tous ces bien­faits qu’apporte le pré­cepte de la sanc­ti­fi­ca­tion du dimanche et des fêtes (Dieu n’exige rien en effet qui ne soit pour notre bien), défen­dons avec force et géné­ro­si­té ce com­man­de­ment divin lar­ge­ment oublié de nos jours. Il en va de l’honneur de Dieu, mais éga­le­ment, subor­don­né à cela, de l’équilibre, de la san­té spi­ri­tuelle et phy­sique des membres de la famille et de la cité.

Abbé Grégoire Molin

Illustration : Promenade domi­ni­cale, Ludwig Knaus

Source : Notre-​Dame d’Aquitaine n°67