Importance du catéchisme
Il existe un travail considérable d’éducation accompli par toutes nos écoles profondément catholiques. En complément, pour les enfants qui ne peuvent en profiter, le catéchisme constitue une des plus belles œuvres de nos prieurés : les prêtres l’accomplissent avec zèle.
« Quiconque brûle encore du zèle de la gloire de Dieu recherche les causes de cette crise religieuse ; chacun indique la sienne… Pour nous, sans nier les autres causes, Nous nous rangeons de préférence à l’avis de ceux qui voient dans l’ignorance des choses divines la principale cause de la dépression actuelle, de la débilité des âmes et des maux très graves qui s’ensuivent [1]) » disait saint Pie‑X.
Le catéchisme doit donc occuper la première place dans les activités du pasteur d’âmes.
Dans notre pays, le catéchisme est rarement traité avec l’honneur de premier rang dû à Dieu, et le respect dû à la fragilité de l’âme des enfants. L’école laïque et les écoles faussement confessionnelles y ont largement contribué. Les vacances qui parsèment l’année scolaire ne facilitent pas non plus la constance nécessaire. Les occasions de manquer sont fréquentes, et peu de parents rattrapent alors véritablement les cours manqués. Parfois, le catéchisme est même considéré comme une surcharge ou une activité optionnelle de plus.
Obligation du catéchisme
La législation de l’Église rappelle à plusieurs reprises aux prêtres leur obligation [2]) très grave en conscience d’instruire tant ceux qui se préparent aux premiers sacrements que les grands adolescents. Obligation sous peine de péché ! Mais que peuvent-ils faire quand ce sont les parents qui ne coopèrent pas. Le péché ne change-t-il pas de camp ? La loi de l’Église prend la peine de nommer aussi les parents [3]) : ils sont les principaux responsables qui doivent « assurer l’instruction religieuse des enfants qui dépendent d’eux ».
Lorsqu’un enfant est baptisé, la semence mise dans son âme n’a pas le droit d’être foulée aux pieds. Aussi, les parents s’engagent-ils par promesse à faire instruire leurs enfants des vérités nécessaires au Salut, et à les aider à parvenir au Ciel par une pratique de la prière et des sacrements. Lorsqu’il s’agit de non-baptisé, le devoir est aussi grand : quelle responsabilité envers notre Créateur de Lui apporter une nouvelle âme afin d’en faire un Élu heureux dans le Ciel. Le Salut éternel et le jugement divin — qui peut survenir à tout moment, même pour un enfant — ne sont pas objets d’options, pas plus qu’on ne laisserait la santé d’un petit dépérir sans aucune intervention.
Jusqu’à quel âge ?
Pour le jeune âge, la plupart des personnes de bon sens sont convaincues du bien fondé du catéchisme. Cependant, dès que la communion solennelle est accomplie, des parents sérieux se laissent circonvenir tant par la paresse croissante du préadolescent que par l’argument du « trop de travail » (sic) : argument qui laisse sceptique, quand on découvre plusieurs années après, à quel point ont augmenté les films, les textos, l’usage d’écrans, et de loisirs vains de toutes sortes sans que les parents aient pu arrêter le processus…
À l’âge où l’esprit s’ouvre à une véritable maturité de pensée, la persévérance dans cet enseignement assure que la religion ne sera pas réduite à un « simple savoir pour enfants », mais conduira à une véritable soif de la Grâce et de l’intimité avec Dieu.
Le processus de déchristianisation des âmes
À cet âge de la préadolescence, une forte majorité d’enfants privés de toute instruction religieuse deviennent des « paroissiens passifs » : pendant deux ou trois ans encore, on peut avoir la chance de les voir à la messe, mais soigneusement « assis » — surtout pendant la communion ; quant à la confession, inutile de dire qu’elle disparaît progressivement de l’horizon. Pourquoi s’en étonner : bien des parents n’en sont pas soucieux pour eux-mêmes.
Alors que l’intelligence se structure vers sa perfection adulte, elle ne reçoit plus jamais cet exposé adapté selon sa forme pédagogique (3) à leur nouvelle maturité. N’auront-ils pas un savoir trop pauvre pour un adulte sur « l’Incarnation du Verbe de Dieu, la parfaite restauration du genre humain opérée par Lui, la recherche de la grâce, qui est le principal secours pour l’acquisition des biens éternels, l’auguste Sacrifice ou aux Sacrements, par lesquels nous obtenons et conservons la grâce [4]) » comme nous le rappelle saint Pie‑X ?
« Nous affirmons que là où l’esprit est enveloppé des ténèbres d’une épaisse ignorance, il est impossible que subsistent une volonté droite ou de bonnes mœurs. Car, s’il est possible à celui qui marche les yeux ouverts de s’écarter du chemin droit et sûr, ce danger menace certainement celui qui est atteint de cécité » ajoute-t-il.
Il est à craindre que ceux qui n’ont pas obéi aux lois graves de l’Église ne voient jamais s’affermir la Foi de leurs enfants. Il est vrai que l’éducation est un art difficile ; même si on met de son côté toutes les chances spirituelles, Dieu réserve parfois certaines épreuves car le salut d’une âme réclame toujours la réponse libre de l’intéressé et bien des prières et des sacrifices des parents. Mais lorsque rien n’est fait, la persévérance religieuse tient alors du miracle.
Aimons par-dessus tout à donner à nos enfants l’amour des vérités qui seules sont éternelles.
« Cette doctrine de Jésus-Christ nous enseigne aussi la sagesse de l’esprit, qui nous garde de la prudence de la chair ; la justice, qui nous fait rendre à chacun ce qui lui est dû ; la force, qui nous dispose à tout souffrir, et d’un cœur magnanime, pour Dieu et en vue du bonheur éternel ; la tempérance enfin, qui nous porte à aimer la pauvreté même pour le règne de Dieu, et, plus encore, à nous glorifier dans la croix, en méprisant l’ignominie. [5]) »
Abbé Jean-Pierre Boubée, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, en la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire
- Encyclique Acerbo nimis — Saint Pie‑X — (15 Avril 1905[↩]
- Par exemple, le canon 1330, 1331 (code 1917[↩]
- Canon 1335 (code 1917[↩]
- Encyclique Acerbo nimis — Saint Pie‑X — (15 Avril 1905[↩]
- Encyclique Acerbo nimis — Saint Pie‑X — (15 Avril 1905[↩]