Dépistage d’un nouveau genre dans les séminaires américains

Depuis la décou­verte de “trans­genres” dans plu­sieurs sémi­naires outre-​Atlantique, cano­nistes, méde­cins et prêtres mettent en place de nou­veaux outils afin d’évaluer les can­di­dats au sacer­doce. Une nou­velle pro­blé­ma­tique, inima­gi­nable il y a peu encore, est en train de naître.

La son­nette d’alarme a été tirée à la fin du mois de sep­tembre 2021, dans l’Etat du Milwaukee. Mgr Jérôme Listecki aler­tait ses confrères sur cer­tains dom­mages col­la­té­raux entrai­nés par la bana­li­sa­tion des pro­cé­dures dites de « réaf­fec­ta­tion de genre » : enten­dez le fait de per­mettre à une per­sonne de sexe fémi­nin de se trans­for­mer en homme, et vice-versa.

L’évêque de Milwaukee avait alors révé­lé l’existence « de cas où des femmes, vivant sous une iden­ti­té mas­cu­line usur­pée, avaient été admises dans des sémi­naires ». Il exhor­tait ses confrères dans l’épiscopat à prendre des mesures, afin que de telles situa­tions ne puissent plus se reproduire.

Au fil des mois, la réflexion a mûri : ain­si, en Californie, le père Anthony Lilles, rec­teur du sémi­naire Saint-​Patrick, expé­ri­mente, au début de l’année 2022, un pro­ces­sus de « double dépis­tage sépa­ré », au niveau du sémi­naire et au niveau du dio­cèse d’origine de chaque can­di­dat au sacerdoce.

« L’examen du cer­ti­fi­cat de bap­tême est aus­si un bon outil, même s’il ne contient pas toutes les infor­ma­tions dont on aurait besoin dans de tels cas, sachant d’autre part qu’il peut être faci­le­ment fal­si­fié », recon­naît le père Lilles.

Outre les anno­ta­tions cano­niques des registres parois­siaux, les évêques sont de plus en plus nom­breux à exi­ger une éva­lua­tion psy­cho­lo­gique, un exa­men médi­cal, ain­si qu’une lettre de moti­va­tion manus­crite, de la part du can­di­dat qui se pré­sente aux portes d’un séminaire.

Si cer­tains y voyaient un motif de dis­cri­mi­na­tion contraire aux lois amé­ri­caines, la cano­niste Catherine Godfrey-​Howell pré­cise, en fai­sant appel au droit de l’Eglise : « il n’existe aucun motif cano­nique au nom duquel une femme pour­rait deman­der l’entrée au sémi­naire au pré­texte que son iden­ti­té de genre serait mas­cu­line », car « dans la dis­ci­pline de l’Eglise, la dis­tinc­tion entre iden­ti­té bio­lo­gique et iden­ti­té de genre n’a pas sa place », explique-t-elle.

En consé­quence, « il n’y a pas lieu d’introduire une ter­mi­no­lo­gie dans le droit – telle la notion de ‘trans’ – puisqu’elle n’a pas d’existence en théo­lo­gie », poursuit-elle.

Quand à ceux qui s’offusqueraient des exa­mens exi­gés des futurs sémi­na­ristes, Catherine Godfrey-​Howell balaie l’objection : « la patho­lo­gie men­tale a tou­jours été consi­dé­rée comme un empê­che­ment cano­nique à l’ordination sacer­do­tale, or le fait de s’identifier comme ‘trans’ exprime une forme de frag­men­ta­tion de la psy­ché impac­tant la capa­ci­té de juger et de discerner ».

Un res­pon­sable du sémi­naire Saint-​Joseph de Yonkers va dans le même sens : « le sémi­naire a pour mis­sion de for­mer des hommes pour qu’ils deviennent des prêtres, pour ce faire, il convient d’en savoir le plus pos­sible sur l’homme qui se pré­sente au sacer­doce », explique Timothy Lock.

Pour ce der­nier, il est urgent que la ques­tion soit trai­tée au niveau natio­nal par la Conférence des évêques catho­liques des Etats-​Unis (USCCB).

De plus, l’examen médi­cal du can­di­dat « n’est pas du tout une atteinte dégra­dante », explique Patrick Lappert, plas­ti­cien du dio­cèse de Birmingham (Alabama) : « il est facile de décou­vrir si une femme s’est faite opé­rée pour deve­nir un homme ; et si pour une rai­son quel­conque, l’examen ne peut avoir lieu, un simple test ADN suf­fit », souligne-t-il.

Dans une civi­li­sa­tion sans repères éthiques, où tout devient pos­sible et où les pires cau­che­mars deviennent réa­li­té, il est dif­fi­cile de se conten­ter d’une réponse iré­nique sur le mode « qui suis-​je pour juger ? » pour pré­tendre tour­ner les cœurs vers l’idéal évangélique…

Source : Fsspx.Actualités