Pie IX

255ᵉ pape ; de 1846 à 1878

26 mars 1860

Bref Cum Catholica Ecclesia

Nécessité du pouvoir temporel du Saint-Siège

Fondée et ins­ti­tuée par le Christ Notre-​Seigneur pour pro­cu­rer le salut éter­nel des hommes, l’Eglise catho­lique a obte­nu en ver­tu de sa divine ins­ti­tu­tion, la forme d’une socié­té par­faite ; aus­si doit-​elle jouir de la liber­té, et, dans l’accomplissement de son minis­tère sacré, n’être sou­mise à aucun pou­voir civil. Pour agir libre­ment, ain­si qu’il était juste, elle avait besoin de secours en rap­port avec la condi­tion et la néces­si­té des temps ; c’est donc par un décret par­ti­cu­lier de la divine Providence que, lors de la chute de l’empire romain et de sa divi­sion en plu­sieurs royaumes, le Pontife de Rome, éta­bli par le Christ, chef et centre de toute son Eglise, a acquis le pou­voir tem­po­rel. Ainsi la divine sagesse a vou­lu qu’au milieu de princes si dif­fé­rents, le sou­ve­rain Pontife jouisse de cette liber­té poli­tique qui lui est si néces­saire pour exer­cer sans obs­tacle, dans tout l’univers, son pou­voir spi­ri­tuel, son auto­ri­té et sa juri­dic­tion. Car il conve­nait assu­ré­ment que le monde catho­lique n’eût aucune occa­sion de soup­çon­ner que l’impulsion des pou­voirs civils, ou la par­tia­li­té à l’égard de quelques-​uns, pût agir sur les déter­mi­na­tions de ce Siège, auquel « il est néces­saire que se rat­tache toute l’Eglise à cause de son auto­ri­té supérieure ».

Or il est facile de com­prendre de quelle façon ce pou­voir de l’Eglise romaine, quoique tem­po­rel de sa nature, revêt cepen­dant un carac­tère spi­ri­tuel ; c’est en ver­tu de sa des­ti­na­tion sacrée et de ce lien étroit qui le rat­tache aux inté­rêts les plus grands du Christianisme. Rien n’empêche cepen­dant de per­fec­tion­ner les moyens qui conduisent à la féli­ci­té même tem­po­relle des peuples ; l’histoire du gou­ver­ne­ment pon­ti­fi­cal pen­dant tant de siècles en est un écla­tant témoignage.

Le pou­voir dont nous par­lons ayant pour objet le bien et l’utilité de l’Eglise, il n’est pas éton­nant que les enne­mis de cette Eglise aient eu si sou­vent recours aux per­fi­dies et aux ten­ta­tives de tout genre pour essayer de l’ébranler, de le détruire même. Mais, grâce aux secours que Dieu donne constam­ment à cette Eglise, ces manœuvres cri­mi­nelles ont échoué tôt ou tard.

L’univers entier sait aujourd’hui com­ment, en ces temps dou­lou­reux, les plus achar­nés enne­mis de l’Eglise catho­lique et du Saint-​Siège, « deve­nus abo­mi­nables dans leurs des­seins et men­teurs hypo­crites, » s’efforcent cri­mi­nel­le­ment, en fou­lant aux pieds les droits divins et humains, de dépouiller ce Siège du pou­voir civil qu’il pos­sède ; ils cherchent à atteindre ce but, non plus comme d’autres fois, par une attaque à décou­vert et par la force des armes, mais en répan­dant avec adresse de faux et per­ni­cieux prin­cipes, en exci­tant per­fi­de­ment des mou­ve­ments popu­laires. En effet, ils ne rou­gissent pas de conseiller aux peuples une rébel­lion cou­pable contre les princes légi­times, rébel­lion que l’Apôtre condamne clai­re­ment et ouver­te­ment en ces termes : « Que toute âme soit sou­mise aux puis­sances supé­rieures. Car il n’y a point de puis­sance qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été éta­blies par Dieu. Celui donc qui résiste à la puis­sance résiste à l’ordre de Dieu, et ceux qui y résistent attirent la condam­na­tion sur eux-​mêmes ». En atta­quant la domi­na­tion tem­po­relle de l’Eglise, en mépri­sant cette auto­ri­té véné­rable, ces impos­teurs odieux sont assez impu­dents pour ne ces­ser de van­ter publi­que­ment leur res­pect et leur sou­mis­sion à l’égard de cette même Eglise. Et, ce qu’il y a de plus déplo­rable, c’est qu’on ne sau­rait dire que cette conduite cou­pable n’ait pas souillé quelqu’un de ceux mêmes qui, en qua­li­té de fils de l’Eglise catho­lique, doivent employer à la secou­rir et à la pro­té­ger, l’autorité qu’ils pos­sèdent sur les peuples qui leur sont soumis.

A ces manœuvres, per­fides et per­verses, a pris la prin­ci­pale part le gou­ver­ne­ment pié­mon­tais. Tous savent com­bien de coups déplo­rables ont été por­tés dans ce royaume, à l’Eglise, à ses droits et à ses ministres ; nous nous en sommes déjà plaint vive­ment dans notre Allocution du 22 jan­vier 1855. Après avoir mépri­sé nos plus justes récla­ma­tions, ce même gou­ver­ne­ment a pous­sé l’audace jusqu’à ne pas craindre d’attaquer les droits de l’Eglise uni­ver­selle elle-​même, en cher­chant â ren­ver­ser le pou­voir civil que Dieu a vou­lu joindre au Siège du bien­heu­reux Pierre, pour pro­té­ger et conser­ver, comme nous l’avons dit, la liber­té du minis­tère apos­to­lique. Le pre­mier indice mani­feste de cette agres­sion s’est révé­lé au congrès de Paris, en 1856, lorsque, entre autres pro­po­si­tions hos­tiles, le gou­ver­ne­ment pié­mon­tais pré­sen­ta un moyen spé­cieux d’amoindrir le domaine civil du Pontife romain, et de dimi­nuer l’autorité de ce Pontife et du Saint-​Siège. Mais lorsque l’année der­nière, la guerre d’Italie écla­ta entre l’empereur d’Autriche et l’empereur des Français allié au roi de Sardaigne, aucune fraude, aucun crime n’a été épar­gné pour pous­ser de toute manière à une révolte cri­mi­nelle les peuples de notre domi­na­tion pon­ti­fi­cale. De là, des émis­saires envoyés, de l’argent lar­ge­ment répan­du, des armes four­nies, des exci­ta­tions au moyen de bro­chures et de jour­naux cor­rom­pus, toutes sortes de fraudes employées, mème par ceux qui se trou­vaient à Rome en qua­li­té d’ambassadeurs de ce royaume ; sans tenir compte ni du droit des gens, ni de l’honneur, ils abu­saient indi­gne­ment de leur posi­tion pour for­mer de téné­breux des­seins contre notre gou­ver­ne­ment pontifical.

Ensuite, lorsque la sédi­tion pré­pa­rée de longue main et en secret, eut écla­té dans quelques pro­vinces de notre domi­na­tion, aus­si­tôt des affi­dés pro­cla­mèrent la dic­ta­ture royale, et des com­mis­saires, appe­lés plus tard d’un autre nom, furent choi­sis par le gou­ver­ne­ment pié­mon­tais pour admi­nis­trer ces pro­vinces. Pendant que ces choses se pas­saient, atten­tif aux graves devoirs de notre charge, nous n’avons pas man­qué, dans nos deux Allocutions, du 20 juin et du 26 sep­tembre de l’année der­nière, de nous plaindre hau­te­ment des atteintes por­tées au pou­voir civil de ce Saint-​Siège, et d’avertir en même temps les cou­pables des cen­sures et des peines cano­niques qu’ils avaient mal­heu­reu­se­ment encou­rues. On devait espé­rer que les auteurs de ces vio­lences seraient détour­nés de leurs cri­mi­nels pro­jets par nos aver­tis­se­ments et par nos plaintes réité­rées, sur­tout en voyant les évêques de tout l’univers catho­lique, et les fidèles de tout ordre, de toute digni­té, de toute condi­tion, confiés à leur soin, joindre leurs pro­tes­ta­tions aux nôtres pour défendre una­ni­me­ment et cou­ra­geu­se­ment la cause de ce Siège Apostolique, de l’Eglise uni­ver­selle et de la jus­tice : car tous com­pre­naient très bien de quelle impor­tance est le pou­voir civil pour le libre exer­cice de la juri­dic­tion du suprême Pontificat. Mais (nous le disons avec hor­reur !) non content de mépri­ser nos aver­tis­se­ments, nos plaintes et nos peines ecclé­sias­tiques, le gou­ver­ne­ment pié­mon­tais per­sis­ta dans sa per­ver­si­té. En cap­tant contre tout droit le suf­frage popu­laire au moyen de l’argent, des menaces, de la ter­reur et de toutes sortes de moyens per­fides, il n’a pas hési­té à enva­hir les pro­vinces de nos Etats dont nous venons de par­ler, de les occu­per, de les réduire en son pou­voir et sous sa domi­na­tion. Les paroles nous manquent pour flé­trir un si grand crime ; il en ren­ferme plu­sieurs autres des plus consi­dé­rables. C’est en effet un énorme sacri­lège puisque c’est à la fois vio­ler les droits d’autrui au mépris des lois divines et humaines, ren­ver­ser toute jus­tice, détruire com­plè­te­ment les fon­de­ments mêmes sur les­quels s’appuient tout pou­voir civil et toute socié­té humaine.

Nous com­pre­nons d’un côté, non sans une pro­fonde afflic­tion de cœur, que de nou­velles démarches seraient inutiles auprès de ces hommes qui, « bou­chant leurs oreilles comme des aspics sourds, » n’ont été tou­chés, jusqu’ici, d’aucun de nos aver­tis­se­ments, d’aucune de nos plaintes ; nous sen­tons vive­ment, d’un autre côté, ce qu’en face de tant d’iniquités demande de nous la cause de ce Siège Apostolique et de tout l’univers catho­lique, si gra­ve­ment atta­quée par l’œuvre de ces hommes méchants, et nous avons à craindre de man­quer aux devoirs de notre redou­table charge, si nous tar­dions davan­tage à agir : car les choses en sont venues au point que pour mar­cher sur les traces de nos illustres pré­dé­ces­seurs, nous devons nous ser­vir de cette suprême auto­ri­té que Dieu nous a don­née de lier aus­si bien que de délier, et employer à l’égard des cou­pables une sévé­ri­té qui soit d’un salu­taire exemple pour les autres.

C’est pour­quoi, après avoir implo­ré les lumières du Saint-​Esprit par des prières publiques et par­ti­cu­lières, après avoir pris l’avis d’une congré­ga­tion spé­ciale de nos véné­rables frères les car­di­naux de la sainte Église romaine, par l’autorité de Dieu tout-​puissant, par celle des saints apôtres Pierre et Paul, et par la nôtre, nous décla­rons que tous ceux qui ont pris part à la rébel­lion, à l’usurpation, à l’occupation et à l’invasion cri­mi­nelle des pro­vinces sus­dites de nos États, et aux actes de même nature dont nous nous sommes plaint dans nos Allocutions du 20 juin et du 26 sep­tembre de l’année der­nière ; de même leurs com­met­tants, fau­teurs, aides, conseillers, adhé­rents, ou autres quel­conques ayant pro­cu­ré sous quelque pré­texte et de quelque manière que ce soit l’exécution des choses sus­dites, ou les ayant exé­cu­tées par eux-​mêmes, ont encou­ru l’excommunication majeure et autres cen­sures et peines ecclé­sias­tiques por­tées par les saints canons et les consti­tu­tions apos­to­liques, par les décrets des conciles géné­raux et notam­ment du saint concile de Trente, et au besoin nous les excom­mu­nions et ana­thé­ma­ti­sons de nou­veau. Nous les décla­rons en même temps déchus de tous pri­vi­lèges, grâces et indults accor­dés, de quelque manière que ce soit, tant par nous que par nos pré­dé­ces­seurs. Nous vou­lons qu’ils ne puissent être déliés ni absous de ces cen­sures par per­sonne autre que nous-​même ou le Pontife romain alors exis­tant, excep­té à l’article de la mort, et en cas de conva­les­cence ils retombent sous les cen­sures ; nous les décla­rons entiè­re­ment inca­pables de rece­voir l’absolution jusqu’à ce qu’ils aient publi­que­ment rétrac­té, révo­qué, cas­sé et annu­lé tous leurs atten­tats, qu’ils aient plei­ne­ment et effec­ti­ve­ment réta­bli toutes choses dans leur ancien état, et qu’au préa­lable ils aient satis­fait, par une péni­tence pro­por­tion­née à leurs crimes, à l’Eglise, au Saint-​Siège et à nous. C’est pour­quoi nous sta­tuons et décla­rons, par la teneur des pré­sentes, que tous les cou­pables, ceux mêmes qui sont dignes d’une men­tion spé­ciale, et que leurs suc­ces­seurs aux places qu’ils occupent ne pour­ront jamais, en ver­tu des pré­sentes ni de quelque pré­texte que ce soit, se croire exempts et dis­pen­sés de rétrac­ter, révo­quer, cas­ser et annu­ler, par eux-​mêmes, tous ces atten­tats, ni de satis­faire réel­le­ment et effec­ti­ve­ment, au préa­lable et comme il convient, à l’Eglise, au Saint-​Siège et à nous ; nous vou­lons au contraire que, pour le pré­sent et l’avenir, ils y soient tou­jours obli­gés afin de pou­voir obte­nir le bien­fait de l’absolution.

Mais tan­dis que, pres­sé par une urgente néces­si­té, nous rem­plis­sons avec afflic­tion cette par­tie de notre charge, nous ne pou­vons oublier que nous tenons sur la terre la place de celui qui « ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se conver­tisse et qu’il vive », et qui est venu dans le monde « pour cher­cher et sau­ver ce qui était per­du ». Aussi, dans l’humilité de notre cœur, nous implo­rons la misé­ri­corde divine, nous deman­dons par de très ardentes prières que Dieu veuille bien éclai­rer de la lumière de sa grâce ceux contre qui nous avons été obli­gé d’employer la sévé­ri­té des peines ecclé­sias­tiques, et de les rame­ner par sa toute-​puissance de la voie de per­di­tion dans le sen­tier du salut.

Nous vou­lons que les pré­sentes lettres apos­to­liques et ce qu’elles ren­ferment ne puissent être atta­qués sous le pré­texte que ceux qui y sont dési­gnés et tous ceux qui ont ou pré­tendent avoir inté­rêt au conte­nu des­dites lettres, de quelque état, grade, ordre, pré­émi­nence et digni­tés qu’ils soient, quelque dignes qu’on les sup­pose d’une men­tion expresse et per­son­nelle, n’y ont pas consen­ti, qu’ils n’ont pas été appe­lés, cités et enten­dus à l’effet des pré­sentes, et que leurs rai­sons n’ont point été pré­sen­tées, dis­cu­tées et véri­fiées. Ces mêmes lettres ne pour­ront pas non plus, et sous aucun pré­texte, cou­leur ou motif, être consi­dé­rées comme enta­chées du vice de subrep­tion, d’obreption, de nul­li­té ou du défaut d’intention de notre part ou de la part de ceux qui y ont inté­rêt. Le conte­nu de ces lettres ne pour­ra non plus, sous pré­texte de tout autre défaut, être atta­qué, atteint, retou­ché, remis en dis­cus­sion ou res­treint dans les termes de droit. Il ne sera allé­gué contre elles ni le droit de récla­ma­tion ver­bale, ni celui de res­ti­tu­tion dans l’entier état pré­cé­dent, ou tout autre moyen de droit, de fait ou de grâce. Jamais on ne pour­ra leur oppo­ser, ni en juge­ment, ni hors du juge­ment, aucun acte ou conces­sion éma­né de notre propre mou­ve­ment, science cer­taine et plein pou­voir. Nous décla­rons que les­dites lettres sont et demeurent fermes, valides et durables ; qu’elles auront et sor­ti­ront leur entier et plein effet, et toutes leurs dis­po­si­tions doivent être invio­la­ble­ment et rigou­reu­se­ment obser­vées par ceux qu’elles concernent et inté­ressent, ou qu’elles pour­ront concer­ner et inté­res­ser dans la suite. Ainsi nous ordon­nons à tous juges ordi­naires ou délé­gués, aux audi­teurs mêmes des causes de notre palais apos­to­lique, aux car­di­naux de la sainte Eglise romaine, aux légats a latere, aux nonces du Saint-​Siège et à tous autres, de quelque pré­émi­nence et pou­voir qu’ils soient ou seront revê­tus, de s’y confor­mer dans leurs déci­sions et leurs juge­ments, ôtant à toute per­sonne le pou­voir et la facul­té de juger et d’interpréter autre­ment, et décla­rons nul et inva­lide tout ce qui serait fait au pré­ju­dice des pré­sentes, avec connais­sance de cause ou par igno­rance, et de quelque auto­ri­té qu’on ose se prévaloir.

Et autant qu’il en est besoin, non­obs­tant ce qui pré­cède et notre règle et celle de la chan­cel­le­rie apos­to­lique sur la conser­va­tion du droit acquis et toutes autres consti­tu­tions et décrets apos­to­liques, non­obs­tant aus­si tous autres arrê­tés, usages, cou­tumes, for­mules même immé­mo­riales, pri­vi­lèges et indults confir­més par ser­ment, par sanc­tion apos­to­lique ou de tout autre manière ; non­obs­tant aus­si les sus­dites lettres apos­to­liques, tous les autres per­son­nages, de quelque manière qu’ils soient qua­li­fiés et de quelque digni­té ecclé­sias­tique ou sécu­lière qu’ils soient revê­tus, quand bien même ils pré­ten­draient avoir besoin d’une dési­gna­tion expresse et spé­ciale, qu’ils se pré­vau­draient de clauses déro­ga­toires et déci­sives, inso­lites et irri­tantes, et qu’ils récla­me­raient en leur faveur des décrets éma­nés du propre mou­ve­ment, de la science cer­taine et de la plé­ni­tude de la puis­sance du Siège Apostolique, en consis­toire et ailleurs ; non­obs­tant, enfin, toutes autres conces­sions faites, publiées et renou­ve­lées à l’encontre des pré­sentes, si sou­vent que ces conces­sions aient été approu­vées, confir­mées et renou­ve­lées, nous décla­rons que nous déro­geons par ces pré­sentes, d’une façon expresse et spé­ciale et pour cette fois seule­ment, à ces consti­tu­tions, clauses, cou­tumes, pri­vi­lèges, indults et actes quel­conques, et nous enten­dons qu’il y soit déro­gé, quoique ces actes ou quelques-​uns d’eux n’aient pas été insé­rés ou spé­ci­fiés expres­sé­ment dans les pré­sentes ; quelque dignes qu’on les croie d’une men­tion spé­ciale, expresse ou indi­vi­duelle, ou d’une forme par­ti­cu­lière dans leur expres­sion ; vou­lant que les pré­sentes aient la même force que si la teneur des consti­tu­tions à sup­pri­mer et celle des clauses spé­ciales à obser­ver y étaient nom­mé­ment et mot à mot expri­mées, et qu’elles obtiennent leur plein et entier effet, non­obs­tant toutes choses à ce contraires.

Comme il est de noto­rié­té publique qu’on ne peut en sûre­té répandre les pré­sentes lettres par­tout, et prin­ci­pa­le­ment dans les lieux où il impor­te­rait le plus qu’elles le fussent, nous vou­lons que des exem­plaires en soient, selon l’usage, publiés et affi­chés aux portes de l’Eglise de Latran et de la basi­lique du Prince des apôtres, de la chan­cel­le­rie apos­to­lique, de la cour géné­rale au mont Citorio, et à l’entrée du Champ de Flore, et qu’ainsi publiées et affi­chées, tous et cha­cun de ceux qu’elles concernent aient à s’y confor­mer, comme si elles leur eussent été inti­mées indi­vi­duel­le­ment et nommément.

Nous vou­lons que les copies manus­crites ou impri­mées de ces lettres, pour­vu qu’elles soient signées par un notaire public et revê­tues du sceau de quelque per­sonne consti­tuée en digni­té ecclé­sias­tique, reçoivent dans tous les pays du monde, tant en juge­ment que dehors, la même foi et la même confiance que l’inspection même de la minute des présentes.

Donné à Rome, près Saint-​Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le 26 mars 1860, l’an XIV de notre Pontificat.
PIE IX, PAPE.

23 avril 1791
Sur la révolte des peuples d'Avignon et du Comtat Venaissin, faisant partie des États du pape, avec la lettre d'envoi à l'archevêque d'Avignon. Où se trouve stigmatisée la déclaration des droits de l'homme
  • Pie VI