Saint Pie X

257ᵉ pape ; de 1903 à 1914

11 avril 1909

Lettre apostolique Divinus Magister

Béatification du Vénérable Jean Eudes, mission­naire apostolique, fondateur de la Congrégation de Jésus et Marie et de l’Ordre de la B. V. M. de la Charité.

Pie X, Pape

Pour per­pé­tuelle mémoire.

Éternel pro­tec­teur de son Église enfan­tée dans son sang, le divin Maître ne laisse jamais s’affadir en elle le sel de la terre, selon sa propre expres­sion, les repré­sen­tants du minis­tère sacré, dont l’action doit arra­cher les hommes à la cor­rup­tion du péché. Aux époques de relâ­che­ment, sa misé­ri­corde sus­cite volon­tiers des saints pour tra­vailler de tout leur zèle au relè­ve­ment de la dis­ci­pline et des mœurs dans le cler­gé, et par là même pro­cu­rer dans une plus large mesure le salut éter­nel des âmes. Parmi ces per­son­nages l’on compte, à com­bien juste titre, le véné­rable ser­vi­teur de Dieu Jean Eudes, insigne fon­da­teur de la Congrégation des Prêtres de Jésus et de Marie, homme vrai­ment envoyé de Dieu, cou­ra­geu­se­ment héroïque dans ses efforts pour répa­rer les dom­mages infli­gés à l’Eglise de France au xviie siècle.

Il naquit le 14 nov. 1601, au vil­lage de Ry, dans le dio­cèse de Séez ; pieux et dis­tin­gués, ses parents, Isaac et Marthe Corbin, avaient fait vœu de se rendre en pèle­ri­nage à Notre-​Dame de la Recouvrance pour y consa­crer à Dieu leur fils, s’il leur en don­nait un. Leurs dési­rs furent exau­cés ; pré­sen­té sans retard au bap­tême, l’enfant y reçut le nom de Jean. Tels furent les heu­reux aus­pices sous les­quels il fit ses pre­miers pas dans la vie.

Dès son enfance, il sut repro­duire dans sa conduite les exemples de ver­tu qu’il rece­vait de ses parents. Sa pié­té était remar­quable, comme aus­si sa modes­tie, et celle-​ci est par excel­lence la gar­dienne de l’âme. Sa ver­tu fai­sait de lui au milieu de ses cama­rades un modèle admi­rable ; il n’avait que dix ans à peine quand il en don­na publi­que­ment une preuve extra­or­di­naire : un de ses condis­ciples lui ayant don­né un souf­flet, Jean, d’une intel­li­gence vive et péné­trante, se jeta aus­si­tôt à genoux et pré­sen­ta l’autre joue, selon le pré­cepte évangélique.

Pour l’initier à la culture lit­té­raire, son père lui don­na comme pré­cepteur un prêtre très pieux. Le jeune homme mani­fes­te­ra plus tard par sa sain­te­té à quel point il sut pro­fi­ter des leçons de ce maître pour se for­mer aux lettres, sans doute, mais sur­tout pour pro­gres­ser dans la piété.

Il dési­rait avi­de­ment s’unir au Christ, dont il imi­tait si bien la dou­ceur, et se nour­rir de sa chair imma­cu­lée ; aus­si, ce fut pour lui une joie indi­cible quand, à l’âge de douze ans, il put s’approcher pour la pre­mière fois du sacre­ment de l’autel et rece­voir la Confirmation. En ce jour mémo­rable, telle fut la fer­veur de ses sen­ti­ments qu’il sem­blait un ange absor­bé dans les choses divines ; telle son union avec Jésus-​Christ que bien­tôt il émit le vœu de chas­te­té per­pé­tuelle et réso­lut de se consa­crer tout entier à Dieu.

Il fut alors admis au col­lège de Caen, où il eut pour maîtres les Pères de la Compagnie de Jésus : c’est-à-dire qu’il y fut à bonne école dans la science des saints. Sa pié­té plus accen­tuée encore, son assi­duité dans la par­ti­ci­pa­tion au ban­quet eucha­ris­tique, son tendre amour pour la Vierge Mère de Dieu, l’épouse qu’il s’était choi­sie dans l’élan et la fer­veur de son cœur : autant de titres à l’appellation de « dévot Eudes » que tous lui donnaient.

Une fois ses études phi­lo­so­phiques ter­mi­nées, il revint à la mai­son pater­nelle. Ses parents le pous­saient vive­ment au mariage ; il leur expo­sa son des­sein et sol­li­ci­ta très ins­tam­ment la per­mis­sion de se don­ner tout entier à Dieu et à la Sainte Vierge. Il retour­na donc à Caen et s’y adon­na à l’élude de la théo­lo­gie ; dégoû­té du monde et de ses biens péris­sables, dési­reux d’ailleurs d’écarter tout ce qui pour­rait nuire à la liber­té de son minis­tère, il for­ma le pro­jet d’entrer à l’Oratoire de Bérulle. Là encore il se heur­ta à l’opposition de son père ; mais, jugeant pré­fé­rable d’écouter la voix de Dieu que celle de la nature, il fit si bien par ses prières que son père céda et lui per­mit de suivre son attrait. C’est à Paris qu’il fut admis dans la Société ; on en connaît le but pri­mi­tif : prê­cher des mis­sions et ouvrir des Sémi­naires pour y rece­voir les jeunes gens et les for­mer à la science et à la pié­té ; on peut pen­ser avec quel zèle le véné­rable ser­vi­teur de Dieu se dépen­sa pour son salut et le salut des âmes. Ses ver­tus, son humi­li­té, qui en était le cou­ron­ne­ment, le firent dési­gner pour prê­cher l’Evangile dès avant son entrée dans les Ordres sacrés, et dès ces débuts il fit conce­voir les plus magni­fiques espérances.

Ce fut à la fin de 1625 qu’arriva l’heureux jour de son ordi­na­tion sacer­do­tale ; il la reçut à Paris et y célé­bra sa pre­mière messe avec une fer­veur sans pareille. A peine éle­vé au sacer­doce, il tombe malade, affai­bli qu’il était par ses aus­té­ri­tés et ses tra­vaux ; entré en conva­les­cence, il se livre à l’étude des Saints Livres, mais bien­tôt il va mettre plus gra­ve­ment sa vie en péril. Son père lui apprit que la peste exer­çait ses ravages dans son pays natal ; il se hâta de s’y rendre et se consa­cra avec suc­cès au soin des corps, mais sur­tout des âmes de ceux qu’avait atteinte la conta­gion, sans recu­ler devant les veilles et les fatigues. Ajoutons seule­ment ce trait : sur son conseil, les habi­tants d’Argentan firent un vœu solen­nel à la Bienheureuse Vierge Marie pour écar­ter l’invasion de l’horrible fléau, et ils en furent admi­ra­ble­ment pré­ser­vés par le secours puis­sant de la Mère de Dieu.

Une seconde fois, la ver­tu du ser­vi­teur de Dieu se mani­fes­ta glorieu­sement dans des cir­cons­tances ana­logues ; c’était quatre ans plus tard ; le même fléau s’était décla­ré à Caen ; il y accourt et donne à nou­veau d’extraordinaires exemples de cha­ri­té. Il n’avait qu’une seule crainte, celle de com­mu­ni­quer le mal dans son entou­rage ; pour l’éviter, il pas­sait la nuit dans un ton­neau, à l’écart, et le champ où il avait éta­bli cet abri s’appela plus tard le pré du Saint. Epuisé par tant de fatigue, il fit une nou­velle mala­die qui le mena aux portes du tom­beau. Il se réta­blit cepen­dant, et aus­si­tôt il se don­na avec un zèle incroyable aux tra­vaux apos­to­liques, par­cou­rant sans inter­rup­tion les vil­lages, les bourgs et les grandes villes elles-​mêmes, et cette vie fut la sienne jusqu’à un âge très avan­cé. Il exhor­tait à la pra­tique des devoirs de la vie chré­tienne les peuples alors enva­his par les mau­vaises mœurs, et, par les fruits abon­dants de péni­tence qu’il sus­ci­ta, il méri­ta d’être com­pa­ré à saint Vincent Ferrier. Les évêques, séduits par l’entraînante vigueur de son élo­quence non moins que par sa sain­teté, le récla­maient à l’envi, per­sua­dés que leurs ouailles, atti­rées en foule au pied de la chaire du héraut de Dieu, seraient rame­nées à une vie plus sainte par la parole et les exemples d’un tel homme. Ce n’est pas nous écar­ter de notre sujet que de rap­por­ter quelques juge­ments por­tés sur Eudes : le fon­da­teur de Saint-​Sulpice, Ollier, qui l’avait appe­lé à Paris pour prê­cher, le pro­cla­mait la mer­veille du siècle ; la reine de France et le savant et illustre Bossuet lui-​même le regar­daient comme le modèle des ora­teurs sacrés.

Placé à la tête de l’Oratoire de Caen, le véné­rable ser­vi­teur de Dieu s’efforça d’obtenir de ses supé­rieurs des jeunes gens dési­reux de se consa­crer à l’Eglise ; mais, n’y pou­vant réus­sir, il consta­ta avec dou­leur que cet Institut négli­geait abso­lu­ment son prin­ci­pal but ; il implo­ra dans la prière et le jeûne les lumières divines, deman­da conseil et fina­le­ment, bien qu’à regret, il quit­ta la Compagnie dans laquelle il avait vécu vingt ans.

Il s’associa alors cinq prêtres, et, le 25 mars 1643, il fon­da une Congrégation sacer­do­tale à laquelle il don­na les saints noms de Jésus et de Marie, et il ouvrit à Caen le pre­mier Séminaire, recon­nu l’année sui­vante par l’évêque de Bayeux.

Le véné­rable ser­vi­teur de Dieu connut l’envie qui, si sou­vent, s’attache aux pas des saints ; c’est chose incroyable com­bien elle s’attaqua à lui ; il y fut sur­tout en butte de la part des jan­sé­nistes, à cause de sa sou­mis­sion constante à l’égard du Saint-​Siège ; mais non moins éton­nantes furent son humi­li­té et sa force d’âme ; plus d’une fois, après des attaques patiem­ment sup­por­tées, il don­nait à ses enne­mis le nom de frères, et répan­dait devant Dieu ses prières pour eux.

Après ce pre­mier Séminaire, que Jean, héri­tier et réa­li­sa­teur des des­seins du car­di­nal de Bérulle, fon­da confor­mé­ment aux déci­sions du Concile de Trente, beau­coup d’autres s’érigèrent avec l’approbation des évêques, et ain­si il fut abon­dam­ment pour­vu à l’éducation de la jeu­nesse clé­ri­cale dans la science et la pié­té : comme le grain de séne­vé, la Congrégation des Eudistes gran­dis­sait et deve­nait rapide­ment un arbre éten­dant par­tout ses rameaux.

Là ne se bor­na pas l’œuvre du véné­rable ser­vi­teur de Dieu : il fon­da la Société des Filles de Notre-​Dame de la Charité, leur impo­sant, par un qua­trième vœu, la charge de se dévouer à la conver­sion des femmes de mau­vaise vie. Cette Congrégation, regar­dant comme une gloire un pareil but, fut éri­gée en Ordre reli­gieux du vivant même de Jean, par Notre pré­dé­ces­seur Alexandre VII, de récente mémoire ; aujourd’hui elle est répan­due dans le monde entier.

A ces fon­da­tions il ajou­ta celle d’une Société qui sur­vit encore à l’heure actuelle, sous le titre du Cœur admi­rable de la Mère de Dieu, et d’autres œuvres de pié­té et de cha­ri­té appro­priées au sexe, à l’âge, et à la condi­tion des fidèles, et émi­nem­ment aptes à pro­cu­rer leur bien spirituel.

Par tant de ser­vices, Jean avait bien méri­té de l’Eglise ; il y mit le cou­ron­ne­ment par l’initiative que, sous une ins­pi­ra­tion divine, il prit de l’institution du culte litur­gique à l’égard des saints Cœurs de Jésus et de Marie, pour les­quels il avait un amour tout spé­cial. Il fut donc le père de cette suave dévo­tion, lui qui, dès la fon­da­tion de sa Con­grégation sacer­do­tale, ins­ti­tua par­mi ses fils les fêtes de ces saints Cœurs ; il en fut le doc­teur, lui qui com­po­sa en leur hon­neur l’office et la messe propre ; il en fut l’apôtre, lui qui se don­na de tout son zèle à la pro­pa­ga­tion de ce culte salutaire.

Cependant, il ne ces­sait pas de prê­cher au peuple la parole divine et de com­po­ser de nom­breux et admi­rables écrits embau­més de la plus insigne pié­té. Les hommes les plus remar­quables de France l’avaient en très haute estime et le consul­taient volon­tiers, et saint Vincent de Paul lui-​même, avec qui Jean était lié dé cette ami­tié des saints si féconde, admi­rait beau­coup les fruits abon­dants de ses missions.

Sentant venir la mort, cet homme remar­quable, usé par les tra­vaux plus que par les ans, n’eut qu’un désir de jour en jour plus vif ; mou­rir et être réuni au Christ. Malade, il ne vou­lut se mettre au lit qu’après une der­nière visite et un der­nier adieu aux Filles de Notre- Dame de la Charité, leur sou­hai­tant les effu­sions de la rosée de la joie céleste.

D’ailleurs, plei­ne­ment sou­mis à la volon­té de Dieu dans la mala­die comme dans la san­té, il sup­por­tait en toute patience les souf­frances qui l’accablaient et parais­sait jouir de l’impassibilité des saints. Devant les pro­grès du mal, il reçut les der­niers sacre­ments, secours et sou­tien de l’âme ; enfin, entou­ré de la splen­dide cou­ronne de ses fils aux­quels la dou­leur arra­chait des larmes, et les entre­te­nant de la vie éter­nelle, il s’endormit pai­si­ble­ment dans le Seigneur, le 19 sep­tembre 1680, ayant sur les lèvres les doux noms de Jésus et de Marie. Mort bien digne d’envie ; ce n’en était pas moins pour sa Famille reli­gieuse un deuil et une affliction.

Le magni­fique éloge que tous fai­saient du ser­vi­teur de Dieu plus encore après sa mort que durant sa vie atti­ra et entraî­na à ses pieds une foule consi­dé­rable, dési­reuse de lui faire tou­cher des cha­pe­lets et des médailles ; le concours fut si grand qu’on ne put pro­cé­der aux funé­railles que trois jours après le décès. Dès ce moment, la renom­mée de sa sain­te­té alla crois­sant, et des miracles nom­breux se pro­dui­sirent qui en parurent la confir­ma­tion divine.

La cause de béa­ti­fi­ca­tion et de cano­ni­sa­tion fut donc intro­duite devant la S. Cong. des Rites. Les pre­miers pro­cès juri­di­que­ment ter­minés, Notre pré­dé­ces­seur Léon XIII, de récente mémoire, confir­ma l’héroïcité des ver­tus du véné­rable Jean Eudes, par un décret solen­nel ren­du en 1903, en la fête de l’Adoration des Rois Mages. On abor­da alors le pro­cès des miracles attri­bués à son inter­ces­sion auprès de Dieu ; ils furent sévè­re­ment exa­mi­nés ; on en retint trois comme réels et prou­vés ; par suite, par un second décret ren­du l’an der­nier, le deuxième dimanche après Pâques, fête de l’Invention de la Sainte- Croix, Nous avons, de Notre auto­ri­té suprême, décla­ré qu’ils étaient constants et vrais.

Un seul point res­tait à tran­cher : fallait-​il accor­der au véné­rable ser­vi­teur de Dieu le titre de Bienheureux ? Notre cher Fils le car­dinal Dominique Ferrata, rap­por­teur de la cause, posa la ques­tion dans la Congrégation géné­rale tenue devant Nous, le 24 novembre 1908 ; tous les membres pré­sents de la S. Cong. des Rites, soit cardi­naux, soit Consulteurs, répon­dirent à l’unanimité par l’affirmative. Pour Nous, dans une cir­cons­tance aus­si grave, Nous dif­fé­râmes de faire connaître Notre sen­ti­ment, afin de deman­der aupa­ra­vant, par de fer­ventes prières, le secours des lumières divines. Enfin, le troi­sième dimanche de l’Avent, ayant offert le Saint Sacrifice de la messe,en pré­sence des car­di­naux Séraphin Cretoni, d’illustre mémoire, pré­fet de la S. Cong, des Rites, et Dominique Ferrata, rap­por­teur de a cause, déjà nom­mé, de Notre Vénérable Frère Diomède Panici, arche­vêque titu­laire de Laodicée, secré­taire de la même Cong. des Rites, et du R. P. Alexandre Verde, pro­mo­teur de la S. Foi, Nous avons solen­nel­le­ment décla­ré qu’on pou­vait pro­cé­der de tuto à la béa­tification du véné­rable ser­vi­teur de Dieu Jean Eudes.

Dès lors, com­blant les vœux des évêques et du cler­gé de la France entière, de la Congrégation de Jésus et de Marie et de l’Ordre de Notre-​Dame de la Charité, par les pré­sentes, Nous per­met­tons de don­ner désor­mais au véné­rable ser­vi­teur de Dieu Jean Eudes, mis­sionnaire apos­to­lique et fon­da­teur de ces Instituts, le titre de Bien­heureux ; son corps, ses restes ou reliques pour­ront être offerts à la véné­ra­tion publique des fidèles, mais non cepen­dant por­tés dans les pro­ces­sions solen­nelles ; ses images pour­ront être ornées de rayons. En ver­tu de la même auto­ri­té, Nous per­met­tons en son hon­neur la réci­ta­tion de l’office et la célé­bra­tion de la messe chaque année, selon le com­mun des confes­seurs non pon­tifes, avec les orai­sons propres approu­vées par Nous, confor­mé­ment aux rubriques du Missel et du Bréviaire romain.

Cependant, Nous n’accordons la réci­ta­tion de cet office et la célé­bration de cette messe que pour le dio­cèse de Bayeux ; il est auto­ri­sé aus­si dans toutes les églises ou cha­pelles de la Congrégation de Jésus et de Marie et de l’Ordre de Notre-​Dame de la Charité, c’est-à-dire des Sœurs du Refuge ou du Bon-​Pasteur, pour tous ceux qui sont tenus à la réci­ta­tion des heures cano­niales ; pour ce qui est de la messe, elle pour­ra être dite par tous les prêtres sécu­liers ou régu­liers qui célé­bre­ront dans les églises où l’on fera la fête, en tenant compte, cepen­dant, du décret de la S. Cong. des Rites (3862 Urbis et Orbis) du 9 décembre 1895.

Nous accor­dons enfin que les solen­ni­tés de la béa­ti­fi­ca­tion du véné­rable ser­vi­teur de Dieu Jean Eudes soient célé­brées dans les églises sus­dites, selon le décret ou ins­truc­tion de la S. Cong. des Rites du 16 décembre 1902, rela­tif au tri­duum qui doit être célé­bré solennelle­ment dans l’année de la béa­ti­fi­ca­tion. Nous ordon­nons que ce tri­duum ait lieu aux jours que fixe­ra dans le cou­rant de l’an­née l’autorité com­pétente, une lois ces solen­ni­tés ache­vées dans la basi­lique Vaticane.

Nonobstant les consti­tu­tions et ordon­nances apos­to­liques, ain­si que les décrets de non-​culte et en géné­ral toutes choses contraires quelles qu’elles soient ; et Nous vou­lons que dans toutes les contesta­tions, même judi­ciaires, il soit accor­dé aux exem­plaires, même impri­més, des pré­sentes lettres, pour­vu qu’ils portent la signa­ture du secré­taire de la S. Cong. des Rites et qu’ils soient munis du sceau du pré­fet, la même foi qui serait due à l’expression de Notre volon­té par pré­sen­ta­tion de ces lettres elles-mêmes.

Donné à Rome, près de Saint-​Pierre, sous l’anneau du Pêcheur, le 11 avril 1909, de Notre Pontificat la sixième année.

R. card. Merry del Val, secré­taire d’Etat.

L. † S.

[Rome, 8 août 1909.]

Source : Actes de S. S. Pie X, t. VI, p. 120, La Bonne Presse

13 décembre 1908
Prononcé après la lecture des décrets de béatification des Vénérables Jeanne d'Arc, Jean Eudes, François de Capillas, Théophane Vénard et ses compagnons.
  • Saint Pie X
11 avril 1909
Béatification des trente-quatre martyrs de Chine, d’Annam et du Tonkin, François de Capillas, E.-Th. Cuénot, J.-P. Néel, P.-Fr. Néron, J.-Th. Vénard et leurs compagnons.
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