Extraits concernant :
- La prééminence et autorité doctrinale de l’évêque de Rome
- Le baptême des hérétiques
- La nécessité du baptême
- Le célibat des clercs
Donnée à Rome le 10 février 385
Prééminence et autorité doctrinale de l’évêque de Rome
(Introduction, §1) (…) Nous ne refusons pas à ta demande la réponse qui convient, puisque eu égard à Notre charge, Nous n’avons pas la liberté de pouvoir dissimuler ou taire quelque chose, puisque plus qu’à tous Nous incombe le zèle pour la religion chrétienne. Nous portons les charges de tous ceux qui peinent, et plus encore : les porte en Nous le bienheureux apôtre Pierre dont Nous croyons avec confiance qu’il Nous protège et Nous garde en toutes choses comme l’héritier de son ministère…
(Chap. XV, §20) Maintenant Nous encourageons encore et encore le propos de ta fraternité d’observer les canons et de garder les décrets édictés, pour que ce que Nous avons écrit en réponse à ta demande, tu fasses en sorte que cela soit porté à la connaissance de tous nos coévêques, et non pas de ceux-là seulement qui se trouvent dans ta province ; mais ce qui a été déterminé par Nous selon une ordonnance salutaire doit être envoyé aussi, accompagné de ta lettre, à tous les évêques de Carthage, de la Bétie, de Lusitanie et de Galice. Et bien qu’aucun prêtre du Seigneur n’ait la liberté d’ignorer les décisions du Siège apostolique ou les déterminations vénérables des canons, il pourra être néanmoins très utile et – compte tenu de l’ancienneté de ton sacerdoce – très glorieux pour ta Charité, que ce qui t’a été écrit à titre spécial en termes généraux soit porté, par ton souci de l’unanimité, à la connaissance de tous nos frères : afin que qui a été édicté par Nous, non pas de façon inconsidérée mais de façon circonspecte, avec une grande prudence et longue réflexion, demeure inviolé, et qu’à l’avenir soit fermée la voie des excuses, laquelle ne pourra plus être ouverte à personne auprès de Nous.
Baptême des hérétiques
(Chap. I, §2) (Tu as fait savoir)…que beaucoup de ceux qui ont été baptisés par les ariens impies se hâtent vers l’Église catholique, et que certains parmi nos frères veulent les baptiser à nouveau : cela n’est pas permis ; car que cela se fasse, l’Apôtre l’interdit (voir Ep 4,5 ; He 6,4), les canons s’y opposent, et les décrets généraux envoyés aux provinces par mon prédécesseur Libère d’heureuse mémoire après l’annulation du concile de Rimini l’interdisent aussi. Nous les recevons dans la communauté des catholiques avec les novatiens et d’autres hérétiques, comme cela été décidé au synode, par la seule invocation de l’Esprit septiforme et moyennant l’imposition des mains de l’évêque – ce qui est observé également par tout l’Orient et l’Occident ; vous aussi vous ne devez pas désormais vous écarter de ce chemin, si vous ne voulez pas être séparés de la communauté avec nous par une sentence synodale.
La nécessité du baptême
(Chap. II, §3) Sans vouloir cependant amoindrir le respect sacré qui s’attache à Pâques, Nous prescrivons d’administrer sans délai le baptême aux enfants qui, du fait de leur âge, ne peuvent pas encore parler, ou aux personnes qui se trouvent dans une nécessité quelconque de recevoir le saint baptême, de peur qu’il ne s’ensuive un détriment pour nos âmes si, par suite de notre refus de la fontaine du salut à ceux qui le désiraient, certains mourants venaient à perdre le Royaume et la vie. Quiconque de même se trouve menacé d’un naufrage, d’une invasion ennemie, ou de quelque maladie mortelle, qu’il soit admis, aussitôt qu’il le demande, au bénéfice de la régénération sollicitée. L’erreur jusqu’ici dans ce domaine doit suffire ; à présent que tous les prêtres s’en tiennent à la règle susdite, s’ils ne veulent pas être arrachés à la solidité du roc apostolique sur lequel le Christ a construit toute l’Église.
Le célibat des clercs
(Chap. VII, § 8). Nous avons appris en effet que beaucoup de prêtres du Christ et de lévites, longtemps après leur consécration, ont procréé une descendance aussi bien de leur propre mariage que d’un commerce honteux, et qu’ils défendent leur méfait en prétextant qu’on lit dans l’Ancien Testament que la permission d’engendrer est accordée aux prêtres et aux ministres.
(Contre cet argument le pontife romain objecte) (§ 9) Pourquoi a‑t-il même été enjoint aux prêtres d’habiter loin de leur maison, au temple, l’année de leur tour de service ? Pour la raison qu’ils ne devaient avoir de commerce charnel pas même avec leurs femmes, de manière à briller par la pureté de leur conscience et à offrir ainsi un sacrifice agréable à Dieu.
(§ 10) C’est pourquoi après nous avoir illuminé par sa venue, le Seigneur Jésus atteste à son tour dans l’Évangile qu’il est venu accomplir la Loi et non l’abolir Mt 5,17. Et pour cette raison il a voulu que la forme de l’Église dont il est l’Époux, brille de la splendeur de la chasteté, de manière qu’il puisse la trouver… « sans tache ni ride » (Ep 5,27) au jour du jugement, lorsqu’il viendra à nouveau. Par la loi indissoluble de ces dispositions nous sommes tous liés, prêtres et lévites, pour que du jour de notre ordination nous consacrions nos cœurs et nos corps à la sobriété et à la chasteté, de sorte que nous plaisions au Seigneur notre Dieu dans les sacrifices que nous offrons quotidiennement.
Sirice, Pape.
Texte latin de la lettre
EPISTOLA DECRETALIUM SIRICII PAPAE AD EUMERIUM TERRACONENSEM EPISCOPUM.
SIRICIUS, HIMERIO TERRACONENSI EPISCOPO SALUTEM.
DIRECTA AD DECESSOREM NOSTRUM sanctę recordationis Damasum fraternitatis tuae relatione iam me in sedem ipsius constitutum, quia sic dominus ordinavit invenit . Quam cum in conventu fratrum sollicitius legerem, tanta invenimus quae repraehensione et correctione sint digna, quanta optaremus laudanda cognoscere. Et quia necesse nos erat in eius labores curasque succedere, cui per dei gratiam successimus in honorem, facto ut oportebat primitus meae provectionis inditio, ad singula prout dominus aspirare dignatus est consultationi tuae responsum competens non negamus. Quia officii nostri consideratione non est nobis dissimulare, non est tacere libertas, quibus maior cunctis christianę religionis zelus incumbit. Portamus onera omnium qui gravantur quin immo haec portat in nobis beatus apostolus Petrus, qui nos in omnibus ut confidimus administrationis suae protegit et tuetur heredes.
I. DE ARRIANIS CATHOLICIS NON REBAPTIZANDIS.
Prima itaque paginę tuae fronte signasti, baptizatos ab impiis arrianis plurimos ad fidem catholicam festinare, et quosdam de fratribus nostris eosdem denuo baptizare velle quod non licet. Cum hoc fieri et apostolus vetet, et canones contradicant, et post cassatum Ariminense concilium missa ad provintias venerandae memoriae prodecessore meo Liberio generalia decreta prohibeant. Quos nos cum Novationis aliisque hereticis sicut est in synodo constitutum, per invocationem solam septiformis spiritus episcopalis manus impositionem catholicorum conventui sociamus. Quod etiam totus oriens, occidensque custodit. A quo tramite vos quoque post hac minime convenit deviare, si non vultis a nostro collegio synodali sententia separari.
II. UT PRETER PASCHA ET PENTECOSTEN BAPTISMUM NON CELEBRETUR.
Sequitur de diversis baptizandorum temporibus prout unicuique libitum fuerit improbabilis et emendanda confusio, quae a nostris consacerdotibus quod commoti dicimus non ratione auctoritatis alicuius, sed sola temeritate praesumitur, ut passim ac libere natalitiis Christi, seu apparitionis, necnon et apostolorum seu martyrum festivitatibus innumerae ut asseris plebes baptismi mysterium consequantur. Cum hoc sibi previlegium et apud nos et apud omnes ecclesias dominicum specialiter cum pentecosten suo pascha defendat, quibus solis per annum diebus confluentibus generalia baptismatis tradi convenit sacramenta his dumtaxat electis qui ante XL vel eo amplius nomen dederint et exorcismis, cotidianisque orationibus atque ieiuniis fuerint expiati, quatinus apostolica illa impleatur praeceptio ut expurgato fermento veteri, nova incipiat esse conspersio. Sicut sacram ergo paschalem reverentiam in nullo dicimus esse minuendam, ita infantibus qui necdum loqui potuerint per aetatem, vel his quibus in qualibet necessitate opus fuerint sacri unda baptismatis omni volumus celebritate succurri, ne ad nostrarum pernitiem tendat animarum, si negato desiderantibus fonte salutari exiens unusquisque de saeculo et regnum perdat et vitam. Quicumque etiam discrimen naufragii hostilitatis incursum obsidionis ambiguum, vel cuiuslibet corporalis egritudinem desperationis inciderint et sibi unico credulitatis auxilio poposcerint subveniri, eodem quo poscunt momento temporis expetitae regenerationis premia consequantur. Hactenus erratum in hac parte sufficiat, nunc praefatam regulam omnes teneant sacerdotes, qui nolunt ab apostolicae petrę super quam Christus universalem construxit ecclesiam soliditate divelli.
III. DE APOSTATIS AB ECCLESIA SEPARANDIS.
Adiectum est etiam quosdam christianos ad apostasiam quod dici nefas est transeuntes, et idolorum cultu ac sacrificiorum contaminatione profanatos, quos a Christi corpore et sanguine quo dudum redempti fuerant renascendo iubemus abscidi. Et si resipiscentes forte aliquando fuerint ad lamenta conversi his quamdiu vivunt agenda penitentia est et in ultime fine suo reconciliationis gratia tribuenda. Quia docente domino : Nolumus mortem peccatoris, sed ut convertatur et vivat.
IV. QUOD NON LICEAT ALTERIUS SPONSAM AD MATRIMONII IURA SORTIRI .
De coniugali autem vetatione requisisti, si desponsatam alii puella alter in matrimonium possit accipere. Hoc ne fiat modis omnibus inhibemus, quia illa benedictio quam nupturae sacerdos inponit, apud fideles cuiusdam sacrilegii instar, est, si ulla transgressione violetur.
V. DE HIS QUI ACCEPTAM PENITENTIAM MINIME SERVAVERUNT.
De his qui vero non incongrue dilectio tua apostolicam sedem credidit consulendam, qui acta penitentia tamquam canes ac sues ad vomitus pristinos, et ad volutabra redeuntes, et militiae cingulum, et ludicras voluptates, et nova coniugia, et inhibitos denuo appetivere concubitus. Quorum professam incontinentiam, generati post absolutionem filii prodiderunt. De quibus quia iam suffragium non habent penitendi, id duximus decernendum ut sola intra ecclesiam fidelibus oratione iungantur. Sacris mysteriorum celebritatibus quamvis non mereantur intersint, a dominicae autem mensę convivio segregentur, ut hac saltim districtione correpti et ipsi in se sua errata castigent, et aliis exemplum tribuant, quatinus ab obscenis cupiditatibus retrahantur. Quibus tamen quoniam carnali fragilitate ceciderunt viatico munere cum ad dominum ceperint proficisci per communionis gratiam volumus subveniri, quam formam et circa mulieres quae se post penitentiam talibus pollutionibus devinxerunt servandam esse censemus.
VI. DE MONACHIS ET VIRGINIBUS PROPOSITUM NON SERVANTIBUS.
Preterea monachorum quosdam atque monacharum abiecto preposito sanctitatis, in tantam protestaris demersos esse lasciviam ut prius clanculo velut sub monasteriorum pretextu, inlicita ac sacrilega se contagione miscuerint. Postea vero in abruptum conscientiae desperatione producti, de inlicitis complexibus libere filios procrearint, quod et publicę leges et ecclesiastica iura condempnant. Has igitur inpudicas detestabilesque personas, a monasteriorum cetu , ecclesiarumque conventibus eliminandas esse mandamus. Quatinus retrusę in suis ergastulis, tantum facinus continua lamentatione deflentes purificatorio possint poenitudinis igne decoqui, ut eis vel ad mortem saltim solius misericordiae intuitu, per communionis gratiam possit indulgentia subvenire.
VII. DE CLERICIS INCONTINENTIBUS.
Veniamus nunc ad sacratissimos ordines clericorum quos in venerande religionis iniuriam, ita per vestras provintias calcatos atque confusos caritate tua insinuante repperimus, ut Hieremiae nobis voce dicendum sit : Quis dabit capiti meo aquam, aut oculis meis fontem lacrimarum, et flebo populum hunc die ac nocte ? Si ergo beatus propheta ad lugenda populi peccata non sibi ait, lacrimas posse sufficere, quanto nos possumus dolore percelli, cum eorum qui in nostro sunt corpore compellimur facinora deplorare ? Quibus praecipue secundum beatum Paulum instantia cotidiana et sollicitudo omnium ecclesiarum indesinenter incumbit. Quis enim infirmatur et ego non infirmor ? Qui scandalizatur et ego non uror ? Plurimos enim sacerdotes Christi atque levitas, post longa consecrationis suae tempora tam de coniugibus propriis, quam etiam de turpi coitu sobolem didicimus procreasse, et crimen suum hac praescriptione defendere, qua in Veteri Testamento sacerdotibus ac ministris generandi facultas legitur attributa. Dicat mihi nunc quisquis ille est sectator libidinum praeceptorque vitiorum, si estimat quod in lege Moysi passim sacris ordinibus a deo nostro laxata sunt frena luxuriae, cur eos quibus committebantur, sancta sanctorum praemonet dicens : Sancti estote quia et ego sanctus sum dominus deus vester ? Cur etiam procul a suis domibus anno vicis suae in templo habitare iussi sunt sacerdotes ? Hac videlicet ratione ne vel cum uxoribus possint carnale exercere commercium, ut conscientiae integritate fulgentes, acceptabile deo munus offerrent. Quibus expleto deservitionis suae tempore uxoris usus solius successionis causa fuerat relaxatus, quia non ex alia nisi ex tribu Levi quisqua ad dei ministerium fuerat praeceptus admitti. Unde et dominus Iesus cum nos suo inlustrasset adventu in evangelio protestatur, quia legem venerat implere non solvere. Et ideo ecclesiam cuius sponsus est forma castitatis voluit splendore radiare, ut in die iudicii cum rursus advenerit sine macula et ruga eam possit sicut per apostolum suum instituit repperire. Quarum sanctionum omnes sacerdotes atque levitae insolubili lege constringimur, ut a die ordinationis nostrae sobrietati ac pudicitiae, et corda nostra mancipemus et corpora. Dummodo per omnia deo nostro in his quae cotidie offerimus sacrificiis placeamus. Qui autem in carne sunt, dicente electionis vase, deo placere non possunt. Vos autem iam non estis in carne sed in spiritu, si tamen spiritus dei habitat in vobis. Et ubi poterit nisi in corporibus sicut legi sanctis dei spiritus habitare ? Et quia aliquanti de quibus loquimur, ut tua sanctitas retulit ignoratione lapsos esse se deflent, his hac conditione misericordiam dicimus non negandam, ut sine ullo honoris augmento in hoc quo detecti sunt quamdiu vixerint, officio perseverent, si tamen post hac continentes se studuerint exhibere. Hi vero qui inliciti privilegii excusatione nituntur et sibi asserunt veteri hoc lege concessum, noverint se ab omni ecclesiastico honore quo indigne usi sunt, apostolicę sedis auctoritate deiectos nec umquam posse veneranda attractare mysteria, a quibus se ipsi dum obscenis cupiditatibus inhiant privaverunt. Et quia exempla presentia cavere nos praemonent in futurum, quilibet episcopus presbiter atque diaconus, quod non optamus deinceps fuerit talis inventus, iam nunc sibi omne per nos indulgentiae aditum intellegat obseratum. Quia ferro necesse est excidantur vulnera quae fomentorum non senserint medicinam.
VIII. QUALES DEBEANT AD CLERICATUS OFFICIUM PERVENIRE.
Didicimus etiam licenter ac libere inexploratae vitae homines quibus etiam fuerint numerosa coniugia, ad prefatas dignitates prout cuicumque libuerit aspirare. Quod non tantum illis qui ad haec inmoderata ambitione perveniunt, quantum metropolitanis specialiter pontificibus imputamus. Qui dum inhibitis ausibus conivent , dei nostri quantum in se est praecepta contempnunt. Et ut taceamus quod altius suspicamur ubi illud est quod deus noster data per Moysen lege constituit dicens : Sacerdotes mei semel nubant ? Et alio loco : Sacerdos uxorem virginem accipiat. Non viduam, non repudiatam, nec meretricem. Quod secutus apostolus, ex persecutore praedicator, unius uxoris virum tam sacerdotem, quam diaconum fieri debere mandavit. Quae omnia ita a vestrarum regionum despiciuntur episcopis, quasi in contrarium magis fuerint constituta. Et quia non est nobis de huiusmodi usurpationibus neglegendum ne nos indignantis domini vox iusta corripiat, quae dicit : Videbas furem et currebas cum eo, et ponebas tuam cum adulteris portionem, quid ab universis post haec ecclesiis sequendum sit quid vitandum, generali pronuntiatione decernimus.
VIII . DE CLERICORUM CONVERSATIONE.
Quicumque itaque se ecclesiae vovit obsequiis a sua infantia ante pubertatis annos baptizari, et lectorum debet ministerio sociari. Qui ab accessu adulescentiae usque ad tricesimum aetatis annum si probabiliter vixerit, una tantum et ea quam virginem communi per sacerdotem benedictione perceperit uxore contentus, accolitus et subdiaconus esse debebit. Postquam ad diaconii gradum si se primitus continentia praeeunte dignum probarit accedat. Ubi si ultra quinque annos laudabiliter vixerit et ministrarit, congrue presbiterium consequatur. Exinde post decennium episcopalem cathedram poterit adipisci, si tamen per haec tempora integritatis vitae ac fidei eius fuerit adprobata.
X. DE HIS QUI GRANDEVI AD SACRAM MILIAM CONVERTUNTUR.
Qui vero iam aetate grandevus melioris propositi conversione provocatus ex laico ad sacram militiam pervenire festinat, desiderii sui fructum non aliter optinebit, nisi eo quod baptizatur tempore statim lectorum aut exorcistarum numero societur. Si tamen eum unam habuisse vel habere, et hanc virginem accepisse constet uxorem. Qui dum initiatus fuerit expleto biennio, per quinquennium aliud accolitus et subdiaconus fiat, et sic ad diaconatum si per haec tempora dignus iudicatus fuerit provehatur. Exinde iam accessu temporum, presbiterio vel episcopatui si eum cleri ac plebis evocaverit electio, non inmerito societur.
XI. QUOD CLERICUS QUI SECUNDAM UXOREM DUXERIT DEPONATUR.
Quisquis sane clericus aut viduam aut certe secundam coniugem duxerit, omni ecclesiasticę dignitatis privilegio mox nudetur, laica tantum sibi communione concessa. Quam ita demum poterit possidere, si nihil postea propter quod hanc perdat admittat.
XII. QUAE FEMINAE CUM CLERICIS HABITENT.
Feminas vero non alias esse patimur, in domibus clericorum, nisi eas tantum quas propter solas necessitudinum causas habitare hisdem cum synodus Nicena permisit.
XIII. DE MONACHORUM PROMOTIONE.
Monachos quoque quos tamen morum gravitas et vitae ac fidei institutio sancta commendat, clericorum officiis aggregari et optamus et volumus. Ita ut qui intra tricesimum annum aetatis sunt digni in minoribus per gradus singulos crescente tempore promoveantur ordinibus, et sic ad diaconatus vel presbiterii insignia naturae aetatis consecratione perveniant. Nec per saltus ad episcopatus culmen ascendant, nisi in his eademque singulis dignitatibus sicut superius praefiximus tempora fuerint custodita.
XIV. QUOD PENITENS NON FIAT CLERICUS.
Illud quoque nos par fuit providere ut sicut penitentiam agere cuiquam non conceditur clericorum, ita et post penitudinem ac reconciliationem nulli umquam laico liceat honorem clericatus adipisci, quia quamvis sint omnium peccatorum contagione mundati, nulla tamen debent gerendorum sacramentorum instrumenta suscipere, qui dudum fuerint vasa vitiorum.
XV. UT SI PER IGNORANTIAM PENITENS BIGAMUS SEU VIDUAE MARITUS, CLERICUS FACTUS FUERIT, NON PROMOVEATUR.
Et quia his omnibus quae in reprehensionem veniunt sola excusatio ignorationis obtenditur, cui nos interim solius pietatis intuitu necesse est clementer ignoscere. Quicumque igitur penitens, quicumque bigamus, quicumque viduae maritus ad sacram militiam indebite et incompetenter inrepsit hac sibi conditione a nobis veniam intellegat relaxatam, ut in magno debeat computare beneficio, si adepta sibi omni spe promotionis in hoc quo invenitur ordine perpetua stabilitate permaneat. Scituri posthac provintiarum omnium summi antestites, quod si ultra ad sacros ordines quemquam de talibus crediderint assumendum, et de suo et de eorum statu quos contra canones, et interdicta nostra provexerint, congruam ab apostolica sede promendam esse sententiam. Explicuimus ut arbitror frater carissime universa quae digesta sunt in querelam, et ad singulas causas, de quibus per filium nostrum Basianum presbiterum ad Romanam ecclesiam, utpote ad caput tui corporis retulisti sufficientia quantum opinor responsa reddidimus. Nunc fraternitatis tuae animum ad servandos canones, et tenenda decretalia constituta magis ac magis incitamus, ut haec quae ad tua consulta rescripsimus , in omnium coepiscoporum nostrorum perferri facias notionem. Et non solum eorum qui in tua sunt diocesi constituti, sed etiam ad universos Cartaginienses ac Boeticos, Lusitanos atque Gallicos, vel eos qui in vicinis tibi conliminant hinc inde provintiis, haec quae a nobis sunt salubri ordinatione disposita, sub litterarum tuarum prosecutione mittantur. Et quanquam statuta sedis apostolicae vel canonum venerabilia definita nulli sacerdotum domini ignorare sit liberum, ut illius tamen pro antiquitate sacerdotii tui dilectioni tuae esse admodum poterit gloriosum, si ea quae ad te speciali nomine generaliter scripta sunt, per unanimitatis tuae sollicitudinem in universorum fratrum nostrorum notitiam perferantur. Quatenus et quae a nobis non inconsulte sed provide sub nimia cautela et deliberatione sunt salubriter constituta intemerata permaneant, et omnibus in posterum excusationibus aditus qui iam nulli apud nos patere poterit obstruatur.
Data III iđ feƀ, Archadio, et Bautone vv cc conss.