Saint Sirice

38e pape ; de 384 à 399

10 février 385

Lettre Directa ad decessorem

À l'évêque Himère

Table des matières

Extraits concer­nant :

  • La pré­émi­nence et auto­ri­té doc­tri­nale de l’é­vêque de Rome
  • Le bap­tême des hérétiques
  • La néces­si­té du baptême
  • Le céli­bat des clercs

Donnée à Rome le 10 février 385

Prééminence et autorité doctrinale de l’évêque de Rome

(Introduction, §1) (…) Nous ne refu­sons pas à ta demande la réponse qui convient, puisque eu égard à Notre charge, Nous n’a­vons pas la liber­té de pou­voir dis­si­mu­ler ou taire quelque chose, puisque plus qu’à tous Nous incombe le zèle pour la reli­gion chré­tienne. Nous por­tons les charges de tous ceux qui peinent, et plus encore : les porte en Nous le bien­heu­reux apôtre Pierre dont Nous croyons avec confiance qu’il Nous pro­tège et Nous garde en toutes choses comme l’hé­ri­tier de son ministère…

(Chap. XV, §20) Maintenant Nous encou­ra­geons encore et encore le pro­pos de ta fra­ter­ni­té d’ob­ser­ver les canons et de gar­der les décrets édic­tés, pour que ce que Nous avons écrit en réponse à ta demande, tu fasses en sorte que cela soit por­té à la connais­sance de tous nos coévêques, et non pas de ceux-​là seule­ment qui se trouvent dans ta pro­vince ; mais ce qui a été déter­mi­né par Nous selon une ordon­nance salu­taire doit être envoyé aus­si, accom­pa­gné de ta lettre, à tous les évêques de Carthage, de la Bétie, de Lusitanie et de Galice. Et bien qu’au­cun prêtre du Seigneur n’ait la liber­té d’i­gno­rer les déci­sions du Siège apos­to­lique ou les déter­mi­na­tions véné­rables des canons, il pour­ra être néan­moins très utile et – compte tenu de l’an­cien­ne­té de ton sacer­doce – très glo­rieux pour ta Charité, que ce qui t’a été écrit à titre spé­cial en termes géné­raux soit por­té, par ton sou­ci de l’u­na­ni­mi­té, à la connais­sance de tous nos frères : afin que qui a été édic­té par Nous, non pas de façon incon­si­dé­rée mais de façon cir­cons­pecte, avec une grande pru­dence et longue réflexion, demeure invio­lé, et qu’à l’a­ve­nir soit fer­mée la voie des excuses, laquelle ne pour­ra plus être ouverte à per­sonne auprès de Nous.

Baptême des hérétiques

(Chap. I, §2) (Tu as fait savoir)…que beau­coup de ceux qui ont été bap­ti­sés par les ariens impies se hâtent vers l’Église catho­lique, et que cer­tains par­mi nos frères veulent les bap­ti­ser à nou­veau : cela n’est pas per­mis ; car que cela se fasse, l’Apôtre l’in­ter­dit (voir Ep 4,5 ; He 6,4), les canons s’y opposent, et les décrets géné­raux envoyés aux pro­vinces par mon pré­dé­ces­seur Libère d’heu­reuse mémoire après l’an­nu­la­tion du concile de Rimini l’in­ter­disent aus­si. Nous les rece­vons dans la com­mu­nau­té des catho­liques avec les nova­tiens et d’autres héré­tiques, comme cela été déci­dé au synode, par la seule invo­ca­tion de l’Esprit sep­ti­forme et moyen­nant l’im­po­si­tion des mains de l’é­vêque – ce qui est obser­vé éga­le­ment par tout l’Orient et l’Occident ; vous aus­si vous ne devez pas désor­mais vous écar­ter de ce che­min, si vous ne vou­lez pas être sépa­rés de la com­mu­nau­té avec nous par une sen­tence synodale.

La nécessité du baptême

(Chap. II, §3) Sans vou­loir cepen­dant amoin­drir le res­pect sacré qui s’at­tache à Pâques, Nous pres­cri­vons d’ad­mi­nis­trer sans délai le bap­tême aux enfants qui, du fait de leur âge, ne peuvent pas encore par­ler, ou aux per­sonnes qui se trouvent dans une néces­si­té quel­conque de rece­voir le saint bap­tême, de peur qu’il ne s’en­suive un détri­ment pour nos âmes si, par suite de notre refus de la fon­taine du salut à ceux qui le dési­raient, cer­tains mou­rants venaient à perdre le Royaume et la vie. Quiconque de même se trouve mena­cé d’un nau­frage, d’une inva­sion enne­mie, ou de quelque mala­die mor­telle, qu’il soit admis, aus­si­tôt qu’il le demande, au béné­fice de la régé­né­ra­tion sol­li­ci­tée. L’erreur jus­qu’i­ci dans ce domaine doit suf­fire ; à pré­sent que tous les prêtres s’en tiennent à la règle sus­dite, s’ils ne veulent pas être arra­chés à la soli­di­té du roc apos­to­lique sur lequel le Christ a construit toute l’Église.

Le célibat des clercs

(Chap. VII, § 8). Nous avons appris en effet que beau­coup de prêtres du Christ et de lévites, long­temps après leur consé­cra­tion, ont pro­créé une des­cen­dance aus­si bien de leur propre mariage que d’un com­merce hon­teux, et qu’ils défendent leur méfait en pré­tex­tant qu’on lit dans l’Ancien Testament que la per­mis­sion d’en­gen­drer est accor­dée aux prêtres et aux ministres.

(Contre cet argu­ment le pon­tife romain objecte) (§ 9) Pourquoi a‑t-​il même été enjoint aux prêtres d’ha­bi­ter loin de leur mai­son, au temple, l’an­née de leur tour de ser­vice ? Pour la rai­son qu’ils ne devaient avoir de com­merce char­nel pas même avec leurs femmes, de manière à briller par la pure­té de leur conscience et à offrir ain­si un sacri­fice agréable à Dieu.

(§ 10) C’est pour­quoi après nous avoir illu­mi­né par sa venue, le Seigneur Jésus atteste à son tour dans l’Évangile qu’il est venu accom­plir la Loi et non l’a­bo­lir Mt 5,17. Et pour cette rai­son il a vou­lu que la forme de l’Église dont il est l’Époux, brille de la splen­deur de la chas­te­té, de manière qu’il puisse la trou­ver… « sans tache ni ride » (Ep 5,27) au jour du juge­ment, lors­qu’il vien­dra à nou­veau. Par la loi indis­so­luble de ces dis­po­si­tions nous sommes tous liés, prêtres et lévites, pour que du jour de notre ordi­na­tion nous consa­crions nos cœurs et nos corps à la sobrié­té et à la chas­te­té, de sorte que nous plai­sions au Seigneur notre Dieu dans les sacri­fices que nous offrons quotidiennement.

Sirice, Pape.

Texte latin de la lettre

EPISTOLA DECRETALIUM SIRICII PAPAE AD EUMERIUM TERRACONENSEM EPISCOPUM.

SIRICIUS, HIMERIO TERRACONENSI EPISCOPO SALUTEM.

DIRECTA AD DECESSOREM NOSTRUM sanctę recor­da­tio­nis Damasum fra­ter­ni­ta­tis tuae rela­tione iam me in sedem ipsius consti­tu­tum, quia sic domi­nus ordi­na­vit inve­nit . Quam cum in conven­tu fra­trum sol­li­ci­tius lege­rem, tan­ta inve­ni­mus quae reprae­hen­sione et cor­rec­tione sint digna, quan­ta opta­re­mus lau­dan­da cognos­cere. Et quia necesse nos erat in eius labores curasque suc­ce­dere, cui per dei gra­tiam suc­ces­si­mus in hono­rem, fac­to ut opor­te­bat pri­mi­tus meae pro­vec­tio­nis indi­tio, ad sin­gu­la prout domi­nus aspi­rare digna­tus est consul­ta­tio­ni tuae res­pon­sum com­pe­tens non nega­mus. Quia offi­cii nos­tri consi­de­ra­tione non est nobis dis­si­mu­lare, non est tacere liber­tas, qui­bus maior cunc­tis chris­tianę reli­gio­nis zelus incum­bit. Portamus one­ra omnium qui gra­van­tur quin immo haec por­tat in nobis bea­tus apos­to­lus Petrus, qui nos in omni­bus ut confi­di­mus admi­nis­tra­tio­nis suae pro­te­git et tue­tur heredes.

I. DE ARRIANIS CATHOLICIS NON REBAPTIZANDIS.

Prima itaque paginę tuae fronte signas­ti, bap­ti­za­tos ab impiis arria­nis plu­ri­mos ad fidem catho­li­cam fes­ti­nare, et quos­dam de fra­tri­bus nos­tris eos­dem denuo bap­ti­zare velle quod non licet. Cum hoc fie­ri et apos­to­lus vetet, et canones contra­di­cant, et post cas­sa­tum Ariminense conci­lium mis­sa ad pro­vin­tias vene­ran­dae memo­riae pro­de­ces­sore meo Liberio gene­ra­lia decre­ta pro­hi­beant. Quos nos cum Novationis aliisque here­ti­cis sicut est in syno­do consti­tu­tum, per invo­ca­tio­nem solam sep­ti­for­mis spi­ri­tus epi­sco­pa­lis manus impo­si­tio­nem catho­li­co­rum conven­tui socia­mus. Quod etiam totus oriens, occi­densque cus­to­dit. A quo tra­mite vos quoque post hac minime conve­nit deviare, si non vul­tis a nos­tro col­le­gio syno­da­li sen­ten­tia separari.

II. UT PRETER PASCHA ET PENTECOSTEN BAPTISMUM NON CELEBRETUR.

Sequitur de diver­sis bap­ti­zan­do­rum tem­po­ri­bus prout uni­cuique libi­tum fue­rit impro­ba­bi­lis et emen­dan­da confu­sio, quae a nos­tris consa­cer­do­ti­bus quod com­mo­ti dici­mus non ratione auc­to­ri­ta­tis ali­cuius, sed sola teme­ri­tate prae­su­mi­tur, ut pas­sim ac libere nata­li­tiis Christi, seu appa­ri­tio­nis, nec­non et apos­to­lo­rum seu mar­ty­rum fes­ti­vi­ta­ti­bus innu­me­rae ut asse­ris plebes bap­tis­mi mys­te­rium conse­quan­tur. Cum hoc sibi pre­vi­le­gium et apud nos et apud omnes eccle­sias domi­ni­cum spe­cia­li­ter cum pen­te­cos­ten suo pascha defen­dat, qui­bus solis per annum die­bus confluen­ti­bus gene­ra­lia bap­tis­ma­tis tra­di conve­nit sacra­men­ta his dum­taxat elec­tis qui ante XL vel eo amplius nomen dede­rint et exor­cis­mis, coti­dia­nisque ora­tio­ni­bus atque ieiu­niis fue­rint expia­ti, qua­ti­nus apos­to­li­ca illa implea­tur prae­cep­tio ut expur­ga­to fer­men­to vete­ri, nova inci­piat esse consper­sio. Sicut sacram ergo pascha­lem reve­ren­tiam in nul­lo dici­mus esse minuen­dam, ita infan­ti­bus qui nec­dum loqui potue­rint per aeta­tem, vel his qui­bus in qua­li­bet neces­si­tate opus fue­rint sacri unda bap­tis­ma­tis omni volu­mus cele­bri­tate suc­cur­ri, ne ad nos­tra­rum per­ni­tiem ten­dat ani­ma­rum, si nega­to desi­de­ran­ti­bus fonte salu­ta­ri exiens unus­quisque de sae­cu­lo et regnum per­dat et vitam. Quicumque etiam dis­cri­men nau­fra­gii hos­ti­li­ta­tis incur­sum obsi­dio­nis ambi­guum, vel cuius­li­bet cor­po­ra­lis egri­tu­di­nem des­pe­ra­tio­nis inci­de­rint et sibi uni­co cre­du­li­ta­tis auxi­lio popos­ce­rint sub­ve­ni­ri, eodem quo pos­cunt momen­to tem­po­ris expe­ti­tae rege­ne­ra­tio­nis pre­mia conse­quan­tur. Hactenus erra­tum in hac parte suf­fi­ciat, nunc prae­fa­tam regu­lam omnes teneant sacer­dotes, qui nolunt ab apos­to­li­cae petrę super quam Christus uni­ver­sa­lem construxit eccle­siam soli­di­tate divelli.

III. DE APOSTATIS AB ECCLESIA SEPARANDIS.

Adiectum est etiam quos­dam chris­tia­nos ad apos­ta­siam quod dici nefas est tran­seuntes, et ido­lo­rum cultu ac sacri­fi­cio­rum conta­mi­na­tione pro­fa­na­tos, quos a Christi cor­pore et san­guine quo dudum redemp­ti fue­rant renas­cen­do iube­mus abs­ci­di. Et si resi­pis­centes forte ali­quan­do fue­rint ad lamen­ta conver­si his quam­diu vivunt agen­da peni­ten­tia est et in ultime fine suo recon­ci­lia­tio­nis gra­tia tri­buen­da. Quia docente domi­no : Nolumus mor­tem pec­ca­to­ris, sed ut conver­ta­tur et vivat.

IV. QUOD NON LICEAT ALTERIUS SPONSAM AD MATRIMONII IURA SORTIRI .

De coniu­ga­li autem veta­tione requi­sis­ti, si des­pon­sa­tam alii puel­la alter in matri­mo­nium pos­sit acci­pere. Hoc ne fiat modis omni­bus inhi­be­mus, quia illa bene­dic­tio quam nup­tu­rae sacer­dos inpo­nit, apud fideles cuius­dam sacri­le­gii ins­tar, est, si ulla trans­gres­sione violetur.

V. DE HIS QUI ACCEPTAM PENITENTIAM MINIME SERVAVERUNT.

De his qui vero non incon­grue dilec­tio tua apos­to­li­cam sedem cre­di­dit consu­len­dam, qui acta peni­ten­tia tam­quam canes ac sues ad vomi­tus pris­ti­nos, et ad volu­ta­bra redeuntes, et mili­tiae cin­gu­lum, et ludi­cras volup­tates, et nova coniu­gia, et inhi­bi­tos denuo appe­ti­vere concu­bi­tus. Quorum pro­fes­sam incon­ti­nen­tiam, gene­ra­ti post abso­lu­tio­nem filii pro­di­de­runt. De qui­bus quia iam suf­fra­gium non habent peni­ten­di, id duxi­mus decer­nen­dum ut sola intra eccle­siam fide­li­bus ora­tione iun­gan­tur. Sacris mys­te­rio­rum cele­bri­ta­ti­bus quam­vis non merean­tur inter­sint, a domi­ni­cae autem mensę convi­vio segre­gen­tur, ut hac sal­tim dis­tric­tione cor­rep­ti et ipsi in se sua erra­ta cas­tigent, et aliis exem­plum tri­buant, qua­ti­nus ab obs­ce­nis cupi­di­ta­ti­bus retra­han­tur. Quibus tamen quo­niam car­na­li fra­gi­li­tate ceci­de­runt via­ti­co munere cum ad domi­num cepe­rint pro­fi­cis­ci per com­mu­nio­nis gra­tiam volu­mus sub­ve­ni­ri, quam for­mam et cir­ca mulieres quae se post peni­ten­tiam tali­bus pol­lu­tio­ni­bus devin­xe­runt ser­van­dam esse censemus.

VI. DE MONACHIS ET VIRGINIBUS PROPOSITUM NON SERVANTIBUS.

Preterea mona­cho­rum quos­dam atque mona­cha­rum abiec­to pre­po­si­to sanc­ti­ta­tis, in tan­tam pro­tes­ta­ris demer­sos esse las­ci­viam ut prius clan­cu­lo velut sub monas­te­rio­rum pre­tex­tu, inli­ci­ta ac sacri­le­ga se conta­gione mis­cue­rint. Postea vero in abrup­tum conscien­tiae des­pe­ra­tione pro­duc­ti, de inli­ci­tis com­plexi­bus libere filios pro­crea­rint, quod et publicę leges et eccle­sias­ti­ca iura condemp­nant. Has igi­tur inpu­di­cas detes­ta­bi­lesque per­so­nas, a monas­te­rio­rum cetu , eccle­sia­rumque conven­ti­bus eli­mi­nan­das esse man­da­mus. Quatinus retrusę in suis ergas­tu­lis, tan­tum faci­nus conti­nua lamen­ta­tione deflentes puri­fi­ca­to­rio pos­sint poe­ni­tu­di­nis igne deco­qui, ut eis vel ad mor­tem sal­tim solius mise­ri­cor­diae intui­tu, per com­mu­nio­nis gra­tiam pos­sit indul­gen­tia subvenire.

VII. DE CLERICIS INCONTINENTIBUS.

Veniamus nunc ad sacra­tis­si­mos ordines cle­ri­co­rum quos in vene­rande reli­gio­nis iniu­riam, ita per ves­tras pro­vin­tias cal­ca­tos atque confu­sos cari­tate tua insi­nuante rep­pe­ri­mus, ut Hieremiae nobis voce dicen­dum sit : Quis dabit capi­ti meo aquam, aut ocu­lis meis fon­tem lacri­ma­rum, et fle­bo popu­lum hunc die ac nocte ? Si ergo bea­tus pro­phe­ta ad lugen­da popu­li pec­ca­ta non sibi ait, lacri­mas posse suf­fi­cere, quan­to nos pos­su­mus dolore per­cel­li, cum eorum qui in nos­tro sunt cor­pore com­pel­li­mur faci­no­ra deplo­rare ? Quibus prae­ci­pue secun­dum bea­tum Paulum ins­tan­tia coti­dia­na et sol­li­ci­tu­do omnium eccle­sia­rum inde­si­nen­ter incum­bit. Quis enim infir­ma­tur et ego non infir­mor ? Qui scan­da­li­za­tur et ego non uror ? Plurimos enim sacer­dotes Christi atque levi­tas, post lon­ga conse­cra­tio­nis suae tem­po­ra tam de coniu­gi­bus pro­priis, quam etiam de tur­pi coi­tu sobo­lem didi­ci­mus pro­creasse, et cri­men suum hac praes­crip­tione defen­dere, qua in Veteri Testamento sacer­do­ti­bus ac minis­tris gene­ran­di facul­tas legi­tur attri­bu­ta. Dicat mihi nunc quis­quis ille est sec­ta­tor libi­di­num prae­cep­torque vitio­rum, si esti­mat quod in lege Moysi pas­sim sacris ordi­ni­bus a deo nos­tro laxa­ta sunt fre­na luxu­riae, cur eos qui­bus com­mit­te­ban­tur, sanc­ta sanc­to­rum prae­mo­net dicens : Sancti estote quia et ego sanc­tus sum domi­nus deus ves­ter ? Cur etiam pro­cul a suis domi­bus anno vicis suae in tem­plo habi­tare ius­si sunt sacer­dotes ? Hac vide­li­cet ratione ne vel cum uxo­ri­bus pos­sint car­nale exer­cere com­mer­cium, ut conscien­tiae inte­gri­tate ful­gentes, accep­ta­bile deo munus offerrent. Quibus exple­to deser­vi­tio­nis suae tem­pore uxo­ris usus solius suc­ces­sio­nis cau­sa fue­rat relaxa­tus, quia non ex alia nisi ex tri­bu Levi quis­qua ad dei minis­te­rium fue­rat prae­cep­tus admit­ti. Unde et domi­nus Iesus cum nos suo inlus­tras­set adven­tu in evan­ge­lio pro­tes­ta­tur, quia legem vene­rat implere non sol­vere. Et ideo eccle­siam cuius spon­sus est for­ma cas­ti­ta­tis voluit splen­dore radiare, ut in die iudi­cii cum rur­sus adve­ne­rit sine macu­la et ruga eam pos­sit sicut per apos­to­lum suum ins­ti­tuit rep­pe­rire. Quarum sanc­tio­num omnes sacer­dotes atque levi­tae inso­lu­bi­li lege constrin­gi­mur, ut a die ordi­na­tio­nis nos­trae sobrie­ta­ti ac pudi­ci­tiae, et cor­da nos­tra man­ci­pe­mus et cor­po­ra. Dummodo per omnia deo nos­tro in his quae coti­die offe­ri­mus sacri­fi­ciis pla­cea­mus. Qui autem in carne sunt, dicente elec­tio­nis vase, deo pla­cere non pos­sunt. Vos autem iam non estis in carne sed in spi­ri­tu, si tamen spi­ri­tus dei habi­tat in vobis. Et ubi pote­rit nisi in cor­po­ri­bus sicut legi sanc­tis dei spi­ri­tus habi­tare ? Et quia ali­quan­ti de qui­bus loqui­mur, ut tua sanc­ti­tas retu­lit igno­ra­tione lap­sos esse se deflent, his hac condi­tione mise­ri­cor­diam dici­mus non negan­dam, ut sine ullo hono­ris aug­men­to in hoc quo detec­ti sunt quam­diu vixe­rint, offi­cio per­se­verent, si tamen post hac conti­nentes se stu­due­rint exhi­bere. Hi vero qui inli­ci­ti pri­vi­le­gii excu­sa­tione nitun­tur et sibi asse­runt vete­ri hoc lege conces­sum, nove­rint se ab omni eccle­sias­ti­co honore quo indigne usi sunt, apos­to­licę sedis auc­to­ri­tate deiec­tos nec umquam posse vene­ran­da attrac­tare mys­te­ria, a qui­bus se ipsi dum obs­ce­nis cupi­di­ta­ti­bus inhiant pri­va­ve­runt. Et quia exem­pla pre­sen­tia cavere nos prae­monent in futu­rum, qui­li­bet epi­sco­pus pres­bi­ter atque dia­co­nus, quod non opta­mus dein­ceps fue­rit talis inven­tus, iam nunc sibi omne per nos indul­gen­tiae adi­tum intel­le­gat obse­ra­tum. Quia fer­ro necesse est exci­dan­tur vul­ne­ra quae fomen­to­rum non sen­se­rint medicinam.

VIII. QUALES DEBEANT AD CLERICATUS OFFICIUM PERVENIRE.

Didicimus etiam licen­ter ac libere inex­plo­ra­tae vitae homines qui­bus etiam fue­rint nume­ro­sa coniu­gia, ad pre­fa­tas digni­tates prout cui­cumque libue­rit aspi­rare. Quod non tan­tum illis qui ad haec inmo­de­ra­ta ambi­tione per­ve­niunt, quan­tum metro­po­li­ta­nis spe­cia­li­ter pon­ti­fi­ci­bus impu­ta­mus. Qui dum inhi­bi­tis ausi­bus conivent , dei nos­tri quan­tum in se est prae­cep­ta contemp­nunt. Et ut tacea­mus quod altius sus­pi­ca­mur ubi illud est quod deus nos­ter data per Moysen lege consti­tuit dicens : Sacerdotes mei semel nubant ? Et alio loco : Sacerdos uxo­rem vir­gi­nem acci­piat. Non viduam, non repu­dia­tam, nec mere­tri­cem. Quod secu­tus apos­to­lus, ex per­se­cu­tore prae­di­ca­tor, unius uxo­ris virum tam sacer­do­tem, quam dia­co­num fie­ri debere man­da­vit. Quae omnia ita a ves­tra­rum regio­num des­pi­ciun­tur epi­sco­pis, qua­si in contra­rium magis fue­rint consti­tu­ta. Et quia non est nobis de huius­mo­di usur­pa­tio­ni­bus negle­gen­dum ne nos indi­gnan­tis domi­ni vox ius­ta cor­ri­piat, quae dicit : Videbas furem et cur­re­bas cum eo, et pone­bas tuam cum adul­te­ris por­tio­nem, quid ab uni­ver­sis post haec eccle­siis sequen­dum sit quid vitan­dum, gene­ra­li pro­nun­tia­tione decernimus.

VIII . DE CLERICORUM CONVERSATIONE.

Quicumque itaque se eccle­siae vovit obse­quiis a sua infan­tia ante puber­ta­tis annos bap­ti­za­ri, et lec­to­rum debet minis­te­rio socia­ri. Qui ab acces­su adu­les­cen­tiae usque ad tri­ce­si­mum aeta­tis annum si pro­ba­bi­li­ter vixe­rit, una tan­tum et ea quam vir­gi­nem com­mu­ni per sacer­do­tem bene­dic­tione per­ce­pe­rit uxore conten­tus, acco­li­tus et sub­dia­co­nus esse debe­bit. Postquam ad dia­co­nii gra­dum si se pri­mi­tus conti­nen­tia praeeunte dignum pro­ba­rit acce­dat. Ubi si ultra quinque annos lau­da­bi­li­ter vixe­rit et minis­tra­rit, congrue pres­bi­te­rium conse­qua­tur. Exinde post decen­nium epi­sco­pa­lem cathe­dram pote­rit adi­pis­ci, si tamen per haec tem­po­ra inte­gri­ta­tis vitae ac fidei eius fue­rit adprobata.

X. DE HIS QUI GRANDEVI AD SACRAM MILIAM CONVERTUNTUR.

Qui vero iam aetate gran­de­vus melio­ris pro­po­si­ti conver­sione pro­vo­ca­tus ex lai­co ad sacram mili­tiam per­ve­nire fes­ti­nat, desi­de­rii sui fruc­tum non ali­ter opti­ne­bit, nisi eo quod bap­ti­za­tur tem­pore sta­tim lec­to­rum aut exor­cis­ta­rum nume­ro socie­tur. Si tamen eum unam habuisse vel habere, et hanc vir­gi­nem acce­pisse constet uxo­rem. Qui dum ini­tia­tus fue­rit exple­to bien­nio, per quin­quen­nium aliud acco­li­tus et sub­dia­co­nus fiat, et sic ad dia­co­na­tum si per haec tem­po­ra dignus iudi­ca­tus fue­rit pro­ve­ha­tur. Exinde iam acces­su tem­po­rum, pres­bi­te­rio vel epi­sco­pa­tui si eum cle­ri ac ple­bis evo­ca­ve­rit elec­tio, non inme­ri­to societur.

XI. QUOD CLERICUS QUI SECUNDAM UXOREM DUXERIT DEPONATUR.

Quisquis sane cle­ri­cus aut viduam aut certe secun­dam coniu­gem duxe­rit, omni eccle­sias­ticę digni­ta­tis pri­vi­le­gio mox nude­tur, lai­ca tan­tum sibi com­mu­nione conces­sa. Quam ita demum pote­rit pos­si­dere, si nihil pos­tea prop­ter quod hanc per­dat admittat.

XII. QUAE FEMINAE CUM CLERICIS HABITENT.

Feminas vero non alias esse pati­mur, in domi­bus cle­ri­co­rum, nisi eas tan­tum quas prop­ter solas neces­si­tu­di­num cau­sas habi­tare his­dem cum syno­dus Nicena permisit.

XIII. DE MONACHORUM PROMOTIONE.

Monachos quoque quos tamen morum gra­vi­tas et vitae ac fidei ins­ti­tu­tio sanc­ta com­men­dat, cle­ri­co­rum offi­ciis aggre­ga­ri et opta­mus et volu­mus. Ita ut qui intra tri­ce­si­mum annum aeta­tis sunt digni in mino­ri­bus per gra­dus sin­gu­los cres­cente tem­pore pro­mo­vean­tur ordi­ni­bus, et sic ad dia­co­na­tus vel pres­bi­te­rii insi­gnia natu­rae aeta­tis conse­cra­tione per­ve­niant. Nec per sal­tus ad epi­sco­pa­tus culmen ascen­dant, nisi in his eademque sin­gu­lis digni­ta­ti­bus sicut super­ius prae­fixi­mus tem­po­ra fue­rint custodita.

XIV. QUOD PENITENS NON FIAT CLERICUS.

Illud quoque nos par fuit pro­vi­dere ut sicut peni­ten­tiam agere cui­quam non conce­di­tur cle­ri­co­rum, ita et post peni­tu­di­nem ac recon­ci­lia­tio­nem nul­li umquam lai­co liceat hono­rem cle­ri­ca­tus adi­pis­ci, quia quam­vis sint omnium pec­ca­to­rum conta­gione mun­da­ti, nul­la tamen debent geren­do­rum sacra­men­to­rum ins­tru­men­ta sus­ci­pere, qui dudum fue­rint vasa vitiorum.

XV. UT SI PER IGNORANTIAM PENITENS BIGAMUS SEU VIDUAE MARITUS, CLERICUS FACTUS FUERIT, NON PROMOVEATUR.

Et quia his omni­bus quae in repre­hen­sio­nem veniunt sola excu­sa­tio igno­ra­tio­nis obten­di­tur, cui nos inter­im solius pie­ta­tis intui­tu necesse est cle­men­ter ignos­cere. Quicumque igi­tur peni­tens, qui­cumque biga­mus, qui­cumque viduae mari­tus ad sacram mili­tiam inde­bite et incom­pe­ten­ter inrep­sit hac sibi condi­tione a nobis veniam intel­le­gat relaxa­tam, ut in magno debeat com­pu­tare bene­fi­cio, si adep­ta sibi omni spe pro­mo­tio­nis in hoc quo inve­ni­tur ordine per­pe­tua sta­bi­li­tate per­ma­neat. Scituri post­hac pro­vin­tia­rum omnium sum­mi antes­tites, quod si ultra ad sacros ordines quem­quam de tali­bus cre­di­de­rint assu­men­dum, et de suo et de eorum sta­tu quos contra canones, et inter­dic­ta nos­tra pro­vexe­rint, congruam ab apos­to­li­ca sede pro­men­dam esse sen­ten­tiam. Explicuimus ut arbi­tror fra­ter caris­sime uni­ver­sa quae diges­ta sunt in que­re­lam, et ad sin­gu­las cau­sas, de qui­bus per filium nos­trum Basianum pres­bi­te­rum ad Romanam eccle­siam, utpote ad caput tui cor­po­ris retu­lis­ti suf­fi­cien­tia quan­tum opi­nor res­pon­sa red­di­di­mus. Nunc fra­ter­ni­ta­tis tuae ani­mum ad ser­van­dos canones, et tenen­da decre­ta­lia consti­tu­ta magis ac magis inci­ta­mus, ut haec quae ad tua consul­ta res­crip­si­mus , in omnium coe­pi­sco­po­rum nos­tro­rum per­fer­ri facias notio­nem. Et non solum eorum qui in tua sunt dio­ce­si consti­tu­ti, sed etiam ad uni­ver­sos Cartaginienses ac Boeticos, Lusitanos atque Gallicos, vel eos qui in vici­nis tibi conli­mi­nant hinc inde pro­vin­tiis, haec quae a nobis sunt salu­bri ordi­na­tione dis­po­si­ta, sub lit­te­ra­rum tua­rum pro­se­cu­tione mit­tan­tur. Et quan­quam sta­tu­ta sedis apos­to­li­cae vel cano­num vene­ra­bi­lia defi­ni­ta nul­li sacer­do­tum domi­ni igno­rare sit libe­rum, ut illius tamen pro anti­qui­tate sacer­do­tii tui dilec­tio­ni tuae esse admo­dum pote­rit glo­rio­sum, si ea quae ad te spe­cia­li nomine gene­ra­li­ter scrip­ta sunt, per una­ni­mi­ta­tis tuae sol­li­ci­tu­di­nem in uni­ver­so­rum fra­trum nos­tro­rum noti­tiam per­fe­ran­tur. Quatenus et quae a nobis non incon­sulte sed pro­vide sub nimia cau­te­la et deli­be­ra­tione sunt salu­bri­ter consti­tu­ta inte­me­ra­ta per­ma­neant, et omni­bus in pos­te­rum excu­sa­tio­ni­bus adi­tus qui iam nul­li apud nos patere pote­rit obstruatur.

Data III iđ feƀ, Archadio, et Bautone vv cc conss.