Pie XI

259ᵉ pape ; de 1922 à 1939

28 octobre 1936

Motu proprio In multis solaciis

Erection de l'Académie Pontificale des Sciences.

Table des matières

PIE XI, PAPE

Parmi les mul­tiples conso­la­tions que la divine bon­té a répan­dues sur Nous au cours de Notre Pontificat, Nous sommes heu­reux de comp­ter celle d’avoir pu voir un grand nombre de ceux qui s’adonnent à l’étude des sciences expé­ri­men­tales chan­ger à ce point d’attitude et façon de pen­ser, en ce qui concerne la reli­gion, que leur men­ta­li­té semble toute différente.

La science, qui est la véri­table connais­sance des choses, ne se trouve jamais en contra­dic­tion avec les véri­tés de la foi chré­tienne ; bien plus – et qui­conque aura par­cou­ru les annales des sciences ne pour­ra s’empêcher de le recon­naître, – les Pontifes romains, ain­si que l’Eglise, n’ont jamais négli­gé de favo­ri­ser les recherches des savants, même dans le domaine des expé­riences, de sorte que ces recherches ont, à leur tour, pré­pa­ré la voie pour la défense du tré­sor des véri­tés célestes confié à l’Eglise elle-​même. C’est pour­quoi, ain­si que l’enseigne solen­nel­le­ment le Concile du Vatican, « non seule­ment la foi et la rai­son ne peuvent jamais se trou­ver en désac­cord, mais elles s’apportent une aide mutuelle, atten­du que la droite rai­son démontre les fon­de­ments de la foi, et que, éclai­rée par celle-​ci, elle cultive la connais­sance des choses divines, tan­dis que la foi, en retour, libère et pro­tège la rai­son des erreurs et l’enrichit de nom­breuses con­naissances » (Sess. III, chap. iv.)

II est vrai, mal­heu­reu­se­ment, que par­fois, en des temps très rap­pro­chés de nous, des hommes savants, qui jadis avaient habi­té la mai­son pater­nelle de la reli­gion ances­trale, l’ont misérable­ment – et non certes par amour de la véri­té – aban­don­née à l’instar des enfants pro­digues, et, sur­tout au siècle der­nier, met­tant en avant de faux et témé­raires argu­ments, ils ensei­gnèrent que les voies et don­nées de la science humaine et de la révé­la­tion divine s’opposent les unes aux autres.

Cependant – et c’est avec une joie pro­fonde que Nous le cons­tatons, – de tels pré­ju­gés sont désor­mais tom­bés au point qu’il n’est presque per­sonne qui se livre comme on le doit à l’étude des sciences posi­tives sans deve­nir le réfu­ta­teur et le ven­geur de cette erreur.

Par contre, Nous ne vou­lons pas pas­ser sous silence qu’au cours de Notre Pontificat de nom­breux savants – par­mi les­quels des hommes consi­dé­rés comme émi­nents dans leurs branches respec­tives et jugés dignes des plus grandes marques d’hon­neur, – venus à Rome de nations aus­si loin­taines que diverses pour par­ticiper à des Congrès scien­ti­fiques, se sont ren­dus auprès de Nous en vue de témoi­gner leur res­pect à l’é­gard de Notre per­sonne ou plu­tôt de l’autorité qui réside constam­ment dans le Siège aposto­lique, même en la per­sonne indigne du suc­ces­seur du bienheu­reux Pierre. Il est même arri­vé que quelques-​uns par­mi eux, sans avoir le don très pré­cieux de la foi catho­lique, ont cru cepen­dant devoir s’in­cli­ner devant Notre chaire qui est la chaire de véri­té. Ils n’ont pas fait défaut non plus, ceux qui, Nous par­lant en leur propre nom et au nom de leurs col­lègues, n’ont pas hési­té à Nous affir­mer avec une très juste rai­son que la science uni­verselle amène et dirige les esprits vers la foi chré­tienne, affir­mation qui, assu­ré­ment, a cau­sé à Notre cœur pater­nel une grande j’oie.

Aussi, en rai­son de ces cir­cons­tances favo­rables et de ces temps pro­pices, Nous avons esti­mé oppor­tun de don­ner une nou­velle impul­sion et un nou­vel accrois­se­ment à l’Académie pon­ti­fi­cale des sciences.

Tout le monde sait que, le 17 août 1603, quatre jeunes gens, par­mi les­quels Federico Cesi, fon­dèrent en Notre ville « l’Ordre, ou l’assemblée, ou l’Académie des lycées de phi­lo­so­phie ». Federico Cesi, élu pré­sident, éta­blit et défi­nit par le mot lyn­ceo­gra­phum le but du nou­vel Institut, et qui consis­tait « non seule­ment à acqué­rir la science et la sagesse par une vie droite et pieuse, mais encore à en faire part pai­si­ble­ment aux autres hommes par la parole et par la plume, sans cau­ser de pré­ju­dice à per­sonne ». Dans la suite, au cours des siècles, cette assem­blée de savants connut diverses vicis­si­tudes : plus d’une fois elle déchut de son antique splen­deur, plus d’une fois aus­si elle retrou­va sa gloire pre­mière, jusqu’au jour où, en l’année 1847, Notre pré­dé­ces­seur d’impérissable mémoire Pie IX, opé­rant une nou­velle réforme, décré­ta que dans l’avenir cette ins­ti­tu­tion ne dépen­drait plus de savants pri­vés, mais relè­ve­rait du Pontife romain lui-​même et de son auto­ri­té publique. A par­tir de ce moment, elle s’appela Pontificia Accademia dei Nuovi Lincei et eut pour but de favo­ri­ser tou­jours davan­tage l’étude des sciences, grâce au concours actif de ses membres. Peu de temps après, en l’année 1887, Notre pré­dé­ces­seur de sainte mémoire Léon XIII lui don­na, en vue d’accroître son pres­tige et son impor­tance, de nou­veaux sta­tuts, par Lettre toute pater­nelle adres­sée au véné­rable Fr. Luigi Oreglia, car­di­nal de la Sainte Eglise Romaine et patron même de l’Aca­démie, Lettre dans laquelle il écri­vait entre autres : « Nous avons tou­jours eu en grande consi­dé­ra­tion l’Académie pon­ti­fi­cale Nuovi Lincei, et dès le début de Notre Pontificat nous l’avons esti­mée digne d’une par­ti­cu­lière bien­veillance, elle qui, en des temps mêmes dif­fi­ciles, nous a prou­vé sa sou­mis­sion et sa foi. »

Quant à Nous, qui avons tant à cœur le pro­grès des sciences humaines et qui mon­trons un tel inté­rêt pour la gloire et l’hon­neur du Siège apos­to­lique et de cette Cité du Vatican consti­tuée par Nous, après avoir pro­cu­ré à cette ins­ti­tu­tion qui est la Nôtre les res­sources néces­saires pour atteindre son but et un digne siège riche de sou­ve­nirs his­to­riques, Nous avons jugé oppor­tun de la réfor­mer presque com­plè­te­ment, et il Nous a plu, pour ce faire, de choi­sir la date qui Nous rap­pelle le plus grand bien­fait reçu de Dieu, c’est-à-dire l’anniversaire de la consé­cra­tion épis­co­pale qui Nous fut confé­rée il y a dix-​sept ans.

A cet effet, agis­sant avec la plé­ni­tude de Notre pou­voir, de Notre propre mou­ve­ment et après mûre déli­bé­ra­tion, Nous res­taurons sui­vant de nou­velles règles cet Institut d’études et Nous l’appelons et le décla­rons Pontificia Accademia Delle Scienze. En même temps, Nous pro­mul­guons ci-​joint les sta­tuts qui lui sont propres, aux­quels, désor­mais, tous les inté­res­sés devront se con­former et faire en sorte que les autres se conforment.

Et main­te­nant, pour attes­ter que cet Institut a désor­mais un pres­tige en rap­port avec son but, Nous nom­mons Nous-​même – et cela pour la pre­mière fois, non seule­ment en ver­tu de Notre auto­ri­té, mais encore direc­te­ment et per­son­nel­le­ment – les 70 membres émi­nents qui doivent consti­tuer l’Académie ponti­ficale et qui, en consé­quence, seront appe­lés « aca­dé­mi­ciens pon­tificaux » [1]. Et c’est avec le plus grand soin que Nous les choisis­sons par­mi les divers savants qui se sont par­ti­cu­liè­re­ment dis­tingués dans chaque nation. Pour faire ce choix, Nous nous sommes lais­sé gui­der non seule­ment par l’importance des tra­vaux et des œuvres que cha­cun d’eux a réa­li­sés pour le pro­grès des sciences, mais encore par l’estime et la renom­mée dont ils jouissent una­ni­me­ment dans le monde de la science. En retour, le Siège apos­to­lique attend d’eux cette aide et ce déco­rum dont ce genre de Sénat d’hommes savants ou de Sénat « scien­ti­fique » offre un gage assu­ré. Il ne faut donc pas s’étonner si Nous appe­lons cet Institut scien­ti­fique, pour ain­si dire, le Sénat du Siège apos­to­lique dans le domaine des sciences, atten­du que tout hon­neur ren­du à la divi­ni­té céleste par les savants est sans nul doute un hom­mage dû par la rai­son à la Vérité suprême et une marque de pro­fond res­pect ren­du avant tout au Dieu créateur.

Notre vœu et Notre désir est que les Academia Pontifici grâce à leur et à Notre Institut, favo­risent tou­jours plus et tou­jours mieux les pro­grès des sciences, et Nous ne leur deman­dons pas autre chose, puisque c’est ce noble but et cette tâche éle­vée qui consti­tuent le ser­vice que Nous atten­dons de ces hommes atta­chés à la vérité.

Concernant ceux .qui furent déjà choi­sis comme membres de cette Académie que Nous réfor­mons en ce moment, et qui, au cours des années pré­cé­dentes, ont tra­vaillé avec ardeur à son déve­lop­pe­ment, Nous leur accor­dons bien volon­tiers, en signe de Notre gra­ti­tude, le droit de prendre part, leur vie durant, dans l’avenir comme dans le pas­sé, aus­si long­temps qu’ils joui­ront de cette vie ter­restre, aux tra­vaux de Notre Institut, soit à titre de membres hono­raires, soit à titre de membres ordi­naires, soit, comme on dit, à titre de « cor­res­pon­dants », et Nous vou­lons par consé­quent qu’ils béné­fi­cient des hon­neurs que Nous leur octroyons dans les pré­sents statuts.

En atten­dant. Nous prions Dieu de tout cœur d’accorder ses dons célestes à tous les « aca­dé­mi­ciens pon­ti­fi­caux », à tous les membres de cet Institut et à tous ceux qui prê­te­ront leur con­cours en sa faveur et de bénir leurs entre­prises, et, comme gage de ces faveurs, Nous accor­dons la Bénédiction apos­to­lique à tous et à cha­cun d’eux, et tout d’abord à leur pré­sident, Notre cher fils Agostino Gemelli, 0. F. M., afin qu’avec l’aide divine il par­vienne, sous de favo­rables aus­pices, à accom­plir ce que Nous venons de prescrire.

Nous ordon­nons que toutes les dis­po­si­tions prises par Nous dans le pré­sent Motu pro­prio soient fermes et valides, non­obs­tant toutes choses contraires.

Donné à Rome, près Saint-​Pierre, le 28 octobre de l’année 1936, la quin­zième de Notre Pontificat.

PIE XI, PAPE.

Statuts de l’Académie Ponficale des Sciences

Titre I. – Destination et fin.

Article pre­mier. – L’Académie pon­ti­fi­cale des sciences se pro­pose comme fin de favo­ri­ser l’étude et les pro­grès des sciences phy­siques, mathé­ma­tiques, naturelles.

Art. 2. – En vue de l’obtention de ses fins, l’Académie :

a) exa­mine et dis­cute les plus impor­tantes ques­tions concer­nant les sciences phy­siques, mathé­ma­tiques, natu­relles, au moyen de com­mu­ni­ca­tions, de notes et de mémoires ;

b) se livre elle-​même aux recherches et inves­ti­ga­tions scien­ti­fiques et vient en aide aux ins­ti­tu­tions et per­sonnes pri­vées qui s’y adonnent ;

c) s’occupe de la publi­ca­tion d’écrits scientifiques ;

d) orga­nise des confé­rences, des Congrès, des cérémonies.

Titre II. – Organisation.

§ 1. Membres de l’Académie.

Art. 3. – L’Académie se com­pose de soixante-​dix « aca­dé­mi­ciens pon­ti­fi­caux » qui sont nom­més par le Souverain Pontife lui-même.

Sont de droit, en rai­son de leurs fonc­tions, « aca­dé­mi­ciens pontifi­caux sur­nu­mé­raires » : a) le direc­teur de l’Observatoire Vatican, b) le pré­fet du labo­ra­toire astro­phy­sique de l’Observatoire Vatican c) le pré­fet de la Bibliothèque apos­to­lique vati­cane, d) le pré­fet des Archives du Vatican, e) le direc­teur scien­ti­fique du musée mis­sion­naire ethnologique.

Ils appar­tiennent à l’Académie aus­si long­temps qu’ils conservent les fonc­tions ci-​dessus indiquées.

A titre extra­or­di­naire, peuvent être hono­rés du titre d’« académi­ciens pon­ti­fi­caux hono­raires » ceux qui auront excel­lem­ment méri­té de l’Académie et de ses entre­prises scien­ti­fiques par leurs géné­reux bienfaits.

Art. 4. – Le pré­sident de l’Académie pro­pose au Souverain Pontife, en vue de leur nomi­na­tion au titre d’académiciens, ceux qui ont obte­nu le vote favo­rable de l’Académie, sui­vant les pres­crip­tions de l’article 23.

Cependant le pré­sident peut déro­ger à cette forme de pré­sen­ta­tion et pro­po­ser au choix du Souverain Pontife une per­sonne renom­mée pour son savoir.

Les aca­dé­mi­ciens sont nom­més à vie, sauf ceux qui appar­tiennent à l’Académie en rai­son de leurs fonctions.

Art. 5. – Les aca­dé­mi­ciens assistent aux séances ; ils y font des com­mu­ni­ca­tions et y pré­sentent des notes et des mémoires ; ils dis­cutent et votent ; ils ont le droit de pro­po­ser des noms de can­di­dats et des sujets de recherches, ain­si que d’user de la biblio­thèque sui­vant les pres­crip­tions du règlement.

Les aca­dé­mi­ciens non rési­dants peuvent être priés de don­ner leur opi­nion par écrit sur un sujet quel­conque ou d’apporter leur aide pour la solu­tion de ques­tions dans les­quelles ils sont par­ti­cu­liè­re­ment compétents.

Tous reçoivent les Actes aca­dé­miques et les Mémoires dont il est ques­tion à l’article 28.

Art. 6. – Les aca­dé­mi­ciens peuvent, à chaque séance aca­dé­mique et dans les céré­mo­nies publiques, por­ter une médaille à l’avers de laquelle il y a une tiare et des clés, avec l’Inscription Deus scien­tia­rum Dominas, en mémoire du Souverain Pontife Pie XI, réfor­ma­teur des études ecclé­sias­tiques et de cette Académie, et, au ver­so, le nom de l’académicien entou­ré d’un rameau d’olivier et d’un rameau de lau­rier. Les aca­dé­mi­ciens peuvent por­ter habi­tuel­le­ment un insigne qui repro­duit en petit l’avers de la médaille.

Les aca­dé­mi­ciens occupent une place spé­ciale aux cha­pelles pon­ti­fi­cales ou aux céré­mo­nies aux­quelles le Souverain Pontife assiste lui- même.

Les aca­dé­mi­ciens ont libre accès aux musées pon­ti­fi­caux et aux pinacothèques.

§ 2. Fonctions académiques.

Art. 7. – L’Académie est sous le patro­nage du Souverain Pontife lui-même.

En assurent la direc­tion et le gou­ver­ne­ment : 1° le pré­sident ; 2° le Conseil aca­dé­mique ; 3° le secré­taire ; 4° le tré­so­rier ; 5° le biblio­thécaire ; 6° les cen­seurs ; 7° les contrô­leurs des dépenses et revenus.

Art. 8. – Le pré­sident est nom­mé motu pro­prio par le Souverain Pontife, dont il dépend directement.

Il est nom­mé pour une durée de quatre années, à la fin des­quelles il peut être confir­mé dans ses fonc­tions par le Souverain Pontife lui- même.

Le pré­sident : a) repré­sente l’Académie ; b) en assume la direc­tion ; c) convoque le Conseil aca­dé­mique et les assem­blées, et il les pré­side ; d) assure l’exécution des déci­sions du Conseil.

S’il ne peut être pré­sent, le pré­sident peut dési­gner quelque membre du Conseil pour le sup­pléer à la pré­si­dence des séances ; il peut de même dési­gner un aca­dé­mi­cien en rem­pla­ce­ment d’un conseiller em­pêché. Il peut aus­si, s’il le Juge oppor­tun, délé­guer un ou plu­sieurs aca­dé­mi­ciens pour repré­sen­ter quelque part l’Académie.

Art. 9. – Le Conseil aca­dé­mique est com­po­sé : du pré­sident actuel ; du der­nier pré­sident ayant accom­pli ses fonc­tions ; de cinq académiciens.

Les aca­dé­mi­ciens qui doivent consti­tuer le Conseil sont nom­més, à la requête du pré­sident, par le Souverain Pontife, sur un vote favo­rable des autres membres de l’Académie. Ne peuvent être élus que des aca­démiciens rési­dants ou qua­si rési­dants. Ils res­tent en fonc­tion quatre années durant et peuvent être dési­gnés à nouveau.

Parmi les membres com­po­sant le Conseil aca­dé­mique sont choi­sis le secré­taire, le tré­so­rier, le biblio­thé­caire, deux censeurs.

Le Conseil aca­dé­mique : a) assiste le pré­sident dans tout ce qui concerne la direc­tion de l’Académie ; b) pré­pare le pro­gramme des tra­vaux à réa­li­ser au cours des séances et com­pose le calen­drier acadé­mique ; c) s’occupe du patri­moine de l’Institut et de son administra­tion ; d) déli­bère sur le bud­get, dépenses et reve­nus, éta­bli d’avance par le tré­so­rier et le sou­met à l’approbation de l’assemblée solennelle.

Les déci­sions sont valides si la majo­ri­té des membres du Conseil sont pré­sents et si elles sont approu­vées par la majo­ri­té d’entre eux. A éga­li­té de voix des deux côtés, le vote du pré­sident l’emporte.

Le Conseil est convo­qué tous les deux mois, et excep­tion­nel­le­ment si la néces­si­té l’impose ou si deux de ses membres en font la demande.

Art. 10. – Le secré­taire : a) tient à jour et conserve la liste des aca­dé­mi­ciens sui­vant les ins­truc­tions du pré­sident ; b) il fait fonc­tion de secré­taire du Conseil aca­dé­mique ; c) il est à la tête des bureaux du secrétariat.

En cas d’absence ou de tout autre empê­che­ment le pré­sident désigne, pour le sup­pléer, un membre du Conseil.

Art. 11. – Le tré­so­rier : a) s’occupe de la bonne admi­nis­tra­tion des finances et de la comp­ta­bi­li­té ; b) il assure la garde du mobi­lier de l’Institut, qu’il s’agisse des meubles domes­tiques ou des appa­reils scien­ti­fiques ; c) il éta­blit le bud­get des dépenses et des reve­nus et tient la comp­ta­bi­li­té ; d) il fait les encais­se­ments et règle les dépenses sur l’ordre du pré­sident contre­si­gné par le secré­taire ; e) il dirige tout ce qui a trait aux finances et à l’économat.

Art. 12. – Le biblio­thé­caire : a) admi­nistre la biblio­thèque ; b) il veille à ce que les pres­crip­tions et règle­ments concer­nant la biblio­thèque soient observés.

Art. 13. – Les cen­seurs, sous la direc­tion du pré­sident : a) veillent à ce que tout se passe dans l’Académie confor­mé­ment au bon ordre ; b) assurent soi­gneu­se­ment le main­tien des sta­tuts et des règle­ments ; c) exa­minent les can­di­dats pré­sen­tés pour être reçus aca­dé­mi­ciens et en réfèrent au Conseil,

Art. 14. – Les aca­dé­mi­ciens revi­seurs des comptes, dépenses et reve­nus sont choi­sis par­mi les membres de l’Académie qui ne font pas par­tie du Conseil.

Ils res­tent en fonc­tions pen­dant deux années et peuvent être réélus. Ils veillent au bon fonc­tion­ne­ment de l’administration finan­cière et A la bonne tenue de la comp­ta­bi­li­té ; ils exa­minent les comptes, dépenses et reve­nus, y apposent leur visa et eu réfèrent à l’Académie.

§ 3. Ressources.

Art. 15. – Les res­sources dont dis­pose l’Académie en vue de réa­li­ser sa fin sont les sui­vantes : a) une dota­tion faite par le Souverain Pontife Pie XI, dont la ges­tion incombe à l’administration des biens du Siège apos­to­lique ; b) le mobi­lier de l’Institut, ain­si que les livres et appa­reils scien­ti­fiques ; c) les dons éven­tuels et les legs ; d) les reve­nus pro­ve­nant de l’activité de l’Institut.

Chaque année seront pré­le­vés 5 % des reve­nus en vue de consti­tuer le fonds de réserve.

Titre III. – Fonctionnement

§ 1. Année académique et calendrier.

Art. 16. – L’année aca­dé­mique com­mence aux calendes de novembre (1er novembre) et finit le 31 juillet.

Elle est inaugurée :

1° Par une céré­mo­nie reli­gieuse en la cha­pelle Pauline pour rendre grâce à Dieu et appe­ler sa béné­dic­tion sur les tra­vaux de l’Académie, pour prier pour l’Eglise et le Souverain Pontife, pour le repos de l’Âme des membres défunts de l’Académie ;

2° Par une séance solen­nelle à laquelle est invi­té le Souverain Pontife. Le pré­sident y résume briè­ve­ment les tra­vaux réa­li­sés au cours de l’année pré­cé­dente et trace le pro­gramme des nou­veaux pour l’année qui commence.

Art. 17. – Dans la der­nière séance de l’année aca­dé­mique, le pré­sident pro­pose à l’approbation de l’Académie le calen­drier pour l’année

sui­vante. Dans ce calen­drier, éta­bli par le Conseil, sont dési­gnés les Jours de séances, qui ont lieu dans un ordre fixe et déterminé.

§ 2. Séances académiques.

Art. 18. – Les séances de l’Académie sont ordi­naires et extraor­dinaires, secrètes et publiques.

L’Académie se réunit pour les séances ordi­naires, aux jours fixés dans le calen­drier académique.

Les séances extra­or­di­naires auront lieu lorsque le pré­sident le juge­ra nécessaire.

Art. 19. – Dans les séances publiques : a) sont pro­cla­més les noms des nou­veaux aca­dé­mi­ciens et des nou­velles digni­tés aca­dé­miques ; b) sont faites les com­mu­ni­ca­tions et sont pré­sen­tés les notes, mémoires et publi­ca­tions ; c) sont pro­cla­més les résul­tats des concours et sont décer­nées les récompenses.

Les aca­dé­mi­ciens qui, à cause de la dis­tance ou par suite de tout autre empê­che­ment, ne peuvent assis­ter aux séances publiques ont la facul­té de dési­gner un autre aca­dé­mi­cien qui lira pour eux les com­munications, pré­sen­te­ra les notes et mémoires ou les publi­ca­tions. Si cette dési­gna­tion n’a pas été faite, le pré­sident y pourvoira.

Les aca­dé­mi­ciens peuvent aus­si pré­sen­ter des com­mu­ni­ca­tions, des notes et des mémoires de per­sonnes étran­gères à l’Académie, si ces tra­vaux leur en paraissent dignes.

Les com­mu­ni­ca­tions, notes et mémoires aca­dé­miques peuvent être pré­sen­tés dans la propre Langue de leur auteur ; il faut cepen­dant en don­ner un résu­mé en latin.

Art. 20. – Dans les séances secrètes : a) sont expé­diées les affaires

ordi­naires et extra­or­di­naires ; b) sont approu­vés le bud­get, dépenses et recettes, ain­si que les comptes ; c) est exa­mi­né et déci­dé tout ce qui con­cerne la vie inté­rieure de l’Académie ; d) le temps et l’objet de ces séances sont fixés par le président.

Art. 21. – Les votes ont lieu dans les séances secrètes après libre dis­cussion. L’avis qui recueille la majo­ri­té des suf­frages est adop­té ; cepen­dant pour que cette majo­ri­té soit acquise, les votants ne doivent pas être moins de dix lors du pre­mier scru­tin, ni moins de cinq au second. Le vote est pro­po­sé par le pré­sident ; ce der­nier ne peut le refu­ser, pour les affaires ordi­naires, s’il en est sol­li­ci­té par un tiers des pré­sents ; il peut tou­te­fois le dif­fé­rer dans les affaires impor­tantes au sujet des­quelles il juge utile de connaître la pen­sée de l’autorité suprême.

A éga­li­té de voix, le vote du pré­sident l’emporte.

Le vote secret est pres­crit pour toute déci­sion qui regarde les per­sonnes, les fonc­tions, les concours et chaque fois qu’un tiers des pré­sents le demande.

Art. 22. – L’ordre du jour des séances doit être com­mu­ni­qué à temps aux aca­dé­mi­ciens rési­dants, qui sont tenus d’assister aux séances ; les pré­sents apposent leur signa­ture sur une feuille des­ti­née à cet effet.

Les aca­dé­mi­ciens rési­dants qui, durant trois années de suite, ont été absents des séances, sans appor­ter aucune excuse, sont consi­dé­rés comme renon­çant à leur titre.

Art. 23. – Pour les élec­tions des nou­veaux aca­dé­mi­ciens il est pro­cédé comme suit :

Après deux mois de vacance, les pro­po­si­tions concer­nant les can­di­dats à l’Académie, signées cha­cune de deux aca­dé­mi­ciens au moins, doivent être remises, sous pli fer­mé, au pré­sident. Chacune d’elles doit men­tion­ner le curi­cu­lum vitae du can­di­dat et prou­ver son acti­vi­té dans le domaine scientifique.

Le pré­sident sou­met les pro­po­si­tions concer­nant les can­di­dats avec les ren­sei­gne­ments requis ci-​dessus, tout d’abord aux cen­seurs, puis au Conseil aca­dé­mique. Le Conseil, après avoir pris connais­sance, rédige un rap­port qui doit être com­mu­ni­qué à tous les aca­dé­mi­ciens. Les propo­sitions qui ne sont ni reje­tées ni remises à une date ulté­rieure par le Conseil sont com­mu­ni­quées à l’Académie en séance secrète et sou­mises aux voix, en séance secrète éga­le­ment, séance qui ne peut avoir lieu avant un mois.

Les aca­dé­mi­ciens, qui en rai­son de l’éloignement, ne peuvent y assis­ter ont la facul­té d’envoyer leur vote par écrit.

Eu géné­ral, pour toute place vacante d’académicien sont pro­po­sés trois noms, choi­sis par­mi les savants qui se sont dis­tin­gués dans la même branche scientifique.

Si l’accord n’intervient pas sur les votes, le pré­sident remet l’élection à une date ultérieure.

Art. 24. – On pro­mul­gue­ra plus tard les pres­crip­tions par­ti­cu­lières concer­nant le régime inté­rieur de l’Académie.

§ 3. Recherches et activités scientifiques, encouragements, indemnités.

Art. 25. – L’Académie peut décer­ner des prix, orga­ni­ser des concours, ins­ti­tuer des Comités et des Commissions pour les recherches scien­ti­fiques spéciales.

Elle peut aus­si entre­prendre et favo­ri­ser des tra­vaux et des recherches scientifiques.

Art. 26. – L’Académie peut accor­der à ses propres membres ou à des étran­gers des prix, des sub­sides, des hono­raires, des médailles.

Leur nombre, leur mesure, leur durée, la façon de les attri­buer sont éta­blis par le règle­ment intérieur.

Les aca­dé­mi­ciens ne peuvent prendre part aux concours orga­ni­sés par l’Académie.

Art. 27. – Des hono­raires de pré­sence et des indem­ni­tés sont accor­dés aux aca­dé­mi­ciens pour leur par­ti­ci­pa­tion à la vie de l’Académie. Des Indemnités par­ti­cu­lières sont accor­dées à ceux qui exercent des fonc­tions spéciales.

Le secré­taire et le biblio­thé­caire reçoivent chaque année une rémuné­ration déterminée.

La répar­ti­tion de ces hono­raires, com­pen­sa­tions et indem­ni­tés est éta­blie par le règle­ment inté­rieur de l’Académie.

§ 4. Publications.

Art. 28. – L’Académie publie des Actes et des Mémoires.

Les Actes paraissent en fas­ci­cules ; leur pério­di­ci­té est déter­mi­née par le règle­ment inté­rieur de l’Académie. Les Actes contiennent les procès-​verbaux des séances publiques, les com­mu­ni­ca­tions, les notes, la liste des volumes reçus en don, les nou­velles concer­nant la vie académique.

Les Mémoires paraissent à inter­valles libres ; ils com­prennent les écrits scien­ti­fiques d’une grande impor­tance dont l’Académie a assu­mé la publi­ca­tion, et les tra­vaux couronnés.

Art. 29. – L’Académie publie des ren­sei­gne­ments concer­nant sa propre acti­vi­té, par l’intermédiaire de l’Annuaire et du Nuncius radio­pho­ni­cus.

Art. 30. L’Académie, à la demande des aca­dé­mi­ciens réunis en séance secrète, peut prendre sur elle la publi­ca­tion d’écrits, pério­diques ou non, ou aider finan­ciè­re­ment leur publi­ca­tion par d’autres, à la condi­tion qu’ils semblent répondre à ses fins.

Titre IV. – Dispositions finales et transitoires.

Art. 31. – L’Académie a une chan­cel­le­rie dont font par­tie les bureaux du secré­ta­riat et les ser­vices de l’économat et de la trésorerie.

La chan­cel­le­rie est diri­gée par le chan­ce­lier, de qui dépend tout le per­son­nel de n’importe quelle caté­go­rie atta­ché aux bureaux de l’Aca­démie.

Le sta­tut juri­dique, ain­si que le trai­te­ment du per­son­nel de toute caté­go­rie, ain­si que les pres­crip­tions rela­tives à la chan­cel­le­rie sont déter­minés par le règle­ment Intérieur.

Art. 32. – Si l’on juge à pro­pos de modi­fier les pré­sents sta­tuts, l’Académie peut, en séance secrète, en étu­dier l’opportunité et for­mu­ler des vœux qui seront sou­mis à l’ap­pro­ba­tion du Souverain Pontife ; d’elle- même, elle ne peut y appor­ter aucun changement.

Art. 33. – Le règle­ment inté­rieur contient, outre les pres­crip­tions des pré­sents sta­tuts, d’autres dis­po­si­tions concer­nant la com­po­si­tion et le fonc­tion­ne­ment de l’Académie.

Ces dis­po­si­tions ren­ferment aus­si des pres­crip­tions par­ti­cu­lières rela­tives à la bibliothèque.

Elles émanent du pré­sident après avis du Conseil académique.

Art. 34. – Les membres hono­raires, ordi­naires ou cor­res­pon­dants de l’Académie pon­ti­fi­cale des Nuovi Lincei, s’ils ne sont pas nom­més acadé­miciens pon­ti­fi­caux, conservent res­pec­ti­ve­ment leur grade d’honoraires, d’ordinaires ou de cor­res­pon­dants. Ils reçoivent les Actes et les Mémoires. Ils joui­ront des pri­vi­lèges dont il est ques­tion aux ali­néas 3 et 4 de l’article 6 des pré­sents sta­tuts. Ils pour­ront faire des com­mu­ni­ca­tions et pré­sen­ter des notes et des mémoires. Ils pour­ront éga­le­ment par­ti­ci­per aux concours et aux prix de l’Académie.

Source : Actes de S. S. Pie XI, tome XIV, pp. 147–165, La Bonne Presse – Traduction de la Documentation. Catholique, t. XXXVI, col. 835–838. – A. A. S., vol. XXVIII, 1936, p. 421.

Notes de bas de page
  1. On trou­ve­ra dans les Acta Apostolicae Sedis, vol, XXVIII, 1936, p, 447–452, la liste des membres du Conseil aca­dé­mique, des aca­dé­mi­ciens pon­ti­fi­caux, des aca­dé­mi­ciens pon­ti­fi­caux sur­nu­mé­raires, etc.[]