« Qu’est-ce qui est la grandeur et la beauté d’un religieux et d’une religieuse ? C’est de s’offrir comme victime à l’autel avec Notre-Seigneur Jésus- Christ. C’est cela, la vie d’une religieuse et d’un religieux. S’ils n’ont plus cette signification dans leur esprit :
« Je m’offre publiquement dans l’Église comme victime avec Notre-Seigneur, toute ma vie est offerte avec Notre-Seigneur »,
alors la vie religieuse n’a plus aucun sens. Et c’est pourquoi il n’y a pas plus de vocations religieuses. Que l’on revienne ici à cet esprit de victime, de sacrifice, d’union à Notre-Seigneur Jésus-Christ à l’autel, et alors les vocations refleuriront et deviendront nombreuses. Il y a des vocations, les jeunes désirent se dévouer et ils sont aussi généreux à notre époque qu’à d’autres époques. Mais qu’on leur donne des choses véritables, des choses réelles, ce que l’Église a toujours donné, et alors les vocations refleuriront.
Ah, combien je voudrais, mes bien chers frères, que vous compreniez pourquoi notre séminaire d’Écône est rempli de vocations, pourquoi ces jeunes gens viennent vers nous : pour continuer l’Église catholique, pas pour un autre motif. Et non pas pour devenir protestants. Nous refusons de devenir protestants, d’être modernistes, d’être progressistes dans la mesure où ces choses-là sont contraires à notre vérité catholique, dans la mesure où ces choses-là ont été condamnées par les papes pendant des siècles et des siècles. Nous les refusons ! Nous voulons rester catholiques. Nous voulons des séminaires et des prêtres catholiques, pas autre chose. Or, on voudrait nous refuser de former des prêtres catholiques, d’avoir des séminaires catholiques. Ces jeunes gens, si je les envoie dans d’autres séminaires, risquent de perdre la foi, et non seulement la foi mais les moeurs. Aussi je garde profondément la foi dans la sainte providence. Le bon Dieu ne peut pas abandonner son Église.
Notre-Seigneur veut des prêtres catholiques comme il les a faits lui-même. Le pape ne peut pas ne pas vouloir des prêtres catholiques. L’Église ne peut pas ne pas vouloir des prêtres catholiques. C’est pourquoi je suis persuadé que nous demeurons profondément unis à notre Saint-Père le pape et à l’Église.
Ce que l’Église a voulu pendant vingt siècles, le pape ne peut pas ne pas le vouloir. C’est impossible. Il est donc tout à fait faux de dire que nous risquons de devenir une secte où d’être dans le schisme. Bien loin de là, nous sommes ceux qui sont les plus unis à notre Saint-Père le pape et à l’Église catholique. Nous demanderons donc à la très sainte Vierge Marie de garder le sacerdoce catholique et de faire en sorte que celui-ci continue. Nous demanderons donc de donner de nombreuses grâces de vocations et d’attachement à l’Église catholique pour des jeunes gens qui désirent se faire prêtres. Nous prierons donc au cours de ce chapelet pour l’Église, pour notre Saint-Père le pape, pour que les séminaires redeviennent des pépinières de prêtres catholiques, pour que les religieux et les religieuses retrouvent le chemin de la vérité et pour que les congrégations religieuses refleurissent à nouveau et retrouvent la foi de la Tradition, la foi qui a été enseignée pendant vingt siècles.
C’est ce que nous demanderons à la très sainte Vierge au cours de cette prière car vous avez besoin de prêtres, de beaucoup de prêtres, de saints prêtres. Voilà ce que vous désirez certainement, ce que pour quoi aujourd’hui, réunis tous ensemble autour de Notre-Dame de Mariazell, nous prierons.
Que le bon Dieu vous accorde la grâce d’avoir toujours des prêtres, des saints prêtres.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il. »
†Mgr Marcel Lefebvre, Sermon à Mariazell, le 8 septembre 1975
Sources : Fideliter n° 218