Tu sanctifieras le Jour du Seigneur

Il ne se passe pas une semaine sans que le gou­ver­ne­ment nous annonce une réforme dite de socié­té qui lacère un peu plus le visage de la France catho­lique. Après la des­truc­tion de la famille par le vote du « mariage » homo­sexuel, après la célé­bra­tion de l’a­vor­te­ment reven­di­qué comme une conquête et un droit que toute femme doit défendre, voi­là main­te­nant le repos domi­ni­cal remis en cause. Ce serait, paraît-​il, une avan­cée sociale qui favo­ri­se­rait le redé­mar­rage de notre éco­no­mie moribonde…

Cette reven­di­ca­tion impie ne date pas d’au­jourd’­hui. Il faut relire les paroles du saint Curé d’Ars à ses ouailles sur ce sujet : « Vous tra­vaillez mes enfants, mais ce que vous gagnez ruine votre âme et votre corps. Si on deman­dait à ceux qui tra­vaillent : « que venez-​vous de faire ? » Ils pour­raient répondre : « je viens de vendre mon âme au démon, de cru­ci­fier Notre-​Seigneur, et de renon­cer à mon bap­tême. Je suis pour l’en­fer… Il fau­dra pleu­rer toute une éter­ni­té pour rien » (…) Oh ! comme il se trompe dans ses cal­culs, celui qui se démène le dimanche avec la pen­sée qu’il va gagner plus d’argent ou faire plus d’ou­vrage ! (…) le dimanche c’est le bien du bon Dieu, c’est son jour à lui. Il a fait tous les jours de la semaine ; il pou­vait tous les gar­der, il vous en a don­né six, il ne s’est réser­vé que le septième. »

Comment ne pas mettre en rela­tion ces paroles avec celles que Notre-​Dame adres­sa aux deux enfants de la Salette ? « Je vous ai don­né six jours pour tra­vailler, je me suis réser­vé le sep­tième, et on ne veut pas me l’ac­cor­der. C’est ce qui appe­san­tit tant le bras de mon Fils ». En effet, tra­vailler le dimanche, sans rai­son grave ou dis­pense, offense gra­ve­ment Dieu et attire sur ceux qui s’y adonnent et sur les socié­tés qui le favo­risent le cour­roux divin. C’est l’en­sei­gne­ment constant de l’Église, même si elle a tou­jours auto­ri­sé ceux qui ser­vaient le bien public à tra­vailler une par­tie du dimanche, comme les bou­lan­gers par exemple.

Le dimanche est le jour que l’Église a réser­vé à Dieu ! Respectons-​le en assis­tant à la messe et en nous abs­te­nant de tra­vailler. Dieu l’a vou­lu pour rap­pe­ler à l’homme qu’il devait vivre dans sa dépen­dance, pour qu’il puisse vaquer à la prière, se repo­ser et s’a­don­ner aux joies fami­liales. Le dimanche est une res­pi­ra­tion pour l’âme et le corps de l’homme. Si ce der­nier le néglige, l’é­qui­libre de son foyer en pâti­ra ain­si que son équi­libre natu­rel et surnaturel.

Il est donc grave de vou­loir s’af­fran­chir de ce com­man­de­ment. La CGT, contre toute attente, a défen­du le repos domi­ni­cal avec des argu­ments natu­rels de bon sens… Mais qu’ont dit nos évêques ? Encore une fois leurs langues de buis se sont unies aux langues de bois. Dans leur grande majo­ri­té ils sont res­tés aphones ou inau­dibles. On ne peut être que conster­né par les paroles que Mgr Vingt-​Trois pro­non­ça sur RTL le 12 décembre der­nier. « Nous avons besoin d’un jour repère, et il est logique que dans un sys­tème de culture chré­tienne, ce soit le dimanche. (…) Ce n’est pas une reven­di­ca­tion spé­ci­fi­que­ment confes­sion­nelle (…) et je ne vise pas à influen­cer le débat par­le­men­taire » ! Certes, il dit s’op­po­ser à cette loi mais ne donne aucun argu­ment doc­tri­nal et ne mani­feste pas la fer­me­té que l’on atten­drait de la part d’un car­di­nal de la sainte Église. Avec des oppo­sants comme cela, les adver­saires de l’Église ont de beaux jours devant eux ! Face à une telle démis­sion, me viennent à l’es­prit ces paroles, en écho à celles que sainte Jeanne d’Arc adres­sa à l’é­vêque qui l’en­voyait au bûcher : « Évêques, c’est par vous que meurt la France catho­lique » !

Plus que jamais, en ce début d’an­née, vivons en catho­liques ! Respectons le dimanche par amour pour Dieu, celui de nos âmes et pour l’é­qui­libre de vos familles. Hors de cette obéis­sance qu’il nous demande, notre socié­té, qui cherche tant à s’af­fran­chir de lui, ne trou­ve­ra ni la paix ni la jus­tice tant désirées.

À tous, je sou­haite une bonne et sainte année. Que l’Enfant Jésus vous bénisse et vous comble de grâces !

Abbé Christian Bouchacourt †, Supérieur du District de France

Source : Fideliter n° 223

FSSPX Second assistant général

Né en 1959 à Strasbourg, M. l’ab­bé Bouchacourt a exer­cé son minis­tère comme curé de Saint Nicolas du Chardonnet puis supé­rieur du District d’Amérique du Sud (où il a connu le car­di­nal Bergoglio, futur pape François) et supé­rieur du District de France. Il a enfin été nom­mé Second Assistant Général lors du cha­pitre élec­tif de 2018.