1er mai 2009 : Douze raisons d’offrir les douze millions de chapelets

Oui, très sainte Vierge, nous voi­là, dès aujourd’­hui, mobi­li­sés pour vous offrir, d’i­ci le 25 mars pro­chain, ces 12 mil­lions de cha­pe­lets, implo­rant le triomphe de votre Cœur Immaculé, et, pour cela, la consé­cra­tion de la Russie à votre Cœur imma­cu­lé (et la conver­sion com­plète de ladite Russie).

Douze motifs nous encouragent, dans cette démarche :

1) D’abord, la recon­nais­sance : vous avez tel­le­ment bien exau­cé les deux pre­mières croi­sades du rosaire lan­cées par Mgr Fellay qu’il convient que nous vous en remer­ciions. Or com­ment pouvons-​nous mieux vous remer­cier qu’en priant pour que votre plan s’accomplisse et votre triomphe arrive ?

2) Par ailleurs, et quand bien même ces deux pré­cé­dents n’existeraient pas, com­ment mécon­naître vos demandes ? Au seuil du catas­tro­phique 20e siècle, vous avez pris la peine de venir nous don­ner le remède aux maux de notre temps : votre Cœur imma­cu­lé. Vous avez pro­mis son triomphe, par le moyen de la conver­sion de la Russie, dès que le pape, en union avec tous les évêques du monde, pro­cè­de­rait à la consé­cra­tion de celle-​ci à votre Cœur Immaculé. Or cette demande n’a tou­jours pas été accom­plie, et nous avons confiance en votre promesse.

Nous savons que la prière n’est pas une sorte de « lampe d’Aladin » qui nous per­met­trait d’ob­te­nir la réa­li­sa­tion de nos vœux. La vraie prière consiste à dire « que Votre volon­té soit faite » (et non : « Mon Dieu, veuillez plier votre volon­té à la mienne »). Mais jus­te­ment, en deman­dant ce que vous avez vous-​même pro­mis, ce que vous nous recom­man­dez vous-​même de deman­der, nous sommes cer­tains de faire votre volon­té, et, donc, d’être exaucés.

3) Vous avez prou­vé que vous saviez conver­tir les peuples. Le Portugal était domi­né par la maçon­ne­rie, et déjà en phase de déchris­tia­ni­sa­tion, lorsque vous y êtes appa­ru. En quelques années vous avez réta­bli la situa­tion de façon impres­sion­nante (vous ser­vant même pour cela, entre autres, d’un franc-​maçon, le pro­fes­seur Sidonio da Silva Pais, qui par­vint au pou­voir le 8 décembre 1917 et se tour­na vers le catho­li­cisme, avouant avoir été aidé par des visions de la sainte Vierge [pour les détails, voir cette bro­chure, p. 23–38).

4) Vous avez mon­tré, lors de la route mon­diale de NF de Fatima (1947–1959), com­ment vous savez atti­rer les foules, même chez les païens, les musul­mans et les pro­tes­tants, rece­vant un accueil triom­phal en Inde (le gou­ver­neur de la pro­vince de Patna, brah­mane, tient à venir prier devant vous), en Afrique du sud (une délé­ga­tion d’an­gli­cans vint deman­der à l’é­vêque catho­lique que vous fas­siez escale dans leur cathé­drale, et comme l’é­vêque ne pou­vait l’ac­cor­der, ils se joi­gnirent cepen­dant autant qu’ils le purent à la pro­ces­sion, fai­sant son­ner les cloches de leur église), au Maroc (où les cho­rales musul­manes deman­daient la faveur de suivre les pro­ces­sions en votre hon­neur), au Mozambique (de nom­breux musul­mans se conver­tirent au catho­li­cisme lors de votre pas­sage), en Éthiopie, au Pakistan, et dans bien des villes pro­tes­tantes des États-​Unis (Voir encore cette bro­chure, p. 9–12)

5) Autre encou­ra­ge­ment : ce que vous avez déjà réa­li­sé pour la Russie. En 1984, le pape Jean-​Paul II a satis­fait à moi­tié à votre demande (il semble qu’il ait ajou­té, à voix basse, et de façon non offi­cielle, la men­tion de la Russie à son acte de consé­cra­tion du monde). Le 22 août 1987, Mgr Lefebvre s’est ren­du à Fatima pour y opé­rer autant qu’il le pou­vait, en union avec ce que le pape avait déjà fait et avec ce qu’il ferait un jour, cette consé­cra­tion de la Russie. Or dès ce moment, le com­mu­nisme a com­men­cé à d’ef­fri­ter. Ce n’é­tait qu’une demi-​conversion de la Russie – répon­dant à une demi-​consécration –, mais c’est pour nous un puis­sant encouragement.

6) Nous autres, Français, n’ou­blions pas notre pays dans cette démarche. Il a lui aus­si bien besoin de conver­sion. Mais nous avons que la meilleure manière de le secou­rir est de répondre à vos demandes (en 1967–1968, les évêques de France refu­sèrent d’ac­cueillir votre Vierge pèle­rine, lors de l’an­née jubi­laire de Fatima : la sta­tue arri­va en avion à Orly et dut repar­tir le len­de­main vers d’autres pays ; la révo­lu­tion que l’on sait écla­ta le 13 mai 1968, jour offi­ciel de la clô­ture de l’an­née jubi­laire de Fatima. Nous essayons aujourd’­hui, ô Notre-​Dame, de répa­rer cette ter­rible négligence !)

7) La grande pré­oc­cu­pa­tion actuelle est celle de l’uni­té des chré­tiens. C’est dans ce but que Vatican II a opé­ré cer­taines ouver­tures – qui n’ont pas por­té les fruits atten­dus. – Or vous nous indi­quez une autre voie pour obte­nir l’u­ni­té des chré­tiens : votre Cœur imma­cu­lé. Nous vou­lons nous enga­ger sur cette voie, per­sua­dés que la conver­sion de la Russie à l’unité romaine entraî­ne­rait dans son élan beau­coup d’autres schis­ma­tiques ou héré­tiques (grecs, angli­cans, pro­tes­tants conser­va­teurs, …) et, dans le dyna­misme ain­si créé, opè­re­rait rapi­de­ment cette uni­té depuis si long­temps attendue.

8) La crise qui sévit dans l’Église est due en grande par­tie à une volon­té d’œ­cu­mé­nisme. (C’est pour ne pas déplaire aux obser­va­teurs ortho­doxes que Vatican II s’abs­tint de condam­ner le com­mu­nisme ; c’est pour plaire au Conseil Œcuménique des Églises [orga­nisme maçon­nique et pro­tes­tant] que ce même concile pro­mul­gua la « liber­té reli­gieuse ». C’est pour se rap­pro­cher des pro­tes­tants que fut éta­blie la nou­velle messe. Etc.)

– En pro­met­tant l’u­nion des chré­tiens par une tout autre voie que l’œcuménisme conci­liaire, vous annon­cez aus­si la fin de cette crise dans l’Église :

– la consé­cra­tion de la Russie par le pape (uni aux évêques du monde entier) sera une claire affir­ma­tion du pri­mat romain, si sou­vent mis à mal depuis le Concile, et de la juri­dic­tion uni­ver­selle du pon­tife romain ;

– en employant un moyen sur­na­tu­rel et marial pour obte­nir l’unité des chré­tiens, le pape récu­se­ra de fait le mau­vais œcu­mé­nisme, trop humain, poli­tique et indif­fé­ren­tiste qui sévit depuis Vatican II. (Quelle revanche sur cer­tains experts de Vatican II qui ont refu­sé que le Concile contienne un docu­ment sur la sainte Vierge qui, disait-​il nui­rait à l’union !)
Obtenant de votre main la consé­cra­tion de la Russie, nous obtien­drons, par le fait même, la fin de la crise actuelle dans l’Église.

9) Saint Jean Bosco a d’ailleurs annon­cé, dans son célèbre songe des deux colonnes, que la fin de la crise actuelle inter­vien­drait lorsque le pon­tife romain réus­si­ra à amar­rer soli­de­ment l’Église à la sainte Eucharistie et à votre per­sonne imma­cu­lée. Le motu pro­prio libé­rant la messe tra­di­tion­nelle a été une avan­cée déci­sive vers la sainte Eucharistie. La consé­cra­tion de la Russie à votre Cœur imma­cu­lé nous amè­ne­ra à la deuxième des colonnes du salut.

10) Au plan inter­na­tio­nal, un grand dan­ger se pro­file : un affron­te­ment entre sio­nistes et musul­mans. Le grand piège ten­du aux catho­liques est de prendre par­ti pour un côté ou pour l’autre. De même que dans l’ancien Testament Dieu deman­dait à son peuple élu, pris entre l’Égypte et les grands empires méso­po­ta­miens, de ne pas s’allier avec l’un des côtés contre l’autre, mais de res­ter neutre, en comp­tant sur Dieu pour le pro­té­ger, de même aujourd’hui, il serait infi­ni­ment périlleux d’épouser la cause des sio­nistes – comme celle des musul­mans. Cette guerre n’est pas la nôtre, et nous ne devons pas nous y lais­ser entraî­ner. D’un côté comme de l’autre, il y a beau­coup à perdre (ne serait-​ce que parce qu’il y a des injus­tices des deux côtés).

Le pro­blème est que cette bipo­la­ri­sa­tion du monde entre sio­nistes et musul­mans tend à s’imposer de plus en plus. Au Liban, les chré­tiens doivent, pour sur­vivre, s’allier à un clan ou à l’autre. Et, signe de la liba­ni­sa­tion de la France, la même logique com­mence à pré­va­loir même chez nous, et même chez les catholiques.

Dans l’ancien Testament, les pro­phètes venaient rap­pe­ler cette consigne de saine indé­pen­dance. Aujourd’hui, c’est vous, ô Notre-​Dame qui, dans un mes­sage pro­phé­tique, nous faites entre­voir le salut non dans une guerre contre un clan ou contre l’autre, mais dans la conver­sion de la Russie. La Russie qui est aujourd’hui, jus­te­ment, cette force non-​alignée qui pour­rait nous per­mettre d’échapper au dilemme.

Oui, très sainte Vierge, obtenez-​nous la conver­sion de ce pays !

11) Saint Maximilien Kolbe (1894–1941) affir­mait en février 1937 « qu’au centre de Moscou se dres­se­rait la sta­tue de l’immaculée, mais qu’auparavant l’épreuve du sang serait néces­saire » (témoi­gnage du P. Pignalberi, cité dans Le Sel de la terre nº 53, p. 206). Témoignage vrai­ment impres­sion­nant, de la part d’un saint qui, semble-​t-​il, ne connut jamais le mes­sage de Fatima, mais qui fon­da sa Milice de l’Immaculée en octobre 1917.
On sent bien, ô Notre-​Dame, que vous êtes der­rière ces mer­veilleuses correspondances.

12) « L’épreuve du sang » disait saint Maximilien Kolbe. Cela nous ren­voie au troi­sième secret de Fatima.

Avant même la révé­la­tion du troi­sième secret, un prêtre de la FSSPX devi­nait dans le mes­sage de Fatima l’annonce du mar­tyre d’un pape :

Selon les tra­vaux de Margherita GUARDUCCI (Saint Pierre retrou­vé. Le mar­tyre, la tombe, les reliques, Paris, 1974, p. 26–35), c’est le 13 octobre 64 qu’aurait eu lieu le mar­tyre de saint Pierre, sur une des sept col­lines romaines (le Vatican), au cours de jeux orga­ni­sés par Néron pour fêter ses dix ans de règne (il devint empe­reur le 13 octobre 54). Par ailleurs, le 13 mai fut long­temps, dans l’Église romaine, la fête de tous les mar­tyrs (c’est le 13 mai 610 que le pan­théon romain leur fut dédié par le pape Boniface IV). Dans un tra­vail réa­li­sé avant la révé­la­tion du troi­sième secret, l’abbé Gérard Mura voyait dans le choix de ces dates par Notre-​Dame (13 mai, 13 octobre) l’annonce du mar­tyre d’un pape, avant le renou­veau de l’Église. Pour expli­quer le nombre 13, M. l’abbé Mura se réfé­rait éga­le­ment à la Femme cou­ron­née de douze étoiles (les douze apôtres) de l’Apocalypse (ch. 12) ; le nombre 13 (12 + 1) pour­rait ain­si être consi­dé­ré comme le sym­bole de l’union de Notre-​Dame avec le pape et les évêques. (Extrait du Sel de la terre nº 53, p. 152)

Par ailleurs, le mar­tyre d’un pape semble le remède le plus adap­té à l’actuelle crise de la foi :

La crise ayant atteint une gra­vi­té abso­lu­ment sans pré­cé­dent à cause du scan­dale don­né par le pon­tife romain lui-​même (liber­té reli­gieuse, réunions d’Assise, bai­ser au Coran, etc.), la répa­ra­tion ne pour­rait se faire que par un acte héroïque de foi de la part d’un autre sou­ve­rain pon­tife. Celui-​ci méri­te­rait à nou­veau, par son mar­tyre, la confiance et la dévo­tion du peuple chré­tien envers le pape (de même que saint Pierre a répa­ré par le mar­tyre son triple renie­ment). L’Église serait ain­si régé­né­rée par le sang des mar­tyrs, pape en tête (Extrait du Sel de la terre nº 53, p. 152) .

Benoît XVI sera-​t-​il le pape mar­tyr ? Il est évi­dem­ment impos­sible de l’affirmer, mais la mon­tée de la « chris­tia­no­pho­bie », l’acharnement récent contre le Saint-​Père de même que la crise mul­ti­forme qui est en train de nous tom­ber des­sus (et nous n’en voyons que le pré­lude !), per­mettent de l’envisager, au moins à titre d’hypothèse. (Sans comp­ter que Benoît XVI est aujourd’hui le der­nier sur­vi­vant des par­ti­ci­pants au concile Vatican II [il y a par­ti­ci­pé très jeune, en tant que théo­lo­gien, et non en tant qu’évêque] : quel sym­bole si le der­nier sur­vi­vant du Concile de l’ouverture au monde, une fois deve­nu pape, mou­rait mar­tyr en répa­ra­tion des erreurs et impru­dences dudit concile !).

On pense alors aux deux visions de la petite Jacinthe de Fatima (rap­por­tées, toutes les deux, dans le troi­sième mémoire de sœur Lucie) :

« Je ne sais pas com­ment cela s’est pas­sé, mais moi j’ai vu le Saint-​Père, dans une grande mai­son, à genoux devant une table, la tête dans les mains, et pleu­rant. Au dehors, il y avait beau­coup de monde. Les uns lan­çaient des pierres, d’autres l’insultaient et lui disaient de vilaines paroles. Pauvre Saint-​Père ! Il nous faut beau­coup prier pour lui. »

« A une autre occa­sion, nous allâmes à Lapa do Cabeço. […] Après un cer­tain temps, Jacinthe se redres­sa et m’appela :
– Ne vois-​tu pas tant de routes, tant de che­mins et de champs pleins de gens qui pleurent de faim et n’ont rien à man­ger ? Et le Saint-​Père dans une église, priant devant le Cœur Immaculé de Marie ? Et tant de monde qui prie avec lui ?
Plusieurs jours après, Jacinthe me deman­da :
– Est-​ce que je peux dire que j’ai vu le Saint-​Père et tout ce monde ?
– Non ! Ne vois-​tu pas que cela fait par­tie du secret ? Et qu’ainsi bien­tôt tout se décou­vri­rait ?
– C’est bien, alors je ne dirai rien. »

Certes, nous n’en sommes pas encore aux jets de pierres contre le pape, ni aux foules affa­mées sur les routes, mais faut-​il vrai­ment attendre que cela se réa­lise, ô très sainte Vierge, pour vous prier d’hâter la réa­li­sa­tion de votre promesse ?

Merci à Azerty de nous avoir fait par­ve­nir ce texte clair et pré­cis – 01 mai 2009