Oui, très sainte Vierge, nous voilà, dès aujourd’hui, mobilisés pour vous offrir, d’ici le 25 mars prochain, ces 12 millions de chapelets, implorant le triomphe de votre Cœur Immaculé, et, pour cela, la consécration de la Russie à votre Cœur immaculé (et la conversion complète de ladite Russie).
Douze motifs nous encouragent, dans cette démarche :
1) D’abord, la reconnaissance : vous avez tellement bien exaucé les deux premières croisades du rosaire lancées par Mgr Fellay qu’il convient que nous vous en remerciions. Or comment pouvons-nous mieux vous remercier qu’en priant pour que votre plan s’accomplisse et votre triomphe arrive ?
2) Par ailleurs, et quand bien même ces deux précédents n’existeraient pas, comment méconnaître vos demandes ? Au seuil du catastrophique 20e siècle, vous avez pris la peine de venir nous donner le remède aux maux de notre temps : votre Cœur immaculé. Vous avez promis son triomphe, par le moyen de la conversion de la Russie, dès que le pape, en union avec tous les évêques du monde, procèderait à la consécration de celle-ci à votre Cœur Immaculé. Or cette demande n’a toujours pas été accomplie, et nous avons confiance en votre promesse.
Nous savons que la prière n’est pas une sorte de « lampe d’Aladin » qui nous permettrait d’obtenir la réalisation de nos vœux. La vraie prière consiste à dire « que Votre volonté soit faite » (et non : « Mon Dieu, veuillez plier votre volonté à la mienne »). Mais justement, en demandant ce que vous avez vous-même promis, ce que vous nous recommandez vous-même de demander, nous sommes certains de faire votre volonté, et, donc, d’être exaucés.
3) Vous avez prouvé que vous saviez convertir les peuples. Le Portugal était dominé par la maçonnerie, et déjà en phase de déchristianisation, lorsque vous y êtes apparu. En quelques années vous avez rétabli la situation de façon impressionnante (vous servant même pour cela, entre autres, d’un franc-maçon, le professeur Sidonio da Silva Pais, qui parvint au pouvoir le 8 décembre 1917 et se tourna vers le catholicisme, avouant avoir été aidé par des visions de la sainte Vierge [pour les détails, voir cette brochure, p. 23–38).
4) Vous avez montré, lors de la route mondiale de NF de Fatima (1947–1959), comment vous savez attirer les foules, même chez les païens, les musulmans et les protestants, recevant un accueil triomphal en Inde (le gouverneur de la province de Patna, brahmane, tient à venir prier devant vous), en Afrique du sud (une délégation d’anglicans vint demander à l’évêque catholique que vous fassiez escale dans leur cathédrale, et comme l’évêque ne pouvait l’accorder, ils se joignirent cependant autant qu’ils le purent à la procession, faisant sonner les cloches de leur église), au Maroc (où les chorales musulmanes demandaient la faveur de suivre les processions en votre honneur), au Mozambique (de nombreux musulmans se convertirent au catholicisme lors de votre passage), en Éthiopie, au Pakistan, et dans bien des villes protestantes des États-Unis (Voir encore cette brochure, p. 9–12)
5) Autre encouragement : ce que vous avez déjà réalisé pour la Russie. En 1984, le pape Jean-Paul II a satisfait à moitié à votre demande (il semble qu’il ait ajouté, à voix basse, et de façon non officielle, la mention de la Russie à son acte de consécration du monde). Le 22 août 1987, Mgr Lefebvre s’est rendu à Fatima pour y opérer autant qu’il le pouvait, en union avec ce que le pape avait déjà fait et avec ce qu’il ferait un jour, cette consécration de la Russie. Or dès ce moment, le communisme a commencé à d’effriter. Ce n’était qu’une demi-conversion de la Russie – répondant à une demi-consécration –, mais c’est pour nous un puissant encouragement.
6) Nous autres, Français, n’oublions pas notre pays dans cette démarche. Il a lui aussi bien besoin de conversion. Mais nous avons que la meilleure manière de le secourir est de répondre à vos demandes (en 1967–1968, les évêques de France refusèrent d’accueillir votre Vierge pèlerine, lors de l’année jubilaire de Fatima : la statue arriva en avion à Orly et dut repartir le lendemain vers d’autres pays ; la révolution que l’on sait éclata le 13 mai 1968, jour officiel de la clôture de l’année jubilaire de Fatima. Nous essayons aujourd’hui, ô Notre-Dame, de réparer cette terrible négligence !)
7) La grande préoccupation actuelle est celle de l’unité des chrétiens. C’est dans ce but que Vatican II a opéré certaines ouvertures – qui n’ont pas porté les fruits attendus. – Or vous nous indiquez une autre voie pour obtenir l’unité des chrétiens : votre Cœur immaculé. Nous voulons nous engager sur cette voie, persuadés que la conversion de la Russie à l’unité romaine entraînerait dans son élan beaucoup d’autres schismatiques ou hérétiques (grecs, anglicans, protestants conservateurs, …) et, dans le dynamisme ainsi créé, opèrerait rapidement cette unité depuis si longtemps attendue.
8) La crise qui sévit dans l’Église est due en grande partie à une volonté d’œcuménisme. (C’est pour ne pas déplaire aux observateurs orthodoxes que Vatican II s’abstint de condamner le communisme ; c’est pour plaire au Conseil Œcuménique des Églises [organisme maçonnique et protestant] que ce même concile promulgua la « liberté religieuse ». C’est pour se rapprocher des protestants que fut établie la nouvelle messe. Etc.)
– En promettant l’union des chrétiens par une tout autre voie que l’œcuménisme conciliaire, vous annoncez aussi la fin de cette crise dans l’Église :
– la consécration de la Russie par le pape (uni aux évêques du monde entier) sera une claire affirmation du primat romain, si souvent mis à mal depuis le Concile, et de la juridiction universelle du pontife romain ;
– en employant un moyen surnaturel et marial pour obtenir l’unité des chrétiens, le pape récusera de fait le mauvais œcuménisme, trop humain, politique et indifférentiste qui sévit depuis Vatican II. (Quelle revanche sur certains experts de Vatican II qui ont refusé que le Concile contienne un document sur la sainte Vierge qui, disait-il nuirait à l’union !)
Obtenant de votre main la consécration de la Russie, nous obtiendrons, par le fait même, la fin de la crise actuelle dans l’Église.
9) Saint Jean Bosco a d’ailleurs annoncé, dans son célèbre songe des deux colonnes, que la fin de la crise actuelle interviendrait lorsque le pontife romain réussira à amarrer solidement l’Église à la sainte Eucharistie et à votre personne immaculée. Le motu proprio libérant la messe traditionnelle a été une avancée décisive vers la sainte Eucharistie. La consécration de la Russie à votre Cœur immaculé nous amènera à la deuxième des colonnes du salut.
10) Au plan international, un grand danger se profile : un affrontement entre sionistes et musulmans. Le grand piège tendu aux catholiques est de prendre parti pour un côté ou pour l’autre. De même que dans l’ancien Testament Dieu demandait à son peuple élu, pris entre l’Égypte et les grands empires mésopotamiens, de ne pas s’allier avec l’un des côtés contre l’autre, mais de rester neutre, en comptant sur Dieu pour le protéger, de même aujourd’hui, il serait infiniment périlleux d’épouser la cause des sionistes – comme celle des musulmans. Cette guerre n’est pas la nôtre, et nous ne devons pas nous y laisser entraîner. D’un côté comme de l’autre, il y a beaucoup à perdre (ne serait-ce que parce qu’il y a des injustices des deux côtés).
Le problème est que cette bipolarisation du monde entre sionistes et musulmans tend à s’imposer de plus en plus. Au Liban, les chrétiens doivent, pour survivre, s’allier à un clan ou à l’autre. Et, signe de la libanisation de la France, la même logique commence à prévaloir même chez nous, et même chez les catholiques.
Dans l’ancien Testament, les prophètes venaient rappeler cette consigne de saine indépendance. Aujourd’hui, c’est vous, ô Notre-Dame qui, dans un message prophétique, nous faites entrevoir le salut non dans une guerre contre un clan ou contre l’autre, mais dans la conversion de la Russie. La Russie qui est aujourd’hui, justement, cette force non-alignée qui pourrait nous permettre d’échapper au dilemme.
Oui, très sainte Vierge, obtenez-nous la conversion de ce pays !
11) Saint Maximilien Kolbe (1894–1941) affirmait en février 1937 « qu’au centre de Moscou se dresserait la statue de l’immaculée, mais qu’auparavant l’épreuve du sang serait nécessaire » (témoignage du P. Pignalberi, cité dans Le Sel de la terre nº 53, p. 206). Témoignage vraiment impressionnant, de la part d’un saint qui, semble-t-il, ne connut jamais le message de Fatima, mais qui fonda sa Milice de l’Immaculée en octobre 1917.
On sent bien, ô Notre-Dame, que vous êtes derrière ces merveilleuses correspondances.
12) « L’épreuve du sang » disait saint Maximilien Kolbe. Cela nous renvoie au troisième secret de Fatima.
Avant même la révélation du troisième secret, un prêtre de la FSSPX devinait dans le message de Fatima l’annonce du martyre d’un pape :
Selon les travaux de Margherita GUARDUCCI (Saint Pierre retrouvé. Le martyre, la tombe, les reliques, Paris, 1974, p. 26–35), c’est le 13 octobre 64 qu’aurait eu lieu le martyre de saint Pierre, sur une des sept collines romaines (le Vatican), au cours de jeux organisés par Néron pour fêter ses dix ans de règne (il devint empereur le 13 octobre 54). Par ailleurs, le 13 mai fut longtemps, dans l’Église romaine, la fête de tous les martyrs (c’est le 13 mai 610 que le panthéon romain leur fut dédié par le pape Boniface IV). Dans un travail réalisé avant la révélation du troisième secret, l’abbé Gérard Mura voyait dans le choix de ces dates par Notre-Dame (13 mai, 13 octobre) l’annonce du martyre d’un pape, avant le renouveau de l’Église. Pour expliquer le nombre 13, M. l’abbé Mura se référait également à la Femme couronnée de douze étoiles (les douze apôtres) de l’Apocalypse (ch. 12) ; le nombre 13 (12 + 1) pourrait ainsi être considéré comme le symbole de l’union de Notre-Dame avec le pape et les évêques. (Extrait du Sel de la terre nº 53, p. 152)
Par ailleurs, le martyre d’un pape semble le remède le plus adapté à l’actuelle crise de la foi :
La crise ayant atteint une gravité absolument sans précédent à cause du scandale donné par le pontife romain lui-même (liberté religieuse, réunions d’Assise, baiser au Coran, etc.), la réparation ne pourrait se faire que par un acte héroïque de foi de la part d’un autre souverain pontife. Celui-ci mériterait à nouveau, par son martyre, la confiance et la dévotion du peuple chrétien envers le pape (de même que saint Pierre a réparé par le martyre son triple reniement). L’Église serait ainsi régénérée par le sang des martyrs, pape en tête (Extrait du Sel de la terre nº 53, p. 152) .
Benoît XVI sera-t-il le pape martyr ? Il est évidemment impossible de l’affirmer, mais la montée de la « christianophobie », l’acharnement récent contre le Saint-Père de même que la crise multiforme qui est en train de nous tomber dessus (et nous n’en voyons que le prélude !), permettent de l’envisager, au moins à titre d’hypothèse. (Sans compter que Benoît XVI est aujourd’hui le dernier survivant des participants au concile Vatican II [il y a participé très jeune, en tant que théologien, et non en tant qu’évêque] : quel symbole si le dernier survivant du Concile de l’ouverture au monde, une fois devenu pape, mourait martyr en réparation des erreurs et imprudences dudit concile !).
On pense alors aux deux visions de la petite Jacinthe de Fatima (rapportées, toutes les deux, dans le troisième mémoire de sœur Lucie) :
« Je ne sais pas comment cela s’est passé, mais moi j’ai vu le Saint-Père, dans une grande maison, à genoux devant une table, la tête dans les mains, et pleurant. Au dehors, il y avait beaucoup de monde. Les uns lançaient des pierres, d’autres l’insultaient et lui disaient de vilaines paroles. Pauvre Saint-Père ! Il nous faut beaucoup prier pour lui. »
« A une autre occasion, nous allâmes à Lapa do Cabeço. […] Après un certain temps, Jacinthe se redressa et m’appela :
– Ne vois-tu pas tant de routes, tant de chemins et de champs pleins de gens qui pleurent de faim et n’ont rien à manger ? Et le Saint-Père dans une église, priant devant le Cœur Immaculé de Marie ? Et tant de monde qui prie avec lui ?
Plusieurs jours après, Jacinthe me demanda :
– Est-ce que je peux dire que j’ai vu le Saint-Père et tout ce monde ?
– Non ! Ne vois-tu pas que cela fait partie du secret ? Et qu’ainsi bientôt tout se découvrirait ?
– C’est bien, alors je ne dirai rien. »
Certes, nous n’en sommes pas encore aux jets de pierres contre le pape, ni aux foules affamées sur les routes, mais faut-il vraiment attendre que cela se réalise, ô très sainte Vierge, pour vous prier d’hâter la réalisation de votre promesse ?
Merci à Azerty de nous avoir fait parvenir ce texte clair et précis – 01 mai 2009