Le chapelet médité avec la Vierge de Pontmain

Statue de Notre-Dame de Pontmain sur le parvis de la basilique.

Pour aider les pèle­rins qui s’y ren­dront en famille.

Au cours de l’apparition de la sainte Vierge le soir du 17 jan­vier 1871, le cha­pe­let a été réci­té à moins de 200m d’ici par les habi­tants de Pontmain au moment où des vil­la­geois com­men­çaient à se dis­si­per devant l’apparition au point que Notre-​Dame tom­ba en tristesse.

Dès que le curé donne l’ordre de se recueillir, tout le monde obéit. Au cours du cha­pe­let, la sainte Vierge sou­rit aux enfants et gran­dit au point d’être deux fois plus grande à la fin du cha­pe­let qu’elle ne l’était au début. La sainte Vierge a vou­lu nous mon­trer par-​là com­bien cette prière lui plaît et l’honore. Pensons que la sainte Vierge est ici aujourd’hui près de nous pour nous bénir du haut du Ciel et exau­cer nos prières dans la mesure où nous ferons les efforts néces­saires pour res­ter bien recueillis tout au long de notre chapelet.

1er mystère glorieux : la Résurrection

Durant ce mys­tère, nous contem­plons Notre-​Seigneur res­sus­ci­té. Le matin de Pâques, l’âme de Notre-​Seigneur s’unit à nou­veau à son corps, mais cette fois-​ci un corps glo­rieux, c’est-à-dire un corps qui n’est plus sujet à la souf­france, ni à la mort.

Il appa­raît d’abord à sa Mère, puis à Marie-​Madeleine, aux autres saintes femmes, à Pierre, à l’ensemble des Apôtres, aux dis­ciples d’Emmaüs et à bien d’autres témoins pour les conso­ler et les fortifier.

Ainsi, la Passion de Notre-​Seigneur et sa mort qui sem­blaient être un échec cui­sant furent en réa­li­té un triomphe, la vic­toire défi­ni­tive de Jésus sur le péché et sur la mort.

Par sa mort, Notre-​Seigneur a vain­cu la mort, par sa résur­rec­tion, il nous a méri­té la grâce de vivre d’une vie nou­velle : la vie de la grâce, la vie sur­na­tu­relle, la vie divine.

Au cours de cette dizaine, nous deman­dons la foi : la foi en la réa­li­té de la résur­rec­tion, mais la foi aus­si en la vie divine reçue au bap­tême. Depuis notre bap­tême, nous sommes res­sus­ci­tés avec le Christ. Alors comme le dit saint Paul, « si vous êtes res­sus­ci­tés avec le Christ, cher­chez les choses d’En-Haut, goû­tez les choses d’En-Haut, non celles de la terre. »

Pour ali­men­ter notre foi, le bon Dieu dans sa condes­cen­dance pour notre fai­blesse a envoyé à plu­sieurs reprises sa Mère sur notre terre de France pour nous don­ner des aver­tis­se­ments et aus­si pour nous sou­te­nir. C’est ain­si qu’elle est appa­rue ici à Pontmain. Même si la foi nue suf­fit pour croire, le mer­veilleux des appa­ri­tions nous console et nous for­ti­fie. En appa­rais­sant en ce lieu, la sainte Vierge a mon­tré que la foi des habi­tants du vil­lage n’était pas vaine, que Dieu existe bel et bien, que Jésus est bien le Dieu fait homme pour notre salut et qu’elle-même est vrai­ment notre Mère, une mère atten­tive à nos besoins, une mère aimante, une mère encou­ra­geante qui nous porte au bien, à la ver­tu et qui nous invite à la prière.

Demandons durant cette dizaine à Notre-​Dame de Pontmain de nous com­mu­ni­quer une foi si pro­fonde que nous puis­sions vivre dès ici-​bas de la vie de Dieu que nous avons reçue au bap­tême, demandons-​lui la grâce de trou­ver notre bon­heur dans un cœur à cœur intime avec Dieu, et d’écarter avec cou­rage tout ce qui s’oppose à cette vie divine dans notre âme.

Nous offri­rons cette dizaine pour les enfants et notam­ment ceux du prieu­ré pour qu’ils déve­loppent au mieux la grâce de leur baptême.

2e mystère glorieux : l’Ascension

Après être appa­ru à plu­sieurs reprises à de nom­breux témoins, Notre-​Seigneur remonte défi­ni­ti­ve­ment au Ciel avec son corps glo­rieux sous le regard émer­veillé de Notre-​Dame et des Apôtres. Sa mon­tée au Ciel est un appel à mon­ter tou­jours plus haut, à regar­der vers le Ciel afin d’y pui­ser force et courage.

La ver­tu qui se rat­tache à ce mys­tère est natu­rel­le­ment l’espérance. Si Notre-​Seigneur est mon­té au Ciel, c’est pour y rece­voir la juste récom­pense de ses mérites, mais c’est aus­si pour y accom­plir sa fonc­tion d’avocat de notre cause auprès du Père, pour que nous puis­sions nous-​mêmes atteindre un jour le Ciel. Notre-​Seigneur y exerce son rôle de média­teur entre Dieu et nous. Il pré­sente à son Père ses plaies glo­rieuses pour que celui-​ci nous fasse misé­ri­corde. Ainsi, notre espé­rance repose sur ce rôle que Notre-​Seigneur rem­plit en notre faveur auprès de son Père. Nous croyons dans la valeur de la prière de Notre-​Seigneur, nous espé­rons que sa prière sera exau­cée par son Père et que nous pour­rons rece­voir les grâces qui nous per­met­tront de vivre de façon ver­tueuse et d’avancer ain­si à pas d’amour vers le Ciel.

Ce rôle d’avocat, Notre-​Seigneur le pour­suit notam­ment à cha­cune de nos messes. A la messe, nous avons la grâce de nous éle­ver à notre tour vers le Ciel pour y contem­pler Notre-​Seigneur dans sa gloire et pour nous unir à sa prière de média­teur entre Dieu et nous.

Les enfants de Pontmain ont com­pris l’importance de la messe. Voilà pour­quoi, les petits Barbedette y assistent tous les jours au temps de l’apparition.

Nous offri­rons cette dizaine pour nos familles et nous deman­de­rons à Notre-​Dame de Pontmain, la Vierge de l’Espérance, la grâce de nour­rir notre espé­rance en fai­sant de la messe le soleil de notre vie et la conso­la­tion dans nos peines.

3e mystère glorieux : la Pentecôte

Une fois Notre-​Seigneur remon­té au Ciel, les Apôtres se sont réunis au Cénacle en com­pa­gnie de Notre-​Dame pour implo­rer la venue en eux de l’Esprit-Saint, et Notre-​Seigneur, fidèle à ses pro­messes, le leur a envoyé dix jours plus tard, le jour de la Pentecôte. La Pentecôte est une fête qui nous ramène à l’origine de l’Eglise. Notre-​Seigneur avait dit à Pierre : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâti­rai mon Eglise. » Jésus-​Christ n’a pas fon­dé trente-​six Eglises, mais une seule, il l’a fon­dée sur Pierre, prince des Apôtres.

L’Eglise est la struc­ture visible qui pro­longe l’action de Notre-​Seigneur. Elle est, selon l’expression de Bossuet, « Jésus-​Christ répan­du et com­mu­ni­qué ». C’est par elle que nous rece­vons toutes les grâces.

Et elle est hié­rar­chique. Elle est for­mée par le pape, les évêques et les prêtres. Dans cette hié­rar­chie, le prêtre est l’homme avec lequel les fidèles rentrent le plus sou­vent en contact. C’est lui qui vous com­mu­nique, chers fidèles, la grâce par les sacre­ments : du bap­tême à l’extrême-onction en pas­sant par la péni­tence, l’eucharistie et pour beau­coup le mariage, toutes ces grâces vous sont don­nées par le prêtre. C’est dire l’importance du prêtre ! L’Eglise ne peut se pas­ser de prêtres.

La sainte Vierge le sait, et voi­là pour­quoi, ici-​même à Pontmain, elle a sus­ci­té dans l’âme de trois des voyants la grâce du sacerdoce :

  • Joseph Barbedette (10 ans), Oblat de Marie Immaculée
  • Eugène Barbedette (12 ans), prêtre diocésain
  • Auguste Avice (4 ans) qui devien­dra jésuite.

Et Jeanne-​Marie Lebossé (9 ans), une des trois orphe­lines de l’école tenue par les reli­gieuses, devien­dra quant à elle reli­gieuse de la Sainte-Famille.

Offrons cette dizaine pour les sémi­na­ristes et les prêtres et notam­ment ceux qui nous ont dis­pen­sé les sacre­ments depuis notre nais­sance jusqu’à ce jour. Prions aus­si l’Esprit-Saint pour qu’il sus­cite dans cha­cune de nos familles au moins une voca­tion sacer­do­tale ou reli­gieuse pour que la grâce de Dieu puisse conti­nuer à se répandre abon­dam­ment à tra­vers le monde.

4e mystère glorieux : l’Assomption de la très sainte Vierge Marie

Après avoir secou­ru quinze ou vingt ans l’Eglise nais­sante, la très sainte Vierge rend son der­nier sou­pir dans un élan d’amour puis monte au Ciel avec son corps deve­nu glorieux.

L’apparition de Pontmain confirme cette réa­li­té. La pré­sence de Notre-​Dame dans le ciel étoi­lé prouve bien qu’elle existe et qu’elle est aujourd’hui au Ciel.

Si elle est des­cen­due du Ciel pour visi­ter les enfants de Pontmain, c’est pour don­ner en exemple cette paroisse priante, cette paroisse où tout le monde était ani­mé du même idéal : mon­sieur le curé, les reli­gieuses ensei­gnantes, les familles du village.

Comprenons bien le rôle com­plé­men­taire du prêtre, des familles et des écoles pour for­mer la base d’une chré­tien­té et essayons de prendre exemple sur ce vil­lage modèle au moment de l’apparition.

Dans la mesure où cha­cun est à sa place, la socié­té vit dans l’harmonie et une fois accom­pli sa mis­sion, cha­cun de nous au moment de la mort rece­vra le juste salaire pro­mis au bon et fidèle serviteur.

Durant cette dizaine, nous deman­dons la grâce d’une bonne mort. Joseph Barbedette qui était oblat de Marie Immaculé est un très bel exemple. Peu de temps avant de mou­rir, un ami est venu lui rendre visite. Et il a été mar­qué par la séré­ni­té qui trans­pa­rais­sait sur son visage. Aussi, il lui deman­da : Comment peux-​tu être aus­si serein à l’approche de la mort ? Joseph lui répon­dit : « Quand on a vu la sainte Vierge et qu’on a cela dans la main (il mon­trait son cha­pe­let qu’il avait sous son drap), on a aucune rai­son d’avoir peur. »

Comprenons que ce n’est pas la mort qui est à craindre, mais la mau­vaise mort. Comme le dit le Psalmiste : « La mort du pécheur est ce qu’il y a de pire. » Par contre, « pré­cieuse aux yeux de Dieu la mort de ses saints. »

Nous offri­rons cette dizaine pour les malades et les mou­rants : qu’ils puisent dans la prière et notam­ment dans le cha­pe­let la force et la séré­ni­té dont ils ont besoin pour le grand pas­sage de cette vie à l’éternité.

5e mystère glorieux : le couronnement de la très sainte Vierge Marie

Durant ce mys­tère, nous véné­rons le fruit des mérites de Notre-​Dame : son couronnement.

Le can­tique, « Mère de l’espérance », chan­té le soir de l’apparition, ren­ferme ces paroles : « Souvenez-​vous Marie qu’un de nos sou­ve­rains remit notre patrie en vos augustes mains ». Ce pas­sage évoque la consé­cra­tion de la France à la sainte Vierge par le roi Louis XIII. Si le roi a remis son royaume entre les mains de Marie, c’est parce qu’il en recon­nais­sait la puis­sance, la sou­ve­rai­ne­té, la royauté.

Si Jésus est roi, Marie est reine. Jésus a régné par le bois, par le bois de la croix, et Marie a acquis sa digni­té de reine en contri­buant à faire régner Jésus sur les âmes, par sa Compassion au pied de la croix. En souf­frant avec Jésus, elle a méri­té de triom­pher avec Jésus.

Aussi, une grâce à deman­der à Notre-​Dame de Pontmain, c’est que Notre-​Dame soit vrai­ment reine chez nous : « chez nous, soyez reine, nous sommes à vous, régnez en sou­ve­raine, chez nous, chez nous… » Il ne faut pas que ces paroles que nous aimons chan­ter soient sim­ple­ment des mots en l’air, mais une réalité.

Remettons aujourd’hui toute votre vie entre les mains de Marie, soumettons-​nous tota­le­ment à elle avec le désir d’accomplir constam­ment la volon­té de son divin Fils ; que nos dési­rs, nos pen­sées, nos actions lui soient agréables.

Alors comme l’ont expé­ri­men­té les enfants de Pontmain, Notre-​Dame sera aus­si pour nous la belle dame qui « sou­rit et par­donne. » Le sou­rire de Marie, voi­là ce qui a été l’un des moteurs de la vie spi­ri­tuelle de Joseph Barbedette, qu’il soit aus­si le nôtre.

Offrons cette der­nière dizaine pour le salut de la France qui tra­verse aujourd’hui une des périodes les plus dra­ma­tiques de son histoire.

Source : Chapelet médi­té par M. l’ab­bé Troadec le same­di 15 mai 2021 en la Basilique Notre-​Dame de Pontmain