Qu’est-ce que l’autel dans la liturgie et quelles sont ses origines ?
La messe catholique, sacrifice du Nouveau Testament, est célébrée sur un autel. Cet autel comporte à tout le moins en son centre une pierre consacrée par l’évêque et incrustée de reliques de saints martyrs. Sans cette pierre, qui s’appelle « autel portatif », il est interdit de célébrer une messe. La plupart des églises sont elles-mêmes consacrées, surtout si elles sont cathédrales ou paroissiales. Dans ce cas l’autel tout entier est consacré, pourvu qu’il soit en pierre.
L’origine de l’autel vient d’abord de l’Ancien Testament, quand Adam, Abel ou Noé érigeaient pour Dieu des autels en pierre et offraient des sacrifices très agréables à Dieu, car ils annonçaient la réalité que nous possédons : la messe. L’autre origine nous vient des premières messes célébrées dans les catacombes sous la persécution romaine : les prêtres célébraient les mystères dans des souterrains (cryptes) sur la pierre tombale où reposait le corps d’un martyr dans le renfoncement d’une niche (abside). C’est ainsi que le lien était manifesté entre l’immolation du Christ et celle de l’Église, entre le sacrifice de la Tête et celui des membres.
Après la persécution, les églises ont été construites en préservant ces éléments : autel, pierre, martyrs. On a tout de suite ajouté une convenance symbolique : l’orientation. Le prêtre célèbre la messe face à l’Orient. Le soleil qui se lève à l’Est, en effet, symbolise magnifiquement le Christ venant dissiper les ténèbres. La messe est donc offerte à Dieu, à la louange du Christ, vers qui le prêtre et les fidèles sont tournés. D’ailleurs, aussi bien à la maison que dans les églises, les premiers chrétiens priaient toujours vers la Croix placée à l’Orient, en souvenir du Christ dont la croix fut érigée vers l’Ouest, devant le mur ouest de Jérusalem. Lorsque, au début de la messe, le prêtre monte à l’autel et avant qu’il ne l’encense, il s’incline et baise la pierre en disant deux prières, l’une et l’autre pour demander la purification et l’effacement de ses péchés. Il invoque les martyrs dont les mérites sont puissants pour obtenir le pardon. Il baise leurs reliques présentes pour les saluer, mais aussi pour saluer le Christ représenté par l’autel lui-même. L’autel est habillé de trois nappes de lin, pour rappeler le corps du Christ enseveli. C’est ainsi que l’autel de la messe s’identifie au Christ immolé, enseveli et glorifié. « Introïbo ad altare Dei » : Je monterai à l’autel de Dieu.
Source : Apostol n° 161