La quête du dimanche n’est pas une parenthèse incongrue au milieu de la messe ; elle fait partie du rite.
Le célèbre prêtre américain Mgr Fulton Sheen voyageait dans un avion qui pénétra en zone de turbulences. L’avion fut tellement secoué qu’une hôtesse alla vers le prêtre : « Please Father, would you do something religious for us ! » Alors Mgr Sheen se leva et commença à faire la quête avec son chapeau. C’était une boutade, non dépourvue de vérité.
C’est saint Paul qui a instauré la collecte en faveur des pauvres. Il parle ailleurs de la subsistance de celui qui célèbre à l’autel. Pendant des siècles, les dons étaient apportés en nature. Mais cette pratique fut supprimée pour le bon ordre. Désormais l’aumône est faite en monnaie pour soutenir ceux qui en ont besoin : le clergé, les pauvres. Il y a là un double but expliqué par saint Jean Chrysostome : « saint Paul a établi que les quêtes auraient lieu le dimanche, le jour du soleil et de la résurrection. Chacun d’entre nous apporte à l’assemblée sa modique offrande, selon ses moyens : personne n’est taxé ». Le premier but est la charité envers le prochain ; le second est la purification des fautes : « Nos pères ont établi les pauvres à la porte de nos églises comme des fontaines de purification ; car l’aumône est bien plus puissante pour purifier nos âmes que l’eau elle-même pour purifier nos mains ». Par l’aumône de la quête, l’assemblée s’unit au célébrant qui se lave les doigts.
Cette cérémonie, dit Mgr Gaume, est fondée sur deux raisons : l’une naturelle, l’autre mystérieuse. Il faut certes se laver les doigts après l’encensement (et autrefois la manipulation des offrandes en nature). Mais saint Cyrille de Jérusalem de dire : « Pensez-vous que ce soit pour nettoyer le corps ? Nullement. Ce lavement des mains nous rappelle que nous devons être purs de tous nos péchés, parce que nos mains signifient nos actions ; laver nos mains n’est autre chose que purifier nos œuvres » (Catéchèse mystagogique, 5). Le psaume Lavabo convient parfaitement à cette action liturgique du prêtre, à laquelle les fidèles s’associent par l’obole dans la corbeille.
Source : Apostol n° 170