Le Magistère de Jésus-Christ

Sans Jésus pour Maître, aucun homme ne peut être sauvé.

Non seule­ment Jésus est pro­phète, mais il est le « seul et unique pro­phète ». Pour com­prendre cette expres­sion, ensei­gnée par le Ier Concile du Vatican, il faut défi­nir ce qu’est un pro­phète. Prophète : « Celui qui parle au Nom de Dieu » ou bien « Celui par qui Dieu parle ». Jésus est la Parole de Dieu. Il est donc « Prophétie » par excel­lence, et source de tout pou­voir d’enseigner au nom de Dieu.

Bien sûr il y a eu des pro­phètes, puisque nous croyons au Saint-​Esprit « qui a par­lé par les pro­phètes ». Mais saint Paul est clair : « Autrefois Dieu a par­lé à nos pères de nom­breuses fois et de bien des manières à tra­vers les pro­phètes, et en ces der­niers temps II nous a par­lé par son Fils » (Hb 1,1). Saint Paul sous-​entend que Dieu a ensei­gné les hommes impar­fai­te­ment jusqu’à l’envoi de son Fils, qui enseigne par­fai­te­ment. Dieu le dit expli­ci­te­ment à Moïse : « Je leur sus­ci­te­rai un Prophète comme toi, du milieu de vos frères, et je met­trai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce dont je l’aurai char­gé » (Deutéronome 18, 18). Les juifs savaient que ce pas­sage par­lait du Messie, comme en témoigne la Samaritaine, alors qu’elle ren­contre Jésus. « Lorsque le Messie vien­dra, il nous ensei­gne­ra toutes choses. Jésus lui répond : Je le suis, moi qui te parle » (Jn 4, 26).

Le soir de la Cène, Jésus, ayant lavé les pieds des dis­ciples, leur dit : « Vous m’ap­pe­lez Maître et Seigneur et vous dites bien car je le suis » (Jn 13, 13). Il leur avait déjà dit, comme le relève saint Augustin : « Ne vous faites pas appe­ler « maîtres » car vous n’avez qu’un seul Maître, le Christ » (Mt 23, 10). Le Christ n’est donc pas un maître par­mi d’autres, voire le plus par­fait jusqu’ici : il est de plein droit le seul, l’unique Maître suprême et uni­ver­sel que tous doivent écou­ter, et où tous les autres doc­teurs doivent pui­ser. Non seule­ment per­sonne n’a le droit d’enseigner après Jésus, mais II peut même juger ce que les autres pro­phètes ont dit avant lui. « Vous avez enten­du qu’il a été dit aux anciens « Tu ne tue­ras point. » Et moi je vous dis que qui­conque se met­tra en colère contre son frère sera jus­ti­ciable du tri­bu­nal » (Mt 5, 21- 22).

Pour quelle rai­son Jésus-​Christ doit-​il être le Docteur suprême ? Il y a une rai­son qui cor­res­pond à la réa­li­té de Jésus lui-​même, et une rai­son qui cor­res­pond à la néces­si­té des hommes.

Aux pre­miers siècles de l’Église, les évêques qu’on appelle apo­lo­gistes, argu­mentent contre les païens. Ils opposent la lumière du Christ aux vani­tés des phi­lo­sophes. Citons saint Irénée : « Nous n’au­rions pas pu apprendre autre­ment ce qui est de Dieu, si notre Maître, qui est la Parole, ne s’était pas fait Homme. Nul autre, en effet, ne pou­vait nous racon­ter ce qui est du Père, que sa propre Parole ». Saint Justin a été autre­fois l’un de ces phi­lo­sophes. Désormais Jésus-​Christ est son unique Maître. « Il est donc mani­feste, écrit-​il, que notre reli­gion est éle­vée au des­sus de toute doc­trine humaine, car c’est jus­te­ment le Christ qui est appa­ru pour nous avec corps, Logos et âme, qui a été toute la rai­son » (Apologie 2, 10).

Sans Jésus pour Maître, aucun homme ne peut être sau­vé. Saint Athanase dit que, outre la néces­si­té de déli­vrer l’homme de la mort par le mérite et la grâce, il fal­lait le déli­vrer aus­si de l’aveuglement du péché qui détruit la connais­sance du vrai Dieu. C’est pour­quoi le Fils de Dieu est venu pour nous ins­truire. Quant à saint Clément d’Alexandrie, il pro­clame ce mys­tère à la façon d’une hymne : « Ave Lux ! La lumière du ciel a brillé à nos yeux alors que nous étions ense­ve­lis dans l’obscurité et ren­fer­més dans l ombre de la mort. Cette lumière est la vie éter­nelle et tous ceux qui y par­ti­cipent ont la vie ».

Jésus éta­blit ses apôtres pour trans­mettre son ensei­gne­ment aux géné­ra­tions futures à tra­vers l’Église. Personne ne peut se pas­ser de la parole de Jésus. « L’homme ne vit pas seule­ment de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4). Les ensei­gne­ments de Jésus reçus comme une nour­ri­ture quo­ti­dienne de notre esprit nous font vivre, tout sim­ple­ment. C’est l’aliment de la vie chré­tienne qui même à la vie éternelle.

Surtout ne cher­chons pas d’autres maîtres que Jésus : doc­teurs dou­teux, usur­pa­teurs et vains. Ne nous croyons pas suf­fi­sam­ment forts pour déce­ler tous leurs men­songes et évi­ter par nous-​mêmes toutes les erreurs qu’ils déguisent savam­ment. Tenons à la véri­té simple et sûre de l’Évangile et dont l’Église est gardienne.

Là est la Vérité qui nous ren­dra libres.
Car les paroles de Jésus sont esprit et vie (Jn 6, 63).

Source : Apostol n° 160