La génuflexion

L’église dans laquelle nous entrons est la mai­son de Dieu, nous le saluons par un geste par­fai­te­ment vrai et convenable.

L’église dans laquelle nous entrons est « la mai­son de Dieu », pas seule­ment comme un lieu réser­vé à sa divine conver­sa­tion, mais le lieu de sa rési­dence eucha­ris­tique. Dieu est pré­sent. Nous le saluons par un geste par­fai­te­ment vrai et hau­te­ment conve­nable : la génu­flexion. Le litur­giste M. Hébert, prêtre de Saint-​Sulpice, écrit : « être à genoux ou s’agenouiller est l’attitude humble du sup­pliant, du pécheur repen­tant, de la créa­ture devant son créateur ».

La génu­flexion, tou­te­fois, est plus qu’une atti­tude : c’est un geste litur­gique pres­crit par l’Église. Elle s’inscrit dans une liste de révé­rences dont la plu­part concerne les clercs qui par­ti­cipent à une messe ou à un office. Il y a les incli­na­tions envers le célé­brant, envers la Croix, envers les fidèles. Ces incli­na­tions ne sont pas toutes les mêmes : il y en a de pro­fondes (le buste est incli­né), de simples (seule la tête s’incline), de médiocres (la tête et les épaules)… Au fait, la génu­flexion : on plie le genou droit jusqu’à terre sans incli­ner la tête.

La génu­flexion est réser­vée à Dieu que l’on adore.
On doit donc faire une génu­flexion en entrant et en sor­tant de l’église pour saluer Jésus-​Christ au Saint-​Sacrement dans le taber­nacle ou en pas­sant devant le taber­nacle si on cir­cule dans l’église.

Lorsque le Saint-​Sacrement est expo­sé à l’adoration des fidèles, il faut faire la génu­flexion à deux genoux : on met les deux genoux à terre et on incline juste la tête (pas les épaules, ni le buste), pour mar­quer davan­tage l’adoration. Remarquez que cette génu­flexion à deux genoux est pres­crite à l’entrée et à la sor­tie de l’église, ou de la cha­pelle, ou du chœur où est expo­sé le Saint-​Sacrement ; et non pas ensuite lorsque l’on tra­verse l’église. Si je passe alors devant le Saint-​Sacrement, je fais une génu­flexion simple ; si je quitte mon banc pour aller me confes­ser, je ne fais aucune génuflexion.

La hié­rar­chie dans les types de révé­rence signi­fie deux choses :
1°) que la cha­ri­té qui unit les chré­tiens au Christ et les chré­tiens entre eux est réglée par l’ordre, le res­pect, la véri­té des rela­tions qui nous dis­tinguent. Dieu est Dieu, pour com­men­cer. L’Église n’est pas une bande de copains, mais la famille de Dieu.
2°) Que Dieu est hono­ré autant par les gestes exté­rieurs de révé­rence que par l’obéissance aux règles, que la tra­di­tion de l’Église a sage­ment codi­fiées au cours des âges.

Source : Apostol n°157