Réponses à plusieurs questions importantes concernant l’acte solennel
et public de réparation et de consécration de la Russie demandé
au Saint-Père par Notre Dame à Fatima le 13 juillet 1917 et à Tuy le 13 juin 1929.
1° Notre Dame a‑t-elle demandé la consécration du monde seul, du monde avec mention explicite de la Russie, ou de la Russie seule ?
La réponse est sans équivoque : Notre Dame est venue demander la consécration de la seule Russie à son Cœur Immaculé. Tant par des paroles que par écrit, Sœur Lucie a répété cela bien souvent tout au long de sa longue vie. En voici quelques exemples :
Paroles de Sœur Lucie :
Entretien de Sœur Lucie avec le Père Jongen, à Tuy, le 03 février 1946 :
« Au cours de cet entretien, sans hésitation, la voyante déclara :
- « La Sainte Vierge demanda la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, par le Pape, en union avec tous les évêques du monde. »
- « N’a‑t-elle pas parlé de la consécration du monde ? »
- « Non ». [1]
Entretien de Sœur Lucie avec le Père McGlynn, en février 1947 :
« La messagère de l’Immaculée lui répéta surtout avec force la demande précise de consécration : « Non ! Non ! Pas le monde ! La Russie, la Russie ! » » [2]
Entretien de Sœur Lucie avec Mgr Hnilica et don Luigi Bianchi, le 14 mai 1982, au Carmel de Fatima. Sœur Lucie fut bien sûr interrogée sur l’acte d’offrande effectué la veille, par le Pape Jean-Paul II, à Fatima :
« Elle fit remarquer que la Russie n’avait pas été l’objet de la consécration. Or, Dieu voulait « la consécration de la Russie et de la seule Russie, sans aucune adjonction. » » [3]
Textes de Sœur Lucie :
Je me bornerai à citer une lettre de Sœur Lucie au Père salésien Umberto Pasquale, datée du 13 avril 1980. Elle répond de façon très succincte mais très claire à ce prêtre, qui était son confident depuis 1939, et qui lui avait posé par écrit la question suivante : « Notre Dame vous a‑t-elle jamais parlé de la consécration du monde à son Cœur Immaculé ? »
Voici la courte réponse écrite de Sœur Lucie :
« Révérend Père Umberto,
En répondant à votre question, je clarifie les choses : Notre Dame, à Fatima, dans sa demande, s’est seulement référée à la consécration de la Russie. Dans la lettre que j’ai écrite au Saint-Père Pie XII – selon l’indication de mon confesseur – j’ai demandé la consécration du monde avec mention explicite de la Russie. » [4]
Comme Sœur Lucie l’indique clairement, la requête de consécration du monde avec mention explicite de la Russie n’appartient pas au message de Notre Dame de Fatima. Il s’agit d’une demande annexe et surajoutée au message du Ciel, faite à Pie XII selon ce que son confesseur lui avait indiqué !
La conclusion s’impose d’elle-même : Notre Dame a demandé la consécration de la Russie et de la seule Russie à son Cœur Immaculé, à Tuy le 13 juin 1929. Elle avait annoncé le 13 juillet 1917, à Fatima, qu’elle viendrait demander cette consécration.
2° Pourquoi est-il demandé la consécration de la Russie, et non d’un autre pays ?
Il y a bien sûr une part de mystère dans la réponse à cette question, puisque la Providence de Dieu nous échappe en grande partie, à nous pauvres mortels d’ici-bas. Cependant, plusieurs raisons pertinentes peuvent être avancées, qui nous aident d’ailleurs à mieux comprendre le caractère mondial du Message de Fatima, ainsi que les desseins de l’infinie miséricorde de Dieu sur notre temps si rempli de malheurs et de confusion.
- Il convient de replacer cette demande du Ciel dans sa perspective historique, en rappelant quel était le plan initial des révolutionnaires marxistes pour gagner tout le continent européen, et à partir de là le monde entier. Voici un extrait du « Mot de l’aumônier » que j’ai rédigé pour Le Lien, bulletin trimestriel de la Croisade du Rosaire, [5] :
(…) Le plan de ces révolutionnaires, dont le but était de détruire la foi catholique dans les âmes et aussi toute la chrétienté européenne, consistait à prendre le Vieux Continent en tenaille, en fomentant des révolutions simultanées pour s’emparer des gouvernements en même temps dans trois pays : les deux pays les plus à l’ouest de l’Europe (Espagne et Portugal) et le grand pays de l’est de l’Europe, la Russie. Ce plan ressort clairement des propos de Lénine à Trotsky, à Paris, dans les premiers jours de la conspiration marxiste : « Notre révolution est internationale. Nous commencerons simultanément dans la Péninsule Ibérique et en Russie, et un jour la révolution s’étendra à travers toute l’Europe »
Propos rapportés par M. John Haffert, en page 42 de son livre très intéressant : « Encontro de testemunhas », Edition portugaise de l’Armée Bleue, Fatima, Portugal, année 1961, 155 pages.
L’année choisie pour les révolutions simultanées à l’est et à l’ouest de l’Europe fut 1910. Et de fait, c’est bien cette année-là que triompha la révolution au Portugal, par la chute de la monarchie multiséculaire et l’instauration de la république voulue par tous les révolutionnaires du pays. Mais en Russie, la situation n’était pas mûre, et les révolutionnaires durent y attendre sept ans pour pleinement triompher, en 1917.
C’est précisément cette année-là que la divine Providence choisit d’intervenir directement dans la marche du monde, en envoyant la très Sainte Vierge Marie sur la terre, pour apparaître à trois pauvres enfants et leur délivrer un message qui serait le puissant antidote de toutes ces menées révolutionnaires.
En effet, ce sont bien les apparitions de la Reine du Ciel à Fatima, que Dieu décida de marquer d’un sceau divin aussi éblouissant qu’incontestable (le grand miracle du soleil du 13 octobre 1917, devant une foule de 70 000 à 100 000 personnes), qui permirent l’échec de la révolution au Portugal. De 1910 à 1921, le pays s’enfonça dans une terrible décadence , les groupes révolutionnaires les plus radicaux éliminant progressivement les éléments les plus modérés. Ce fut une véritable atmosphère de « terrorisme absolu » qui régna ces années-là. (…) Pourtant, en quelques années, grâce aux apparitions de Fatima et au miracle du soleil, un très profond changement moral s’opéra à travers tout le pays, soutenu par l’immense élan de tout un peuple vers Fatima qui devint rapidement le véritable centre spirituel du pays, drainant des foules impressionnantes de pèlerins. La conversion du pays s’opérait, et eut des conséquences politiques en 1926 : le 28 mai, un Coup d’Etat militaire, mené par le Général Carmona, triomphait sans aucune effusion de sang, tant la population était lasse de la déroute totale où quinze années de régime républicain et révolutionnaire avaient conduit le pays. Était ainsi scellée, à l’ouest du continent, la défaite du complot marxiste.
Mais à Fatima, Notre Dame ne s’est pas contentée de mettre en échec l’une des deux mâchoires de la tenaille révolutionnaire qui menaçait l’Europe ; elle a aussi énoncé, le 13 juillet 1917, le grand moyen surnaturel qui devait mettre en déroute l’autre mâchoire de cette tenaille : « la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix ». Malheureusement, ces deux demandes n’ont pas été écoutées par les autorités de l’Eglise, et, alors que l’ensemble des événements surnaturels de Fatima contenait tout ce qui pouvait conduire à un triomphe total de la foi catholique sur l’athéisme marxiste, la désobéissance aux demandes de Notre Dame concernant la Russie n’a conduit qu’à une demi victoire, bien symbolisée par la division du continent européen en deux blocs après la Seconde Guerre mondiale, la moitié de l’Europe (celle de l’Est, celle qui était du côté de la mâchoire de la tenaille qui n’avait pas été terrassée par Fatima) passant alors pour plusieurs décennies sous la domination du communisme athée. »
- La Russie apparaît, dans la deuxième partie du secret du 13 juillet 1917, comme le fléau de Dieu sur le monde. Notre Dame avertit gravement que, si l’on n’écoute pas ses demandes, la justice de Dieu se servira de ce pays pour « punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Eglise et le Saint-Père ». Un moyen essentiellement surnaturel est donc donné par la Providence pour arrêter ce fléau : la consécration de ce pays au Cœur Immaculé de la Mère de Dieu, acte qui entraînera sa complète conversion.
- A cela Sœur Lucie semble ajouter une troisième raison, apologétique celle-là, qui regarde l’immensité du territoire de la Russie, pays ayant la plus grande superficie au monde. Elle déclara en effet à Mgr Hnilica et à don Bianchi, le 14 mai 1982 au Carmel de Fatima : « La Russie est un immense territoire, bien circonscrit, et sa conversion se remarquera, apportant ainsi la preuve de ce qu’on peut obtenir par la consécration au Cœur Immaculé de Marie » [6].
3° L’acte de réparation et de consécration doit-il être fait au Cœur Immaculé de Marie seul, ou bien aux saints Cœurs de Jésus et de Marie ?
Les demandes directes de Notre Dame, tant le 13 juillet 1917 à la Cova da Iria que le 13 juin 1929 à Tuy, évoquent une consécration de la Russie au seul Cœur Immaculé de Marie.
La difficulté vient de deux lettres de Sœur Lucie au Père Gonçalves, son confesseur, en mai et juin 1930. La voyante y transmet le message de Tuy du 13 juin 1929 en parlant d’un « acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Cœurs de Jésus et de Marie ».
La solution à cette difficulté semble nous être fournie par un autre message du Ciel, reçue par Sœur Lucie au printemps 1936, et révélé au Père Gonçalves, son confesseur, dans une lettre du 18 mai 1936 :
(…) D’une manière intime, j’ai parlé à Notre-Seigneur de ce sujet et, il y a peu de temps, je lui demandais pourquoi il ne convertirait pas la Russie sans que Sa Sainteté fasse cette consécration : « Parce que [dit Notre-Seigneur] je veux que toute mon Eglise reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Cœur Immaculé de Marie, afin d’étendre ensuite son culte et placer, à côté de la dévotion à mon Divin Cœur, la dévotion à ce Cœur Immaculé ».
Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 220.
Ces paroles de Notre-Seigneur nous donnent les lumières nécessaires pour répondre de manière adéquate à la question posée :
1°) Notre-Seigneur semble considérer comme établie dans le monde la dévotion à son Sacré Cœur, et ses paroles indiquent implicitement que l’établissement de cette dévotion s’est effectuée grâce à une consécration déjà faite, qui ne peut être que la consécration du genre humain au Sacré Cœur, faite par le Pape Léon XIII le 11 juin 1899 ;
2°) Pour établir la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, le Ciel vient demander une nouvelle consécration, non plus du genre humain mais, pour des raisons bien précises et aussi très graves, d’un seul pays, la Russie, à ce Cœur Immaculé. Cette consécration devra être faite par l’autorité suprême de l’Eglise : le Saint-Père.
3°) Une fois cette consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie effectuée, les deux dévotions aux saints Cœurs de Jésus et Marie, complémentaires, seront établies côte à côte dans le monde et dans l’Eglise, y apportant de grands bienfaits.
Sœur Lucie avait sans doute une intelligence très vive de tout cela, et c’est pourquoi elle transmet le message de Tuy en parlant d’une consécration « aux très saints Cœur de Jésus et Marie ». Frère François de Marie des Anges fait d’ailleurs ce commentaire à propos de cette transmission du message de Tuy par la voyante : « En rapportant la demande divine de consécration de la Russie, Sœur Lucie parle tantôt d’une » consécration de la Russie aux très saints Cœurs de Jésus et de Marie », tantôt d’une simple consécration « au Cœur Immaculé de Marie », qui nécessairement s’adresse en même temps au Cœur Sacré de Jésus. Tant il est vrai que « … venir au Cœur de Marie, c’est venir à Jésus ; honorer le Cœur de Marie, c’est honorer Jésus, invoquer le Cœur de Marie, c’est invoquer Jésus… » [7] ; cf saint Louis-Marie Grignion de Montfort, » Traité de la vraie dévotion », n° 148. » [8]
4° Pour quelles raisons est-il demandé l’union de tous les évêques catholiques avec le Pape dans l’accomplissement de l’acte de consécration de la Russie ?
Les paroles de Notre-Seigneur au printemps 1936, citées plus haut, sont une première explication : « Parce que je veux que toute mon Eglise reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Cœur Immaculé de Marie… ». Pour que toute l’Eglise catholique reconnaisse le triomphe du Cœur Immaculé de Marie, il est logique qu’elle ait été appelée toute entière à participer à l’acte de consécration qui doit assurer ce triomphe ! Ainsi tout le corps épiscopal est-il appelé à s’unir au Saint-Père dans cet acte de réparation et de consécration.
Mais il y a aussi une deuxième explication, plus fondamentale encore. Dans les deux lettres qu’elle adressa au Père Gonçalves en mai 1930, Sœur Lucie exprime ainsi la demande du Ciel : « Le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie… » [9]. Le Pape qui se décidera à faire cette consécration devra donc user de son autorité suprême, et faire acte d’autorité pour ordonner au corps épiscopal tout entier de s’unir à lui. C’est sans doute là la raison formelle de cette demande, et en filigrane, nous pouvons légitimement penser que le Pape qui fera cette consécration ne jouira plus que d’une autorité très amoindrie, très limitée. Tout laisse donc penser que cet acte de consécration entraînera une restauration rapide et totale de l’autorité pontificale, par les grâces immenses et immédiates qu’il attirera sur la Russie d’abord, puis sur l’Eglise et sur le monde entier : le Pape ayant mis toute son autorité suprême dans cet acte, avec un parfait esprit surnaturel et une confiance totale dans les promesses de la très Sainte Vierge, sera amplement payé de retour par une restauration magnifique de toute l’Eglise, qui commencera par le rétablissement de l’autorité, et donc de l’ordre et de la discipline ecclésiastiques.
C’est pour cette raison qu’il semble hors de doute qu’un acte de réparation et de consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie effectué par un Pape qui aurait ordonné à tous les évêques de s’unir à lui serait pleinement agréé par le Ciel, même si une grande majorité d’évêques n’obéissait pas au Pape.
L’argument qui consiste à dire que la demande du Ciel est impossible à réaliser de nos jours car il est impossible que tous les évêques catholiques obéissent au Saint-Père et s’unissent à lui pour effectuer cet acte, n’est donc pas un argument sérieux pour qui comprend clairement et exactement la demande du Ciel. Mais il a malheureusement été abondamment (et abusivement) utilisé pour dissuader le Pape de poser cet acte de consécration, et aussi pour jeter le discrédit sur le message de Fatima et ses demandes.
5° Quelle est la nature des promesses faites par Notre Dame et énoncées par elle comme des fruits de l’acte de consécration de la Russie à son Cœur Immaculé ?
Les promesses faites par Notre Dame le 13 juillet 1917, dans la deuxième partie du secret, sont au nombre de trois :
- « beaucoup d’âmes se sauveront et trouveront la paix » [10] ;
- « la Russie se convertira » ;
- « il sera concédé au monde un certain temps de paix ».
Ces trois promesses sont clairement conditionnées : elles se réaliseront, déclare Notre Dame, « si l’on fait ce que je vais vous dire », ou encore « si l’on écoute mes demandes ».
Il est donc très clair que ces promesses seront des fruits indubitables de l’acte de réparation et de consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, ainsi que de l’engagement des plus hautes autorités de l’Eglise à « approuver et recommander la pratique de la dévotion réparatrice » [11] des premiers samedis du mois. Ces promesses sont si liées aux demandes de Notre Dame que leur absence complète dans le monde depuis 1929 suffit pour démontrer que l’acte de réparation et de consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie n’a jamais été effectué.
6° L’acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie sera t‑il effectué un jour ?
D’après plusieurs messages du Ciel reçus par Sœur Lucie après le refus du Pape Pie XI d’accomplir l’acte de réparation et de consécration de la Russie, et plusieurs affirmations sans aucune ambiguïté de Sœur Lucie, il n’y a aucun doute à avoir : cet acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie sera effectué un jour par un Pape qui aura ordonné à tous les évêques de s’unir à lui.
- Les messages du Ciel :
Communication de Notre-Seigneur à Sœur Lucie, en août 1931 à Rianjo :
Sœur Lucie a relaté plusieurs fois cette révélation de Rianjo, d’une importance capitale dans l’économie du message de Fatima, étant donné le refus persistant des Papes successifs à obéir à la demande du Ciel :
- Lettre du 29 août 1931 à Mgr Correia da Silva, évêque de Leiria : « … il me sembla que sa divine Majesté me dit : (…) « Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France, qu’ils le suivront dans le malheur. Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et Marie ». »
- Lettre de 1936 de Sœur Lucie au Père Gonçalves : « Plus tard, par le moyen d’une communication intime, Notre-Seigneur me dit, en se plaignant : » Ils n’ont pas voulu écouter ma demande !… Comme le roi de France, ils s’en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ».»
- Entretien du 3 février 1946 avec le Père Jongen : « En 1931, de Rianjo où, par ordre de mes supérieures je suis allée me reposer un mois, j’écrivis une lettre à S. Exc. l’évêque de Leiria, en insistant sur cette même demande, et j’y mentionnai les paroles de Notre-Seigneur : “Comme le roi de France, ils n’écoutent pas mes demandes ; le Saint-Père consacrera la Russie, mais ce sera tard”. » [12]
Communication de Notre-Seigneur à Sœur Lucie au cours du printemps 1936 :
J’ai déjà donné plus haut la première partie de cette communication du Ciel, pour répondre à la troisième question. Voici la deuxième partie de cette communication :
- Mais mon Dieu [dit Sœur Lucie], le Saint-Père ne me croira pas si vous ne le mouvez vous-même par une inspiration spéciale.
- Le Saint-Père ! Priez beaucoup pour le Saint-Père. Il la fera, mais ce sera tard ! Cependant le Cœur Immaculé de Marie sauvera la Russie, elle lui est confiée. [13]
- Les affirmations de Sœur Lucie :
Je me limite à relater trois affirmations fortes et claires de Sœur Lucie, qui nous montrent bien qu’elle n’a jamais douté que l’acte de réparation et de consécration de la Russie sera effectué un jour :
- Lorsqu’en 1946 John Haffert demanda à Sœur Lucie si la conversion de la Russie suivrait certainement la consécration de cette nation, la voyante déclara : « Oui, c’est ce que Notre Dame a promis. Cela arrivera. »
- Quand le Père McGlynn, en février 1947, voulut savoir si la promesse de la conversion de la Russie était absolue ou conditionnelle, Sœur Lucie répondit : « “A la fin”, dans le texte du secret, signifie qu’elle est absolue. »
- Lorsque le Père Alonso la questionna sur la parole de Notre-Seigneur : « Le Pape consacrera la Russie, mais ce sera tard », la voyante lui indiqua que « la consécration de la Russie et aussi le triomphe final du Cœur Immaculé de Marie qui lui fera suite sont absolument certains et se réaliseront en dépit de tous les obstacles ». [14]
- Frère François de Marie des Anges : « Fatima, joie intime, événement mondial », Edition CRC, 2° édition revue et corrigée en décembre 1993, p : 274.[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 276.[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 359.[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 392–393. La page 393 présente le fac-similé de la lettre manuscrite de Sœur Lucie, datée de sa main du 13 IV 1980.[↩]
- Numéro 82, octobre–décembre 2006[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 359.[↩]
- d’après Saint Jean Eudes : » Le Cœur admirable », tome II, chap. 5[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 199, note 3.[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p :199.[↩]
- D’après la traduction littérale du manuscrit portugais de la deuxième partie du secret. Une traduction qui nous semble fautive s’est malheureusement imposée en français, qui dit ceci : « Beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix ». Ce n’est pas le sens du texte portugais ; en effet, dans cette deuxième phrase de la deuxième partie du secret, le mot paix se rapporte sans équivoque possible aux âmes mentionnées juste avant, et non au monde entier. Il s’agit donc là d’une paix spirituelle, intérieure, paix des esprits et des cœurs dont bénéficieront « beaucoup d’âmes » qui se seront réconciliées avec Dieu, suite à la consécration de la Russie.
En revanche, la « paix » mentionnée dans la dernière phrase de la deuxième partie du secret, qui est l’objet de la troisième promesse, est bien une paix civile (ou absence de guerre militaire) qui est promise au monde entier pour « un certain temps ».[↩] - Termes mêmes d’une lettre de mai 1930 de Sœur Lucie au Père Gonçalves, son confesseur.[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 213 pour ces trois extraits de lettres.[↩]
- Frère François de Marie des Anges, op. cit., p : 220.[↩]
- Ces trois affirmations de la voyante se trouvent relatées en page 435 du livre du Frère François de Marie des Anges, op. cit.[↩]