Editorial de l’abbé Bernard de Lacoste
Octobre 2014
La crise des élites
Sans de véritables élites, une civilisation ne peut pas durer. Elle sombre bien vite dans la barbarie. Le mot élite vient d’un ancien participe passé du verbe élire. Il exprime ce qu’il y a de préférable, de plus choisi. L’élite implique supériorité. L’élite, c’est la fleur, et comme la fleur qui se dresse sur sa tige au-dessus du sol, l’élite dépasse le terre à terre et désigne ce qu’il y a de meilleur entre plusieurs individus d’une même espèce.
Marcel De Corte fait remarquer [1] que toutes les grandes civilisations ont engendré un type d’homme inspirateur de ses élites. Pensons par exemple au chevalier du Moyen-Age, à l’honnête homme de la civilisation française du XVIIème siècle, au gentleman de la civilisation anglo-saxonne, etc. Sans doute, ces modèles ne sont pas toujours parfaits. Mais ils tendent à réaliser un homme accompli au moyen de la pratique des quatre vertus cardinales : prudence, justice, force et tempérance.
La notion de modèle où l’homme s’accomplit en sa totalité a aujourd’hui disparu. Il n’est donc pas étonnant que, faute de modèle, les élites se soient fourvoyées. Où trouver les causes de ce phénomène ? Dans l’affaissement de la foi catholique, mais aussi dans un égalitarisme qui ruine les hiérarchies, ainsi que dans un individualisme qui refuse la notion de nature humaine. Où trouver un remède à cette tragédie ? Nos enfants ont besoin de modèles.
Le premier s’appelle Jésus-Christ, Verbe incarné. Il est le modèle parfait de toutes les vertus. La lecture de l’Evangile et la méditation des mystères du rosaire mettront notre jeunesse en contact étroit avec Celui qui est venu sur la terre pour nous montrer l’exemple et nous tracer le chemin du ciel.
Le deuxième modèle, c’est le père et la mère de famille. La famille chrétienne, lorsqu’elle est complétée par une école vraiment catholique, est l’un des rares lieux sur la terre où peuvent se former des élites. Il faut que le père et la mère soient tels que leurs enfants puissent les admirer, les estimer, les imiter, découvrir en eux des modèles d’hommes et de chrétiens, des mises en pratique des toutes les vertus. Ainsi naîtront de nouvelles élites, humbles, solides et vraies, par la contagion de l’exemple, dans le secret du cœur qui prie sans lassitude, dans le secret du foyer dont la lumière brille.
Et si, avec la grâce de Dieu, de tels foyers se multiplient, alors l’élite ainsi formée relèvera la France !
Abbé Bernard de Lacoste, Directeur
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- L’homme contre lui-même[↩]