Semaine dite de l’Unité : prions avec plus d’insistance pour que le Pape confirme ses frères dans la foi


« Vive le Christ Roi », ce cri réjouit par des­sus les siècles, une parole des ori­gines du chris­tia­nisme,
une parole jaillie du cœur ardent de l’a­pôtre « 
Opportet illum regnare » : Il faut qu’Il règne.

Du 18 au 25 jan­vier, pen­dant la semaine dite de l’Unité, prions avec plus d’in­sis­tance pour que le Pape confirme ses frères dans la foi. Depuis la fête de la Chaire de Saint Pierre à Rome à la fête de la Conversion de Saint Paul, du 18 au 25 jan­vier, chaque année depuis 1909, l’Eglise prie par­ti­cu­liè­re­ment pour le retour des chré­tiens sépa­rés de l’Unité romaine, les Orthodoxes sépa­rés par le schisme depuis le XIe siècle et les Protestants, sépa­rés par l’hé­ré­sie depuis la révolte de Martin Luther au 16° siècle. 

Il faut sai­sir l’oc­ca­sion, pour prier par­ti­cu­liè­re­ment pour le Saint-​Père, le Pape François. Demander que se réa­lise pour le Pape, la prière de Jésus lui-même : 

« Simon, Simon, voi­ci que Satan vous a récla­més pour vous pas­ser au crible comme le fro­ment. Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras conver­tis, affer­mis tes frères » (Lc 22,31–32).

En effet, des fer­ments de divi­sion à l’in­té­rieur même de l’Eglise se déve­loppent par les affir­ma­tions équi­voques et ambi­guï­tés dans l’ex­hor­ta­tion apos­to­lique Amoris Laetitia, à pro­pos d’une cer­taine pos­si­bi­li­té d’ad­mi­nis­trer la sainte com­mu­nion aux “divorcés-​remariés”. Des évêques et des prêtres pro­gres­sistes n’ont pas man­qué d’ap­pli­quer ces affir­ma­tions dans le sens le plus laxiste, niant de fait, l’in­dis­so­lu­bi­li­té du mariage et l’a­dul­tère comme péché. De telles néga­tions offensent la véri­té divine révé­lée par Jésus-​Christ et tou­jours ensei­gnée dans l’Eglise.

C’est pour­quoi les car­di­naux Walter Brandmüller, Raymond L. Burke, Carlo Caffarra, Joachim Meisner ont publié quatre ques­tions en forme de “dubia” d’a­bord adres­sées par eux au Saint-​Père. Les car­di­naux demandent que le pape détruise ces fer­ments de divi­sion par une ré-​affirmation claire, nette et pré­cise de la véri­té catho­lique sur le mariage chré­tien, avec les pré­ci­sions néces­saires au sujet de l’im­pos­si­bi­li­té d’ad­mettre à la com­mu­nion sacra­men­telle, les catho­liques divor­cés et vivant mari­ta­le­ment. Car telle est la véri­té divine et l’en­sei­gne­ment constant de l’Eglise, depuis son com­men­ce­ment. Cela appa­raît trop exi­geant à cer­tains, on le constate. Mais faudrait-​il chan­ger la véri­té parce qu’elle n’ait plus accep­tée ? L’évangile rap­porte pareille réac­tion dans une situa­tion analogue :

« Cette parole est dure, et qui peut l’é­cou­ter?… Et vous, ne voulez-​vous pas aus­si vous en aller ? Simon-​Pierre lui répon­dit : « Seigneur, à qui irions-​nous ? Vous avez les paroles de la vie éter­nelle ». (Jn 6,60…)

« Oremus pro Pontifice nos­tro Francisco : Dominus conser­vet eum, et vivi­fi­cet eum, et bea­tum faciat eum in ter­ra, et non tra­dat eum in ani­mam inimi­co­rum eius. Tu es Petrus, et super hanc petram aedi­fi­ca­bo Ecclesiam Meam, et por­tae infe­ri non prae­va­le­bunt adver­sus eam. »

« Prions pour notre Pape François : que le Seigneur le pré­serve et le vivi­fie, qu’il soit heu­reux sur la terre, et qu’il ne soit pas entraî­né par l’âme de ses enne­mis. Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâti­rai mon Eglise, et les portes de l’en­fer ne pré­vau­dront pas contre Elle. »

En 2017, cette semaine de prières prend une impor­tance par­ti­cu­lière en rai­son du cen­te­naire des appa­ri­tions de la Sainte Vierge à Fatima au Portugal. La Vierge Marie y a deman­dé la consé­cra­tion de la Russie à son Cœur imma­cu­lé, non seule­ment parce que la Russie était la proie du com­mu­nisme athée et maté­ria­liste mais aus­si parce que depuis des siècles, les chré­tiens ortho­doxes de cette immense pays sont sépa­rés de Rome. A bien com­prendre le mes­sage marial de Fatima, la conver­sion de la Russie – du com­mu­nisme, certes – mais sur­tout par son pas­sage de l’Orthodoxie à l’Unité Romaine est une néces­si­té vitale pour le salut des âmes et la paix dans le monde.

En 2017, les pro­tes­tants célèbrent le cin­quième cen­te­naire de la révolte de Luther. Voici une nou­velle rai­son de prier en cette semaine, pour la conver­sion des pro­tes­tants par leur adhé­sion à l’Eglise Catholique. Hélas, dans l’Eglise, il est des pré­lats, jus­qu’au Saint-​Père lui-​même qui éprouvent le besoin d’ap­plau­dir à un tel anni­ver­saire et de magni­fier l’ex­pé­rience reli­gieuse de Martin Luther. L’histoire nous apprend pour­tant tout autre chose sur ce bien triste personnage.

Aujourd’hui, sont encore d’ac­tua­li­té les pro­pos du Pape Paul VI à Jean Guitton :

« Il y a un très grand trouble en ce moment dans le monde et dans l’Église, et ce qui est en ques­tion, c’est la foi. Il arrive main­te­nant que je me redise la phrase obs­cure de Jésus dans l’Évangile de saint Luc : Quand le Fils de l’Homme revien­dra, trouvera-​t-​il encore de la foi sur la terre ? Il arrive que paraissent des livres où la foi est dimi­nuée sur des points impor­tants, que l’épiscopat se taise, qu’on ne trouve pas ces livres étranges. Et c’est cela qui, à mes yeux, est étrange. Il m’arrive de relire l’Évangile de la fin des temps et de consta­ter qu’il y a en ce moment cer­tains signes de cette fin. Est-​ce que nous sommes proches de la fin ? c’est ce que nous ne sau­rons jamais. Il faut tou­jours nous tenir prêts à la fin, mais tout peut durer très long­temps. Ce qui me frappe quand je consi­dère le monde catho­lique, c’est qu’à l’intérieur du catho­li­cisme une pen­sée de type non-​catholique semble par­fois avoir le des­sus, et il se peut que cette pen­sée non catho­lique à l’intérieur du catho­li­cisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne repré­sen­te­ra jamais la pen­sée de l’Église. Il faut que sub­siste un petit trou­peau, même si c’est un trou­peau tout petit ». Il se tait, puis il dit : « Ce qui manque au catho­li­cisme en ce moment, c’est la cohé­rence », et il répète plu­sieurs fois ce mot « cohé­rence ». Il semble dire : « C’est au Pape qu’il appar­tient de redres­ser, de réunir, de rendre cohé­rent ce qui est inco­hé­rent ». Il se tait. (Jean Guitton, Paul VI secret, pp. 168–169.)

Orate Fratres !

Sources : /​La Porte Latine du 18 jan­vier 2017