Mgr Lefebvre face à la nouvelle messe

Extraits du livre Marcel Lefebvre, par S. Exc. Mgr Bernard Tissier de Mallerais, évêque auxi­liaire de la Fraternité Saint-​Pie X, Clovis, 2002

Ce cha­pitre raconte la résis­tance que Mgr Lefebvre oppo­sa à la « messe nor­ma­tive », ébauche de la nou­velle messe pen­sée dans les bureaux de Mgr Bugnini. Plusieurs détails de cette nar­ra­tion sont inédits et mettent bien en lumière le sens catho­lique de Mgr Lefebvre, qui le fit se dres­ser, dès le début et presque seul, contre la révo­lu­tion pro­gram­mée du saint sacri­fice de la messe.

Participation active et compréhension facile [1]

C’est la litur­gie et son cœur, le saint sacri­fice de la messe, que viennent cor­rompre les théo­ries des nova­teurs, sous le pré­texte de la « par­ti­ci­pa­tion pleine, consciente et active » récla­mée pour les fidèles par la consti­tu­tion conci­liaire sur la litur­gie (n. 14) pro­mul­guée le 4 décembre 1963. Dès mars 1963, Mgr Lefebvre s’était dres­sé contre ce prin­cipe équi­voque [2] :

L’intelligence des textes n’est pas la fin ultime de la prière, qui est l’union à Dieu ; il est une atten­tion aux textes qui y peut faire obs­tacle. L’âme trouve plu­tôt l’union à Dieu dans le chant reli­gieux, la pié­té de l’action litur­gique, le recueille­ment, la beau­té archi­tec­tu­rale, la noblesse et la pié­té du célé­brant, la déco­ra­tion sym­bo­lique, l’odeur de l’encens, etc.

Or, le Consilium pour l’exécution de la réforme litur­gique ins­ti­tué le 26 février 1964 et confié, sous la pré­si­dence du car­di­nal Lercaro, au père Bugnini, entre­pre­nait aus­si­tôt non pas la « révi­sion » deman­dée par le concile (Sacrosanctum conci­lium n. 5) mais une refonte radi­cale et sys­té­ma­tique de la litur­gie, de la messe en par­ti­cu­lier, « une véri­table créa­tion », dirait Bugnini. Ce fai­sant, il appli­quait le prin­cipe direc­teur de Sacrosanctum conci­lium, déjà énon­cé avant le concile par le père Ferdinando Antonelli [3] :

Tout est ordon­né à un but : faire en sorte que les fidèles 1) com­prennent faci­le­ment les rites et 2) puissent rede­ve­nir ce qu’ils doivent être : par­ti­ci­pants actifs et pas seule­ment spec­ta­teurs des actions liturgiques.

N. GIANPIETRO, Il card. Ferd. Antonelli, pp. 60, 64, 73, 79, 89,101, 200, 203–204.

Ces deux choses, disaient en chœur Antonelli et Bugnini, étaient per­dues depuis des siècles. Trouvant plus tard cette asser­tion dans l’ouvrage d’Annibale Bugnini, La rifor­ma litur­gi­ca [4], Mgr Lefebvre s’indignerait :

C’est faux ! L’enseignement réel de l’histoire prouve le contraire. Allez dire que tous les fidèles qui étaient là pen­dant des siècles – bien avant que Bugnini exis­tât – ont par­ti­ci­pé à la messe d’une manière muette, en spec­ta­teurs, comme étran­gers ! Rien n’est plus faux. La par­ti­ci­pa­tion active des fidèles, n’est-ce pas leur par­ti­ci­pa­tion spi­ri­tuelle, qui est bien plus impor­tante que la par­ti­ci­pa­tion extérieure ? [5]

Mais à la lec­ture de La Riforma, Mgr Lefebvre dis­cer­nait, der­rière ces prin­cipes faux, une erreur doc­tri­nale, une héré­sie sous-jacente :

Il y a là-​dessous – je dis des­sous, pas for­mel­le­ment – une héré­sie : c’est que le sacer­doce des fidèles et le sacer­doce des prêtres, c’est le même ; que tout le monde est prêtre, que le Peuple de Dieu doit offrir le saint sacri­fice de la messe.

Antonelli repro­chait lui-​même à Bugnini « d’avoir intro­duit dans le tra­vail [du Consilium] des gens capables, mais de colo­ra­tion pro­gres­siste théo­lo­gi­que­ment, sans leur résis­ter parce qu’on ne pou­vait pas contre­car­rer cer­taines ten­dances ». Il recon­nais­sait que « les théo­ries cou­rantes par­mi les théo­lo­giens avan­cés retombent sur la for­mule et sur le rite [6] ».

Ces théo­ries étaient celles de la « nou­velle théologie ».

Procédant par de sub­tils dépla­ce­ments d’accent, elle met­tait en valeur le « sacer­doce com­mun » des bap­ti­sés et ne voyait plus dans le prêtre le modèle réa­li­sant à pro­pre­ment par­ler le sacer­doce [7] ; le prêtre à la messe était davan­tage celui qui « unit les suf­frages des fidèles au sacri­fice de leur Chef » que celui qui offre lui-​même le sacri­fice comme ministre du Christ-​Prêtre [8]. Le « mys­tère pas­cal », célé­bré à la messe, était davan­tage le Christ triom­phant dans sa Résurrection que le Christ expiant par sa Passion [9] ; le péché n’était plus consi­dé­ré comme une injus­tice envers Dieu et ses droits, mais seule­ment comme un dom­mage pour l’homme et la soli­da­ri­té humaine ; la Rédemption, par la satis­fac­tion du Christ et la pro­pi­tia­tion du Père, était ain­si vidée de sa sub­stance et la croix du Christ éva­cuée. Une théo­lo­gie sacra­men­taire sym­bo­liste fai­sait de la messe le « mémo­rial » de l’œuvre sal­va­trice du Christ, mémo­rial qui re-​présentait, c’est-à-dire ren­dait cette œuvre pré­sente par le « vécu » de l’action litur­gique com­mu­nau­taire ; en ce sens, la messe n’était un sacri­fice que parce qu’elle était « mémoire [10] ». La pré­sence sub­stan­tielle du Christ sous les espèces était noyée dans le mémo­rial. La trans­sub­stan­tia­tion du pain et du vin deve­nait super­fé­ta­toire, une trans­si­gni­fi­ca­tion suf­fi­sait [11].

Ces influences délé­tères d’une gnose mul­ti­forme, mais cohé­rente et omni­pré­sente, échap­paient aux non-​initiés ; Mgr Lefebvre en dis­cer­nait cer­tains traits, ins­crits dans la logique des bou­le­ver­se­ments litur­giques suc­ces­sifs et comme savam­ment gra­dués : retour­ne­ment des autels, relé­ga­tion du taber­nacle, enva­his­se­ment du ver­na­cu­laire, sup­pres­sion des « prières indi­vi­duelles » du prêtre (prières au bas de l’autel), de signes de croix, etc., Canon réci­té à voix haute, et fina­le­ment la langue ver­na­cu­laire sup­plan­tant tota­le­ment le latin, toutes réformes approu­vées par Paul VI de 1964 à 1967 [12].

L’association Una Voce, fon­dée pour la pré­ser­va­tion du latin litur­gique et du chant gré­go­rien, pro­tes­ta, le 25 mai 1967, auprès de Paul VI contre cette géné­ra­li­sa­tion du ver­na­cu­laire, contraire à Sacrosanctum concil­lum (n. 36 § 1), et Mgr Romoli, évêque de Pescia, en écri­vit le 17 août à la confé­rence épis­co­pale ita­lienne ; Mgr Lefebvre publia cette lettre dans Fortes in fide.

Mais jusqu’ici, les réformes n’étaient que des « retouches » pro­vi­soires. Pour Bugnini et le Consilium, « il s’agissait de don­ner des struc­tures nou­velles à des rites entiers (…) et pour cer­tains points, d’une nou­velle créa­tion ». En atten­dant celle-​ci, les évêques devaient « prendre des ini­tia­tives, pro­po­ser des adap­ta­tions et des expé­riences, etc. », sous peine, par « immo­bi­lisme », d’être débor­dés par des expé­ri­men­ta­tions indi­vi­duelles et arbi­traires [13] dont Paul VI était amè­re­ment mécon­tent [14]. Contre cette révo­lu­tion per­ma­nente dans la litur­gie, encou­ra­gée « d’en haut » et sti­mu­lée par « la base », s’élevait l’abbé Dulac dans le Courrier de Rome.

La messe normative

Le 21 octobre 1967 s’ouvre le synode des évêques ; on y apprend que le père Bugnini, secré­taire du Consilium, va venir pré­sen­ter sa « messe nor­ma­tive », ébauche d’une nou­velle messe. Elle va appli­quer dans sa logique inexo­rable Sacrosanctum conci­lium, qui pré­voit des « rites d’une briè­ve­té remar­quable » (n. 34), une « lec­ture de l’Écriture sainte plus abon­dante » (n. 35), la pré­ten­due remise en ordre logique de l’Ordo mis­sae, la sup­pres­sion des « dou­blets intro­duits au cours des âges » (n. 50) – l’offertoire sacri­fi­ciel en est un : ne fait-​il pas double emploi avec la consé­cra­tion qu’il anti­cipe illo­gi­que­ment ? selon le père Bugnini – « le réta­blis­se­ment de cer­taines choses dis­pa­rues » (n. 50), etc.

En outre, cette messe nor­ma­tive, ain­si nom­mée parce qu’elle doit deve­nir la norme des rites de toutes les célé­bra­tions de la messe réno­vée, est conçue à des­sein comme une « célé­bra­tion avec assis­tance de peuple », dépré­ciant ain­si la valeur essen­tielle de la messe, indé­pen­dante du concours de fidèles, rap­pe­lée par le concile de Trente (DS 1747, 1758).

Mgr Lefebvre voit aus­si­tôt le dan­ger. De son col­la­bo­ra­teur, le père Gerald Fitzgerald CSSp, il obtient un article, « A pro­pos de la messe nor­ma­tive » qui, retou­ché par l’archevêque, est à la hâte poly­co­pié et dis­tri­bué en sous-​main aux Pères syno­daux avant la séance du 24 octobre, sous la cou­ver­ture de Fortes in fide [15].

La messe nor­ma­tive, y conclut le pré­lat, ou ce qui sert de base à la réforme litur­gique, ne peut pas être celle qui com­porte la par­ti­ci­pa­tion des fidèles, cette par­ti­ci­pa­tion étant acci­den­telle et non essen­tielle à la messe.

« L’effet Lefebvre » fut appré­ciable. La majeure par­tie des Pères, recon­naît Bugnini, se ren­dit à la Sixtine, le 24 octobre, « avec un esprit pré­ve­nu et mal dis­po­sé », pour assis­ter à une messe de type « nor­ma­tif » célé­brée en ita­lien par le liturge lui-​même : rite d’accueil, brève céré­mo­nie péni­ten­tielle com­mune, Gloria, trois lec­tures, Credo, prière uni­ver­selle, très brèves prières de « dépo­si­tion des dons », Canon entiè­re­ment nou­veau, paroles de consé­cra­tion modi­fiées, signes de croix et génu­flexions réduits, etc [16].

Aussitôt, en signe de pro­tes­ta­tion, plu­sieurs évêques, dont Mgr Slipyj, quit­tèrent la cha­pelle [17].

L’expérience n’avait pas réus­si, avoue Bugnini, elle pro­dui­sait même l’effet contraire, pesant sur les votes en un sens négatif.

Le 26 octobre, répon­dant à la ques­tion « La struc­ture de la messe nor­ma­tive en ligne géné­rale vous plaît-​elle ? », sur 180 Pères, 71 répon­dirent oui, 43 non et 62 jux­ta modum. Paul VI deman­da au Consilium de se remettre au tra­vail pour réa­li­ser une messe appa­rem­ment moins révo­lu­tion­naire, mais qui don­ne­rait néan­moins, comme le vou­lait A. Bugnini, « une image com­plè­te­ment dif­fé­rente de ce qu’elle était aupa­ra­vant [18] ».

En décembre 1967, lors d’une assem­blée de l’Union mon­diale des Supérieurs géné­raux à laquelle assis­tait Mgr Lefebvre, le père Annibale Bugnini fut invi­té à venir expo­ser sa messe nor­ma­tive. Il le fit avec beau­coup de tran­quilli­té : pour la par­ti­ci­pa­tion des fidèles, dit-​il, on allait chan­ger toute la pre­mière par­tie de la messe, sup­pri­mer l’offertoire qui fai­sait double emploi avec le Canon ain­si que les orai­sons du prêtre avant la com­mu­nion, chan­ger et diver­si­fier les prières eucha­ris­tiques, etc.

En enten­dant cette confé­rence qui dura une heure, raconte l’archevêque, je me disais : « Ce n’est pas pos­sible que ce soit cet homme-​là qui ait la confiance du Saint-​Père, que ce soit lui que le pape ait choi­si pour faire la réforme de la litur­gie ! » Nous avions devant nous un homme qui pié­ti­nait la litur­gie ancienne avec un mépris, une désin­vol­ture inima­gi­nables. J’étais effon­dré, et moi qui prends assez faci­le­ment la parole, comme je l’avais fait au concile, je ne me suis pas sen­ti le cou­rage de me lever. Les mots s’étouffaient dans ma gorge.

Cependant, deux Supérieurs géné­raux se levèrent. Le pre­mier dit : « Mon Père, si je com­prends bien, après avoir sup­pri­mé le Confiteor, l’offertoire, rac­cour­ci le Canon, etc., une messe pri­vée va durer dix à douze minutes ! » Le père Bugnini répon­dit : « On pour­ra tou­jours ajou­ter quelque chose ! » On voyait le peu de cas qu’il fai­sait de la messe et de la manière de la dire.

Le second, un abbé béné­dic­tin, inter­vint : « La par­ti­ci­pa­tion active, est-​ce une par­ti­ci­pa­tion cor­po­relle, ou bien spi­ri­tuelle ? » – la bonne ques­tion – « La messe nor­ma­tive est pré­vue pour une assis­tance de fidèles, mais nous, béné­dic­tins, qui disons nos messes sans fidèles, qu’allons-nous faire main­te­nant ? » Voici la réponse que fit Bugnini : « A vrai dire, on n’y a pas pen­sé ! » – cela dit bien l’ambiance de cette réforme [19].

Mais qui est donc ce Bugnini [20] ?

Directeur des Ephemerides litur­gi­cae, le père Annibale Bugnini, CM, avait été membre de la com­mis­sio pia­na (1948–60), puis secré­taire de la com­mis­sion pré­con­ci­liaire (1960–62). Mais, en 1962, sur les ins­tances du car­di­nal Larraona, pré­sident de la com­mis­sion conci­liaire de la litur­gie, Jean XXIII avait rele­vé A. Bugnini de sa chaire d’enseignement de la litur­gie au Latran – « On m’accusait d’iconoclastie », avoue Bugnini. Le même « bon pape Jean » ne l’avait pas confir­mé dans ses fonc­tions de secré­taire à la com­mis­sion conci­liaire, nom­mant à sa place le père Ferdinando Antonelli. Paul VI avait vou­lu « réta­blir la jus­tice [21] » en nom­mant Bugnini secré­taire du Consilium en 1964. On savait que c’était Annibale qui avait deman­dé la pré­sence de six pas­teurs pro­tes­tants comme obser­va­teurs pen­dant les séances plé­nières du Consilium. Bugnini n’avait-il pas retou­ché, dès 1965, les orai­sons solen­nelles du Vendredi saint « en écar­tant, disait-​il, toute pierre qui pour­rait consti­tuer ne serait-​ce que l’ombre d’un risque d’achoppement ou de déplai­sir » pour les frères sépa­rés [22] ?

Par ailleurs, Mgr Lefebvre avait enten­du Mgr Cesario D’Amato, abbé de Saint-​Paul-​hors-​les-​Murs [23], lui dire : « Monseigneur, ne me par­lez pas du père Bugnini, j’en sais trop sur lui, ne me deman­dez pas ce qu’il est ! »

Et, sur l’insistance du pré­lat, l’abbé reprit :« Je ne puis pas vous par­ler de Bugnini. »

Ferdinando Antonelli écri­vait de même [24] :« Je pour­rais en dire beau­coup sur cet homme. Je dois ajou­ter qu’il a tou­jours été sou­te­nu par Paul VI. Sa faille la plus notable est le manque de for­ma­tion et de sens théologique. »

Visitant, en février 1969, le car­di­nal Amleto Cicognani, encore Secrétaire d’État, pour lui pré­sen­ter ses regrets sur les nou­veaux Canons, Mgr Lefebvre demanda :

– Éminence, vous n’allez pas lais­ser pas­ser cela ! C’est une révo­lu­tion dans la litur­gie, dans l’Église.

– Oh ! Monseigneur, répon­dit le car­di­nal en se pre­nant la tête entre les mains, je suis bien de votre avis. Mais que voulez-​vous que je fasse ? Le père Bugnini peut se rendre dans le bureau du Saint-​Père et lui faire signer tout ce qu’il veut !

« Je ne suis pas le seul à l’avoir enten­du, pré­ci­sait l’archevêque ; c’est à moi qu’il s’adressait, mais d’autres per­sonnes, dans le bureau du Secrétaire d’État, l’ont enten­du comme moi [25]. »

Passant ensuite à la S.C. des Rites avec l’abbé Coache, Mgr Lefebvre en vint à par­ler de la com­mu­nion dans la main (dont le décret de per­mis­sion était en pré­pa­ra­tion au Consilium) au car­di­nal Gut, qui lui avoua, en pré­sence de Mgr Antonelli, secré­taire de la congrégation :

Je suis le pré­fet de la S.C. des Rites, mais ce n’est pas moi qui com­mande, et vous devi­nez bien qui est celui qui commande.

Et, se tour­nant vers Antonelli, il poursuivit :

Si tou­te­fois on me demande ce que je pense, j’irai me mettre à genoux aux pieds du Saint-​Père pour le sup­plier de ne pas per­mettre une chose pareille, mais si on me le demande [26] !

L’influence d’A. Bugnini sur Paul VI et le mode « dic­ta­to­rial » de ses déci­sions, pas­sant par-​dessus les têtes des pré­fets de la Congrégation des Rites, étaient une énigme pour Mgr Lefebvre.

« Il est cer­tain, disait-​il en 1974, que cer­taines choses inad­mis­sibles se sont pas­sées entre le Saint-​Père et les orga­nismes qui sont entre les mains de Mgr Bugnini. Tout cela se sau­ra plus tard [27]. »

L’archevêque crut « le savoir » lorsque Paul VI, à l’occasion de la fusion de la S.C. du Culte divin dans celle des Sacrements, le 11 juillet 1975, fit ces­ser les acti­vi­tés de Mgr Bugnini, pour le nom­mer, seule­ment six mois plus tard, pro-​nonce à Téhéran. Le bruit cou­rut qu’une ser­viette com­pro­met­tante, éga­rée par A. Bugnini, avait révé­lé son appar­te­nance à la franc-​maçonnerie. Il affir­ma pour­tant à Paul VI tout igno­rer de la maçon­ne­rie, « de ce qu’elle est, de ce qu’on y fait, de ses buts [28] ». En 1976, cir­cu­lait une cor­res­pon­dance apo­cryphe de Bugnini avec un pré­ten­du grand-​maître, et des listes d’affiliation de nom­breux pré­lats de Curie et d’autres à une socié­té secrète romaine.

Source : MG/​FSSPX

Notes de bas de page
  1. Mgr LEFEBVRE, conf. à Montréal, 1982. Fideliter n. 85.[]
  2. BG 708 (mars-​avril 1963), 428 et 430, résu­mé par nous.[]
  3. Avec le P. Bugnini, membre de la com­mis­sion ins­ti­tuée par Pie XII (1948–1960), de la com­mis­sion pré­pa­ra­toire au concile (1960–1962) et du Consilium (1964–1969).[]
  4. CLV, ed. Liturgiche, Rome, 1e éd., p. 50, 2e éd., p. 55.[]
  5. COSPEC 111 A, 12 juin 1982 – Le chant gré­go­rien remis en hon­neur par Solesmes, confor­mé­ment au désir expri­mé par saint Pie X, n’était-il pas la plus tra­di­tion­nelle et effi­cace par­ti­ci­pa­tion exté­rieure ? Cf. S. PIE x, Motu pro­prio sur la res­tau­ra­tion de la musique sacrée et le réta­blis­se­ment de l’usage du chant gré­go­rien par­mi le peuple, 22 novembre 1903.[]
  6. ANTONELLI, Diario, avril 1969, in GIANPETRO, 264 et 257.[]
  7. Y. CONGAR, Jalons pour une théo­lo­gie du laï­cat, Cerf, 1953, pp. 155,178,199–200, 243–244 ; com­bat­tu par l’abbé BERTO, La Pensée catho­lique n. 11 (1949), pp. 31–46.[]
  8. Lumen gen­tium n. 28.[]
  9. J. LECUYER, Le sacer­doce dans le mys­tère du Christ, Cerf, 1957.[]
  10. Cf. Odo CASEL, Faites ceci en mémoire de moi, Lex Orandi n. 34 (1962), p. 165 ; Le mys­tère du culte, L.O. 38 (1964), 26 et 300. Bénédictin de l’abbaye alle­mande de Maria Laach, dom Casel pro­pa­geait sa théo­rie « mys­té­rique » de l’action litur­gique. Cf. Jahrbuch für Liturgiewissenschaft, depuis 1921.[]
  11. Y. de MONTCHEUIL, La pré­sence réelle, poly­co­pié dif­fu­sé dis­crè­te­ment, ana­ly­sé par Garrigou-​Lagrange (1946) et Piolanti (1951) ; Ed. SCHILLEBEECKX, Une ques­tion de théol. eucha­ris­tique : trans­sub­stan­tia­tion, trans­fi­na­li­sa­tion, trans­si­gni­fi­ca­tion, in Revista di pas­to­rale litur­gi­ca n. 16 (1966), pp. 228–248, Queriniana, Brescia, ana­ly­sés par Mgr. Ugo Emilio LATTANZI : Il mis­te­rium fidei nel­la teo­lo­gia nuo­va e nel­la rive­la­zione, 23 mars 1967, poly­co­pié, pour Mgr Lefebvre.[]
  12. Instruct. Inter œcu­me­ni­ci, 26 sep­tembre 1964 ; Tres abhinc annos, 4 mai 1967 ; Eucharisticum mys­te­rium, 25 mai 1967.[]
  13. A. BUGNINI, conf. de presse, 4 jan­vier 1967.[]
  14. Alloc. au Consilium, 19 avril 1967, DC 1493, 769 sq.[]
  15. A. BUGNINI, op. cit., 2e éd. 1997, p. 347 et note 14 ; Arch. Lef. Écône. Le nom de Mgr Lefebvre n’apparaissait pas.[]
  16. DC 1506, 2077.[]
  17. COSPEC 86 A, 24 juin 1981.[]
  18. A. BUGNINI, confé­rence de presse, 4 jan­vier 1967, déjà citée.[]
  19. COSPEC 30 B, 26 mars 1976 ; 85 B, 23 juin 1981 ; Fideliter n. 85, p. 13.[]
  20. Mgr LEFEBVRE à A. Cagnon, ROMEC, 17–24.[]
  21. BUGNINI, La Riforma, 2e éd., p. 44 et note 5.[]
  22. OR 19 mars 1965 ; DC 1445, 604.[]
  23. Nommé en 1960 membre de la com­mis­sion pré­pa­ra­toire pour la réforme litur­gique, dont fai­saient déjà par­tie Antonelli et Bugnini (GiANPIETRO, 46–47).[]
  24. Lors de la nomi­na­tion de Bugnini au secré­ta­riat de la Congrégation du Culte divin, unis­sant la S.C. des Rites et le Consilium, le 8 mai 1969 ; GIANPIETRO, 264.[]
  25. COSPEC 30 B, 26 mars 1976, RETREC 2 A, 20 sep­tembre 1979.[]
  26. COSPEC 86 A, 24 juin 1981. Le car­di­nal signa, avec une grande peine, l’instruction per­met­tant la com­mu­nion dans la main, seule­ment pour faire la volon­té du pape (ins­tr. du 29 mai 1969) : La Riforma, p. 101.[]
  27. COSPEC, 12 mars 1974.[]
  28. L. à Paul VI, 22 octobre 1975, La Riforma, p. 104 (1e éd., p. 101). C’était à la fois trop dire et trop peu…[]

FSSPX Évêque auxliaire

Mgr Bernard Tissier de Mallerais, né en 1945, titu­laire d’une maî­trise de bio­lo­gie, a rejoint Mgr Marcel Lefebvre dès octobre 1969 à Fribourg et a par­ti­ci­pé à la fon­da­tion de la Fraternité Saint-​Pie X. Il a assu­mé d’im­por­tantes res­pon­sa­bi­li­tés, notam­ment comme direc­teur du sémi­naire d’Ecône. Sacré le 30 juin 1988, il est évêque auxi­liaire et fut char­gé de pré­pa­rer l’ou­vrage Marcel Lefebvre, une vie, bio­gra­phie de réfé­rence du fon­da­teur de la Fraternité.