Début mars 2019, Mgr Pontier, président de la CEF (Conférence des Évêques de France) s’est exprimé dans l’hebdomadaire Le Point : interview qui nous plongerait dans le désespoir, si nous n’avions pas une certaine expérience d’indigences épiscopales dues à un demi-siècle de guimauve conciliaire.
Vous pensiez que l’Église était dans une période de troubles, de difficultés majeures ? Vous vous inquiétez de la déchristianisation de notre pays ? Rassurez-vous, tout va très bien Madame la Marquise ! Deux exemples frappants (rassurez-vous, c’est un évêque qui parle, vous ne risquez pas le choc des mots).
« La France est-elle victime ou non de cathophobie ? ». Compte tenu de ses fonctions, Mgr Pontier ne devrait pas ignorer les statistiques de 2018 sur les actes anti-chrétiens (portant sur les personnes) et sur les atteintes aux édifices et sépultures chrétiennes (églises, chapelles, calvaires, cimetières). 1 063 actes anti-chrétiens ont été recensés en 2018 (1 063 au moins, car certains diocèses rechignent à les faire connaître) contre 1 038 en 2017. Et 878 atteintes aux édifices et sépultures chrétiens ont été relevées (probablement plus en réalité) contre 522 en 2010, soit une moyenne de deux atteintes par jour ! En comparaison, 100 actes anti-musulmans et 541 actes anti-juifs ont été recensés en 2018, ainsi que 72 atteintes aux mosquées et sépultures musulmanes, et 28 atteintes aux synagogues et sépultures juives.
Devant cette alarmante réalité anti-chrétienne, plusieurs figures politiques, telles que MM. Wauquiez, Ciotti et Poisson se sont publiquement émus de ce massacre et de l’absence de réactions du gouvernement et de l’indifférence des médias sur ce sujet des dégradations et des profanations d’églises. Qu’en pense Mgr Pontier ?
Il commence par « distinguer les vraies profanations des actes imbéciles », comme si le renversement d’une statue de la Sainte Vierge ou l’incendie volontaire d’une église n’avaient qu’une faible importance. Et surtout « nous n’avons pas le désir de nous faire plaindre », alors que le judaïsme « doit affronter de telles violences au quotidien ». Quant aux hommes politiques qui ont défendu l’Église contre ses prédateurs, ils sont critiqués pour avoir « profité d’aubaines pour stigmatiser » car « non, nous ne sommes pas victimes de cathophobie ». Mgr Pontier semble ignorer l’interdiction des crèches de Noël, les fêtes religieuses oubliées des médias, les couvertures immondes de Charlie-Hebdo, les prêtres assimilés à des pédophiles, les écoles catholiques persécutées, les positions de l’Église sur les graves dérives sociétales attaquées et moquées … tout va très bien, tout va très bien …
Les questions liées à l’islam et à l’immigration donnent lieu à des réponses tout aussi désolantes. La mise en vente par Décathlon de « hijab de running » (l’équivalent du burkini pour le footing) est une « vraie question », pour les musulmans, mais pas pour Mgr Pontier que cela ne gêne pas. Mais il ne serait pas d’accord qu’une femme voilée l’accueille à la Préfecture : allez savoir pourquoi. Quant aux migrations, elles sont dues aux « drames qui se jouent dans les sociétés très pauvres », alors que « notre premier souci est de nous protéger » (quel égoïsme !), et que « certains vont même jusqu’à évoquer la défense des racines chrétiennes » (quel faux prétexte futile !). Prenons exemple plutôt sur l’évêché de Marseille, dont un bâtiment a été avec bonheur « occupé par 250 migrants », dont les femmes ont pu ainsi éviter d’ « accoucher dans la rue ».
Avec des pasteurs si perspicaces, il semble qu’il faille encore attendre un peu le redressement de l’Église en France.
Source : S.D. pour La Porte Latine