Un des axes principaux de la pensée du fondateur de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Marcel Lefebvre, appuyé en cela sur la constatation des faits, sur les documents des conciles et des Papes, et plus généralement sur toute la tradition de l’Église, était le souci de la formation et de la sanctification du sacerdoce, source d’une vie chrétienne fervente pour les fidèles, source de paix et de prospérité pour la société tout entière.
Mgr Lefebvre a porté cette sollicitude toute sa vie, notamment en dirigeant le séminaire spiritain du Gabon, en dirigeant le scolasticat de Mortain, puis comme archevêque de Dakar, comme évêque de Tulle, comme supérieur général des Spiritains, enfin en fondant la Fraternité Saint-Pie X.
Il a exprimé à de nombreuses reprises, comme il l’écrit, cette « préoccupation et souci de la sainteté sacerdotale, de la formation des prêtres à l’exemple de Notre-Seigneur »(1).
« Les période de décadence de l’Église, note-t-il, trouvent généralement leur origine dans la décadence du sacerdoce épiscopal et sacerdotal ». « Les catastrophes au cours de l’histoire de l’Église sont toujours venues en général par le clergé qui a abandonné la voie de la sainteté : c’est à mesure que le clergé a abandonné la voie de la Croix que la société se corrompait ».
Au contraire, « le rayonnement de la grâce sacerdotale, c’est le rayonnement de la Croix. Le prêtre est donc au cœur de la rénovation méritée par Notre-Seigneur. Son influence sera déterminante sur les âmes et la société. Un prêtre illuminé par sa foi et rempli des vertus et des dons de l’Esprit de Jésus peut convertir de nombreuses âmes à Jésus-Christ, susciter des vocations, transformer une société païenne en société chrétienne ».
Parce que « le prêtre est au cœur de cette œuvre divine de renaissance des âmes, de leur divinisation pour leur glorification future », « il est évident que le moyen de rendre la foi et la grâce aux âmes qui le désirent et aux âmes qui les ont perdues, c’est de faire des prêtres ». Et donc, affirmait-il avec force, « la seule solution de renouveau de l’Église et de la Chrétienté consiste à transmettre, dans toute sa pureté doctrinale, dans toute sa charité missionnaire, le sacerdoce catholique de Notre Seigneur Jésus-Christ, tel qu’il l’a transmis à ses Apôtres ».
C’est dans ce désir de contribuer, à notre modeste place, à ce travail de sanctification des prêtres (et au premier chef de notre propre sanctification) que nous proposons dans ce numéro de découvrir la riche doctrine sur la sainteté du sacerdoce du cardinal Mercier, archevêque de Malines-Bruxelles (1906–1926), qui fut une figure marquante de l’épiscopat au début du XXe siècle.
Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la de la FSSPX
Sources : Lettre à nos frères prêtres n° 76 /La Porte Latine du 7 février 2018
Note de La Porte Latine
(1) Voir « La sainteté sacerdotale, Le magnifique héritage de Notre Seigneur Jésus-Christ », Mgr Lefebvre