Un évêque faisait, à propos de l’année des vocations, la réflexion suivante :
« Voici six mois qu’on nous parle, dans toutes les revues, des vocations, et lorsqu’on parle du prêtre, jamais il n’est fait allusion au saint sacrifice de la messe. Or la mission de Notre Seigneur Jésus-Christ était de monter sur l’autel de la croix. C’était la mission que le Père lui avait donnée : c’était son heure. Et c’est cette mission-là qu’il veut donner aux prêtres : « Faites ceci en mémoire de moi ». Voilà ce que nous devons faire. Eh bien ! dans toutes les revues qui ont parlé des vocations dernièrement, il n’y est jamais question du saint sacrifice de la messe ! Quelle est donc la mission du prêtre ? Ils ne le savent plus ! ».
Cette réflexion, que l’on croirait faite hier, date en réalité de juin 1978, il y a tout juste quarante ans. Et il faut espérer qu’elle n’est plus d’actualité : que la prédication sur les vocations, au cours de cette année 2018, et en prévision du synode, va relier le prêtre et la messe, la messe et le prêtre.
Car, comme le remarque Mgr Lefebvre en ce sermon du 29 juin 1978, il existe une relation transcendantale entre le prêtre et le sacrifice de la messe : le prêtre est fait d’abord, et essentiellement, pour célébrer la messe.
Sans doute, le prêtre fait autre chose : il prêche l’Évangile ; il guide et gouverne les âmes ; il répand la charité autour de lui ; il manifeste en sa vie le rayonnement du Christ, etc. Tout cela, il doit le faire, ce sont des éléments essentiels de sa vocation, de sa mission. Et pourtant, un laïc, un religieux pourrait réaliser cela, au besoin en recevant mission de l’évêque, comme nous le voyons dans plusieurs épisodes de la vie de saints qui n’étaient pas prêtres.
Mais célébrer le sacrifice de la messe, seul le prêtre le peut, et personne n’est en mesure de le suppléer ou de le remplacer. Or, en cette réalité sublime du sacrifice de la messe se réalise toute la Révélation, le mystère de la foi, l’achèvement des mystères de l’Incarnation et de la Rédemption, toute l’efficacité de l’apostolat.
Il est donc absolument essentiel, pour susciter des vocations puis les cultiver, et également pour que les prêtres persévèrent dans leur vocation, de manifester d’abord le lien entre sacerdoce et messe, ensuite la sublimité de ce divin sacrifice, enfin le rôle unique que tient le prêtre à cet égard.
Plus un jeune homme aura conscience qu’il sera ordonné prêtre en vue de la messe, afin de célébrer la messe pour la gloire de la sainte Trinité et le salut du monde, plus il pourra se sentir attiré et enthousiasmé par la vocation.
Une négligence à cet égard serait mortelle pour l’Église.
Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la de la FSSPX
Sources : Lettre à nos frères prêtres n° 78