Deux amis : le cardinal Gianfranco Ravasi et Oscar de Alfonso Ortega, Grand Maître de la Grande Loge d’Espagne
Que des clercs aient été francs-maçons n’est pas un mythe, mais une vieille histoire. Toutefois, cette infiltration de la maçonnerie dans la hiérarchie ecclésiastique est devenue bien plus significative dans les décennies récentes. Jusqu’où les loges ont elles étendu leur influence dans l’Église ?
Ce que nous devons demander, ce que nous devons chercher et attendre, comme les Juifs pour le Messie attendu, c’est un pape selon nos besoins. Alexandre VI, avec tous ses crimes privés, ne nous conviendrait pas, car il n’a jamais commis une erreur en matière religieuse. Clément XIV, au contraire, nous conviendrait de la tête aux pieds. » Tel est, en 1818, le dessein des Carbonari, société secrète italienne liée à la franc-maçonnerie [1].
Un Pape selon les besoins de la Maçonnerie
En mars 2013, à la suite de l’avènement au siège pétrinien de l’évêque de Buenos Aires, Jorge Maria Bergoglio, des quatre coins du monde surgissent les félicitations de diverses loges maçonniques. En date du 13 mars 2013, Luciano Nistri, de la Grande Loge virtuelle de l’Italie, publie un communiqué où il exprime son contentement au nom de ses « frères trois points » :
L’Église catholique a choisi comme pontife le jésuite Jorge Mario Bergoglio, qui a pris le nom de François. (…) Dès le premier moment, le pape François, un homme qui vient « presque du bout de l’univers », rejetant la robe d’hermine et la croix en or remplacée par sa croix de fer, a accompli son premier acte tangible. Dans ses premières paroles de salutation, il a favorisé une volonté de dialogue avec le monde et avec l’humanité, nourrissant l’espoir vivant pour les laïcs et les non-croyants qu’un changement soit en cours. Peut-être que cela est vraiment ce que le monde attend et qu’il attendait. Une nouvelle Église qui sait comment reconnecter l’amour avec la vérité dans une confrontation entre les institutions qui ne sont plus retranchées dans la défense de leur propre pouvoir (…). Un message que la maçonnerie perçoit comme une nette rupture avec le passé (…). Au nouveau pontife, nous envoyons nos meilleurs vœux de bon travail pour les années à venir [2].
Le 14 mars 2013, le communiqué du grand-maître du Grand-Orient d’Italie, Gustavo Raffi, est tout autant dithyrambique : « Avec le pape François, rien ne sera peut-être plus comme avant. Notre souhait c’est que le pontificat de François (…) puisse marquer le retour de l’Église parole par rapport à l’Église-institution, en promouvant une confrontation ouverte avec le monde contemporain, avec croyants et non-croyants, selon le printemps de Vatican II [3]. »
Le grand-maître Raffi espère que François montrera « au monde le visage d’une Église qui doit retrouver l’annonce d’une nouvelle humanité » et que « la simple croix qu’il porte sur sa veste blanche laisse espérer qu’une Église du peuple retrouve la capacité de dialoguer avec tous les hommes de bonne volonté et avec la maçonnerie qui (…) travaille pour le bien et le progrès de l’humanité (…). »
Ne pouvant détruire l’Église catholique, la maçonnerie, tout comme le protestantisme dont elle est la fille fidèle, a résolu de l’infiltrer afin d’user de sa structure et des ses rouages pour « bâtir » un monde selon ses idéaux progressistes : « le but (de la franc-maçonnerie) n’est plus de détruire l’Église, mais de se servir d’elle en l’infiltrant [4] » déclarait la Loggia en 1908.
Presque deux siècles séparent la déclaration de la Haute Vente de l’élection de François. La maçonnerie semble donc avoir atteint son but, elle a un pape comme elle l’entend. Mais pour arriver à ce résultat victorieux, les temples occultes ont inexorablement favorisé les contacts avec les hommes d’Église. Afin d’amener subrepticement ces derniers à penser et à concevoir la destinée du monde futur et la rédemption salvatrice de l’humanité à travers le prisme des « Lumières », des valeurs humanistes et progressistes ont été échafaudées dans les loges souterraines : mettons de côté le Christ, place à l’Homme ; pareillement pour les dogmes catholiques qui sont détrônés au profit des droits de l’homme sans Dieu ; une trilogie révolutionnaire, liberté-égalité-fraternité, vient remplacer une trinité divine.
Un tournant décisif dans son action d’infiltration fut Vatican II qui engagea résolument le monde catholique dans la voie tracée par l’humanisme maçon : « Nous souhaitons de tout cœur la réussite de la révolution de Jean XXIII (…). Tout franc-maçon digne de ce nom (…) ne pourra pas faire autrement que de se réjouir sans aucune restriction des résultats irréversibles du Concile [5] » soulignait le baron Yves Marsaudon, dirigeant du conseil suprême français des francs-maçons de rite écossais, et ami de Jean XXIII.
Vatican II, un tournant décisif
« La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion, car c’en est une, de l’homme qui se fait Dieu », s’écria Paul VI lors de son discours de clôture de Vatican II.
Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme [6].
Cette reconnaissance par le pape Montini des valeurs véhiculées par les temples occultes a engagé un processus de réhabilitation de la maçonnerie auprès des fidèles catholiques. Le vaticaniste italien Marco Tosatti relate, dans un article d’avril 2017, que le grand maître de la loge du Grand-Orient d’Italie, l’avocat Raffi, constatait lors de deux entretiens, l’un en 1999 et l’autre en 2003, que pendant le pontificat de Paul VI « la franc-maçonnerie avait eu une grande période de dialogue avec l’Église. Plusieurs dans le clergé ont parlé alors de la fin de la censure antimaçonnique et ont plaidé en faveur de la compatibilité entre l’Église et la Loggia [7]. » L’humanisme gnostique va, à partir de ce concile imprégné d’idéaux maçonniques et de la main amicale offerte par Paul VI, s’épanouir librement à l’ombre de l’Église catholique, pénétrer en profondeur sa structure et sa hiérarchie, circonvenir nombre de prélats romains. Mgr Annibale Bugnini, le concepteur du nouvel Ordo Missæ et très probablement frère maçon, se plaira dès lors à invoquer la nouvelle « Église conciliaire » issue de Vatican II dont Mgr Bernard Tissier de Mallerais dresse ainsi le portrait : « Formellement considérée, l’Église conciliaire est (…) le fruit d’un plan ourdi par la franc-maçonnerie [8].»
Toute idéologie – mais l’on peut parler raisonnablement pour la maçonnerie également de religion – a besoin de s’incarner dans une parcelle d’humanité pour progresser et se perpétuer. Les contacts entre maçons et ecclésiastiques sont donc primordiaux pour imposer d’abord, raffermir ensuite, les valeurs humanistes, fruits de la modernité protestante, au sein du monde romain. D’abord secrètes, particulièrement sous le pontificat du saint pape Pie X qui fit courber la tête aux modernistes et les fit rentrer dans leurs tanières obscures, les relations amicales entre maçons et clercs progressistes se firent par la suite moins secrètes et simplement discrètes. Depuis le concile, elles s’affichent plus ouvertement au grand jour.
La liste Pecorelli
Certains prêtres, évêques ou théologiens, voire papes, ne dédaignent pas de se glorifier publiquement de leurs amitiés occultes. Et que cette proximité porte une partie d’entre eux à s’affilier à une loge quelconque ne fait guère de doutes. La discrétion semble cependant encore de mise pour la gent sacerdotale.
Les mentalités ne sont pas encore totalement prêtes à auréoler de prestige les prêtres francs-maçons. Cependant malgré leur désir de rester cachés, le 12 septembre 1978, un journaliste italien à l’Osservatore Politico, membre de la loge P2, Mino Pecorelli, publiait un article intitulé « La Grande Loge vaticane » dans lequel figurait, accompagné des dates d’adhésion, numéros de matricule et sigles maçonniques, une liste de plus d’une centaine d’ecclésiastiques maçons, cardinaux, évêques, simples prêtres, parmi lesquels on retrouve les noms des cardinaux Jean-Marie Villot, Augustin Bea et Augustin Casaroli, dont deux furent secrétaires d’État au Vatican, emploi équivalent à celui de premier ministre. Six mois après la publication de cet index sulfureux, Pecorelli était, étrangement, assassiné.
Si, pour brouiller les pistes, le journaliste a pu introduire des noms de non-affiliés, le professeur Carlo-Alberto Agnoli, dans une étude éditée au Courrier de Rome en 2001 et intitulée « La maçonnerie à la conquête de l’Église », estime fiable [9] la liste Pecorelli, « symptôme d’une pénétration de la maçonnerie dans les plus hautes hiérarchies ecclésiastiques, à semer le doute que cette secte ait pratiquement pris la barre de cette Église catholique [10] ».
Conférences, invitations et réceptions de part et d’autre, éloges funèbres, congratulations, etc., toutes les occasions sont bonnes pour cimenter cette embrassade mortelle pour l’Église catholique dont la maçonnerie universaliste, messianique et farouchement anti-catholique dans son fondement, veut la perte : cette infiltration suave et douce est mue par cette finalité destructrice que Mgr Marcel Lefebvre avait dénoncée : « (…) je ne peux pas nier que Rome est sous l’influence de la maçonnerie ! Rome est sous l’influence des maçons ! C’est sûr, voyez : réconcilier avec les principes de 89, les principes maçonniques ! C’est ce que disait le cardinal Ratzinger, il ne s’en cache pas ! Vatican II est un effort pour se réconcilier avec 89. Vous vous rendez compte ? C’est effrayant ! (…) C’est maçonnique, c’est vraiment une révolution à l’intérieur de l’Église. Le diable a fait son coup de maître : il s’est servi de l’Église pour détruire l’Église ! Il s’est servi des autorités de l’Église pour détruire l’Église [11]) !»
Les exemples des liens divers et variés qui unissent ces libéraux voulant amener l’Église à s’allier avec la maçonnerie regorgent dans l’histoire récente.
Un document inédit
Un document inédit, publié après l’élection de Jorge Maria Bergoglio par deux journalistes italiens, Giacomo Galeazzi et Ferruccio Pinotti, et dans leur ouvrage Vatican maçon édité en 2013, témoigne du rapprochement opéré notamment depuis le concile Vatican II : une lettre écrite [12] par le cardinal Silvio Oddi (1910–2011), protecteur de la Militia Templi et considéré comme un conservateur, et l’ex-grand maître du Grand- Orient italien, l’avocat romain Virgilio Gaito. Dans cette missive adressée au pape Jean-Paul II et que les deux journalistes situent entre les années 1999–2001, ces deux personnalités demandaient au pontife polonais « un grand pacte » de pacification entre l’Église et la franc-maçonnerie afin qu’elles « marchent ensemble » pour guider « le troupeau » des hommes. Ils en appelaient à l’union des deux institutions pour « le bien de l’humanité » et à la reconnaissance officielle de la part du Vatican de l’entente possible entre foi catholique et appartenance à la maçonnerie.
Si la Déclaration sur la franc-maçonnerie de novembre 1983 publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi, dirigée à l’époque par le cardinal Joseph Ratzinger, renouvelle l’interdiction de l’appartenance pour un catholique aux loges maçonniques, le code de droit canonique de cette même année 1983 est en revanche bien plus ambigu et laisse une porte ouverte à la double obédience en levant la peine d’excommunication. L’article 1374 dispose en effet : « Qui s’inscrit à une association qui conspire contre l’Église sera puni d’une juste peine ; mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d’interdit. » La franc-maçonnerie n’est plus mentionnée en tant que telle tandis que l’expression « association qui conspire contre l’Église » est assez floue pour que les maçons se justifient en s’estimant amis et non ennemis du Vatican, donc ne tombant pas sous le coup de ce canon ecclésiastique.
D’ailleurs les louanges des frères « trois-points » envers le pape François sont là pour les affranchir aux yeux du public de toute volonté de conspiration contre la Rome néomoderniste et néo-protestante actuelle, qui leur convient si bien. Un rapide tour d’horizon de la presse maçonne donne une idée de l’amplitude de l’affection portée au pape argentin qui fut, il est vrai, en tant qu’évêque de Buenos Aires, membre honoraire du Rotary Club [13], antichambre des loges.
Forts de la nouvelle orientation donnée par le Concile, il est certain que nombreux sont les ecclésiastiques qui ont été ou sont au service des deux institutions. L’abbé Jean Claude Desbrosse, avec l’accord de son évêque, Mgr Le Bourgeois d’Autun, était entré, en 1980, à la Grande Loge nationale française. Son décès fut annoncé par son obédience sur le carnet mondain du Figaro du 9 décembre 1999 en ces termes : « On nous prie d’annoncer le retour à l’Orient éternel de l’abbé J.-C. Desbrosse ». Il était également précisé qu”« une messe de funérailles a été célébrée le samedi 4 décembre à la cathédrale d’Autun [14] ».
Pareillement la disparition du très progressiste jésuite le cardinal Carlo Martini, le 31 août 2012, soutien du cardinal Bergoglio lors du conclave de 2005, fut saluée par le Grand-Orient italien en ces termes :
Maintenant que les célébrations rhétoriques et les condoléances emphatiques ont laissé place au silence et à la souffrance du deuil, le Grand-Orient démocratique salue avec affection le frère Carlo Maria Martini, passé à l’Orient éternel [15].
Dans leur petite biographie de Martini publiée à la suite de leurs condoléances, les frères maçons révèlent à demi-mot l’affiliation du prélat à la confrérie des Libres Maçons.
Le 28 juillet 2013, lors du décès du cardinal Ersilio Tonini, le grand maître Raffi s’exprime par des mots qui ne laissent, là aussi, pas beaucoup de doutes quant à l’appartenance du prince de l’Église aux loges : il pleure « l’ami, l’homme de dialogue avec les maçons, le maître de l’Évangile social. Aujourd’hui, l’humanité est plus pauvre » et il ajoute cet hommage au pape François qui donne une perspective particulière à ce pontificat : « l’Église du pape François est une Église qui promet d’être respectueuse de l’altérité et de partager l’idée que l’État laïc promeut la paix et la coexistence des diverses religions [16].»
Entre les amis de la maçonnerie, qu’ils soient affiliés ou simples proches, les murs tombent et les ponts chers à François se multiplient, favorisés qu’ils sont par des artisans du rapprochement, tel le cardinal Gianfranco Ravasi. Le 14 février 2016, ce prélat publie, sur le quotidien italien Il Sole 24 ore, une tribune adressée à « ses chers frères maçons » dans laquelle il leur reconnaît « tant de valeurs communes ». Le site de la Fraternité Saint-Pie X en France, La Porte Latine, rapporte que le 8 mars suivant, « Oscar de Alfonso Ortega, grand maître de la Grande Loge d’Espagne lui a chaleureusement répondu en soulignant le « grand courage » de son « honorable frère Gianfranco ». L’hommage va même si loin que la Grande Loge d’Espagne reconnaît, de fait, le cardinal Ravasi comme « maître » et s’adresse ainsi à lui comme à un initié [17].»
Quelques années auparavant, un prêtre de Marseille, Xavier Manzano, directeur adjoint de l’institut de Sciences et de théologie des religions de Marseille et professeur de philosophie fondamentale au grand séminaire régional d’Aix-en-Provence, participait officiellement à un colloque maçonnique organisé par la Grande Loge de France, la Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra et la Grande Loge féminine de France, sans que son évêque Mgr Georges Pontier ne condamne ce grave scandale [18].
En 2013, une autre affaire qui implique un prêtre franc-maçon fait grand bruit : Pascal Vesin, curé de la paroisse Sainte-Anne d’Arly-Montjoie, à Megève, va plus loin dans le rapprochement entre maçonnerie et Église : il appartient tout bonnement au Grand Orient de France. Destitué de sa charge de curé par son évêque après que sa double obédience a été rendue publique, il entame un long pèlerinage à Rome dans l’espoir vain d’y rencontrer le pape François afin de plaider la cause de cette ouverture. Il lui a notamment adressé une lettre qui a été expédiée au Vatican « par quatre ou cinq canaux, notamment via certains cardinaux ». Pascal Vesin explique que sa démarche « est dans la dynamique de ce que le nouveau pape annonce et semble commencer à faire [19] ». Dans la suite de ce dossier, le cas du père Vesin est raconté dans ses détails.
Les Papes et la dédiabolisation de la Franc-Maçonnerie
Il faut admettre que les papes conciliaires eux-mêmes ont donné l’exemple de cette amitié contre-nature. Tout comme elle salue l’action de François et de Paul VI, la maçonnerie a honoré celle de Jean-Paul II en lui discernant, par l’intermédiaire de la loge du Grand-Orient italien, sa plus grande distinction, l’Ordre de Galilée, car, expliquait-elle, le pape a promu « les valeurs de la franc-maçonnerie universelle : fraternité, respect de la dignité de l’homme, et l’esprit de tolérance, points centraux de la vie des vrais maçons [20] ».
Le 22 mars 1984, le pape polonais reçut les Bnai’B’rith, puissante maçonnerie juive. Son allocution témoigne du changement opéré envers la maçonnerie : « Le simple fait de votre visite, dont je vous suis reconnaissant, est en lui-même une preuve du développement et de l’approfondissement constants de ces relations. » L’année précédente, le 18 avril, ce furent les membres de la Trilatétrale qui eurent l’honneur d’une audience publique avec Jean-Paul II, lequel leur adressa ses compliments : « C’est avec plaisir que je reçois les membres de la commission Trilatérale… Et que Dieu, le Créateur de la personne humaine et le Seigneur de vie rende efficace votre contribution à l’humanité. » On ne peut être plus explicite quant à l’estime que porte le pontife à l’action humaniste des maçons !
Benoît XVI ne négligea pas lui non plus d’accueillir et de féliciter les frères du Bnai’B’rith : le 18 décembre 2006, il recevait une délégation de la secte au Vatican avec ce message :
Je suis heureux de saluer votre délégation du B’nai B’rith International à l’occasion de sa visite au Vatican » et continue en souhaitant « à nos communautés non seulement d’entrer en dialogue, mais également d’être des partenaires en vue d’œuvrer ensemble au bien de la famille humaine (…) en promouvant les valeurs spirituelles et morales enracinées dans nos convictions religieuses [21].
Le « Mariage adultère »
La rencontre entre libéraux, qu’ils soient maçons ou catholiques, a bien eu lieu. Le dialogue et la collaboration entre les deux institutions sont à l’honneur depuis le concile Vatican II : « J’ai un rêve, écrit un maçon italien de haut grade, le sénateur Paolo Amato en 2008 : qu’une alliance entre les « porteurs » de sens, de valeurs, comme l’Église et la maçonnerie, soit établie [22]. »
Son rêve d’alliance est en train de devenir une réalité tangible. Mgr Lefebvre constatait qu’elle était déjà en chemin lors d’une conférence à Saint-Nicolas-du- Chardonneret le 13 décembre 1984 :
Or c’est ce que font les hommes d’Église actuellement. Nous le voyons sous nos yeux, c’est clair, partout. Depuis le Concile le libéralisme a investi les postes les plus importants de l’Église, depuis le pape jusqu’aux cardinaux de Rome, jusqu’à la Curie.
Le libéralisme s’est implanté dans l’Église, donc la compromission des hommes d’Église avec les hommes de Satan, par un pacte ouvert (…) et ce pacte a été signé à l’occasion du Concile ouvertement, publiquement avec les francs-maçons, avec les protestants, avec les communistes. Nous assistons à ce mariage, à ce mariage adultère, abominable entre les hommes d’Église et la révolution et les idées qui vont contre Dieu et Notre- Seigneur Jésus-Christ, contre son règne. C’est abominable.
Parallèlement à la pénétration des idées humanistes germées dans les loges maçonniques au sein de l’Église catholique, se sont aussi réalisées une affiliation des hommes d’Église à la secte et une « dédiabolisation » au sein du monde catholique de la franc-maçonnerie. L’infiltration et la proximité ayant persévéré, les maçons ont enfin, avec le pape François, « un pape selon [leurs] besoins ». Plus que jamais la recommandation de Léon XIII dans l’encyclique Humanum genus est à l’ordre du jour : il faut « arracher à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et la faire voir telle qu’elle est ».
Paul Delance
Sources : Fideliter n° 239 de septembre-octobre 2017
- www.dominicainsavrille.fr ; fr.wikipedia. org/wiki/Alta_Vendita ; De l’instruction permanente de l’Alta Vendita, art. xix[↩]
- blog.libero.it[↩]
- www.grandeoriente.it[↩]
- cité par Michael Davies, Pope John’s Council, vol. 2 : « Liturgical Revolution », Angelus Press, 1977, p. 165.[↩]
- www.courrierderome.org[↩]
- w2.vatican.va[↩]
- www.marcotosatti.com[↩]
- www.dominicainsavrille.fr[↩]
- www.revue-item.com[↩]
- www.a‑c-r‑f.com[↩]
- Mgr Lefebvre, Cospec 118‑B (20 mai 1986[↩]
- Giacomo Galeazzi et Ferruccio Pinotti, Vaticano massone, Piemme[↩]
- rotaryba.com.ar[↩]
- www.revue-item.com[↩]
- www.grandeoriente-democratico.com[↩]
- www.grandeoriente.it[↩]
- laportelatine.org[↩]
- www.contre-info.com[↩]
- www.liberation.fr[↩]
- The Remnant, Saint-Paul, MN, 30 avril 2000, p. 6. 21 – Cité par Daniel Leroux, Pierre m’aimes-tu ?, éditions Fideliter, 1988, p. 80.[↩]
- w2.vatican.va[↩]
- www.grandeoriente.it[↩]