Dans la dernière Lettre d’information de la Fraternité Saint-Pie X (DICI n°444), les futures« chaises musicales » de Notre-Dame suscitent la critique et le siège de Pierre occupe tous les esprits en vue du prochain conclave.
Sommaire de DICI numéro 444
Éditorial de M. l’abbé Alain Lorans
Un pré-conclave sur WhatsApp ?
En cette période de pré-conclave, c’est une étrange ambiance romaine que nous dépeint le journaliste britannique Damian Thompson : « Peut-être pouvez-vous voir l’éclat de l’anneau d’un évêque rédigeant le dernier potin sur WhatsApp… ». Car il faut savoir que « le Saint-Siège emploie des mouchards électroniques de classe internationale, si bien que tout le monde utilise un téléphone privé plutôt que les téléphones fournis par le Vatican. Même les espions téléphoniques sont occupés à échanger leurs informations… »
Déjà le procès de l’immeuble de Londres – à l’issue duquel l’ancien Substitut de la secrétairerie d’Etat du Vatican, le cardinal Angelo Becciu a été condamné à cinq ans et six mois de prison – nous avait donné un aperçu des mœurs curiales actuelles. [Voir l’éditorial de DICI n° 436, septembre 2023]. Nous avions ainsi appris que le Premier auditeur général du Vatican, Libero Milone, avait été congédié en 2017 par le cardinal Becciu, parce qu’il avait espionné les affaires financières privées de hauts fonctionnaires du Vatican, dont les siennes. En contrepartie, le Premier auditeur avait affirmé que son bureau était sur écoute et que les ordinateurs et téléphones de son équipe étaient sous surveillance. On découvrit alors que le cardinal Becciu avait réalisé des enregistrements clandestins du pape exposant des secrets d’Etat. Et pour couronner le tout : l’archevêque Edgar Pena Parta qui a remplacé le cardinal Becciu à son poste de substitut, après son éviction en 2018, n’avait pas nié avoir engagé, lui aussi, des prestataires extérieurs pour organiser la surveillance électronique d’autres fonctionnaires à des fins de représailles.
Dès lors, rien d’étrange à ce que Damian Thompson nous révèle l’existence de réunions très discrètes qui se tiennent, à Rome et ailleurs, pour préparer la succession du pape : « Certains des cardinaux libéraux, se sentant en sécurité parce qu’ils ont la faveur du pape François, peuvent être vus en train de comparer leurs notes dans un bar près des portes du Vatican. » En revanche, « les cardinaux conservateurs sont plus nerveux : ils se réunissent pour des dîners dans les appartements des uns et des autres ou dans leur restaurant préféré, à condition qu’ils puissent faire confiance à des serveurs qui ne les trahiront pas. » D’où le recours généralisé à des messageries cryptées sur des téléphones privés.
James Bond cardinal ! Cela vous semble exagéré ? Lisez à la fin de notre article sur les papabili (p. 6) le scénario d’un historien progressiste, selon lequel le successeur de François pourrait disparaître de la loggia de la basilique Saint-Pierre, à peine élu. Non par l’opération du Saint-Esprit, mais par la puissance des réseaux sociaux qui révéleraient…
De ces prélats troquant la mitre pour un casque branché sur des micros cachés, libera nos Domine ! De ces papabili connectés, libera nos Domine !
Source : DICI n° 444, mai 2024