Suite et fin du reportage
« Les magnifiques mosaïques de la basilique supérieure : l’Agonie de Notre Seigneur et la Résurrection. Fasse que la crise de l’Eglise ‑son agonie- finisse par se transformer en restauration de la Tradition par la tradition ! »
Le rôle déterminant de la Fraternité Sacerdotale saint-Pie X
Oui, il est possible, en célébrant l’Immaculée Conception, de faire un tout petit excursus sur notre Fraternité Saint-Pie X. Nous tous qui sommes ici, chacun à notre place, nous lui sommes profondément attachés, à cette Fraternité. Nous en comprenons le rôle déterminant pour perpétuer le sacerdoce et la Tradition dans la crise de l’Eglise. Comme je vous l’ai dit, indépendamment de ces éclaboussures inévitables qui viennent nous gifler jusqu’au-dedans de la barque, comment ne pas rendre grâce au Bon Dieu pour le chemin qui a été parcouru ? Et nous percevons qu’au fur et à mesure que s’accentue la désertification spirituelle et que les compromis de pseudo-retour à la Tradition montrent leur impuissance, notre Fraternité apparaît, modestement mais réellement, comme une lumière, un point de repère que l’on observe, peut-être pour ne pas se laisser emporter sans s’en apercevoir. Elle est un phare dans la tempête, et la lumière de ce phare apparaît davantage comme l’espérance sur l’océan en furie. Elle n’est pas l’Eglise bien évidemment, mais elle a reçu la responsabilité, dans la crise, de continuer l’œuvre de la Tradition. Elle le fait au travers d’hommes qui ne peuvent pas être suivis pour ce qu’ils sont, des hommes, mais en raison de leur fidélité à transmettre la foi selon la mission qui a été remplie par son fondateur. Et c’est là votre motif, notre motif commun de fidélité à la Fraternité qui ne doit pas s’émouvoir aisément des chaos, des secousses du chemin. Oui, cette Tradition, cette Fraternité, comme nous aurons à cœur cet après-midi d’en renouveler la consécration au Cœur douloureux et immaculé de Marie qui nous protège tellement et dont je vous ai dit tout à l’heure les bénédictions qu’il faisait descendre sur cette Tradition.
Alors, mes biens chers frères, oui, ne nous laissons pas impressionner par les difficultés. Il faut sans cesse remonter à contre-courant ? Oui ! Il faut consentir à une existence moins facile, à certains points de vue ? Sans doute !Mais est-ce que tout cela n’en vaut pas largement la peine ? Pour aller au Ciel, pour retrouver notre Mère, Marie, et pour donner à nos enfants, dès cette terre, la grâce et le sourire constant d’une Mère dans le Ciel, d’une Mère qui nous accompagne, toujours présente dans les joies et les peines de l’existence ! Parents chrétiens, savez-vous le trésor que vous transmettez à vos enfants lorsque, dès leur tendre enfance, vous les habituez à prier Marie, à vivre avec Marie, à avoir toujours devant eux, devant leur visage le sourire constant de cette Mère tellement capable de transformer les cœurs ?
l’éducation mariale
Laissez-moi vous montrer le résultat de ce sourire de Marie, le résultat de ce que l’on peut bien appeler l’éducation mariale. Nous en voyons l’exemple chez la petite Bernadette, après le temps des apparitions. Elle reçut un jour la visite d’un libertin qui l’interpella en ces termes :
« C’est toi qui vois la Sainte Vierge ? Tu nous racontes des histoires. Dis-moi donc tout ce que tu voyais. » Et la petite Bernadette, calme, commence par lui dire : « C’est inutile puisque vous n’y croyez pas ! » Mais l’homme de poursuivre : « Montre-moi au moins comment elle souriait. Je suis un pécheur et peut-être ce sourire me convertira-t-il. » Alors la petite Bernadette, inspirée à l’évidence de Dieu, eut cette réponse étonnante : « Ce sourire, lui expliqua t‑elle, ce sourire ne se voit qu’au Ciel, je ne pourrai pas vous le montrer. Cependant, puisque vous êtes un pécheur, je vais essayer. Je vais essayer, moi, de vous montrer ce sourire de l’Immaculée, ce sourire qui ne se voit qu’au Ciel, je vais essayer de le reproduire pour vous, pour cette seule raison que vous êtes un pécheur, pour que vous compreniez comment elle regarde les pécheurs. » Et Bernadette sourit alors en levant les yeux au ciel, et ce sourire frappa tellement cet homme qu’il en eut l’âme remplie et que, poussé vers la Grotte, il y pria et se convertit… »
Parents chrétiens, donnez à vos enfants la joie du sourire de Marie, de ce visage devant le visage de vos enfants, de ce sourire qui transpercera leur âme et leur cœur, qui leur communiquera un sourire qui vient du Ciel et qui, à son tour, – comme ce brasier d’amour que le Bon Dieu a voulu donner à la terre pour ensuite être propagé – pourra venir réchauffer tant d’âmes. Car c’est cela, mes biens chers Frères, la mission de la Tradition. Nous voulons regagner les âmes à Jésus-Christ. Et pour cela, nous passons par Marie qui nous écoute, et à travers elle nous avons la certitude d’être entendus de Dieu ! Nous demandons ce sourire de la miséricorde pour chacun d’entre nous, de cette vraie miséricorde catholique, miséricorde de Dieu sur les âmes qui passe par Marie ; miséricorde qui nous retourne au-dedans de nous-mêmes, comme lorsque nous sommes allés à la Grotte et que nous nous relevons tout changés ; miséricorde qui nous convertit profondément, miséricorde qui recrée, qui refait les âmes et qui leur donne cette ardeur pour partir à la conquête missionnaire autour d’elles. Mes biens chers frères, dans la mesure où la Tradition sera profondément intérieure, pénétrée de cette vie surnaturelle qui unit à Dieu, saisie par ce contact avec Marie, parce qu’elle aura reçu le sourire de Marie, notre Tradition sera profondément apostolique et missionnaire. Nous avons une espérance et cette espérance est infaillible, car elle se nomme Marie.
Des ames profondément mariales
Notre espérance s’accroît tellement aujourd’hui de ce Pèlerinage, de ce renouvellement marial dans les cœurs, et elle permet tellement ce cheminement spirituel qui doit s’accomplir dans les âmes. Oui, nous voulons la conversion de toutes les âmes à Jésus-Christ, nous voulons le retour vers la Tradition. Et pour cela nous comprenons qu’il faut que nos âmes soient des âmes profondément mariales, remplies de Notre-Seigneur Jésus-Christ par Marie. Alors combien nous pouvons être efficaces au service de Dieu, emplis de Lui, débordant de Lui. Comment nous pourrons Le communiquer à l’extérieur de nous-mêmes. Mes biens chers frères, nous n’avons besoin finalement que d’une seule chose, nous avons besoin que les âmes de la Tradition soient des âmes profondément données à Marie, et alors combien la flamme de Jésus-Christ, l’amour de Jésus-Christ pourra embraser cette terre !
« Virgo singularis »
« Inter omnes mitis »
« Nos culpis solutos »
« Mites fac et castos. »
« Vierge unique, douce entre toutes, après nous avoir purifiés, déliés de nos fautes, enseignez-nous par ce pardon même, la douceur divine et la pureté. Ainsi soit-il. »
Régis de Cacqueray †
Un événement inattendu
A la fin de la procession du Saint Sacrement, monsieur le Recteur du Sanctuaire de Lourdes a tenu à prononcer quelques mots :
« Je tiens à vous féliciter pour la ferveur avec laquelle vous avez accompli ce pèlerinage[…] Oui, bien sûr, je ne peux nier la déchirure ecclésiale qui nous divise, mais nous avons la même Foi[…] Ainsi que je l’ai fait avec tous les directeurs de pèlerinage en 2004, je tiens à remettre aux responsables de la Fraternité Saint-Pie X, messieurs les abbé de Cacqueray(NDLR : pour le District de France) et Pinaut (NDLR : pour le prieuré de Lourdes), un morceau de granit tiré de la grotte de Massabielle lors de la restauration de 1958[…]Sans oublier de vous dire « A l’année prochaine » ! »
Quittant alors le micro, monsieur le recteur, à l’invitation de monsieur l’abbé de Cacqueray, a rejoint le cortège des clercs de la Tradition pour la procession de sortie : Deo Gratias !
A l’année prochaine, donc, du samedi 22 au lundi 24 octobre 2005 !