Chers Chevaliers de l’Immaculée !
C’est avec joie et gratitude que je vous informe que notre nouveau Supérieur General a autorisé et béni l’installation du Quartier Général International de la M.I à Varsovie. Il a également rédigé une lettre de recommandation pour le « Petit Manuel de la M.I », qui a déjà été publié en anglais, en français et en espagnol et sera bientôt disponible en allemand. Il s’agit d’un résumé de toutes les préoccupations de la M.I. : principalement, son essence et sa justification, son utilité et son actualité. Un chapitre particulier est consacré à la relation qu’entretient la M.I. avec les autres mouvements, car les malentendus et les défiances en ce qui concerne d’autres mouvements mariaux arrivent régulièrement.
La partie probablement la plus importante traite de l’existence concrète de la M.I. : l’engagement dans la M.I. et en particulier la persévérance des Chevaliers. Il est toujours aisé de commencer quelque chose. Mais il est extrêmement difficile de continuer et de persévérer dans cette tâche. Toute association repose mais aussi bute sur la manière de tenir ses membres alertes et de conserver leur zèle initial ou bien même de renforcer ce zèle. Et cela est certainement aussi la grande question pour tout Catholique et particulièrement pour chaque Chevalier : comment puis-je rester fidèle et le devenir encore davantage ?
La première réponse vient de l’extérieur : il est de la responsabilité de la direction de la M.I. de fournir constamment aux Chevaliers les armes et les munitions pour le combat des âmes et pour les motiver de diverses manières à devenir de meilleurs instruments dans les mains de l’Immaculée. La structure entière de la M.I. a été conçue afin de concevoir le matériel apostolique et de le fournir aux Chevaliers, accompagné d’un manuel d’utilisation approprié : ainsi les magazines, lettres, dépliants publiés régulièrement, les coins de la M.I., etc.
Une autre réponse doit venir de l’intérieur du Chevalier lui-même : quelle est l’utilité de tous ces efforts si le Chevalier lui-même les ignore ? S’il ne prend pas ce qui lui est offert et néglige de le considérer ? Ainsi, on ne devrait pas être surpris de réaliser soudain que l’on appartient aux Chevaliers en dormance, que l’on appartient seulement de nom aux Chevaliers, qui deviennent infidèles à leur promesse de réaliser quelque chose pour l’Immaculée et pour le salut des âmes au moins une fois chaque jour.
Ô comme il est important de prier ainsi pour la fidélité et la générosité, mais aussi que nous puissions contempler la nature du Chevalier qui est aussi bien résumé dans la prière de consécration.
Essayons de comprendre cela un petit peu plus en détail :
Marie, la Médiatrice de toutes les grâces et le fondement de la M.I. : un privilège qui nous apprend que toutes les grâces de la conversion et de la sanctification obtenues par Notre Seigneur dans Sa souffrance et par Sa mort sur la Croix ont été confiées à Marie afin qu’elle puisse les distribuer aux gens de bonne volonté « quand elle le souhaite, à qui elle le souhaite, de la manière dont elle le souhaite, autant qu’elle le souhaite » (Saint Bernard). Cette médiation des grâces prend place dans deux directions : tout d’abord elle s’écoule du Sacré Cœur de Jésus dans les mains de l’Immaculée. La lumière et la grâce de Dieu nous touchent : notre existence entière consiste à retourner vers Dieu. A présent notre retour vers Dieu doit prendre place de la même manière que celle par laquelle Dieu est venu a nous, à travers Marie. Ceci a été exprimé depuis l’antiquité chrétienne par le fameux idiome « par Marie vers Jésus ». Même Notre-Dame de Fatima le confirme en des termes simples : « Mon Cœur Immaculé sera votre refuge et le moyen qui vous mènera à Dieu. »
Dieu ne force pas l’homme mais il veut notre consentement libre à son travail salvifique sur nous. Ainsi, Notre-Dame peut accomplir sa mission de Médiatrice en nous si nous le voulons clairement, si nous l’acceptons par un acte de volonté, par un « oui » en pleine conscience. La Médiatrice dévoilera son activité affectueuse en nous au point de nous donner à elle par un acte de reddition, la consécration de nous-mêmes.
Précisons davantage ce que nous donnons à Notre-Dame par notre acte de consécration. Nous avons vu que dans notre vie spirituelle, il y a deux grandes realités : notre relation avec Dieu et notre relation avec notre prochain. Ceci aboutit à deux différents actes de consécrations qui se complètent :
Tout d’abord, nous nous donnons à Marie afin qu’elle devienne notre mère et notre maîtresse et afin que nous puissions devenir ses enfants et ses esclaves. C’est l’acte de consécration important et fondamental, qui exprime déjà notre capitulation totale à Marie mais qui est limité à notre propre sanctification, notre retour personal à Dieu par Marie. C’est ainsi que la Providence, en inspirant saint Louis Marie Grignon de Montfort a voulu expliquer la dévotion totale à Marie qui nous est présentée de manière formidable dans « le Livre d’Or de la Veritable Dévotion à Marie ».
Ensuite nous nous donnons à Marie afin qu’elle puisse prendre nos vies dans le monde dans ses mains, c’est-à-dire les tâches que nous devons accomplir durant cette vie. Nous devrions être alors la cause principale (toujours subordonnée à Dieu, bien évidemment) de toutes les actions et de nos relations aux autres, et nous devrions nous considérer comme les « instruments dans ses mains immaculées ».
L’acte de consécration de saint Maximilien Kolbe commence par un résume bref de la consécration de saint Grignon de Montfort. Mais le sujet principal est que nous demandons à Marie d’être en possession de toutes nos capacités afin de les utiliser comme des canaux à travers lesquels elle peut réaliser les miracles de conversion et de sanctification des âmes. Ceci lui permet »d’écraser la tête du serpent », de « vaincre toutes les hérésies de par le monde » et ainsi d’établir plus encore la « domination du Sacré Cœur de Notre Seigneur ».
Et c’est exactement ce que je voudrais vous proposer comme résolution pour 2019 : que notre consécration à l’Immaculée, en tant que ses instruments, penètre de plus en plus toutes les parties de notre vie, afin que ce que nous lui donnons par la prière soit aussi mis en pratique dans nos vies quotidiennes.
Ce qui signifie, tout d’abord, prier, méditer régulierement sur l’acte de consécration, savourer chaque phrase, chaque mot, afin de le comprendre aussi profondément que possible. Des mondes spirituels entiers sont ouverts derrière les mots « Marie nous aime tant », « à qui Dieu a confié l’ordre entier de la miséricorde », « instrument », etc. Nos lettres cette année doivent avant tout nous guider vers ces profondeurs spirituelles.
Mais alors arrive un point important et difficile : l’application de la consécration dans nos vies quotidiennes. Ceci demande une seule attitude fondamentale : la generosité ! Si on se sent en général insignifiant et misérable, si on s’inquiète seulement de ses propres avantages, alors on ne peut pas suivre l’appel du Christ Roi, et alors n’importe quel désir d’aimer Dieu et de remplir sa volonté est mort dans l’oeuf. Ainsi, tout d’abord, nous devons tous essayer d’etre généreux dans nos vies quotidiennes : accepter avec générosité une humiliation, supporter généreusement les erreurs et les imperfections des autres, distribuer généreusement les Médailles Miraculeuses et les dépliants, prier avec générosite le Rosaire jusqu’à la fin, donner généreusement quelque chose pour l’Immaculée Conception. Ne faites pas les choses avec avarice, faites-les avec générosité !
Nous avons tous besoin de prier pour que cette générosité se manifeste dans la consécration à l’Immaculée, en mettant tous les Chevaliers aux pieds du Christ Enfant et de Sa Mère, afin que la lumière vive du Saint Noël nous emplisse tous de grâces et que celles-ci puissent s’écouler à travers notre chevalerie dans les cœurs des pauvres pécheurs.
Avec ma bénédiction
Buccaramanga le 25 novembre 2018
Abbé Karl Stehlin, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
Source : La Porte Latine du 14 décembre 2018