Histoire
En action de grâces de la décisive victoire remportée à Lépante par la flotte chrétienne sur la flotte turque, le premier dimanche d’octobre 1571, le saint Pape Pie V institua une fête annuelle sous le titre de Sainte Marie de la Victoire ; mais peu après, le Pape Grégoire XII changea le nom de cette fête en celui de Notre-Dame-du-Rosaire.
Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits abondants qu’il produisait dans l’église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, Dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente.
Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui fut le grand propagateur, l’apôtre de la dévotion au saint Rosaire ; c’est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Depuis saint Dominique, il n’y a pas eu d’homme plus zélé que ce grand missionnaire pour l’établissement de la confrérie du Rosaire : il l’érigeait dans tous les lieux où elle ne l’était pas ; c’est le moyen qu’il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire, qui est restée la meilleure entre toutes, la plus facile à retenir, la plus instructive et la plus pieuse. L’Apôtre de l’Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple.
Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion ; il pouvait dire : « Personne ne m’a résisté une fois que j’ai pu lui mettre la main au collet avec mon Rosaire ! » Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire : là, c’étaient quinze bannières représentant les quinze mystères du Rosaire ; ailleurs, d’immenses Rosaires qu’on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques ; un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.
Son oeuvre a continué après lui ; c’est le Rosaire à la main que la Vendée, en 1793, a défendu ses foyers et ses autels ; c’est aussi le Rosaire ou le chapelet à la main que les populations chrétiennes paraissent dans toutes les cérémonies religieuses.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.
Comment réciter le Rosaire ?
Le Rosaire commence par le signe de la croix. Le chrétien se signe en portant la main droite au front en disant : « Au nom du Père » ; puis sur la poitrine, disant : « et du Fils » ; ensuite à l’épaule gauche et à l’épaule droite, disant : « et du Saint-Esprit » ; enfin il dit : « Ainsi soit-il » et récite le Credo.
Puis, sur le premier grain, on dit le Pater Noster. Sur chacun des trois grains suivants : un « Je vous salue Marie » et on termine l’introduction aux Mystères par un Gloria. Si on dit le Rosaire entier dans la journée on ne répète pas cette introduction ; si on ne dit qu’un chapelet dans la journée, c’est-à-dire qu’on ne médite qu’une seule série des mystères, on fait cette introduction pour chaque chapelet.
Puis vient la méditation (contemplation) des trois séries de mystères : joyeux, douloureux et glorieux, qui constituent les trois chapelets dont est formé le Rosaire. Chaque série est constituée elle-même de cinq mystères qu’on médite en cinq dizaines. On les appelle ainsi parce qu’on y récite une fois le « Notre Père » suivi de dix « Je vous salue Marie ». La prière du « Gloire au Père » achève la dizaine.
Il faut donc cinq dizaines pour faire un chapelet, trois chapelets pour faire un rosaire.
Après chaque dizaine, dire l’invocation suivante :
Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez toutes les âmes au Ciel ; nous vous prions spécialement pour celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde.
A la fin du chapelet, ou du rosaire, dire les invocations suivantes :
Seigneur, donnez-nous des prêtres !
Seigneur, donnez-nous de saints prêtres !
Seigneur, donnez-nous beaucoup de saints prêtres !
Seigneur, donnez-nous beaucoup de saintes vocations religieuses !
Les prières usuelles du Chrétien
Le Je crois en Dieu ou Credo,
« Symbole des apôtres »
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli,
est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois au Saint Esprit,
à la sainte Eglise Catholique,
à la communion des Saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.
Ainsi soit-il.
L’Oraison Dominicale
(Notre Père…)
Notre Père, qui êtes aux cieux,
que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive,
que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour.
Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.
Mais délivrez-nous du mal.
Ainsi soit-il.
La Salutation Angélique
(Je vous salue Marie…)
Je vous salue, Marie, pleine de grâce,
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Le Gloire au Père
Gloire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit,
comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
Les mystères du Rosaire
Les mystères Joyeux
lundi et jeudi
I. L’Annonciation
Fruit du mystère : l’esprit d’humilité
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette première dizaine en l’honneur de votre Incarnation dans le sein de Marie ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par son intercession, une profonde humilité.
II. La Visitation
Fruit du mystère : la charité fraternelle
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette seconde dizaine en l’honneur de la Visitation de votre sainte Mère à sa cousine Elisabeth, et de la sanctification de saint Jean-Baptiste ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la charité envers notre prochain.
III. La Nativité
Fruit du mystère : l’esprit de pauvreté
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette troisième dizaine en l’honneur de votre Nativité dans l’étable de Bethléem ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, le détachement des biens du monde, le mépris des richesses et l’amour de la pauvreté.
IV. La présentation de Jésus au Temple et la Purification
Fruit du mystère : l’esprit de pureté et d’obéissance
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette quatrième dizaine en l’honneur de votre présentation au Temple et de la Purification de Marie ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par son intercession, une grande pureté de corps et d’esprit.
V. Le Recouvrement de Jésus au Temple
Fruit du mystère : la recherche de Dieu en toute chose
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette cinquième dizaine en l’honneur de votre Recouvrement au Temple par Marie ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par son intercession, la recherche de Dieu en toute chose.
Les mystères Douloureux
mardi et vendredi
I. L’Agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers
Fruit du mystère : le regret de nos péchés
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette sixième dizaine en l’honneur de votre Agonie mortelle au jardin des Oliviers ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la contrition de nos péchés.
II. La Flagellation
Fruit du mystère : La mortification de nos sens
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette septième dizaine en l’honneur de votre sanglante Flagellation ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la mortification de nos sens.
III. Le Couronnement d’épines
Fruit du mystère : La mortification de notre orgueil
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette huitième dizaine en l’honneur de votre Couronnement d’épines ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, le mépris du monde.
IV. Le Portement de Croix
Fruit du mystère : La patience dans les épreuves
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette neuvième dizaine en l’honneur de votre Portement de Croix ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la patience dans toutes nos croix.
V. Le Crucifiement
Fruit du mystère : Un plus grand amour de Dieu et des âmes
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette dizième dizaine en l’honneur de votre Crucifiement et votre Mort ignominieuse sur le Calvaire ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la conversion des pécheurs, la persévérance des justes et le soulagement des âmes du Purgatoire.
Les mystères Glorieux
mercredi, samedi et dimanche
I. La Résurrection
Fruit du mystère : La foi
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette onzième dizaine en l’honneur de votre Résurrection glorieuse ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, une plus grande foi.
II. L’Ascension de Notre-Seigneur
Fruit du mystère : Le désir du Ciel
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette douzième dizaine en l’honneur de votre triomphante Ascension ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, un désir ardent du Ciel.
III. La pentecôte
Fruit du mystère : Le zèle apostolique, le combat pour la Foi
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette treizième dizaine en l’honneur du Mystère de la Pentecôte ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par l’intercession de votre sainte Mère, la descente du Saint-Esprit dans nos âmes.
IV. L’Assomption de la Très Sainte Vierge
Fruit du mystère : La grâce d’une bonne mort
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette quatorzième dizaine en l’honneur du Mystère de la triomphante Assomption de votre sainte Mère dans le Ciel ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par son intercession , la grâce d’une bonne mort.
V. Le Couronnement de la Sainte Vierge au Ciel
Fruit du mystère : Un plus grand amour et une plus grande dévotion envers la sainte Vierge
Nous vous offrons, Seigneur Jésus, cette quinzième dizaine en l’honneur du Couronnement de votre sainte Mère ; et nous vous demandons, par ce Mystère et par son intercession , une confiance illimitée au Coeur douloureux et Immaculé de Marie.