Né le 27 mars1416 à Paule en Calabre, et mort le 2 avril 1507 à Plessis-lès-Tours.
Saint François de Paule naquit en 1416 à Paule en Calabre. Ses parents n’ayant pas d’enfant prièrent saint François d’Assise d’avoir un fils qu’ils destineraient au service de Dieu. Exaucés et reconnaissants, ils le firent nommer François.
François correspondait avantageusement aux dispositions dévotes de ses parents. Agé de treize ans, il fut confié un an aux franciscains. Il s’astreignit à suivre exactement la règle franciscaine et s’interdit encore la viande et le linge.
Ensuite il accompagna ses parents en pèlerinage à Rome et à Assise. De retour, il obtient de ses parents de se retirer en ermite. Ayant à peine quinze ans, il se creusa une caverne en bord de mer, couchant sur le roc et se nourrissant d’herbes environnantes ou de ce que les indigènes lui apportaient.
Deux personnes s’adjoignirent à son ermitage. La population leur construisit des cellules et une chapelle où ils psalmodiaient et assistaient à la Messe qu’un prêtre y venait célébrer.
Saint François prédit, plusieurs années avant, la prise de Constantinople par les mahométans du 29 mai 1453.
En 1454, l’archevêque de Cosenza l’autorisa à construire une église et un monastère pour satisfaire l’affluence de nouveaux disciples. Au cours de travaux, il fit des miracles dont celui de guérir un incurable. Il ressuscita son neveu deux jours après sa mort, et aura ressuscité six autres morts.
Il dormait sur une planche ou sur la terre nue, et ne prenait qu’un repas le soir. Il imposa à sa société un quatrième vœu : l’abstinence perpétuelle de lait, viande, fromage et œufs, en réparation du relâchement de la discipline de l’Eglise. Ses disciples devaient s’appeler les Minimes.
L’archevêque de Cosenza approuva le nouvel Ordre en 1471, et le pape Sixte IV le 23 mai 1474. L’Ordre ne comptait qu’une minorité de clercs et un seul prêtre.
En 1479, François passa en Sicile où il opéra des guérisons miraculeuses.
Il prédit la prise d’Otrante par les turcs du 12 août 1480, mais aussi sa libération du 10 septembre 1481.
Il donna des conseils qui vexèrent Ferrante, roi de Naples, lequel envoya un officier pour l’arrêter, mais l’officier fut tellement saisi par l’humilité du saint qu’il le laissa et réussit à dissuader le roi.
La réputation de François se répandit jusqu’en France où Louis XI, apoplectique depuis mars 1481, l’envoya daigner venir le guérir, promettant la faveur de son Ordre en France. François dédaigna l’invitation. Louis obtint l’appui de Ferrante, mais François demeura inflexible. Louis s’adressa alors au pape Sixte IV, lequel envoya deux brefs ordonnant d’aller au chevet de Louis ; François n’eut qu’à s’exécuter.
François quitta la Calabre pour Naples puis Rome où le pape lui proposa de recevoir la cléricature, mais il refusa par humilité, mais accepta le pouvoir de bénir les chapelets et les cierges. Accompagné d’un émissaire de Louis XI, il s’embarqua à Gênes pour Marseille. Il préserva le vaisseau d’un naufrage et d’un assaut de corsaires, de telle sorte qu’il dut accoster entre le port de Bormes-les-Mimosas et le cap de Brégançon. Avant de débarquer, il se confesse. Descendu, il imprime ses vestiges sur un rocher où désormais se tient une chapelle. Il demanda à entrer à Bormes mais la peste qui y sévissait motiva le refus de son entrée – « Ouvrez, par charité, Dieu est avec nous ! ». – On le laissa entrer et tous les pestiférés de Bormes furent aussitôt guéris, y compris ceux qui s’en étaient éloignés. Depuis ce temps aucun habitant de Bormes n’a jamais été atteint de la peste quelqu’ait pu être leur exposition. A Fréjus, les pestiférés furent aussi guéris.
Quelquefois François était rendu invisible pour lui permettre de prier ou pour éviter les honneurs qu’on voulait lui déférer, mettant en peine l’émissaire royal qui craignait qu’il avait repris le chemin de l’Italie.
François atteint enfin le château de Plessis-lez-Tours le 24 avril 1482 ; péniblement, le roi s’agenouilla devant lui « comme si ce eût été le pape ». François l’exhortera à accepter tout ce qui précède la mort.
Le 30 août 1483, le roi, à l’article de la mort, se confesse, recommande ses enfants à François de Paule, avant d’expirer dans les bras de François. Sa fille, Anne de Beaujeu, régente sous la minorité de son frère Charles VIII, était stérile, mais François l’en guérit. Un jour, elle le vit en lévitation. François par ses prières et ses larmes obtient la victoire contre la sédition du duc d’Orléans (futur Louis XII) allié à la Bretagne, et celle de Fornoue du 6 juillet 1494 contre Venise (7 contre 40 mille hommes). Charles VIII consulta François plus encore que son père et fonda des monastères pour les Minimes.
En 1487, François envoie dire à Ferdinand le Catholique, roi d’Espagne, de ne pas suivre son intention d’abandonner le siège de Malaga investie par les Maures ; trois jours après, il remporte la place.
Par ses prières, Louise de Savoie, comtesse d’Angoulême, donna naissance au futur François 1er, le 12 septembre 1494
Louis XII, cousin issu de germain de Louis XI, et succédant à Charles VIII, mort en 1498 sans postérité, accorda à François de rejoindre l’Italie, mais rétracta aussitôt cette faveur !
Lorsque le roi, époux de sainte Jeanne de France, fille de Louis XI, obtient la dissolution de son mariage pour non-consommation le 17 décembre 1498[1], François la consola et l’enthousiasma à devenir épouse du Christ.
Louis XII ayant épousé Anne de Bretagne le 8 janvier 1499, celle-ci tomba malade, et François lui recommanda de manger trois pommes contre l’avis des médecins qui disaient que cela la ferait mourir, mais cela la guérit. De plus, par es prières de François, Claude de France, fille d’Anne de Bretagne et de Louis XII, naquit en bonne santé, alors que tous les enfants d’Anne et de Charles VIII moururent en bas âge.
Il prédit à Jean de Médicis qu’il serait pape, ce qui arriva le 11 mars 1513, lequel prendra le nom de Léon X.
François pressentit sa propre mort, et se retira trois mois de la communication avec la Cour du Roi de France. Il fut pris de fièvre le jour des Rameaux 1508, âgé de 91 ans, se confessa le jeudi-saint, et communia nu-pieds et la corde au cou, selon la règle des Minimes, et décéda le vendredi-saint 2 avril, à l’heure de la Mort du Christ en Croix. On l’enterra dans l’église du couvent de Plessis.
Léon X le béatifia le 7 juillet 1513, et le canonisa en 1519.
En 1562, les protestants brûlèrent le corps encore intact de saint François de Paule. Seuls une quinzaine de fragments d’os furent récupérés et conservés à Tours.
Il fut invoqué par Louis XIII pour la naissance d’un Dauphin, et pour cela, il se rendit à Abbeville, au couvent des Minimes, où il prononça le vœu, dit de Louis XIII, récité tous les 15 août.
Abbé L. Serres-Ponthieu
- En échange du Valentinois à César Borgia, fils naturel d’Alexandre VI.[↩]