Mes bien chers frères
C’est surtout à ceux qui – dans quelques instants – vont recevoir le sacrement de confirmation que je m’adresse particulièrement. Cependant vous tous qui avez déjà reçu ce sacrement, ces quelques mots vous rappelleront la grâce que vous avez reçue et les efforts que nous devons faire pour la ressusciter en nous, surtout en ce jour de la Pentecôte qui est consacré à la dévotion au Saint-Esprit. Et le sacrement de confirmation est lui aussi tout particulièrement destiné à nous donner tous les dons du Saint-Esprit, dont nous avons besoin. Et Dieu sait si aujourd’hui nous avons besoin des dons du Saint-Esprit.
La vie chrétienne est de plus en plus difficile à pratiquer dans le milieu où nous vivons aujourd’hui et il faut beaucoup de courage, beaucoup de vertu, pour arriver à pratiquer vraiment la loi du Bon Dieu au milieu de toutes les tentations, de tous les scandales de ce monde. Dieu sait si le démon aujourd’hui est puissant par tous les moyens qui sont mis à sa disposition par les hommes eux-mêmes, pour essayer de nous faire tomber dans le péché, pour essayer de nous éloigner du Bon Dieu.
C’est pourquoi le sacrement de confirmation vous est bien nécessaire, car il est avant tout délivré pour nous confirmer dans la grâce que nous avons reçue au baptême. Pour nous confirmer dans cette réception du Saint-Esprit que nous avons déjà reçue au baptême, mais qui est complétée, qui est développée en nous par le sacrement de confirmation.
Vous verrez d’ailleurs, au cours de la cérémonie, tout ce que signifie ce sacrement de confirmation. L’Église justement par ses rites, a voulu nous montrer, nous expliquer quelle était la signification de ce sacrement.
Vous verrez d’abord que l’évêque après avoir évoqué le Saint-Esprit, comme nous venons de le faire, va étendre les mains sur vous en demandant à Dieu de faire descendre tous les sept dons du Saint-Esprit qui correspondent aux sept vertus. Les quatre vertus cardinales : la prudence, la justice, la force et la tempérance et les trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité. Donc les sept vertus vont être complétées par sept dons du Saint-Esprit. Vous les possédez déjà certes par le baptême. Mais le Bon Dieu va leur donner une vitalité particulière, une vitalité plus grande par la grâce du sacrement de confirmation. Vous aurez davantage en vous ces dons du Saint-Esprit.
Et ces dons du Saint-Esprit sont-ils nécessaires ? Si nous avons déjà les vertus chrétiennes, les vertus morales et les vertus théologales, pourquoi faut-il encore y ajouter ? Eh bien, c’est que les vertus sont des habitudes que nous avons en nous. L’habitude de bien faire, comme les vices sont des habitudes de mal faire. Eh bien, nous avons besoin, non seulement d’avoir les vertus, mais encore faut-il que ces vertus s’exercent au moment précis où nous en avons besoin. Et donc, au moment où nous avons à pratiquer la vertu de tempérance par exemple, ou la vertu de justice, ou la vertu de prudence, à ce moment-là nous avons besoin d’inspirations particulières du Saint-Esprit pour savoir exactement ce qu’il faut faire au moment précis où nous avons à agir.
Et nous avons tout au cours de notre journée des décisions à prendre pour savoir ce que nous devons faire. Faire le bien, éviter le mal. Et les circonstances quelquefois nous rendent hésitants, nous ne savons que faire, pour faire le bien.
C’est alors qu’agissent les dons du Saint-Esprit. Si nous sommes vraiment soumis au Bon Dieu, si vraiment nous le prions, si vraiment nous avons la foi dans sa présence en nous, si vraiment nous recevons souvent le sacrement de l’Eucharistie, le Saint-Esprit est en nous en abondance comme il le sera par le sacrement de confirmation. Et alors vous serez aidé à faire les choix que vous devez faire, à éviter le péché.
Ainsi donc, vous allez recevoir tous ces dons si précieux que Notre Seigneur a voulu nous donner par ce sacrement de confirmation.
Ensuite, vous viendrez vous agenouiller chacun devant l’évêque afin que l’évêque impose sur vous sa main et dise la formule, qui est la formule sacramentelle. C’est à ce moment-là que vous recevrez la grâce du sacrement de confirmation. Parce que l’évêque va prononcer ces paroles : « Je vous signe, du signe de la Croix et vous confirme du chrême du salut ; Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Vous répondrez : « Amen. Ainsi soit-il, que le Saint-Esprit descende en moi. Deo gratias. Je remercie le Bon Dieu d’avoir reçu cette grâce insigne du sacrement de confirmation ». C’est cela que vous direz tout à l’heure. Donc vous répondez : « Amen » lorsque l’évêque aura prononcé ces paroles.
Que veulent dire ces paroles : « Je vous signe du signe de la Croix » ? Pourquoi signer du signe de la Croix ? Parce que la Croix est le résumé de notre foi. Lorsque l’on croit à la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, on croit au mystère de l’Incarnation, au mystère de la Sainte Trinité, au mystère de la Rédemption. Tout est compris dans la Croix. C’est pourquoi nous avons la Croix partout, sur tous nos édifices religieux, dans nos chapelles et j’espère dans nos maisons, dans vos chambres, partout le signe de la Croix.
Parce que le signe de la Croix est le résumé de toute notre foi. Et par conséquent si vous êtes signé du signe de la Croix, c’est que vous êtes vraiment chrétien, que vous avez la foi, que vous n’avez pas peur de montrer au monde entier que vous êtes chrétien, que vous n’avez pas peur de manifester votre foi. C’est précisément pour cela que l’évêque va vous signer du signe de la Croix.
Et pourquoi le Saint-Chrême ? Parce que lui, il est le signe de la force, de la douceur, mais de la force en même temps. Le Saint-Chrême a été béni au cours d’une grande cérémonie solennelle le Jeudi saint, avec le baume. Toutes ces cérémonies signifient justement toutes les grâces que le Bon Dieu veut nous donner, grâces de force dont avons tant besoin.
Ensuite l’évêque va vous frapper la joue droite d’un léger soufflet. Pourquoi ? Là encore pour vous montrer que vous êtes capable de supporter les difficultés et les épreuves. Parce que si le sacrement de confirmation vous fait soldat de Dieu, soldat de Jésus-Christ, soldat de la Sainte Église, vous devez être capable de supporter les épreuves.
Un soldat qui n’est pas capable de supporter les difficultés, qui n’est pas capable de supporter les obstacles dans son combat, n’est pas un vrai soldat. Alors ce soufflet que vous donne l’évêque, signifie que vous pouvez désormais, après la réception de ce sacrement, après avoir reçu le Saint-Esprit, être capable de résister à toutes les tentations, à toutes les difficultés, à toutes les suggestions du démon.
Enfin, ensuite, ensemble, vous réciterez le Je crois en Dieu, pour faire profession de votre foi. Redire, devant la communauté chrétienne, devant l’Église, votre foi. Puis le Notre Père, la belle prière que Notre Seigneur nous a enseignée et enfin le Je vous salue Marie. Car nous devons toujours, dans 68
toutes les grâces que nous recevons, remercier la Vierge Marie. La Vierge Marie est notre mère et c’est par elle que nous recevons toutes les grâces. Il n’y a aucune grâce que nous recevons ici-bas, depuis la grâce du baptême jusqu’à la dernière grâce que nous recevrons avant de mourir, qui ne passe pas par la très Sainte Vierge Marie.
Alors nous devons toujours penser à la très Sainte Vierge lorsque nous recevons des grâces. Nous devons toujours l’invoquer et aujourd’hui encore particulièrement, invoquez la très Sainte Vierge qui a été remplie du Saint-Esprit.
Ainsi la très Sainte Vierge, certainement, disposera vos cœurs, vos âmes, afin qu’il n’y ait aucun obstacle à ces grâces que vous allez recevoir.
Voilà ce qu’est le sacrement de confirmation. Et je suis persuadé que toutes les personnes qui sont ici, qui sont venues vous entourer, pour prier avec vous, le feront avec beaucoup de cœur et de générosité, afin que le Bon Dieu fasse descendre ces grâces dans vos cœurs en abondance.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.