Mes bien chers frères,
Je vous ai déjà dit précédemment que le Bon Dieu nous avait fait trois dons particuliers, trois dons qui sont chers au cœur des catholiques, des chrétiens, de ceux qui ont été baptisés dans le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ces dons vous les connaissez, ce sont : le pape, la très Sainte Vierge Marie et l’Eucharistie.
Je ne parlerai pas longuement des premiers, je m’étendrai davantage sur le troisième, puisque nous fêtons aujourd’hui la fête du Saint Sacrement et que vous êtes venus aujourd’hui nombreux, pour honorer Notre Seigneur Jésus-Christ présent dans la Sainte Eucharistie.
Cependant, au sujet du pape, je vous exhorte vivement à prier, à prier de tout votre cœur, de toute votre âme, pour demander à Dieu de donner au pape, le courage et la force de rendre à l’Église ses bonnes traditions, ses saintes Traditions et en particulier la tradition du Saint Sacrifice de la messe. Afin que les fidèles retrouvent le chemin de Jésus, le chemin de l’Eucharistie ; que la Sainte Église revive à nouveau ; retrouve vraiment sa foi d’antan.
Nous prierons dans cette intention d’une manière toute particulière aujourd’hui. Et nous ferons confiance pour cela à la très Sainte Vierge Marie, à la Mère de Jésus, elle qui certainement se réjouit de voir que dans des endroits comme ceux-ci, et aujourd’hui partout et dimanche pour ceux qui ne fêtent pas le très Saint Sacrement aujourd’hui, mais dimanche prochain, dans tous les groupes de ceux qui maintiennent les traditions, se maintiendront aussi ces processions magnifiques, expression de notre foi, expression de notre soumission à Notre Seigneur Jésus-Christ Roi, présent dans la Sainte Eucharistie, expression de notre reconnaissance pour Jésus qui est venu se donner à nous dans la Sainte Eucharistie.
Nous demanderons à la Sainte Vierge, pendant ces quelques instants passés auprès de Notre Seigneur Jésus-Christ, de nous donner ses sentiments, les sentiments qu’elle avait lorsqu’elle était à Bethléem, à Nazareth, auprès de son divin Fils. Nous lui demanderons de nous faire connaître davantage, la grandeur, la sublimité, la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et puisque c’est aujourd’hui que nous rendons hommage à Jésus présent dans l’Eucharistie, nous ne pouvons pas ne pas remercier la Sainte Église de nous avoir donné des textes admirables et qui nous viennent particulièrement de saint Thomas d’Aquin, qui a été chargé de rédiger cet office du très Saint Sacrement. Paroles qui ravivent notre foi, non seulement dans le sacrement de l’Eucharistie, mais aussi dans le Saint Sacrifice de la messe, dans le Sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ. La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ est rappelée à l’occasion des chants, des oraisons :
Deus, qui nobis sub sacramento mirabili passionis tuæ memoriam reliquisti (Collecte) : Qui nous avait laissé la mémoire de votre Passion.
O sacrum convivium Christus recolitur memoria passionis ejus : Dans ce banquet nous est rappelé la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Car en effet, la Sainte Eucharistie est le fruit de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. On ne peut pas séparer les deux choses. On ne peut pas séparer le Sacrifice de Notre Seigneur et la Sainte Eucharistie. On ne peut pas séparer le Sacrifice et le sacrement.
C’est le catéchisme du concile de Trente qui nous l’enseigne et nous le comprenons parfaitement. Jésus c’est l’Agneau, l’Agneau pascal qui est offert. C’est la victime qui s’est offerte sur la Croix, sur l’autel de la Croix. Et c’est cette victime à laquelle nous participons dans la Sainte Eucharistie.
Et c’est pourquoi Notre Seigneur doit être présent dans la Sainte Eucharistie, pour que nous puissions participer à sa divinité, à son Sang, à son Corps sacré.
Comme tout cela est beau ! Comme l’Église est bonne de nous rappeler toutes ces grandes réalités.
Mais évidemment elle insiste beaucoup sur Notre Seigneur Jésus-Christ étant notre nourriture. Notre Seigneur Jésus-Christ est la Pain, le Pain des anges : Panis angelorum, factus cibus viatorum : La nourriture des voyageurs. Nous sommes des voyageurs ; nous sommes des pèlerins ici-bas. Et voilà que Dieu nous donne la nourriture des anges : Panis angelorum…
C’est aussi le Pain des Rois, le Pain des prêtres, que les prêtres offrent sur l’autel, le pain des pauvres, le pain des humbles : Manducat Christum pauper servus et humilis. Le pauvre, l’esclave et l’humble. Nous devons être cela si nous voulons nous nourrir de l’Eucharistie avec fruit ; nous devons être parmi ces pauvres.
Pauvres parce que nous remettons tout dans les mains de Dieu ; parce que nous reconnaissons que tout nous vient de Jésus-Christ ; que tout nous vient par Lui. Alors nous Le remercions et notre cœur est pauvre ; notre cœur est comme celui qui demande à Dieu de nous donner sa grâce ; notre cœur est humble, parce que nous savons que nous ne sommes rien devant Celui qui est tout ; devant Celui qui a tout créé : Per quem omnia facta sunt.
Jésus présent dans l’Eucharistie. Et notre cœur est un cœur de serviteur. Nous sommes prêts à faire la volonté du Bon Dieu, la volonté de Celui qui nous a créés ; la volonté de Celui qui nous a donné ses lois ; de Celui qui nous attend dans le Ciel pour nous donner notre récompense et pour nous juger aussi bien sûr.
Alors nous sommes comme des serviteurs devant Lui. C’est dans ces sentiments que nous devons être si nous voulons vraiment profiter des fruits de la Sainte Eucharistie.
Comme tout cela est admirable et comme nous devons aimer la Sainte Eucharistie ! Cette nuit, pendant les heures d’adoration que vous avez passées, mes bien chers amis, auprès de Notre Seigneur, vous avez retiré des grâces particulières j’en suis bien sûr. Rien n’est profitable aux âmes, comme l’adoration de la Sainte Eucharistie, particulièrement au cours de la nuit, dans le silence de la nuit. Nos âmes se retrouvent toutes proches de Notre Seigneur, toutes proches de Celui qui est notre tout. Surtout pour vous, mes chers amis, qui allez consacrer toute votre vie au service de Notre Seigneur.
Mais je ne voudrais pas terminer ces quelques paroles, sans vous rappeler à tous, chers amis valaisans, que voilà dix ans, dix ans qu’Écône existe. Car je pense que ceux qui sont ici présents à cette cérémonie sont particulièrement nos chers amis valaisans. Et alors que de souvenirs s’éveillent dans notre mémoire. Souvenir de ceux qui nous ont accueilli ici à Écône pour la première fois.
Souvenir du cher M. le Curé de Riddes qui est en quelque sorte l’ange protecteur du Valais et qui nous a accueillis avec tant de bonté. Souvenir de tous ceux qui dès notre arrivée, nous ont entourés avec affection, avec dévouement, avec piété. Tout cela est gardé dans nos mémoires.
Et il était bien utile, mes bien chers frères, chers amis du Valais, que le Bon Dieu a gratifiés d’un pays extraordinaire, d’une nature si belle, on pourrait dire divine, tellement elle nous rappelle toute la puissance de Dieu, la grandeur de Dieu, les splendeurs de Dieu. Ce pays qui est prospère, qui est presque un petit paradis où coulent le miel, le lait, le vin, tous les fruits de la terre, que sais-je ! Le Bon Dieu vous a vraiment gratifiés d’une nature extraordinaire et de dons extraordinaires. Et Il vous a gratifiés aussi de la foi catholique et de tous les bienfaits spirituels.
Et Dieu sait si votre pays a été une pépinière de vocations, pépinière de vocations de religieux, de religieuses, de prêtres, de missionnaires.
J’ai encore dans les oreilles ces paroles de Mgr Adam me citant le chiffre qu’il me semble être celui de 640, le chiffre des prêtres et missionnaires du Valais. Presque aucune famille du Valais, ne comptait dans ses membres un religieux, une religieuse, un prêtre. Et tout cela était comme une gerbe de reconnaissance et de gloire qui était rendue au Bon Dieu par toutes les familles du Valais.
Vous vous souvenez de ces temps, mes bien chers frères, et aujourd’hui !… Oh certes, le fait que vous soyez là veut dire qu’il y a encore de bonnes familles chrétiennes, de bonnes familles religieuses, qui ont gardé la foi. Mais comment se fait-il que les séminaires soient vides ? Comment se fait-il qu’il n’y ait plus de vocations religieuses ? Comment se fait-il que les écoles catholiques soient en train de fermer ? Que l’on vende déjà les écoles catholiques ? Comment se fait-il que dans les écoles catholiques qui demeurent encore, on laisse se propager des choses abominables comme la drogue, comme l’éducation sexuelle, qui pourrissent les enfants ?
Comment se fait-il que l’on ait demandé la séparation de l’Église et de l’État et que votre État ne soit plus un état catholique, mais un état devenu ouvert à toutes les religions ? Comment se fait-il que tout cela soit arrivé ?
C’est que l’inimicus homo, l’ennemi, a semé le mauvais grain au milieu du champ qui était semé par Notre Seigneur et qui était semé de bon grain.
Alors vous êtes, vous, ce bon grain, mes bien chers frères, qui demeure et vous devez persévérer dans votre foi. Et j’espère – et j’en suis sûr – vous reconnaissez, je pense, que notre présence dans votre pays – notre présence providentielle à Écône – vous a permis de garder cette foi ; vous a permis de maintenir dans vos foyers, cette foi catholique, maintenir auprès de vos enfants, cette formation chrétienne, qui vous est si chère.
Et alors, vous pouvez en être persuadés, nous sommes à votre entière disposition, pour vous aider à garder cette foi, à la faire fructifier. Et combien d’entre vous d’ailleurs ont déjà profité, soit des écoles qui sont hélas bien lointaines et nous voudrions bien qu’un jour des écoles s’ouvrent pour vos enfants dans votre contrée, dans votre pays, pour protéger les enfants contre les séductions qui sont diffusées aujourd’hui…
(Interruption dans l’enregistrement).
(…) qui vous ont été donnés. Le Valais a toujours été une contrée qui a voulu profiter des exercices spirituels de saint Ignace. Et vous en avez profité aussi ; Et tout cela a fait du bien à vos âmes.
Eh bien, demandons au Bon Dieu que les autorités de l’Église comprennent ces bienfaits qui vous sont donnés et qu’un jour elles encouragent tous ceux qui comme vous et qui comme nous, nous efforçons de toute notre âme, de tout notre cœur, non pas par intérêt personnel, non pas pour un intérêt privé, mais pour la gloire de Dieu, pour le salut des âmes, pour le bienfait de l’Église, pour l’extension du règne de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ce n’est pas pour autre chose que nous sommes ici ; ce n’est pas pour autre chose que nous faisons des prêtres ; ce n’est pas pour autre chose que vous venez prier Notre Seigneur aujourd’hui.
Alors demandons à Notre Seigneur, que les autorités de l’Église finissent par ouvrir les yeux sur la réalité, sur la vérité, sur la bonté de ce que l’Église a toujours fait.
L’Église n’a pas pu se tromper pendant vingt siècles et ce que nous faisons ce n’est pas autre chose que ce que l’Église a fait pendant vingt siècles ; ce que vous avez fait, ce que vos parents ont fait, ce que vos grands-parents ont fait et ont connu.
Vous voulez maintenir cela et vous avez parfaitement raison. Alors continuons, tranquillement, dans la paix de nos âmes et dans la reconnaissance aussi à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et tout à l’heure, en suivant Notre Seigneur Jésus-Christ sur les routes de cette propriété, sur les routes du Valais, nous lui demanderons tout particulièrement de bénir vos familles. Nous Le remercierons de vous avoir gardé la foi ; d’avoir gardé nos âmes dans l’amour de Notre Seigneur JésusChrist. Nous demanderons aussi qu’il y ait toujours davantage de vocations de prêtre, de religieux, de religieuse valaisannes, afin que ce pays garde sa foi de toujours. Voilà ce que nous demanderons.
Et nous aurons aussi, une grande reconnaissance, reconnaissance pour nous envers vous et pour vous peut-être envers nous aussi – et surtout – envers le Bon Dieu et la très Sainte Vierge Marie.
Voilà ce que nous demanderons tout à l’heure au cours de nos chants et au cours de cette Sainte Messe, en recevant la Sainte Communion, le Corps et le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.