En cette fin de mois de juillet, rendez-vous était donné aux enseignants par Marie Perrin, directrice de l’agence Via Sacra à Rome, et Benedikt, professeur à l’école du prieuré d’Albano, pour la première édition du pèlerinage sur les traces des saints éducateurs chrétiens.
Notre séjour commençait le mardi 24 juillet par la visite du couvent dominicain de Saint Sixte-le-Vieux, premier établissement offert par le Pape Honorius III à Saint Dominique en 1218, afin d’y installer son ordre naissant et où des sœurs dominicaines accueillent encore des élèves dans l’école primaire attenante.
Le lendemain, mercredi 25 juillet, c’est sous un soleil resplendissant que nous allions suivre la trace de nos grands saints, en vue de leur confier écoles, aumôniers, professeurs, élèves, parents et enfants. Comme le veut la coutume, nous allions, dès l’aube, saluer Saint Pierre en sa basilique. Alors que le soleil dardait ses premiers rayons, M. l’Abbé d’Orsanne célébrait la Sainte Messe sur l’autel de la tombe de saint Pierre, au plus proche de ses reliques, sous l’autel majeur de la basilique. Un moment de recueillement exceptionnel, dans le silence matinal, seuls dans cette petite chapelle.
Nous profitons de la basilique en visite guidée par Marie, avant que se déverse le flot des pèlerins et des touristes, puis M. l’abbé nous propose de découvrir différents sanctuaires sur notre trajet pour rejoindre le cœur de Rome. Plus tard dans l’après-midi, nous avons la possibilité d’entrer dans les Stanzette de Saint Philippe Neri, aujourd’hui des chambres d’une maison richement ornées, mais qui conservent pieusement les objets de ce grand saint, comme autant de reliques, ainsi que son confessionnal et de magnifiques tableaux.
Puis nous atteignons l’église Saint Ignace, église importante de l’ordre des Jésuites, où nous attend Benedikt. Une sœur nous invite à gravir les marches qui mènent aux anciens dortoirs qu’occupèrent Saint Louis de Gonzague, entre 1585 et 1591, et Saint Jean Berchmans, entre 1618 et 1621, tous deux patrons de la jeunesse étudiante. Là aussi nous sommes frappés par la magnificence du décor réalisé dans les chambres vers la fin du 18e siècle. Nous pouvons retracer le parcours de Saint Louis de Gonzague à l’aide de fresques qui rappellent sa naissance à Mantoue, son oblation à la Sainte Vierge, les difficultés familiales avec son père, seigneur du lieu, sa première communion des mains du Cardinal Charles Borromée, son entrée chez les Jésuites, les épreuves, la maladie et la mort, immédiatement suivie de miracles. L’ensemble est admirablement resitué dans son contexte grâce au support des fiches préparées par Benedikt. Il évoque aussi pour nous le charisme particulier des pères Jésuites pour l’enseignement qui ouvrirent des collèges gratuits non seulement à Rome, mais dans le monde entier. La journée se conclue par la visite de la dernière maison occupée par Saint Ignace de Loyola avant sa mort, juste à côté de l’église du Gesù. Là aussi ses souvenirs sont pieusement conservés en l’état, et l’atmosphère de cette visite nous plonge dans un profond recueillement. Puis nous rejoignons la Basilique des XII Apôtres qui abrite les reliques des saints apôtres Philippe et Jacques Mineur, mais aussi du pape Clément XIV qui interrompit l’activité scolaire jésuite en 1773.
Jeudi 26 juillet au matin, nous franchissons en métro les murs de la ville pour nous retrouver dans la basilique de Saint Paul ; la Messe de la fête de Sainte Anne y étant célébrée par M. l’abbé à 11 heures, les plus courageux d’entre nous avaient mis à profit les premières heures de la matinée pour préalablement se rendre sur l’Aventin à Sainte Sabine, toujours sur les traces de Saint Dominique. L’après-midi, nous sommes attendus chez les Piaristes, congrégation enseignante fondée par Saint Joseph Calasanz (1557–1648). Après la fondation de la première école populaire gratuite en 1597 près de la paroisse Sainte Dorothée au Trastevere, l’ordre s’installe auprès de Saint Pantaléon qui deviendra leur église mère, en plein centre ville. C’est là qu’un père historien nous ouvre la porte des lieux où vécut Saint Joseph Calasanz, nous retraçant son histoire et celle de l’ordre jusqu’à nos jours : depuis l’approbation par le Pape en 1617, les premiers élèves, les épreuves et les miracles, dont une apparition de Notre Dame au fondateur, lui promettant sa protection spéciale pour toutes les écoles des Frères piaristes. Cette congrégation qui a beaucoup souffert la persécution en Espagne durant la guerre civile, avec une centaine de martyrs, y est aujourd’hui encore assez répandue, tout comme dans certains pays d’Afrique, alors qu’elle périclite ailleurs, notamment en Italie. Certains de ses établissements italiens sont actuellement, faute d’élèves inscrits, transformés en centres d’accueil pour migrants…
Vendredi, sur le conseil de M. l’Abbé qui doit se rendre au Mont Caelius, nous nous rendons à l’église de Saint Grégoire-le-Grand, pape de 590 à 604. Les bas-reliefs y rappellent, entre autres choses, l’efficacité de la Sainte Messe pour délivrer les âmes du Purgatoire, et son antique chaire, son œuvre de réformateur. D’autres saints nous attendent le long de notre parcours, citons simplement Sainte Gemma Galgani, Saint Gabriel de l’Addolorata, Sainte Maria Goretti, Saint Benoît-Joseph Labre. Et c’est à Sainte Marie-Majeure que nous implorons la protection de la Sainte Vierge pour les enfants de France, supplique que nous aurons l’occasion de répéter le lendemain, samedi 28 juillet, dernier jour du pèlerinage, lors de la visite de la Catacombe de Priscille, devant la tombe de Sainte Philomène, patronne de plusieurs de nos écoles catholiques. Après la Sainte Messe célébrée sur place dans l’hypogée des Acili, nos pas nous ramènent en centre ville pour l’ultime étape de notre parcours éducatif, la visite de la grande maison des salésiens à Rome avec la magnifique basilique du Sacré Cœur, à deux pas de la gare Termini. Un frère salésien nous fait revivre les derniers mois de la vie de Saint Jean Bosco, entre 1887 et 1888, en une multitude de petites scénettes qui nous le rendent si présent. Il nous fait comprendre à grands cris que son œuvre est malheureusement ravagée par la crise de l’Eglise, car des sept cents enfants qui occupaient les lieux à Rome, il n’en reste guère. Notre guide nous demande de multiples prières pour l’Eglise d’Italie et se joint à nous pour une dizaine d’action de grâce récitée devant l’autel particulier de Don Bosco.
Nous tenons à remercier les guides Benedikt Egli, à qui revient l’excellente initiative de ce pèlerinage thématique, Marie Perrin pour son professionnalisme et sa joie de vivre, ainsi que M. l’Abbé d’Orsanne avec qui nous avons pu approfondir notre connaissance des églises romaines.
Sources : H.G. Professeure d’italien au CEFOP /Marie Perrin, Via Sacra /La Porte Latine du 9 août 2018
VIA SACRA : une nouvelle organisation de voyages
Via Sacra est une organisation de voyages, fondée à Rome par des spécialistes bilingues de 14 ans d’expérience de l’Italie et du métier du voyage, avec l’appui d’un excellent réseau local sur le territoire italien. Née à Rome, berceau de notre culture et de notre Foi, elle invite à se mettre en route, à venir, comme des fils, recueillir ce double héritage culturel et spirituel de tant de siècles.
Aujourd’hui, la plupart des voyages ne se faisant plus à pied, le parcours matériel est de fait plus réduit, se limitant souvent à la marche sur les lieux de visites. Mais le parcours spirituel, lui, demeure toujours, et sans doute, plus que jamais, à notre époque en quête de repères. C’est cet itinéraire que nous vous proposons !
Venez approfondir votre culture et votre vie spirituelle, en empruntant cette route, cette voie sacrée qui vous invite à aller toujours plus loin, toujours plus haut !