« Que faire ce jour-là ? » « Ne pas voter ? » « Voter pour qui ? »
Eric Zemmour, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon… ces noms occupent l’espace public à quelques jours de l’élection présidentielle. Et, pour les catholiques comme pour les autres Français, de sempiternelles questions se bousculent dans l’âme et des conversations naissent entre proches : « Que faire ce jour-là ? » « Ne pas voter ? » « Voter pour qui ? »
Les lignes qui suivent ne donnent pas des directions de vote ou d’abstention, mais souhaitent aider les esprits en leur indiquant quelques repères d’ordre pratique et moral.
On dit que la politique, avec la gastronomie, le sport, la santé et la littérature, fait partie des grandes passions des Français. Il est vrai qu’en France germent plus que dans d’autres pays les grandes idées et les entreprises d’envergure. Elles menèrent la monarchie française, au Moyen Âge, à se poser en fer de lance des Croisades ; le roi Louis XIV, à l’époque classique, à propager dans l’Europe notre culture ; et même un Napoléon, après la Révolution, à envahir le continent, certain que sa vision moderne de l’État et de l’homme était trop fondée pour se cantonner à l’Hexagone, et trop glorieuse pour que le nom de Bonaparte ne dominât le monde.
Il est vrai encore que la politique nous divise, notre aptitude à nous quereller ayant commencé dès Vercingétorix ; que, depuis, les Français, même unifiés par les rois capétiens et bourbons, ne sont jamais d’accord entre eux : Armagnacs contre Bourguignons, frondeurs contre loyalistes, ligueurs contre royalistes. Le dessin humoristique le plus célèbre, dans notre nation, n’illustre-t-il pas la fin d’un dîner au cours duquel il a été question de l’affaire Dreyfus, et qui s’achève de façon sanglante ? S’ils se disputent ainsi, c’est que les Français aiment la politique.
Mais la passion de la politique est plus que française ; elle s’avère au fond une passion humaine, car, en cherchant le bien commun des peuples, la politique se situe au sommet des centres naturels d’intérêt de l’humanité (la foi étant surnaturelle). De la façon de gouverner les hommes dépendent tant de choses : leur faim ou leur satiété, leur paix ou leur lutte, leur joie ou leur souffrance, et surtout leur salut ou leur damnation !
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que, non seulement en France mais dans le monde entier, les questions formulées plus haut (« voter ? », « si oui, pour qui ? ») suscitent des réponses non seulement variées mais catégoriques. (…)
Retrouvez la suite de l’article dans le Fideliter n° 264.