La charité dans le vêtement

Le Mariage de la Vierge Marie à Saint Joseph, par José Sánchez (Mexique), autour de 1690

Chers Amis,

Permettez-​moi de vous dire un petit mot au sujet de la Charité dans le Vêtement. C’est un thème déli­cat il est vrai, et je tâche­rai de l’a­bor­der fran­che­ment, avec les nuances qui conviennent. Certains ne pensent qu’à cela. D’autres ne veulent sur­tout pas en par­ler. Il doit tout de même être pos­sible, et même sou­hai­table, d’en par­ler de temps en temps1 Les prin­cipes qui suivent sont donc à prendre au sérieux, sur­tout lors­qu’on ren­contre des âmes consa­crées (prêtres et reli­gieux), dans une église, un prieu­ré ou une école.

Exercer la cha­ri­té dans le vête­ment, c’est veiller à s’ha­biller avec modes­tie et élé­gance. Qu’ils se pré­viennent d’hon­neur les uns les autres (Rom. XIII,10). Glorifiez Dieu dans votre corps, nous dit encore S. Paul (1 Cor VI,20).

Avec le pape Pie XII pro­po­sons cette défi­ni­tion de la modestie :

(C’est) un reli­gieux res­pect du corps qui se tra­duit dans un ensemble d’ar­ran­ge­ment de la per­sonne, des manières, du main­tien, des paroles sage­ment réglées et mesu­rées2. Ajoutons que mode et modes­tie devraient bien aller et mar­cher ensemble comme deux sœurs, puisque les mots ont la même éty­mo­lo­gie, du latin modus, qui veut dire juste mesure, en deçà et au-​delà de laquelle ne peut se trou­ver le juste ou le rai­son­nable3.

Le vête­ment, il est bon de le rap­pe­ler, a d’a­bord pour but de voi­ler le corps. Conséquence du péché ori­gi­nel, notre pen­chant natu­rel vers la sen­sua­li­té doit être maî­tri­sé. Il s’a­git de cacher ce qui pour­rait exci­ter la concupiscence.

2e but du vête­ment : nous offrir une pro­tec­tion contre l’hos­ti­li­té de l’en­vi­ron­ne­ment (lors­qu’il fait par­ti­cu­liè­re­ment froid ou chaud, sec ou humide).

3e but : indi­quer la fonc­tion ou le métier (sou­tane, toge, uniforme.).

4e but : concou­rir à la beau­té4 Par exemple : une per­sonne mariée doit cher­cher à plaire à son conjoint. C’est ain­si éga­le­ment qu’on peut sou­hai­ter dis­si­mu­ler une lai­deur ou une infir­mi­té. Il faut noter que la grande majo­ri­té des ensei­gne­ments sur la pudeur concernent les femmes, non pas que les hommes n’aient rien à entendre sur la modes­tie ves­ti­men­taire, nous en dirons un mot plus loin, mais parce que les femmes peuvent faci­le­ment exci­ter la concu­pis­cence des hommes et être cause de scandale.

Nous pour­rions faire bien des consi­dé­ra­tions. Contentons-​nous de quatre points par­mi les plus importants.

1) les vêtements impudiques :

Notre-​Dame, modèle de pudeur et de pure­té, a révé­lé ceci aux enfants de Fatima : Il vien­dra cer­taines modes qui offen­se­ront beau­coup Notre- Seigneur. Elle ajou­ta que le péché qui conduit le plus de gens à leur per­di­tion était le péché de la chair5.

En effet, l’in­dé­cence est un péché, péché de scan­dale nous enseignent la théo­lo­gie morale et notre caté­chisme. Péché de scan­dale et cause de péché pour le pro­chain, dont une bonne part de la res­pon­sa­bi­li­té et de la peine est à attri­buer à celui qui en est la cause. Les motifs invo­qués en faveur du laisser-​aller sont habi­tuel­le­ment : hygiène, bien-​être, désir de se mettre à son avan­tage, néces­si­tés de la vie sociale.

Voici l’en­sei­gne­ment de l’Église : Que la femme catho­lique se sente tenue non seule­ment d’être hon­nête, mais encore de prou­ver son hon­nê­te­té par la façon de se vêtir ((Benoît XV – Allocution aux femmes ita­liennes, 21 octobre 1919. )).

Il ne s’a­git pas, évi­dem­ment, de por­ter un »sac » ou des vête­ments gros­siers, sans aucun sou­ci des conve­nances et de l’é­lé­gance. C’est affaire d’é­qui­libre : Une jeune-​fille peut être moderne, culti­vée, spor­tive, pleine de grâce, de natu­rel et de dis­tinc­tion, sans se plier à toutes les vul­ga­ri­tés d’une mode mal­saine6.

Mesdames, mes­de­moi­selles, Dieu ne vous demande point de vivre en-​dehors de votre temps, de res­ter indif­fé­rentes aux exi­gences de la mode au point de vous rendre ridi­cules en vous habillant à l’en­contre des goûts et des usages com­muns de vos contem­po­rains, sans vous pré­oc­cu­per jamais de ce qui leur plait ((Pie XII – Allocution à la Jeunesse fémi­nine d’Action Catholique, 22 mai 1941.)).

Attention cepen­dant, nous devons nous régler non pas selon le juge­ment d’une socié­té en déca­dence ou déjà cor­rom­pue, mais selon celui d’une socié­té qui appré­cie la digni­té et la gra­vi­té des mœurs publiques7.Il n’est pas néces­saire de don­ner trop de détails.

Saint François de Sales don­nait cette recom­man­da­tion : Quand à moi je vou­drais que mes dévots et mes dévotes soient tou­jours les mieux habillés dans une assis­tance, mais d’une mise sobre et sans recherche, parés de grâce, de bien­séance et de digni­té8.

Pas besoin de »tali­ban » se pro­me­nant avec un double déci­mètre… La bure d’une car­mé­lite est pour la car­mé­lite, pas pour la femme qui est dans le monde (sans être du monde…). Mais tout de même, veillons à ne pas trop dévoi­ler notre corps. Attention aux décol­le­tés, tout le temps, mais encore plus lors­qu’on se pré­sente à la Sainte Table ! Que de négli­gence… Pourquoi des femmes se permettent-​elles de mon­trer si faci­le­ment leur dos, leurs épaules, leurs genoux ?… Et le fait d’être mariée, mère de famille nom­breuse, n’ac­corde aucun »pri­vi­lège » dans ce domaine. C’est même un motif spé­cial de don­ner le bon exemple. On se réjouit à l’a­vance des grands ras­sem­ble­ments de la Tradition (comme les céré­mo­nies de mariages), et on constate, pra­ti­que­ment à chaque fois, la pré­sence de vête­ments impu­diques. Plus le cha­peau est large. et plus la robe est courte !

2) les vêtements égalitaires :

Avoir chaud en hiver, pas­ser inaper­çue, être à l’aise pour telle ou telle acti­vi­té. tels sont quelques uns des motifs mis en avant pour jus­ti­fier le port du pan­ta­lon par les femmes.

Nous connais­sons tous ce pas­sage de la Sainte Écriture : Une femme ne sera pas vêtue d’un vête­ment d’homme, ni un homme d’un habille­ment de femme : car celui qui fait ces choses est abo­mi­nable devant Dieu (Dt 22, 5).

Nous appe­lons »vête­ment éga­li­taire » le vête­ment qui a pour but de nier les dif­fé­rences entre sexes, dif­fé­rences vou­lues par le Créateur et ins­crites dans la nature. Nous vivons tel­le­ment dans une atmo­sphère révo­lu­tion­naire que nous avons peine à com­prendre la néces­si­té d’al­ler à contre-​courant dans un domaine qui peut paraître mineur.

Et pour­tant le pan­ta­lon chez la femme est vrai­ment la marque d’une éman­ci­pa­tion, disons plu­tôt d’une révolte. (On) devient libé­ral par suite d’un désir natu­rel d’in­dé­pen­dance et de vie facile9.

La peur de paraître »vieux-​jeu », »coin­cée » ou »psycho-​rigide » est très forte chez cer­taines dames et jeunes-​filles. Il faut avoir l’air comme les autres, tout sim­ple­ment. Pauvre confor­misme, triste peur du »qu’en dira-t-on » !

Notre-​Seigneur nous demande d’être ses dis­ciples et donc, nous devons nous renon­cer, por­ter notre croix et le suivre. Disons avec Saint Paul : Si je cher­chais à plaire aux hommes, je ne serais pas ser­vi­teur du Christ (Ga 1, 10). Et rappelons- nous que le Royaume des Cieux est pris d’as­saut, et (que) ce sont les vio­lents qui s’en emparent (Mt 11,12).

Dans son Avertissement à pro­pos du vête­ment mas­cu­lin por­té par les femmes (1960), le car­di­nal Siri avait mon­tré trois effets néga­tifs du pan­ta­lon fémi­nin10 :
a) Il modi­fie la men­ta­li­té des femmes : Refus de la fémi­ni­té, riva­li­té avec l’homme.
b) Il tend à vicier les rap­ports entre l’homme et la femme : Sans le frein de la pudeur, les rela­tions entre l’homme et la femme sont entraî­nées vers la pure sen­sua­li­té, à l’op­po­sé de l’es­time et du res­pect.
c) Il détruit faci­le­ment la digni­té d’une mère face à ses enfants : L’enfant ignore la défi­ni­tion de l’at­ten­tat à la pudeur, de la fri­vo­li­té ou de l’in­fi­dé­li­té ; mais il pos­sède un sixième sens ins­tinc­tif qui lui fait devi­ner toutes ces choses, qui l’en fait souf­frir et qui en laisse son âme pro­fon­dé­ment bles­sée.

Le Père Emmanuel du Mesnil-​Saint-​Loup avait beau­coup prê­ché sur le thème de la modes­tie chré­tienne. On peut résu­mer son esprit en cette cita­tion11 : Nous aus­si nous vou­lons que la femme soit reine : elle le devien­dra par l’humble sujé­tion qui est la loi de son sexe, par la modes­tie, par la rete­nue, par la pudeur. le chris­tia­nisme n’é­man­cipe pas la femme, mais il la réha­bi­lite, au point de faire d’elle l’ins­tru­ment de salut de l’homme, à l’ins­tar de la Vierge Marie.

Mesdames et Mesdemoiselles, soyez chré­tiennes 24 heures sur 24. Bénissez le Ciel d’être filles de l’Église et d’a­voir des prêtres qui ont la foi et portent la sou­tane. Ils sont capables d’ef­fec­tuer mille tâches en gar­dant le saint habit, été comme hiver…

3) le voile dans le sanctuaire :

Voyons Monsieur l’ab­bé (au choix) »c’est d’un autre âge », »c’est un détail sans impor­tance », »cer­taines femmes attirent l’at­ten­tion sur elles avec des fou­lards ou des cha­peaux qui se remarquent davantage ».

Mesdames, Mesdemoiselles, ne comp­tez pas sur moi pour me lan­cer dans de hautes consi­dé­ra­tions mystico-​symboliques sur l’ex­cel­lence du voile. Commencez par relire le cha­pitre 11 de la 1ère Épître aux Corinthiens, texte ins­pi­ré où Dieu (pas seule­ment Saint Paul) nous révèle Sa volon­té de voir la tête des femmes cou­verte à l’é­glise (et pas seule­ment pour com­mu­nier). Bornons-​nous aux ver­sets 7 et 10, les com­men­tant briè­ve­ment avec les Pères de l’Eglise (Tradition).

Quant à l’homme, il ne doit pas se cou­vrir la tête, car il est l’i­mage et la gloire de Dieu, tan­dis que la femme est la gloire de l’homme (vers. 7).

Dieu exerce le gou­ver­ne­ment libre­ment, en délé­guant son auto­ri­té aux hommes, non aux femmes. Les femmes, parce qu’elles n’ont pas d’au­to­ri­té qui leur vienne de Dieu sinon par l’in­ter­mé­diaire des hommes, doivent se voi­ler en signe de dépen­dance sociale.

C’est pour­quoi, à cause des anges, la femme doit por­ter sur la tête un signe de sou­mis­sion (vers. 10). Il faut entendre »anges » selon deux sens. Ce sont tout d’a­bord les anges-​gardiens des femmes, témoins hon­nêtes de la pudeur ou de l’im­pu­deur, de l’o­béis­sance ou de la déso­béis­sance de celles-​ci. Ce sont aus­si les prêtres et les évêques, que les femmes non voi­lées, par leur impu­deur, risquent d’in­ci­ter au désir impur.

Il est bien cer­tain qu’une dame ou demoi­selle habi­tuée de nos cha­pelles ne peut être dans l’i­gno­rance au sujet de la dis­ci­pline de l’Église. Pourquoi donc l’Eglise a‑t-​elle impo­sé uni­ver­sel­le­ment cette pra­tique pen­dant deux mille ans (jus­qu’au funeste Brigandage de Vatican II) ?

On est catho­lique fidèle à la Tradition, à l’Eglise de tou­jours, quand on garde fidè­le­ment l’es­prit de l’Eglise. Il est conster­nant de voir des catho­liques tra­di­tio­na­listes jouer sur les deux tableaux, fré­quen­tant nos cha­pelles, et accep­tant les nou­veau­tés conci­liaires quand cela les arrange : jeûne eucha­ris­tique d’une heure, sup­pres­sion du fou­lard, sup­pres­sion de l’abs­ti­nence du ven­dre­di. Et pour­quoi pas la messe anti­ci­pée du same­di soir ?.…

On ren­contre faci­le­ment de l’or­gueil ou de la vani­té, peut-​être les deux à la fois ! En ce qui concerne les fou­lards, man­tilles et cha­peaux, que la règle à suivre soit la sim­pli­ci­té et le bon goût12).

4) la tenue des hommes :

Oui, Messieurs, vous êtes aus­si concer­nés et devez faire des efforts. Il y a une tenue cor­recte pour le tra­vail, pour la mai­son et pour assis­ter à la messe le dimanche.

En géné­ral vous êtes bien habillés pour aller au tra­vail. Les conve­nances sont telles que vous com­pre­nez très vite où est votre inté­rêt. Il faut »pré­sen­ter bien », soi­gner son appa­rence pour se mettre à son avantage.

A la mai­son vous cher­chez à vous détendre, sou­ci légi­time ; c’est donc un vête­ment dif­fé­rent. Attention tou­te­fois à ne pas vous conten­ter d’une tenue négli­gée, sur­tout devant votre épouse et les enfants. Et lorsque des amis viennent vous visi­ter, le savoir-​vivre exige que vous vous orga­ni­siez pour bien les rece­voir. Le laisser-​aller serait alors signe de rus­ti­ci­té ou de gros­siè­re­té. Simplicité et poli­tesse vont bien ensemble.

Pour ce qui est du dimanche, lorsque vous allez à la messe, ne faites pas moins que lorsque vous rece­vez des amis à la mai­son. C’est le Jour du Seigneur ! Autrefois on par­lait de « cos­tume du dimanche ». Alors si vous êtes en cos­tume pen­dant la semaine, »tiré à quatre épingles », vous n’a­vez pas le droit de vous pré­sen­ter au banc de com­mu­nion avec une barbe de deux jours et un habit qui convien­drait mieux à une acti­vi­té spor­tive.
- Vous com­pre­nez, Monsieur l’Abbé, il faut que je laisse repo­ser un peu la peau de mon visage…
- Ah bon, alors le same­di si vous vou­lez, mais pas le dimanche !

Chers Amis, pro­fi­tons des vacances pour faire le point. Que la période esti­vale ne soit pas le moment du »grand vide spi­ri­tuel » mais plu­tôt l’oc­ca­sion de faire une bonne retraite.

Sachons nous détendre chré­tien­ne­ment, et efforçons-​nous tou­jours de répandre autour de nous la bonne odeur du Christ.

Comme »bou­quet spi­ri­tuel », permettez-​moi de vous offrir ce petit texte à médi­ter, extrait de la Règle des Chevaliers de Notre-​Dame (cf. Chapitre XVI) :

Les che­va­liers de Notre-​Dame savent que l’homme est à la fois corps, âme et esprit (1 Thes. V,23). Le corps humain est l’é­pi­pha­nie de l’âme et le temple du Saint-​Esprit ; il doit donc être pur, fort, agile et beau dans toute la mesure du pos­sible. Il doit mani­fes­ter à tous par ses atti­tudes à la fois simples et nobles, par­fai­te­ment har­mo­ni­sées aux sen­ti­ments de l’âme, la splen­deur de la grâce »répan­due dans nos cœurs par le Saint-​Esprit qui nous a été don­né » (Rom. V,5).

Dans les Cœurs unis de Jésus et de Marie, je vous bénis.

+ Meylan, le 11.06.09 (Fête-​Dieu)

Abbé Christophe Beaublat +

Annexe 1 : Exceptions en faveur du pantalon

Trois cas de figure peuvent se présenter :

1) Le port d’un vêtement de travail

Dans cer­taines condi­tions où une acti­vi­té pro­fes­sion­nelle se jus­ti­fie, la femme doit se plier aux règles en usage (uni­forme).

2) Le port d’une tenue adaptée au sport

Une jeune fille peut être spor­tive, dit Pie XII. C’est même une excel­lente manière de se pré­pa­rer à la mater­ni­té, fait remar­quer Pierre Dufoyer (cf. Le Mariage, le livre de la jeune-​fille, p. 50).

Dans nos belles mon­tagnes des Alpes, de nom­breuses acti­vi­tés spor­tives se pré­sentent à nous. Les aumô­niers de camp de jeunes gardent la sou­tane le plus sou­vent pos­sible, y com­pris en pra­ti­quant le ski. C’est par­fois une tenue ordi­naire de skieur (sans sou­tane), à l’oc­ca­sion d’un 1er camp, pour ne pas ris­quer de ridi­cu­li­ser l’ha­bit ecclé­sias­tique par des chutes inop­por­tunes. Mais très vite, on peut skier suf­fi­sam­ment bien pour gar­der la sou­tane (sou­tane légère, dite »sou­tane de tra­vail », ou »sou­tane de com­bat », remon­tée un peu tout de même), à la satis­fac­tion de tous.

Les dames et jeunes-​filles devraient-​elles pra­ti­quer le ski en jupe ? Sans doute que non. Soit on pra­tique un sport avec une tenue adap­tée, soit on reste chez soi. La tenue adap­tée doit être modeste, certes, mais sans être ridi­cule… Le sport n’est pas une péni­tence, une puni­tion, un mau­vais moment qu’on s’in­flige ou qu’on inflige à autrui.

»Frère Âne » doit être sou­mis par un peu d’as­cé­tisme (aus­té­ri­té, péni­tence…) ; c’est bien néces­saire. Mais offrons lui aus­si des joies sen­sibles (plai­sirs) bien choi­sies, donc per­mises. N’oublions pas l’a­dage : qui veut faire l’ange fait la bête. Il est donc légi­time de se sen­tir bien dans son vête­ment de sport, et de se réjouir d’ap­por­ter au corps (et indi­rec­te­ment à l’es­prit) un cer­tain bienêtre.

Note : un pèle­ri­nage est l’oc­ca­sion de prier, de faire péni­tence, de témoi­gner de sa foi (et de ses bonnes mœurs) publi­que­ment, en l’hon­neur de Dieu et de ses saints. Ce n’est donc pas une acti­vi­té sportive.

3) Le port d’un vêtement discret, permettant une bonne mobilité et la souplesse des mouvements

Le vête­ment peut en effet s’a­vé­rer déter­mi­nant dans un contexte de »sur­vie urbaine » : Un acci­dent per­son­nel (une chute, une chute d’ob­jet, une per­cus­sion par un véhi­cule, etc.).

Une catas­trophe natu­relle (inon­da­tion, intem­pé­ries, séisme, etc.). Une catas­trophe acci­den­telle (incen­die, explo­sion, acci­dents de la cir­cu­la­tion, etc.). Une situa­tion conflic­tuelle (agres­sion, émeute, etc.).

La vio­lence urbaine est une réa­li­té dont il faut de plus en plus tenir compte. Le nombre des vio­lences sexuelles sur les femmes a consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té ces der­nières années.

Ces évè­ne­ments imposent éven­tuel­le­ment le port de vête­ments adap­tés dont les cri­tères sont : tech­ni­ci­té, résis­tance, aisance, et dis­cré­tion (low pro­file, disent les anglo-saxons).

Pourtant, est-​il rai­son­nable qu’une jeune-​fille vive en per­ma­nence dans la crainte d’être agres­sée lors­qu’elle se rend à la faculté ?

Poser la ques­tion c’est y répondre. Des mesures élé­men­taires de pro­tec­tion sont à mettre en œuvre pour évi­ter l’a­gres­sion phy­sique : il y a des lieux à évi­ter et des heures où l’on ne cir­cule pas seul(e).

Note : + d’in­for­ma­tion dans le livre Protegor ; Guide Pratique de Sécurité Personnelle Self- Défense et Survie Urbaine, par Guillaume Morel et Frédéric Bouammache (Editions Amphora). www​.ed​-ampho​ra​.fr et www​.pro​te​gor​.net

Annexe 2 : Anecdotes relevées dans « les 7 péchés capitaux« 13

L’intelligence à nu

Vouloir plaire rend-​il bête ?

Deux psy­cho­logues amé­ri­caines, Barbara Fredrickson, de l’u­ni­ver­si­té du Michigan et Tomi-​Ann Roberts, du Colorado College ont sérieu­se­ment mon­tré, à par­tir d’une étude por­tant sur un panel de plu­sieurs dizaines d’é­tu­diantes, que la femme réus­sit moins bien les tests intel­lec­tuels lors­qu’elle est en tenue de bain mini­male (biki­ni) que lors­qu’elle est habillée en tenue de ville. En revanche, en cos­tume cra­vate ou en maillot de bain, l’homme conserve le même QI. Pourquoi ? Les femmes sont éle­vées dans un envi­ron­ne­ment cultu­rel qui, le plus sou­vent, les incite à prendre soin de leur corps. Quand elles se dévê­tissent, elles ne pensent plus qu’à leur appa­rence. Plus encore, cette image est majo­ri­tai­re­ment néga­tive. Or les sen­ti­ments néga­tifs inhibent l’in­tel­li­gence. Le Figaro, 15 avril 1999

»Sa beauté dominait notre force »

Dans ses mémoires, Hélie de Saint-​Marc, offi­cier légion­naire, rap­porte un sou­ve­nir d’Algérie : À cet ins­tant, une jeune fille kabyle – elle avait peut-​être dix-​huit ou dix-​neuf ans – est pas­sée sur la plage à quelques mètres de nous, por­tant sur la tête un panier rond et haut. Sa longue jupe ondu­lait en bat­tant ses mol­lets, elle mar­chait pieds nus sur le sable. Sa peau mate et la dure­té de ses traits for­maient une har­mo­nie par­faite avec la crique. Il y avait chez cette femme une noblesse, un port hau­tain, fier, qui impo­saient le res­pect. Sur son pas­sage, devant une com­pa­gnie de légion­naires au bain, pas un rire, pas une excla­ma­tion, pas une plai­san­te­rie, je le jure. Sa beau­té domi­nait notre force et cal­mait notre inquié­tude. Plus encore que sa beau­té, sa noblesse. Hélie de Saint-​Marc, Mémoires. Les champs de braise, Perrin, 1995, p. 188

  1. Les pré­di­ca­teurs d’an­tan ne pre­naient pas de ména­ge­ment. Citons ce trait de la vie de Saint Facond (1430–1479) : Un jour il reprit si sévè­re­ment les femmes qui se mon­traient la poi­trine décou­verte, que plu­sieurs d’entre elles se réunirent pour le lapi­der ; mais, le reste de son audi­toire, ayant com­pris leur inten­tion, l’ac­com­pa­gna jus­qu’à son couvent, sans quoi elles l’au­raient tué. Pour lui, il disait dou­ce­ment : » C’eût été pour moi une belle grâce de Dieu, de mou­rir pour cette cause. » (Acta sanc­to­rum, t. XXIII, p.131). Alors,… Mesdames, Mesdemoiselles, atten­dez un peu, res­pi­rez cal­me­ment, et lais­sez votre arme­ment au fond de votre sac à main ! []
  2. Pie XII – Allocution aux jeunes filles d’Action Catholique, 6 octobre 1940. []
  3. Idem. []
  4. Saint Thomas d’Aquin – Somme Théologique II-​II q. 169 a. 2. La femme doit se main­te­nir jolie, atti­rante et, sur­tout, mora­le­ment sédui­sante ; elle doit être le sou­rire, la joie et le soleil de son foyer (Pierre Dufoyer, in Le Mariage, le livre de la jeune-​fille, p.46, réédi­té en 2008 par les Editions Saint-​Rémi). []
  5. Citations rap­por­tées par l’Action Familiale et Scolaire. Bulletin n° 167 – juin 2003, p. 70. []
  6. Pie XII – cf. (1). []
  7. Pie XII – 8 novembre 1957. []
  8. Introduction à la vie dévote, IIIe Partie, Chap. 25. []
  9. Don Sarda y Salvany – Le libé­ra­lisme est un péché – chap. 31. []
  10. Texte réédi­té par l’Association Saint-​Jérôme (juin 2003). BP 11 – 33490 Saint-​Macaire (France) []
  11. On lira avec pro­fit la pla­quette La Modestie Chrétienne, par Dom Bernard Maréchaux, osb (suc­ces­seur du Père Emmanuel). Editeur : Les édi­tions du Sel www​.sel​de​la​terre​.fr []
  12. Au sujet du voile à l’é­glise, on peut ajou­ter : Le voile est (…) un signe de fémi­ni­té. Les grands moments de la vie d’une femme se passent sous le voile : il y a le voile du bap­tême, le voile de la petite com­mu­niante, le voile de la mariée, le voile de la reli­gieuse et enfin le voile de la veuve. Le voile est donc pré­sent aux grands moments de la vie d’une femme, parce que le voile exprime la mis­sion de la femme qui est une mis­sion cachée, une mis­sion qui est sou­vent moins visible que celle de l’homme, mais qui n’est pas pour autant super­flue, bien au contraire. La Sainte Vierge qui est le modèle de la femme chré­tienne appa­raît tou­jours avec un voile sur la tête. Ce n’est donc pas par hasard si le port du voile à l’é­glise a dis­pa­ru pré­ci­sé­ment au moment des reven­di­ca­tions fémi­nistes. Il me semble impor­tant d’y réflé­chir pour ne pas être esclave de la mode, ni tom­ber naï­ve­ment dans les pièges du démon. (Abbé Patrick Troadec. Extrait de la Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du Séminaire saint Curé d’Ars, Flavigny, n°40, février 2000 []
  13. Père Pascal Ide, Mame – Edifa, 2002 []