Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du séminaire St-​Curé-​d’Ars n° 64


Le rôle de la famille dans la vocation

A u cours d’un ser­mon d’or­di­na­tion, Mgr LEFEBVRE saluait les familles des sémi­na­ristes en ces termes : 

« Je pense qu’il serait ingrat de ne pas évo­quer le rôle de la famille chré­tienne dans la voca­tion sacer­do­tale ou reli­gieuse. Nous devons en effet, cer­tai­ne­ment, beau­coup de notre voca­tion à nos chers parents. Ce sont eux qui, par leur exemple, par leurs conseils, par leurs prières, par leur dévo­tion, ont jeté dans nos âmes ce germe de la voca­tion. Nous devons sou­hai­ter qu’il y ait beau­coup de familles chré­tiennes qui favo­risent l’é­clo­sion de bonnes, de saintes voca­tions (1) »

.

Vu la place de la famille dans l’é­clo­sion des voca­tions, j’ex­prime à mon tour ma gra­ti­tude la plus pro­fonde aux parents qui ont favo­ri­sé chez leurs enfants l’é­veil de la voca­tion. Que le bon Dieu les bénisse et les récom­pense en accor­dant la paix à leur foyer et le salut éter­nel à leur âme !

Paroles d’évêques

Si les prêtres doivent en grande par­tie leur voca­tion à leur famille, à l’in­verse les défi­ciences graves tou­chant l’é­du­ca­tion empêchent leur éclo­sion ou les étouffent avant même qu’elles n’ar­rivent à matu­ri­té. Voilà pour­quoi, bien avant le concile Vatican II, devant la baisse tou­jours plus cri­tique du nombre de voca­tions, des évêques de France tiraient le signal d’a­larme. Réfléchissant aux causes de cette chute ver­ti­gi­neuse, ils attri­buaient une grande part de res­pon­sa­bi­li­té aux parents.

Aujourd’hui , pour remon­ter la pente et tra­vailler vaillam­ment à la recons­truc­tion de la cité catho­lique et au relè­ve­ment de l’Église, je vou­drais atti­rer spé­cia­le­ment l’at­ten­tion des jeunes parents sur les moyens à prendre pour que le bon Dieu leur accorde l’im­mense grâce d’une ou de plu­sieurs voca­tions dans leur foyer. Pour cela, je me conten­te­rai de reprendre quelques pro­pos des Lettres pas­to­rales de Mgr MARMOTTIN, arche­vêque de Reims (1954), de Mgr Julien LE COUEDIC, évêque de Troyes (1955), et de Mgr Henri BERNARD, évêque de Perpignan (1946).

L’oubli des séquelles du péché originel

Monseigneur MARMOTTIN dénon­çait le manque de luci­di­té des parents quant aux fai­blesses natives de leur pro­gé­ni­ture, et l’ab­sence d’es­prit de foi et d’es­prit de sacri­fice dans la façon d’é­du­quer leurs enfants : 

« Dans com­bien de foyers, les enfants reçoivent la for­ma­tion atten­tive, sérieuse et vrai­ment chré­tienne d’au­tre­fois, faite de ver­tu, au sens vrai du mot qui signi­fie cou­rage, sacri­fice, et de pié­té pro­fonde, ins­pi­rée au cœur et mêlée à la vie de l’en­fant qui gran­dit ? On dirait qu’on ne croit plus de nos jours au péché ori­gi­nel, et que la nature humaine, naguère pro­cla­mée bonne, a le droit de s’é­pa­nouir en ses ins­tincts égoïstes, n’a pas à être redres­sée en ses ten­dances mau­vaises, réfré­née en ses ten­dances vicieuses. Comment dès lors un enfant qui a pu fuir tout ce qui le contra­riait, qui n’a pas été sou­mis à une dis­ci­pline constante, for­mé au tra­vail, à l’o­béis­sance, à la pure­té, pourrait-​il se lais­ser atti­rer, vers sa dou­zième année, par une vie de renon­ce­ment, de dis­ci­pline et d’ef­fort ? Et s’il avait cédé d’a­bord à une illu­sion ou à une influence exté­rieure, com­ment pourrait-​il, à l’âge dif­fi­cile, per­sé­vé­rer dans une mor­ti­fi­ca­tion qui lui serait insup­por­table ? C’est ain­si que, sans y pen­ser sans doute, par la pauvre édu­ca­tion qu’ils donnent à leurs fils, les parents sont les pre­miers res­pon­sables de la pénu­rie des voca­tions dont nous gémis­sons (2) ».

L’archevêque parle de la dou­zième année pour l’âge où l’en­fant per­çoit l’ap­pel de Dieu. Les sta­tis­tiques des entrées au sémi­naire de Flavigny des dix der­nières années le confirment. Un sémi­na­riste sur deux entrés au sémi­naire de Flavigny a sen­ti le pre­mier appel de Dieu avant l’âge de douze ans. C’est dire l’im­por­tance des pre­mières années pour com­mu­ni­quer à l’en­fant l’es­prit chré­tien, et par consé­quent le sens du don de soi !

Les pièges du monde ambiant

Si la baisse des voca­tions est due en grande par­tie au laxisme de beau­coup de parents dans la façon d’é­du­quer leurs enfants, il faut éga­le­ment l’at­tri­buer au monde cor­rom­pu et cor­rup­teur. Mgr MARMOTTIN en était plei­ne­ment conscient : 

« Vous savez comme est mal­saine pour vos enfants, à plus forte rai­son pour ceux que Dieu aurait mar­qués et qui devraient être, plus que les autres encore, garan­tis contre le péché, l’at­mo­sphère empes­tée que nous res­pi­rons. De notre monde sans reli­gion sont ban­nies la réserve, la contrainte et jus­qu’à la pudeur ; dans nos rues, où qu’on aille, s’é­talent des livres, des revues aux titres auda­cieux et sug­ges­tifs, des affiches immo­destes et pro­vo­cantes ; le théâtre, le ciné­ma, la radio attirent dan­ge­reu­se­ment la jeu­nesse et lui pré­sentent par­fois des spec­tacles ou des récits licen­cieux. Ajoutons la liber­té dans les fré­quen­ta­tions entre jeunes gens et jeunes filles, le manque de rete­nue dans les allures, les pro­pos, les cos­tumes. Comment ne pour­raient pas être atteintes et dan­ge­reu­se­ment exci­tées, dans un tel milieu, l’i­ma­gi­na­tion vive et la sen­si­bi­li­té aiguë d’un jeune gar­çon ? Comment, dans cette atmo­sphère empes­tée, pour­rait ne pas s’é­tio­ler et mou­rir la fleur déli­cate qu’en lui peut-​être il porte d’une voca­tion sacer­do­tale ? Nous cher­chions tout à l’heure les causes de la déser­tion de beau­coup d’é­lèves de nos sémi­naires. L’une d’elles, et non des moindres, ne serai­telle pas la fré­quen­ta­tion qu’ils ne peuvent évi­ter, pen­dant les vacances sur­tout, de ce monde « tout entier plon­gé dans le mal, comme dit saint Jean, où tout est orgueil de la vie, concu­pis­cence de la chair, concu­pis­cence des yeux » ? C’est pour nous une ter­rible ques­tion de savoir com­ment les pré­ser­ver de cette conta­gion qui leur entre par les yeux, par les oreilles et le cœur. Sans doute ils doivent et devront plus tard vivre au milieu de ce monde, Notre-​Seigneur en a aver­ti ses Apôtres. Du moins faudrait-​il qu’une sérieuse édu­ca­tion fami­liale et une solide for­ma­tion dans les sémi­naires les aient ins­truits des dan­gers qu’ils courent et armés contre les inévi­tables ten­ta­tions. Dieu qui les a choi­sis ferait le reste par sa grâce(3) ».

Parce que le monde est plus cor­rom­pu que dans les années 1950, les parents doivent être encore plus vigi­lants pour pro­té­ger leurs enfants de ses influences per­mis­sives. Lorsque le prêtre le rap­pelle, plu­sieurs parents lui rétorquent que leurs enfants devront bien un jour y être confron­tés. Ce n’est pas faux, mais le catho­lique doit être dans le monde sans être du monde aux dires de Notre-​Seigneur lui-​même (Jn 15, 19). 

Or, pour ne pas se lais­ser conta­mi­ner par lui, la pru­dence exige que l’on ne s’y engage pas trop tôt. En effet, à l’âge où les pas­sions sur­gissent, le monde pos­sède des attraits dont cer­tains jeunes ont du mal à se départir. 

Beaucoup d’entre eux n’ont pas encore de convic­tions suf­fi­sam­ment pro­fondes ni de force morale assez puis­sante pour résis­ter à ses séduc­tions. Une fois pris au piège, ils entrent dans une spi­rale infer­nale et ceux qui ont la grâce d’en sor­tir n’en sortent pas indemnes. Saint Jean Chrysostome l’a­vait déjà consta­té, il est impos­sible que la foi ne vienne pas à vaciller là où il n’y a plus la pure­té de la vie. Voilà pour­quoi les prêtres fidèles ont tou­jours mis en garde leurs ouailles non seule­ment contre le péché, mais contre les occa­sions pro­chaines de péché. Ici encore, je laisse la parole à Mgr MARMOTTIN : 

« Nous deman­dons aux familles qui dési­rent don­ner un fils à Dieu, à celles qui accep­te­raient la voca­tion pos­sible ou décla­rée d’un de leurs enfants, de veiller sur leur jeu­nesse, de leur don­ner de bonne heure le sens du péché, de leur en inter­dire les occa­sions. Ce sera pour eux un sou­ci constant, une tâche dif­fi­cile ; mais en toute hypo­thèse, leur conscience les leur impose, et le but pour­sui­vi en vaut certes la peine, pré­pa­rer à Jésus-​Christ un prêtre ! Dieu du reste les aide­ra en cette tâche déli­cate, si sur­tout ils élèvent leur enfant dans la foi qui les pénètre eux-​mêmes, s’ils lui donnent au plus tôt le goût de la prière, l’a­mour de Jésus et de sa Mère, s’ils lui pro­curent, dès l’âge de rai­son, le sacre­ment de confir­ma­tion qui le consti­tue dans la force et dans la pié­té, et celui de l’Eucharistie qui le sou­met à l’in­fluence intime et sou­vent renou­ve­lée du Souverain Prêtre (4) ».

L’importance des écoles

à l’a­bri du péché, il est encore néces­saire de les faire vivre dans une atmo­sphère plei­ne­ment chré­tienne, où ils res­pirent le par­fum de la ver­tu, d’où l’im­por­tance du choix de l’é­cole. Mgr MARMOTTIN le signale : 

« Il va sans dire que les parents choi­si­ront pour leur fils, s’ils en ont une à leur dis­po­si­tion, l’é­cole chré­tienne. Nous venons de dire qu’une voca­tion réclame, pour se déve­lop­per, un milieu favo­rable. Or il est clair que l’é­cole neutre n’est pas pour elle un milieu favo­rable, puisque léga­le­ment elle doit pro­fes­ser le laï­cisme, c’est-​à-​dire qu’elle n’a pas le droit de par­ler de Dieu, qu’elle enferme l’es­prit de l’en­fant dans la connais­sance exclu­sive des choses de la vie pré­sente, qu’elle donne à la morale une base pure­ment humaine. Comment cet enfant auquel nous sup­po­sons une voca­tion sacer­do­tale ne perdrait-​il pas, tout au long de ses années d’é­cole, le sens et l’a­mour du sur­na­tu­rel ? Comment pourrait-​on ne pas voir bais­ser et mou­rir la petite flamme, l’i­déal divin naguère allu­mé dans son âme ? Ce ne sont pas les rares leçons de caté­chisme qu’il reçoit ailleurs, ni l’in­fluence d’une famille insuf­fi­sam­ment chré­tienne qui pour­raient l’en­tre­te­nir. Ne nous éton­nons pas de la dimi­nu­tion crois­sante des voca­tions dans nos cam­pagnes. Et remar­quons, d’autre part, que les dio­cèses qui sont encore riches en prêtres sont ceux qui ont un grand nombre d’é­coles libres (5) ».

L’exemple des parents

Si impor­tants que soient le mode d’é­du­ca­tion don­né aux enfants, le choix des écoles et des mou­ve­ments de jeu­nesse pour sus­ci­ter le don de soi chez les enfants, c’est la pra­tique des ver­tus des parents qui aura le plus grand impact sur eux.

« Vouloir avoir des fils prêtres, c’est mettre sa vie tout entière en accord avec ce désir et pré­ci­sé­ment s’o­bli­ger par là à être sin­cère. Le père et la mère d’un prêtre seront dignes de ce pri­vi­lège s’ils consentent à avoir une vie qui soit elle-​même un don de soi sans dis­si­mu­la­tion et habi­le­té. Ajouterais-​je encore que ce témoi­gnage de la vie com­porte une sin­cé­ri­té dans l’es­prit non moins que dans le cœur et que lire n’im­porte quoi devant ses enfants ou voir n’im­porte quel spec­tacle sous le pré­texte, vain d’ailleurs, d’une culture com­plète et, a for­tio­ri, y conduire ses fils, c’est tuer déjà en eux, dans le prin­cipe même, cette déli­ca­tesse dans le don de soi qui fait qu’un prêtre doit pré­fé­rer la pure­té à tout le reste et qu’il pour­ra sans vrai dan­ger, plus tard, juger de tout le reste s’il est demeu­ré « un jar­din fer­mé » et « une source scel­lée ». Alors me dites-​vous, c’est la croix ! Et ignoreriez-​vous donc que pré­ci­sé­ment Notre-​Seigneur a répon­du à cette ins­tance et en quels termes : « Celui qui veut être mon dis­ciple doit prendre sa croix » (Mt 10, 38) ? Mais si vous ne le saviez-​pas, me permettriez-​vous de vous dire et de vous redire que ceux qui ont eu des parents vrai­ment chré­tiens et qui ont connu la croix dans leur enfance ou dans leur ado­les­cence ont, à l’âge mûr, des joies si grandes, un bon­heur si total que, lors­qu’ils pensent à ce père ou à cette mère défunts, ils ne songent qu’à rendre grâces pour le don inef­fable que par eux ils ont reçu (6) ».

Le Pape Pie XI évo­quait déjà dans son ency­clique sur le sacer­doce les effets béné­fiques engen­drés chez les enfants par la ver­tu des parents :

« La majeure par­tie des évêques et des prêtres dont l’Église pro­clame la louange doivent l’o­ri­gine de leur voca­tion et de leur sain­te­té aux exemples et aux leçons d’un père rem­pli de foi et de ver­tu virile, d’une mère chaste et pieuse, d’une famille dans laquelle, avec la pure­té des moeurs, règne en sou­ve­raine la cha­ri­té pour Dieu et pour le pro­chain. (.) Il est bien dif­fi­cile que, tan­dis que tous les enfants s’ef­for­ce­ront de suivre les exemples de leurs parents, il n’y en ait pas un au moins par­mi eux qui n’en­tende au fond du cœur l’ap­pel du divin Maître : « Viens, suis-​moi » (Mt 19, 21), et « je ferai de toi un pêcheur d’hommes » (Mt 4, 19). Bienheureux les parents chré­tiens qui, même s’ils ne font pas de ces divines visites, de ces divins appels à leurs enfants l’ob­jet de leurs plus fer­ventes prières, ain­si que jadis aux temps de plus grande foi il arri­vait plus sou­vent qu’au­jourd’­hui, du moins n’en ont pas peur et savent y voir un hon­neur insigne, une grâce de pré­di­lec­tion et de choix du Seigneur pour leur famille (7) ».

Une source de bénédictions pour les parents

Si, pour créer un cli­mat favo­rable à l’é­veil de voca­tions reli­gieuses et sacer­do­tales dans un foyer, il est deman­dé beau­coup aux parents, les mer­veilleux effets d’une telle grâce les en dédom­magent lar­ge­ment. Je laisse ici la parole à Mgr Henri BERNARD : 

« Le sacer­doce de votre fils sera une source de béné­dic­tions spi­ri­tuelles et tem­po­relles. Autant que vos autres enfants, plus que les autres, il vous aime­ra car c’est encore l’a­mour de Dieu qui laisse dans le cœur d’un fils, la plus grande place dans l’a­mour des siens. Et quand vous paraî­trez devant le sou­ve­rain juge, quelle sécu­ri­té de pou­voir lui dire : « Seigneur, j’ai peut-​être com­mis bien des fautes, mais je vous ai don­né un de mes fils. Tout à l’heure un prêtre qui est le vôtre, mais qui est aus­si le mien, va célé­brer pour moi la messe des défunts. Vous ne pou­vez pas ne pas entendre sa prière ; vous ne pou­vez pas me sépa­rer de lui pour l’é­ter­ni­té » (8) ».

C’est pourquoi, 

« que les parents ne s’op­posent jamais à la voca­tion d’un fils ou d’une fille : ils n’en ont pas le droit. Qu’ils l’ac­ceptent avec joie, à l’hon­neur que Dieu leur fait, heu­reux de four­nir un ouvrier à la grande mois­son des âmes. Que même ils dési­re­sen­si­blesnt un fils prêtre ou une fille reli­gieuse, et qu’ils l’offrent à Dieu, comme font aujourd’­hui de jeunes foyers chré­tiens, dès avant la nais­sance. Qu’ils se rendent dignes, par leur vie tota­le­ment chré­tienne de cette grâce insigne [d’a­voir une ou plu­sieurs voca­tions dans leur foyer]; et que, l’ayant reçue, ils veillent à la défendre contre le monde, à la favo­ri­ser par l’at­mo­sphère sur­na­tu­relle de leur foyer (9) ».

Abbé Patrick Troadec, Direccteur,Le 25 jan­vier 2008, en la fête de la conver­sion de saint Paul

Notes

1 – Homélie, Écône, 11 février 1979.
2 – Mgr Louis MARMOTTIN, arche­vêque de Reims, Lettre pas­to­rale, « La crise des voca­tions », 11 février 1954.
3 – Ibid.
4 – Ibid.
5 – Ibid.
6 – Mgr Julien LE COUËDIC, évêque de Troyes, Lettre pas­to­rale, « Les voca­tions sacer­do­tales », 2 février 1955.
7 – Pie XI, Ad catho­li­ci sacer­do­tii fas­ti­gium, 20 décembre 1935.
8 – Mgr Henri BERNARD, évêque de Perpignan, Lettre pas­to­rale, « Les voca­tions et le recru­te­ment sacer­do­tal », 9 mars 1946.
9 – Mgr Louis MARMOTTIN, arche­vêque de Reims, Lettre pas­to­rale, « La crise des voca­tions », 11 février 1954. 

Chronique du séminaire 

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Entretien avec monsieur l’abbé Troadec, Directeur du séminaire 

Entretien pour La Porte Latine